C’est la saison des films que j’aime bien.
Les films réfléchis qui veulent se qualifier pour les oscars. Les autres plus humbles qui ne tiennent qu’à sortir du quotidien. Les films indépendants que les distributeurs ne savent pas comment vendre et qui compte sur le temps des fêtes pour ramasser les gens refoulés aux portes d’Harry Potter. Les films basés sur des faits réèls qui nous aident à saisir une parcelle du passé.
Un de ses films que j’ai hâte de voir commence ce vendredi : Frost/Nixon.
En 1977, une rencontre entre deux bêtes médiatiques assoiffées d’argent et de reconnaissance allait changer la vision du président le plus haï avant l’actuel qui lui a ravi son déshonorant titre.
Le 8 Août 1974, Richard Nixon devenait le premier (et seul)Président à démissionner de son poste. La raison officielle de ce moment d’abandon étais que Nixon ne sentait plus le support du congrès en plein cœur des doutes et des soupçons entourant l'enquête du Watergate.
Bien que tout semblait indiquer que Nixon étais le maitre à penser de tout le réseau d’espionnage mis sur pied dans le scandale du Watergate, jamais il ne sera accusé ou trahi par quiconque.
Toutefois, un animateur et comédien anglais, David Frost se targue d’une mission : interviewer Richard Nixon et lui faire avouer ses crimes.
Frost est toute une bête lui-même. Comédien Anglais au talent limité , il est tellement grisé par l’ambition qu’il crève de jalousie face aux succès d’autrui. Lorsque Peter Cook, pourtant un ancien ami, part en tournée avec une imitation d’une personnalité locale anglaise, Frost décide de jouer le même personnage, les mêmes soirs, dans des salles tout près afin de voir qui est le plus populaire de lui ou de Cook. S’aliénant Cook bien sur. Les Monthy Pythons qu’il a pourtant aidé à partir, finissent eux aussi par le détester et le ridiculise dans ce sketch apparemment fort représentatif de sa personnalité.
Quand en 1977 un ami suggère de coincer Nixon, Frost n’y crois pas. Il n’est pas dans la même ligue que lui, jamais un président Américain n'osera se laisser interviewer par un clown opportuniste. Mais Nixon est une honte au Etats-Unis. Il traine son cafard depuis trois ans. Ses revenus sont modestes et l’estime recherchée par un ancien président est inexistante. Il ne daignerait pas se refaire une image. Pour le faire tomber dans le guet-apens, Frost lui propose une série d’entrevue en échange de 1 millions de dollars.
Tricky Dicky faiblit et accepte.
Frost le cuisinera sur le Watergate au point de lui faire avouer des choses qu’il n’avait jamais avouées trois ans auparavant. Nixon se piège lui-même et Frost passe à l’histoire comme celui qui aura fait la lumière sur la malhonnêteté du Président. Frost deviendra le big shot qu’il souhaitait devenir en étant le seul homme à avoir interviewé les 6 derniers Premier Ministres Britanniques et les 7 derniers Présidents Amércains. Nixon étant le premier à faire sa renommée. Et devenant avec cette entrevue le Président honteux, celui que l'on voudrait cacher.
Ce film de (arrrghh !) Ron Howard raconte l’histoire de cette entrevue célèbre en commençant par la démission de Nixon jusqu’aux colères de celui-ci qui a tenté par tous les moyens de racheter les droits de cette entrevue pour en empêcher la diffusion.
Palpitant cinéma. Et apparemment splendides performances de Michael Sheen, Sam Rockwell et Frank Langella (récompensé pour son rôle au moins deux fois).
Je sais pas quel genre de film ferait notre ère politique actuelle un jour.
Un Navet ?
Un drame ?
Une comédie noire ?
Un film inspirant?
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