vendredi 31 octobre 2008

Retourner


Il y a beaucoup de choses dont je suis incapable.
Je dirais même que ma vie est majoritairement composée de grandes incapacités.

Bricoler sur la maison, conduire manuellement, cuire un grand plat savoureux (j’insiste sur le mot « savoureux » car le faire n’est jamais le problème c’est le goûter ensuite qui est le défi), m’enthousiasmer pour un film d’arts martiaux. Toutes des choses dont je suis incapable.

Tout ceci alimenté par le plus grand désintérêt pour le bricolage, les voitures, l’alimentation et les arts martiaux au cinéma.
Mais il y a aussi toute une série de choses qu’il m’est impossible de faire par simple «construction de ma personne » .

Comme retourner un produit que j’aurais acheté au préalable.

Cette société qui a instauré la culture du « payer plus tard » est largement responsable de la crise financière mondiale actuelle. Pas juste les banquiers qui offraient la lune à des gens incapables de rembourser ne serais-ce qu'une étoile mais aussi et surtout ces gens qui acceptaient les bonbons offerts.
Quand on m’offre une nouvelle carte de crédit (toutes les semaines) par la poste qui m’offre une marge de plus de 5000$ la première question que je me pose est la suivante : « Ai-je 5000$ ? » puis « ai-je 5000$ à dépenser ? » et finalement «dans l’affirmative pourrais-je le rembourser ? ». C’est le propre de la personne à l’intelligence moyenne.
Je lisais cette semaine l’histoire d’une infirmière à qui une banque avait prêté 90 000$ et qui ne peut pas le rembourser. On lui a coupé le téléphone cette semaine et elle commence à recevoir les avis de saisies. On présente pendant tout l’article la femme comme une victime de la méchante banque. Bien que je ne porte pas les banques dans mon cœur je n’ai aucune espèce de sympathie pour cette femme. Tout le long de l’article j’ai attendu que l’on me parle de la grand malchance qui lui serait arrivée mais non, rien. Elle voulait faire des rénovations, on lui a prêté de l’argent, elle n’est pas capable de rembourser. c'est tout. On insiste même sur le fait que ses cartes de crédit sont toutes pleines. La grande malchance c’est que la banque lui ai prêté de l’argent et qu’elle ait accepté leurs conditions de remboursement.

!!!

C’est qui l’ennemi là-dedans ? le gros méchant ? le sans-génie ? C’EST ELLE ! Si elle sait qu’elle ne pourrait pas rembourser pourquoi accepter l’argent ? S’attendait-elle à ce qu’on lui dise « bon ça va laisse-faire ta dette» ?

Même les enfants savent qu’on n’accepte pas n’importe quoi de n’importe qui.

J’ai quitté le service à la clientèle il y a 10 ans car je n’en pouvais plus de me plier au dicton « le client est roi ». Je ne crois pas à la monarchie. Quand je rencontrais un imbécile je lui laissais savoir. Je devais donc quitter le plancher des vaches, je l’ai fait.

Mais le dicton que « le client est roi » a pris tant d’ampleur que les comptoir de retour des grands magasins, qui auparavant ne recueillaient que des articles avec des défauts, sont maintenant perpétuellement surpeuplés de gens « qui ne voulait pas ça finalement » ou « qui n’aime pas ça ».

QUOI ?

Hier soir ma douce et moi nous nous sommes accrochés pour la xème fois sur le sujet. C’est une grande retourneuse. Une experte. Ça lui vient de sa mère. « Ce n’est pas ce que je voulais… » «… alors pourquoi tu l’as acheté chérie ?... » « pour voir voir si ça faisait bien… j'aime pas ça finalement»

Non. Pas dans la construction de mon être. Assume ton achat. Si il n’y a pas de défaut majeur l’article n’a pas le droit d’être retourné. Perte de temps pour tout le monde.

Hier elle tenait à savoir combien j’avais payé un cadeau de noël prestigieux acheté pour les mousses. « M’en souviens plus » lui ai-je menti car je sais très bien que cela fait trois jours qu’elle magasine le dit cadeau déjà acheté(rare comme de la marde de pape) pour essayer de le trouver moins cher ailleurs. C’est le syndrome des valises du Banquier. Torture-moi voir ce que j’aurais pu avoir de mieux.

Je ne joue pas à ce jeu-là. Je n’y jouerai jamais, c’est dans mes gênes, dans la construction de mon être. J’assume mes actes.
(et de toute façon, toutes taxes incluses, entre vous et moi j’ai payé 2$ de moins que ce qu’elle voyait hier mais c’est connu les gens ne retiennent que les gros chiffres en rouges et pas les taxes et les petites écritures.)

Non je ne suis pas bâti ainsi, je suis très très gêné de retourner un article que l’on aurais acheté en double car au fond ce que je lui dit au comptoir c’est « ben oui, on communique mal dans ma famille… ». Et ça c’est pas de la faute du magasin.

Faudra faire avec ou me retourner si certain y voient un défaut de construction de ma personne.

Je prévois ça pour 2044.

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