mardi 29 avril 2008

Ces grands enfants qui le resteront tout le temps


Carbo est frustré.
Bruno Fortier est insulté.
Ma journée au travail s'est éternisée.
Fait frette.
Je tente de me trouver une motivation a faire partie du "..worst times this company have ever been in 15 years..." parce que demain matin je me releve encore du divan du sous-sol, constate encore que je n'ai pas asez dormi et doit retourner a l'abbatoir.

En fin de journée, quand je passe chez une éducatrice de mon fils pour une commission que je lui avait promise, je découvre qu'en plus des ti-mousses duquel elle s'occupe 5 jours sur 7 il y a aussi cette jeune fille...grande...mais trop petite...ce sont ses yeux qui...oh!...elle est trysomique! Puis soudain une grande silhouette de plus de 6 pieds. John, avec un fort accent anglophone qui me parle du numéro 27 des Canadiens suivi d'André, un peu rond, timide et qui adore Carey Price. Tout le monde sourit meme si personne ne se raconte de blagues, meme si personne ne se connait. Je comprend rapidement que mon éducatrice préférée est aussi une famille d'accueil pour quelques adorables trysomiques ou enfin des gens moins chanceux dont l'évolution mentale n'a pas suivi l'évolution physique. Je suis crevé par une journée cruellement abrutissante (et salement trop longue plus de 12 heures au bureau c'est un crime!)mais je réalise que cette sainte travaille littérallement tout le temps. A l'école de mon fils comme a la maison. Je découvre qu'ils sont 5 comme ca chez eux...CINQ!

Cinq grands enfants prisonniers de corps d'adultes. Des enfants dont le cerveau ne progressera plus, ou peu. En tout cas pas au meme rhtyme que les autres. De brave créatures qui n'ont pas a faire face au meme traffic que nous autres dans une journée. Leur traffic a eux il est par en dedans. Je les adore eux. Quand je les croise je deviens mous dans les genoux. Je m'attendris comme Martin Matte devant ses petits chats. J'adore encore plus ceux qui s'en occupe. Des anges, des vrais en chair et en os. Mes petits problemes personels s'effacent et n'ont l'air de rien.

Je pense au resplendissant Pascal Duquenne dans Le Huitieme Jour, a Jules-le-Maginfique, a Richard Latendresse mais on me dit que Richard Latendresse n'a pas de retard mental réel, il parle vraiment comme ca avec ses mains tout le temps.
Ma journée pleine de nuages se termine ensoleillée.

Parce que peu importe l'intensité de mes journées, cette intensité n'atteindra jamais les tourments intérieurs de ses merveilleux petits coeurs.

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