jeudi 25 septembre 2008

48 heures, 9 secondes et 79 centièmes au sommet du monde (il y a 20 ans)


Benjamin Sinclair Johnson dit "Ben" Johnson est devenu un héros international hier soir, il y a 20 ans.

Courant le 100 mètres en 9 secondes 79 centièmes aux jeux Olympiques de Séoul mais battant surtout l'imbuvable Carl Lewis .

Je me rappelle encore les yeux de Johnson sur le podium, médaille au cou, fleurs dans les bras, écoutant l'hymne nationale. Un regard fuyant sur le côté. Aucune fierté. J'avais placé ce regard sur le compte de la timidité à l'époque mais au fond il s'agissait probablement du regard du remords.


48 heures plus tard l'urine de Johnson testait positive au Stanozolol et la disgrâce allait suivre.

Un an plus tard Johnson avouait avoir pris des stéroïdes anabolisants et son entraineur Charlie Françis en rajoutais en disant qu'il en avait donné accès à Johnson depuis 1981.

La triste ironie c'est que 5 des 6 coureurs finalistes ont finalement été testé positif mais les résultats sont sortis beaucoup plus tard. 5 de 6 incluant Carl Lewis. Le même jour que Johnson avait été testé positif le coureur Américain Linford Christie, qui avait terminé troisième mais maintenant étais promu à la médaille d'argent avec la disqualification de Johnson; testait lui aussi positif. On allait toutefois garder tous ses résultats de tests secrets afin de ne pas affubler les jeux de Séoul de l'infâme titre des "jeux de la honte". Tous s'en tirait sauf celui qui avait fait le record, Ben Johnson. Situation que Johnson et l'entraineur Charlie Françis ont tous deux décrié mais en vain. Les dépisteurs de drogue à Séoul étaient si mauvais de toute façon Françis a été naivement plus catholique que le pape et a corrigé la drogue auquel son athlète avait été testé positif. Ce n'étais pas le Stanozolol mais bien le Furazabol. Il a fait ceci convaincu que les autres coureurs allaient aussi être pincés mais ce ne fût jamais le cas. Du moins ce ne fût jamais rendu complètement public.

Apparemment, depuis le début des années 80 la drogue circulait très très librement parmi les coureurs et que pratiquement tout le monde courait sur quelque chose. Les journalistes étaient banni des compétitions si ils posaient des questions sur le dopage et les entraineurs exclus des clubs si ils refusaient l'accès aux pharmacies ambulantes à leur athlètes. On s'étonnait des formes physiques de Johnson ou de Florence Griffith-Joyner (qui en est morte à 39 ans) mais poser des questions sur le sujet garantissait le persona non grata à celui qui les posait.

Dans toutes les compétitions les gens qui testaient les athlètes étaient aussi des gens du milieu qui ne pourraient jamais pointer le doigt sur leur propre industrie. Un juré dont c'est la famille qui jugerait l'accusé, un patron d'entreprise qui serait aussi délégué syndical, un système où les gendrames et les voleurs sont recrutés dans la même bassin de gens. C'étais un peu ça les comités de dépistages de drogue dans les compétitions. Ça a pris un comité extérieur (les Olympiques) et un gros poisson (Johnson et son record du monde) pour faire exploser le monde de l'athlétisme et du dopage.

A-t-on appris depuis? A peine. Avec presque dix ans d'avance sur la lutte anti-dopage, les tricheurs ont perfectionné leurs drogues. Le dopage devient de plus en plus perfectionné. Les substances deviennent indécelables comme en sont les preuves vivantes Barry Bonds et Lance Armstrong.

L'ironie plus grande encore c'est que non seulement Lance Armstrong revient en compétiiton en cyclisme mais il parle aussi d'acheter le Tour de France...Ou si vous voulez Al Capone qui achèterais la police...

Usian Bolt et les 6 médailles d'or en sprint Jamaïcaine aux dernières Olympiques?
Un journaliste a demandé aux dernières olympiques simplement ceci :
"Est-il exact que les gandes multinationales pharmaceutiques ont installé leurs laboratoires de recherche en Jamaïque pour des raisons fiscales"?
La réponse?
"c'est quoi, la deuxième question?"

Vous faites le calcul.

Ben a bien tenté un retour comme animal de foire en 1998 en coursant contre un cheval et un train.
Il a fini dernier.

Rôle auquel il est maintenant habitué.









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