vendredi 19 septembre 2008

Ittinéraire musical d’une tapisserie sonore vagabonde


Chronique futile. Soyons léger, casual friday.

Avec la mort de Rick Wright cette semaine ceci m’a rappelé un des albums qui a le plus usé les oreilles de ma vie. Ça m’a soudainement donné le goût de lister les 10 albums qui ont aidé à construire ce que je suis aujourd’hui.

Voici une liste des 10 œuvres que j’ai tant écoutés que je les connais mots pour mots, note par note.

Dans l’ordre de découverte :

~1982/1983 Duran Duran/Duran Duran. (album paru originalement en 1981)
Cette période correspond à l’éveil de mon intérêt pour la gente féminine.
L’album Rio avait fait un malheur sur les ondes radios et que le suivant Seven & the Ragged Tiger faisait de même. Le groupe était à cette époque à son apogée. Le vidéo clip commençait à naitre et la formation avait beaucoup capitalisé là-dessus. Toutes les filles étaient amoureuses de ces gars-là et tous les garçons ( bah ! peut-être pas mais moi en tout cas) voulaient ETRE un de ses 5 gars là pour pouvoir goûter à l’amour de toutes ses filles en délire. En plein éveil de testostérone je copiais leur style…et ça marchais ! Étrangement c’est en revisitant leur tout premier album que j’ai accroché le plus longtemps. Girls on film, Anyone Out There, (waiting for the)Night Boat, Friends of Mine toutes dans mon coeur de pré-ado aux cheveux crêpés.

~1984 Marillion/Misplaced Childhood
Cette période est au coeur de mes relations de plus en plus sérieuses avec la gente féminine. J’ai utilisé Lavender pour les plus beaux moments de frenchkiss cheesy dans mon sous-sol. Kayleigh étais l’accrocheuse qui avait suscité l’intérêt original et le passage du groupe écossais en première partie de Rush dans ma bourgade avait laissé une impression tellement forte que nous avions fait l’affront de quitter le spectacle de Rush au milieu de la première chanson afin de rester sur une impression sensationnelle et toute personnelle d’un spectacle extraordinaire. De toute façon s’étais plus cool de se frencher dans le sous-sol chez nous ou sur Pie-XII que sur le parterre du Colisée…

~1984 Led Zeppelin/ Led Zeppelin IV (album paru originalement en 1971)
Cette période correspond à mon éveil musical. Piètre joueur de trompette, je découvre un lundi soir dans le sous-sol chez nous un son qui me jette à terre et tue ems envies de trompettistes pour toujours. A ma station de radio préférée existe une émission animée par Michel Gauthier (oui le Mike Gauthier de Musique Plus) qui s’appelle L’Intégrale .Chaque lundi soir on y présente intégralement un album jugé « classique » par la station. Après une intro qui raconte l’histoire de l’album celui-ci joue intégralement sans être coupé de pauses publicitaires (Merveilleuse invitation au piratage avant l’heure…) J’ouvre un soir la chaine stéréo sur l’émission en cours. Il s’agit de When the Levee Breaks qui commence suivie de Stairway to Heaven toutes deux entendues pour la première fois. Je passe une quinzaine de minutes en plein mélange de texture acoustique et dans un parfait mariage de blues, de hard rock accoté par des refrains lourds. La cassette fût achetée le lendemain et fût si usée que le ruban a fini par s’effacer tout seul dans la même année. Me suis alors jeté sur Led Zep II leur deuxième album qui aurait aussi pu trouver sa place dans cette liste.

~1985 David Bowie/The Rise & Fall Of Ziggy Stardust & the Spiders From Mars (album paru originalement en 1972)
Cette période correspond aux plus belles années de ma vie mais aussi aux plus tumultueuses. Au sommet de mon adolescence je découvre un artiste qui faisait de l’oeil à mon oreille depuis quelques années. Je connais la chanson Ashes to Ashes depuis un bout de temps mais n’ai jamais fait le lien avec l’artiste. Je connais Let’s Dance et ai beaucoup aimé China Girl & Modern Love mais sans plus. Quand je découvre cette année là le clip de Loving the Alien (Bowie le visage bleu, les lèvres et les cheveux jaunes voir photo plus haut) je suis fasciné non seulement par le son et la voix mais aussi par la créativité de l’artiste. Je revisite son oeuvre à rebours et tombe sur l’incontournable Ziggy…Five Years, Moonage Daydream, Star, Hang on to Yourself, Suffragette City & Rock’n Roll Suicide dans ma tête pour toujours.

~1986 Pink Floyd/The Wall (album paru originalement en 1979)
Cette période correspond aux premiers échecs amoureux.
Quoi de mieux qu’un album totalement claustrophobique et agréablement mélodique pour broyer du noir. Full ado. Cet album 100% refermé sur lui-même m’a offert d’impérissables bijoux tels The Thin Ice, Empty Spaces/ Young Lust/ One of My Turns ( Toutes trois revisitées de manière époustouflante par Roger Waters et Bryan Adams en 1990 dans le spectacle suivant la chute du mur de Berlin) et Nobody Home dans mes blues pour toujours.

~1987 David Bowie/Low (album paru originalement en 1977)
Cette période correspond à mon rayonnement absolu. Cette œuvre à la fois hantée et superbe m’habite entièrement. La plupart des morceaux originalement destinés à la trame sonore du film The Man Who Fell To Earth (mais rejetés par le réalisateur Nicholas Roeg) abordent des thèmes qui jalonnent tant ma vie que 21 ans plus tard il s’agit encore d’un album qui me fait beaucoup d’effet et que j’écoute ponctuellement de tant à autres avec la même passion originale . Il correspond aussi avec l’entrée en scène d’une jeune fille qui allait bouleverser ma vie.

1988 The Smiths/The Smiths (album paru originalement en 1984)
Cette période correspond au douloureux passage de l’ado à l’homme. Quand est entrée « Little Miss C. de Cincinnatti » dans ma vie elle m’a fait découvrir ce band, m’a fait rire, pleurer, m’a fait grandir. Elle m’a aussi brisé le cœur. Comme les airs de cet album étais associé à elle je lui ai imposé un moratoire de 12 ans avant d’exorciser mes blessures du passé et le réécouter avec la même passion d’antan. Cet album a une place toute spéciale dans ma vie. Reel Around the Fountain, This Charming Man, Hand In Glove, You’ve Got Everything Now, Pretty Girls Make Graves constituent une trame sonore essentielle à mes printemps depuis 8 ans et ont un petit local juste à eux dans mon dedans.

1994 Velvet Underground/Coffret integral 5 disques (Albums originalement parus en 1967, 1968, 1969 & 1970)
Profitant du fait que je travaillais alors dans le monde de la musique j’en ai profité pour faire valoir mon rabais d’employé et me gâter de ce qui constitue le seul article à apparaitre sur mon testament. Tout Velvet pour mes nuits longues.

~1995 Tom Waits/Franks Wild Years (Pièce de théâtre originalement paru en 1986, Album en 1987)
Pour ses modulations vocales rugueuses et usées presque dans un gargarisme, son côté théâtral, ses murmures non conventionnels, les désillusions de la vie et des rêves autrefois chéris sur des chansons à la fois folks, blues, simples et avant-gardistes, vieux jeu et aux sons nouveaux (surtout au niveau des percussions). Pour l’introduction au paysage sonore de Marc Ribot que je retrouverai ailleurs plus tard (avec Elvis Costello entre autre) Pour le Vaudeville instrumental mélangeant la musique de cirque dominée par des fanfares fatigués. Fellini meets Kurt Weill, William Burroughs Meets Frank Zappa. Originalement une pièce de theâtre. Définitivement un chef d’oeuvre à mes oreilles, seul Low a été écouté plus souvent. L’album au complet tatoué dans l’âme pour toujours.

~2006 Vincent Delerm/Vincent Delerm/Kensington Square (albums originalement parus en 2003 & 2005)
Two albums to express the two solitudes? The french side of me, my “grown man” tandem albums, great melodies born out of obvious classical training. Pop culture all over the texts and utterly dandy in very possible way. Music to listen until you die as it will never age.
Makes me cry as much as it makes me feel good.

Voilà pour mon voyage tout personnel au travers des sons.
Maintenant tapez-vous un de ses bijoux et donnez-m'en des nouvelles.

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