mercredi 22 octobre 2008

Fil blanc et jupon visible


Jean Charest souhaitais une victoire écrasante des Conservateurs au Fédéral.

Sachant le Québec étranger à la troupe à Harper et à ses politiques il y aurais vu d’excellentes raisons de lancer la province en élections. D’autres part si les Bloquistes mangeaient la raclée annoncée en début de campagne Charest aurait pu y lire autant de potentielles désafections au PQ et aurait pu être tenté de capitaliser là-dessus.

Toutefois aucun des deux scénarios ne s’est profilé. A la lumière des résultats nous sommes tous revenus à la case départ.

La région de Québec lui a mis les bâtons dans les roues en renouvelant leur contrat amoureux avec les réformistes-alliancistes et les Bloquistes n’ont pas été déplumés.

Subtil comme un boeu dans une littière à chat, comme pour préparer le terrain d’une campagne électorale, Jean Charest a multiplié les interventions en se présentant comme défenseur des intérêts du Québec. Il a aussi brandi le spectre de la crise financière Internationale et a soigneusement évité d'écarter l'hypothèse qu'il déclenche lui-même des élections face aux journalistes qui lui posaient la question, une fois terminé le Sommet de la Francophonie.

Encore hier, surprenant même les propres partisans de son parti, Charest a fait un clown de lui-même en s’en prenant à François Gendron nouveau président de l’Assemblée nationale. Il l’a fait aussi subtilement que le ferait l’entraineur du Canadien en envoyant George Laraque sur la glace suite à un jeu passablement rude de l’adversaire.

Charest fait pousser des plantes de chicane avec des graines de rien là aussi pour essayer de dire à tout le monde que le gouvernement ne fonctionne pas. Et pour trouver un prétexte à solliciter un nouveau mandat.

Les photos des candidats sont déjà prises, les autobus seraient en transformation, le cloroplast serait réservé, le DGE aurait déjà averti les écoles pour donner congé le lundi 1er décembre. Il ne manquerait que la réservation des locaux électoraux à travers tout le Québec.

Et l’envie du citoyen de retourner en élection…

Faut comprendre aussi que les Rouges accumulent pas mal de déserteurs qui laissent des souvenirs impérissables dans la mémoire collective. Mémoire collective que le restant de la troupe de Charest souhaiterait amnésique. En commençant par le Ministre des Finances Yves Séguin, puis Thomas Mulcair à l’environnement, Philippe Couillard à la santé, Claude Béchard absent pour des raisons de santé et enfin Michel Bissonnet qui préfère la mairie de St-Léonard… Seul Pierre Paradis s’accroche et Charest ne veut même pas de lui !!! Avec une attitude juvénile et une effronterie revancharde, Jean Charest tarde à le reconnaître député d’arrière-banc malgré son expérience.

On ne peut pas espérer mieux d’un petit premier ministre au style de gérant de caisse populaire qui rappelle Rénald joué par Marc Labrèche dans La Petite Vie.

Et là Monique Jérôme-Forget qui "change d'avis" et qui pose le gouvernement en sauveur de l'économie fragile...

Patapouf se souhaite mieux lui qui commence à se sentir aussi seul que son homologue Dion pouvait l’être au Fédéral.

Voilà pourquoi il brode avec un fil excessivement blanc le lourd tapis rouge d’une campagne électorale.

Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine.

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