vendredi 16 janvier 2009

La torture (surtout pour le plaisir)


J'ai bien essayé d'aimer la série télé 24 il y a quelques années.

Mais les histoires de flics, d'ex-agents du FBI et de pseudos-experts du renseignements me blasent tellement que déjà la série m'offrait une première prise dès le premier lancer. Ensuite j'ai constaté que chaque épisode serait minuté à l'écran. Le montage m'a beaucoup agacé mais j'ai compris que c'étais aussi la promesse du titre de nous montrer les 24 heures d'une situation donnée. Toutefois nos journées sont tellement déjà si minutée, notre vie si cadrée au quart de tour que je n'ai franchement pas besoin de telles balises dans mes divertissements. C'étais une deuxième prise sur décision de la série contre ma personne. Puis finalement quand j'ai vu que le Jack Bauer en question aimait taper sur la gueule et prônait la torture j'ai laissé passé le lancer pour le strikeout volontaire.

J'ai compris que les idées de cowboys solitaires surpeupleraient cette série et essaierait de me faire avaler des couleuvres.

La pratique de la torture est une position indéfendable dans une civilisation humaine de haut niveau, civilisée comme la nôtre. Ceux qui la défende avec une rhétorique de sophismes sont des malades (dans le sens de "maladie") et devraient reçevoir les soins appropriés.
Si la fin justifie les moyens, comme le stipulait Machiavelli dans Le Prince, c’est la bestialité qui primera.

Au debut de la guerre en Irak, les Étatsuniens montraient à la télé et photographiaient les prisonniers de guerre, quand les irakiens L’ont fait avec quelques soldats US capturés, soudainement les USA se sont insurgés contre cette violation de la convention de Genève…nous on peut, pas eux. Pourrait-on dire que les Bill O’Reilly, Jack Bauer et leurs amis seraient d’accord avec le traitement que les vietnamiens ont fait subir à John McCain?

Le problème perpétuel c’est qu’avec les méthodes musclées, il n’y a plus aucune différence entre les «méchants» (qui sont un mélange d’idéologie aveugle, d’écoeurement et de cynisme blasé avec un beau discours révolutionnaire en prime) et les «bons» (qui sont un mélange d’idéologie aveugle, d’écoeurement et de cynisme blasé avec un beau discours moral de façade en prime). L’État qui se sert de la torture ne le fait pas pour obtenir la vérité autant que pour faire peur à la masse de ceux qui oseraient le défier.

Se complaire avec Jack Bauer et ses réflexions inspirées du Moyen-Âge est assez dangereux. Pour ma part, je considère que l’être humain du 21e siècle devrait pour toujours mettre de côté ses pratiques barbares qui, comme il l’est démontré, ne donnent aucun résultat concret sinon que de nourrir les haines entre les individus et les peuples. Utiliser la violence pour “condamner” la violence est toujours un peu niais. Surtout que les preuves deviennent inadmissibles devant la cour si obtenues sous la torture. Ce qui a fait libérer des gens derrière les attentats du 11 Septembre mais ça vous n'en entendrez pas parler. Ce n'est pas le type de choses dont on raffole de se vanter.

On préfère se dire que les gens qui meurent sous la torture sont des «feluettes».

Un dicton cynique aux États-Unis dit : "Quand les faits contredisent l'idéologie, laissez tomber les faits".

C'est ce que l'admnistration qui a quittée hier s'est aplliquée à faire pendant tout son mandat.

Mandat heureusement terminé.
Et dont la sortie hier a été éclipsé par un miracle avec de vrais héros. Miracle dans une ville qui avait drôlement besoin d'histoires d'avions heureuses.

Je n'aurais pas voulu être dans la tête du New Yorkais qui avait vécu les évènements du 11 septembre et qui appercevait soudainement cet avion égaré, trop bas au-dessus de l'Hudson.

Une fraction de seconde d'horreur assurément.
Quelle semaine étrange...

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