mercredi 3 décembre 2008

Zen quand même grace à l'effet bille


Pour me détendre des tensions du bureau j’ai adopté une nouvelle routine.

Inspiré des boules chinoises, j’ai opté pour la bille.

Toute simple, petite, ordinaire.

Une bille qui aurait été la première tirée en direction d’une patate carafe en 1982 tellement elle était sans valeur.

Inspiré aussi de 1982 où j’ai probablement vu le film Rocky pour la première fois (film déjà vieux de 6 ans à l'époque)je m’amuse avec la bille en me la passant entre les doigts en la lançant dans les airs pour la rattraper aussitôt et me la faisant rouler sur les jointures. Comme Stallone le faisait avec une superballe dans le film oscarisé de 1976. Comme Stallone, en Rocky le boxeur, mon travail me donne des envies de frapper toute la journée.

Mais grâce à la bille je suis effectivement plus détendu.

En me rendant au pas rapide pour le 4ème fois au même bureau du représentant niais, j’ai joué avec ma bille devenue chaude tellement je l’avais tripotée. En la lançant dans les airs et en fermant la main trop vite j’ai échappé la chose. Dans le mouvement rapide de mes pas a suivi un coup de pied qui a envoyé la bille rouler 100 pieds plus loin sans bruit sur le tapis allant se tapir sous la semelle non moins agitée de Ginette Bureau, 36 ans d’ancienneté, dernier brushing :1979, 373 livres et qui flirte depuis Mars avec l’idée de prendre une retraite anticipée. Seule la perspective peu enviable d’être tous les jours en compagnie de son mari toute la journée, amateur de musique prog des années 70 et néo-retraité lui-même, l’en empêche.

Le côté gauche de son pied a facilement versé la propulsant sur le flanc gauche et la faisant planter le visage déjà en train de maugréer contre le bureau d’une frêle collègue qui n’attendais pas autant de masse de chair venir s’écraser sous sa chaise à ce moment précis. Elle a poussé un petit cri de stupeur là où la Ginette a sacré un bon coup.

Ne réalisant pas ce qui venait exactement de se passer au juste, trop honteuse pour chercher à comprendre, Ginette a je crois parlé mandarin pendant deux secondes. Pendant qu’elle se revissait les deux genoux, ça m’a donné l’opportunité de récupérer la bille fautive et de me pousser vers le bureau du représentant niais.

Au retour de ma triste mission, je me suis encore joué de la bille en jonglant d’une main.

Ma dextérité, si elle avait à être affublée d’un seul adjectif, devrais avoir le mot« moisie » à côté pour lui rendre réellement justice.

J’ai dans un premier temps punché ma bille sans le vouloir dans une baie vitrée ce qui a fait un bruit d’enfer, l’ai envoyé ensuite sans le vouloir dans le visage de la douce Rebecca Stanton avant de l’échapper dans les escaliers ce qui, avec les lois de la physique, l’a fait bondir de plus en plus haut, plus elle dévalait les marches plus elle prenait de l’ascension aérienne pour finalement atterrir en plein dans le café d’un homme au crâne…de bille justement qui m’a jeté un regard glacial et pas cordial.

Zen quand même grace à l’effet bille j’ai retraité à mon cubicule sans m’énerver de lire que Stephen Harper faisait presque un appel aux armes au pays afin de masquer son impuissance.

J’ai répondu que tout était sous contrôle à un collègue par courriel qui me soulignait un pépin « that is recurrent and makes everything very « prustrating… »

Lui ai patché son bug avec de la potée et lui ai dit "that there was no reason to be Prustrated..."

Quand on prend le temps de mettre en « bold » et en couleurs le mot « Frustrated » et qu’on ne remarque pas la première lettre qui n’est pas la bonne il faut être prustrated four vrai.

Ça lui prendrais une bille.

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