dimanche 27 juillet 2008

Ibuprofène

Il y a une large part de masochisme dans le camping.

On quitte notre doux chez-soi afin de (re?)devenir l'homme des bois et de vivre l'inconfort volontaire pendant quelque temps. On dit souvent qu'on a besoin de quitter la ville pour le bois. Ce qui fait autant de sens pour un amoureux de la ville comme moi que si un homme disait je largue la baise pour les collections de timbres.

Je ne déteste pas le camping, j'aime beaucoup même. Ça nous oblige à l'essentiel. au strict minimum. Jusqu'à ce qu'apparaisse le cooler & le poêlon électrique. Ou le Flagstaff avec douche, toilette et cuisine intégrées.

On garde le souvenir heureux du camping de célibataire. Où prendre une marche dans le camping était une exploration des demoiselles en détresse affective pleines de potentiel et où prendre une bière autour du feu était fourbir ses "charmes".

Avec les enfants c'est toujours différent. Dès le premier jour j'ai dû instaurer la récompense si Punkie ne pleurait pas 5 fois avant midi (elle s'est quand même rendue à 4!). Le beau-frère et la belle-soeur en ont aussi eu plein les bras avec leur plus vieille. Grand-Papa et son amoureuse ne sortiront pas de ce week-end plus reposés non plus.

3 1/2, 5, 6 et 9 ans ça prend toute la place mais surtout ça envahi au niveau sonore, physique et visuel. Ça donne des bijoux aussi comme ce moment aux toilettes entre Punkie (5 ans) et Toutimil (3 1/2 ans).

Toutimil: " T'as tu faites caca?"
Punkie: "Oui! viens voir"
Toutimil: "Wuoooooo! on dirait un gros serpent!"
Punkie: "Oui un gros serpent la tête arrachée!"

Toutimil est à l'âge marrant où il demande le chauffeur pour chauffer son gruau. Moi j'en suis à l'âge moins marrant où ça me prend pas mal plus de bières avant de me sentir envahi par la légèreté de l'ivresse. Je dirais même que le mot "légèreté" ne s'applique nullement à ma vie en ce moment. De plus, peu importe ce que je bois je l'urine trois fois par nuit au grand dam de ma douce qui se tanne du zip/dézippe qui lui plaisait temps quand il venait de mon jean pour les tricoter ses deux petits monstres...

Le matelas gonflable me donne véritablement le mal de mer. Je me réveille plus étourdi que si j'avais été ivre mort. Je ne suis pas un candidat au lit d'eau. Dès la première nuit on a eu le comité d'accueil qui nous as cerné des ses gloussements. Au moins trois ratons-laveurs lourds comme des chiens jouaient dans nos gugusses sur le terrain. La zoune au vent à vider ma vessie je me suis fortement inquiété de leur intérêt soudain pour les saucisses à hot-dogs impromptues dans la nuit.

Ce n'est pas la première fois que nous allons à cet endroit et je me demande encore pourquoi nous y retournons. C'est surpeuplé, la clientèle y est extrèmement jeune et 100% sans goût. Qu'est-ce qui pousse un homme dans la quarantaine à porter un g-string? Qu'est-ce qui pousse une jeune fille à s'envelopper les seins dans deux coquilles en or? Qui a-t-il de plus triste que de voir une fillette drapée de noir ne dévoilant que son visage, ses mains et ses chevilles tout en se baignant parce que sa religion la tiens en laisse?

Cet endroit régi par la SEPAC est une fraude, je leur souhaite sincèrement la faillite.

Il n'y a pratiquement aucun service de transport possible, on pouvait facilement attraper l'herbe à puce sur nos deux terrains, les toilettes étaient fermées à des moments clés (le matin après le café...), l'eau chaude inexistante dans les douches (le plus glacial 8 minutes de ma vie), Il y est interdit de se tirer le ballon de football en cuir dans l'eau, la qualité de l'eau du lac est hautement discutable, il est interdit de faire jouer de la musique sur le camping, interdit de prendre une branche dans le bois...puis-je avoir le hoquet madame?

C'est un endroit d'où émane la connerie et la grossièreté. De là la clientèle j'imagine. Je ne m'attends jamais à de la grande classe en camping mais je m'attends quand même à ce que les Hommes soient plus éduqués que les ratons

Nous sommes placé tant dans le mode restrictif que même si on avait pas envie de mettre de la musique ça donne quand même le goût de les faire travailler un peu en causant du tapage. Là- dessus les enfants se sont occupés de la tâche.
La pluie a bien tentée de nous gâcher la journée mais ça en prenait pas mal plus pour nous chasser des lieux.

La seconde nuit les ratons ne se sont pas pointés. Dans mes 9 pipis de la nuit j'avais pissé partout autour du terrain et ils ont probablement senti c'était qui le vrai propriétaire des lieux. Me suis encore réveillé avec le mal de mer et j'ai refais le plein d'ibuprofène. La plage était si peuplée qu'il était impossible de bouger sans envoyer du sable à son voisin. Imaginez, 4 enfants dont la moitié qui ne vont pas encore à l'école. Cette fois c'étais nous les parents qui étaient perpétuellement en mode restrictif.

Tout le monde a quand même eu bien du plaisir et la plupart ont surtout gagné de la fatigue.

Je recommence tout juste à respirer car se contracter le ventre pendant 8 heures c'est franchement pas facile. Encore plus quand on revient de la toilette avec sa fille, que l'on voit deux filles au corps scupltural te dévisager et que c'est ce moment que choisit ta fille pour répondre haut et fort à maman qui lui demandait si elle avait été à la toilette:

"oui...papa a aussi fait un gros caca...qui puait beaucoup..."

Ce que les deux sirènes qui me scrutait ont bien entendu et savouré bien sûr...et vlan! Don Juan DeMardos...

Mal de bloc,
ibuprofène.
Bonne nuit
dans un vrai lit.

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