samedi 31 janvier 2009

J'irai


Je lisais cette semaine Yves Boisvert qui nous disais pourquoi il n'allait pas voir le film Polytechnique qui sort sur nos écrans vendredi prochain.

Je comprends tout à fait ses raisons.

Il avait le même âge que les victimes. Par le phénomêne des six degrés de séparation, il était relié à plusieurs d'entre elles. Dont le désaxé. Boisvert s'était senti imposteur dans le deuil des autres.

Il a de bonnes raisons de ne pas vouloir revisiter cette période pénible qu'il a vécu de trop près. Tout comme je comprendrais aussi les familles des victimes qui ne voudraient pas se replonger dans l'horreur de leur pertes amères et rechorégraphiées par un artiste.

Mais l'artiste en question c'est Denis Villeneuve. Un réalisateur qui sait jouer avec les éclairages (un 32 Août sur Terre) et les tons de bleus/gris (Maelström). On espère donc qu'il sache loger dans le gris sans mauvais goût.

Et dès la bande-annonce on sent que le film nous amènera ailleurs.

En revenant du club vidéo tout à l'heure j'entendais Villeneuve à la radio qui clamait qu'en acceptant le projet de film, il avait stipulé qu'il avait voulu tourner "La Haine" de Mathieu Kassovitz. Déjà il me gagnait. Non seulement parce que le film de Kassovitz est un chef d'oeuvre mais aussi parce qu'il semble avoir saisi l'essence même de ce qui composait ce triste personnage du 6 décembre 1989.

La haine.

De plus, de retour du sud du Liban, je l'entendais parler de peuple en pyschose et je me disais qu'il avait très certainement le regard et l'intelligence pour maitriser la bête auquel il s'attaquait.

Finalement quand je l'ai entendu dire que le nom du malade n'étais pas évoqué dans le film pas plus que les traits de Maxim Gaudette ne nous rappelerais le tueur il m'a convaincu. Ceci étant fait afin de ne pas lui accorder une attention qu'il ne mérite pas.

J'irai voir Polytechnique ne serais-ce que pour associer ce mot à autre chose.

Cette fois à un film.
Mettant en vedette Eve Duranceau (que j'adore) et Karyne Vanasse (que j'abhorre).
Mettant surtout en vedette des martyrs de la haine.
Au mauvais endroit, au mauvais moment.
Devant le pire citoyen qui soit.
Le désaxé.

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