lundi 11 août 2008

Montréal-Nord à Feu et à Sang

J'ai habité Montréal-Nord de 1995 à 1997.

Sur la rue Des Laurentides plus précisément.

Mon proprio s'onnergueillissait d'avoir un bloc "sans nèy'". Quel con.

Ça n'a pas empêché mon bloc d'être envahi par les policiers à quelques reprises. Ils sont partout les policiers à Montréal-Nord. Sont presque tous blanc.

Les ados sont partout aussi. Presque tous noirs eux. Notre voisine et très bonne amie enseignait dans une école où les policiers intervenaient aussi régulièrement. Elle a du reconnaitre certains de ses élèves hier. Trop souvent sans réèl modèle paternel, abandonné dans un foyer où la mère est débordée et où le fils peut lui donner une vollée vers 12/13 ans. Je les voyais aux arrêts d'autobus recruter des filles seules, les voyais errer dans les parcs avoisinants à vandaliser les biens publics. La culture rap fièrement affichée. Je les ai revu plus tard au Métro Henri-Bourassa recruter à nouveau les jeunes filles naives. Je me souviens même avoir pensé à l'époque me proposer comme agent-double pour contrer les gang de rue. J'étais le parfait nobody et je pouvais pointer du doigt des dizaines de fouteurs de troubles.

Toutefois ce week-end c'est la police qui a merdé. Visiblement un membre des services policiers, un policier ou une policière a hautement paniqué et la vie de Fredy Villanueva, 18 ans s'est éteinte. Devant de très nombreux témoins. Autour d'une trentaine. En plein jour.

En voyant la soeur du défunt parler posément aux journalistes,sans larmes aucune, ça m'est revenu. Je me suis rappellé que la haine laisse les larmes aux parents et grand-parents et dans les moments de tristesse préparent la revanche.

En voyant TVA fournir les allumettes aux jeunes du secteur je me disais hier qu'il fallait s'attendre à ce que Montréal-Nord tire du policier (presque à 100% blanc je le répète) dans les prochains jours.

Le jeune mort n'étais associé à aucune gang de rue mais de par la couleur de sa peau ce sont les gangs de rue qui le vengeront. En quelque sorte il est devenu un membre des gangs de rue dans sa mort.

Si un un endroit peut devenir Los Angeles à Montréal c'est bien Montréal-Nord.

Ça a commencé hier.

Le ressentiment de la population face à cette titanesque bourde policière n'en est peut-être qu'à son prélude. Et le niveau d'éducation de ces jeunes est trop limité, personne ne rentrera calmement à la maison, l'élastique va pêter.

Les jeunes ont le droit de ne pas avoir peur des policiers.
L'inverse devient maintenant obligatoire.






3 commentaires:

Simon Dor a dit...

"La culture rap fièrement affichée."

Il ne faut pas oublier que le rap comme culture n'est aucunement homogène, et est beaucoup plus complexe.

Jones a dit...

Je ne doute pas qu'elle soit complexe, la culure tout court EST complexe. Je redoute toutefois l'idée de se déguiser en crapule et de jouer les durs misogynes, d'adopter une démarche de singe et d'être le plus bruyant possible en troupeau dans le minimum d'espace sonore. C'est de cette culture que je parle. Trop souvent l'habit fait le moine dans les yeux des policiers de ce quartier, policiers qui n'ont pas tous le quotient intellectuel pour raisonner intelligement dans des situations corsées.

Marioo Baloo a dit...
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