vendredi 3 octobre 2008

La nouille heureuse

Nous sommes dans l'Amérique plastique.

L'Amérique où les concepts sont plus forts que les idées, où dominent les apparences et où trônent Paris Hilton au sommet.

Joe Biden et Sarah Palin se livraient hier au même exercise de style que s'étaient livrés leurs patrons Barrack Obama et John McCain vendredi dernier. Les deux co-listiers et potentiels futurs vice-présidents communiaient au même théâtre que nos élus canadiens, Harper, Layton, Duceppe, Dion & May, au même moment dans la formule dites du "débat".
Théâtre, Style, Appparences.
Je mets débats entre guillemets car bien qu'il y a échange, il n'y a plus souvent des exposés et des réponses toutes prêtes que de réèlles empoignes intellectuelles.

D'ailleurs le public en a peu à cirer de l'intellectuel en général dans les campagnes électorales. Il veut du 'Average Joe' qui comprend la réalité du travailleur qui fait son 9 à 5 pour nourir sa famille. C'est là desssus que Sarah Palin mise à peu près tout. Ancien mannnequin elle sait maitriser le style et les apparences.

La mairesse de l'Alaska qui a été catapultée au devant de la scène bien malgré elle il y a 5 semaines comme co-listière de John McCain et essaie depuis de garder la tête hors de l'eau. Si McCain deveint président, c'est elle qui sera sa #2. Et si il meurt, c'est elle qui pilotera le pays. Si McCain gagne son mandat, il ne pourrait pas être très long de toute façon. Le vétéran du Vietnam a une santé fragile et ses 73 ans n'inspirent pas la longévité. Il étais donc encore plus important de se choisir il y a 5 semaines un co-listier qui avait aussi l'envergure d'un futur président.

McCain a semé une consternation tout aussi grande sinon plus, que l'onde de choc qui a tétanisé le parti Libéral canadienne quand Stéphane Dion a remporté l'investiture Libérale. En choisissant Une femme sans aucune expérience au niveau international, qui n'avait même pas encore de passeport jusqu'à cette année, une femme peut-être très bonne dans sa petite localité mais qui devient un enfant lorsque vient le temps d'étendre le discours à l'échelle de la planète; en choisissant le concept de la jeune femme dynamique et fonceuse, McCain a fait taire ses chances de battre un jour Barrack Obama.

En 5 semaines Sarah Palin n'a accordé qu'une seule entrevue. Une entrevue à Katie Couric, entrevue dévastatrice et devenue tristement célèbres pour les mauvaises raisons. Dans cette entrevue Palin expose une fascinante ignorance en ce qui concerne les mouvement terroristes que son propre parti prétend combattre. Couric lui demande quels sont les solutions envisagées pour son parti quand les élans de la démocraties se retournent contre eux-mêmes comme à Islamabad où lors des élections c'est le Hamas qui a finalement gagné les élections. Visiblement Palin ne sait pas du tout que le Hamas est un groupe terroriste et répond par une longue réplique où au bout du compte elle finit par souligner maladroitement que les États-Unis doivent supporter ces gens dans cette partie du monde...(!?!)Supporter le terrorisme donc!
Hier encore, ses propos étaient mots pour mots des reprises ou bien de son discours à la convention des Républicains, ou bien de cette entrevue avec Couric qui tentais de rapprocher la candidate du "vrai monde". Parce qu'il semble entendu aux États-Unis que les gens scolarisés, informés et les intellectuels soient la réèlle menace du pays. Et pas du 'vrai monde" non plus. Pas fait du même plastique en tout cas.

La pauvre fille parachutée dans un monde qu'elle ne comprend visiblement pas doit avoir hâte à Noël. Pour l'instant le jupon de ses formules apprises pas coeur dépasse énormément.

Sur la crise financière:
"Les Américains ordinaires, les «Joe-six-pack» et les mères de joueurs de hockey, nous devons nous engager ensemble pour dire que plus jamais nous ne serons exploités par ceux qui gèrent notre argent"

Sur les chnagements climatiques et l'énergie:
"La chanson partout dans le pays, c'est, «vas-y, creuse, bébé, creuse». Et c'est ce que nous entendons partout. Les gens veulent que nous nous utilisons nos ressources d'énergie domestique"

Sur la dérégulation des marchés financiers :
Joe Biden : «Vous ne répondez pas à ma question, gouverneure, sur la dérégulation des marchés financiers»
Sarah Palin : «Je sais que je ne réponds pas directement à votre question, M. Biden, ni à celle de la modératrice. Je m'adresse directement au peuple américain»

La stratégie est claire: se rapprocher de ti-clin qui comprend rien. Mais si Palin ne répond pas c'est parce qu'elle aussi ne comprend pas la question. Et nos élus (bien que ce soit de moins en moins le cas) se doivent d'être une coche au-dessus de la mêlée comme se doivent de l'être nos patrons en général.

Pas la nouille heureuse (http://www.youtube.com/watch?v=xRkWebP2Q0Y&NR=1)qui se fait bouillir sans réaliser que les invités la roteront bientôt.

Palin faisait un peu pitié hier. Le regard bas constamment rivé sur ses notes apprises par coeur.
Comme un élève égaré sur la scène des grands. Et quand elle ouvrait la bouche on avait la nette impression que son rédacteur avait 13 ou 14 ans.

C'est dommage parce que Biden n'est pas sans reproches avec ses histoires de muiltiples plagiats, ses votes contradictoires à la chambre des communes et la forte rumeur qui veut que cet homme n'écoute que lui-même étant tout le contraire d'un joueur d'équipe.

Il me semble plutôt facile pour lui d'ouvrir la cage et d'y enfermer le pitbull qu'est supposé être Sarah Palin...

...pitbull de la taille du chien de Paris Hilton...






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