samedi 14 juin 2008

Le petit pain


L'une des grande désillusions de ma vie d'adulte est la relative satisfaction a se complaire dans l'irresponsabilité, l'ignorance, la paresse, la lacheté qui mene inévitablement a l'incompétence que je rencontre.

J'ai grandi en me faisant dire qu'il fallait non seulement travailler fort pour arriver a nos fins mais BIEN aussi. A défaut de réussir, au moins s'appliquer autant qu'on le peut.

Toutefois depuis que j'ai quitté les bancs d'école il y a 15 ans je reste toujours surpris de cotoyer des gens qui disent tres ouvertement vouloir travailler au gouvernement pour etre payé "a ne rien faire". J'ai meme croisé un jeune fonctionnaire qui m'a confié s'etre fait dire le plus sérieusement du monde par un vétéran de "travailler moins fort" car cela faisait mal paraitre tout le monde. Comment se débarasser de préjugés tenaces avec des témoignages de la sorte?

Partout ou j'ai bossé j'ai trouvé des gens satisfait de s'etre trouvé un "refuge", un endroit ou on les oublierait et ou ils pourraient toucher un salaire sans trop se forcer. Comme une sorte d'allergie a l'effort.

Je me suis meme fait prendre au piege en cherchant un salaire précis, du 9 a 5 et du lundi au vendredi au lieu de me chercher un EMPLOI auquel je pourrais apporter une contribution utile selon mes champs de compétences. (Je me soigne tant bien que mal depuis)
Mais les compétences sont devenus des atouts relativement pernicieux. Combien de fois me suis-je fais refusé des emplois parce que j'étais "trop qualifié" ou encore rejeté par des gens sans réelles qualifications universitaires et intimidés par mes connaissances?

Sans me considérer comme le plus compétent d'entre tous, j'essais du moins de donner le meilleur de moi-meme en tout temps. C'est aussi ce que je tente d'inculquer a mes enfants le plus possible. Le désir d'etre premier. Pas nécéssairement de l'etre mais au moins d'essayer chaque fois de donner tout ce que l'on a. Jamais au mépris des autres et toujours en puisant dans le meilleur de soi-meme.

Avec le temps les incompétences sont devenues fatales pour plusieurs.

Le déluge du Saguenay a fait 8 morts dont deux enfants en 1996, déluge qui aurait pu etre évité si des inspections régulieres étalées sur plusieurs années avaient été faites sur le barrage meurtrier comme il se doit.
En 2002, avec de plus en plus de cas de personnes malades signalés dans la région de Walkerton, Ontario, le bureau de la santé publique appelle à de nombreuses reprises au bureau des Services publics pour voir s'il y a un problème avec la qualité de l'eau. On leur répond que tout va bien. Pourtant le bureau des services publics a entre les mains des papiers prouvant que l'eau est contaminée depuis une semaine. 7 morts, 2300 malades. Dans une minuscule communauté ou tout le monde se connait.
Dans l'effondrement du Viaduc du Souvenir, le rapport du coroner est sans merci pour Pavage Beaver, la firme Dessau-Soprin, La ville de Laval et la régie du batiment qui ont tous été pointé du doigt pour le travail baclé et la performance médiocre qui a couté la vie a Gilbert Vinson le 18 juin 2000 alors qu'il se rendait en voiture au Grand Prix de Formule Un de Montréal.
Ironiquement il ne semble y avoir personne de completement responsable des morts survenus suite a l'effondrement du Pont de la Concorde. Tout le monde moche égal...
La, aujourd'hui, Basil Parasiris est acquitté et ce qui est mis en lumiere c'est la grosse job botchée de l'équipe du Swat qui a couté la vie a l'agent Daniel Tessier. (Tiens... ces trois derniers cas ont une ville en commun...)

J'ai connu quelqu'un lors de mon passage universitaire dont le futur de sportif ne s'est pas concrétisé comme il l'entendait. Il s'est donc réorienté vers les études en psychologie. Il était terrrrrrrrrrrrible et sans talent pour la chose psychologique. Toutefois chaque année, bien qu'il n'ait eu ni les notes, ni les compétences ont le faisait toujours passer quand meme. Chaque année les professeurs étaient plus durs avec lui car il ne s'améliorait pas du tout mais chaque année on le faisait passer quand meme. Lorsque l'une d'entre elle a bien vu qu'il n'étais pas a sa place du tout elle l'a corrigé en conséquence. Elle a été dure et ferme et lui a suggéré fortement ce que les autres auraient aussi du faire avant elle: se réorienter. Abbatu par les nombreux gourdins qui lui tombaient sur la tete chaque année, sentant que cette fois on ne lui laisserais pas de chances on l'a retouvé pendu dans son appartement. Que de vies marquées parce personne n'a souhaité mettre ses culottes. (Et les écoles qui parlaient de ne plus faire doubler jusqu'a y a pas longtemps...)

La je ne jase que sur ce qui est connu, public et "top of my head" comme diraient les british mais sait-on si il n'y a pas eu des morts suite a l'affaire Norbourg? Superbe arnaque nourrie entre autres par la fantastique incompétence de l'autorité des marchés financiers et celle de la Sureté du Québec?

Dans ce Québec convaincu du seul petit pain auquel il a droit il y a toutefois des lueurs d'espoir lorsque l'on voit des femmes comme Sheridan Scott qui a mis a jour et fait plier le cartel sur l'essence.
Meme chose au Canada avec les Sheila Fraser, John Gomery ou le Globe & Mail qui vient de choisir d'envoyer au chomage l'irresponsable et dangereuse columnist Jan Wong.


Sheridan Scott...


Non seulement c'est assurément de souche Irlandaise mais se peut-il qu'elle ne soit pas Québécoise et plutot Canadienne...?

Quand on est né pour un petit pain (soupir)




















































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