dimanche 22 février 2009

Dégouliner de la télé réalité


Quand Warhol a dit que tout le monde aurait son 15 minutes dee gloire un jour, il était bien avant son temps.

Avec l'avènement de la télé-réalité quiconque et son frère peut devenir une "star" même si tout ce qu'on lui demande c'est de poser pour la caméra, savoir porter un bikini ou faire rêver mesdames avec des pectoraux d'acier.

Tout les dimanches, le Québec n'est pas en reste avec ses crimes auditifs dans son mauvais karaoké à TVA(rk). Oui il y a bien quelques belles voix, mais avouons-le, 9 fois sur 10 si un cousin ou une cousine poussait la note dans le temps des fêtes comme ils le font certains dimanche sur la scène du Mel's, on leur ferait avaler le sapin de Noël pour les faire taire.

En Angleterre la tristement célèbre série Big Brother avait il y a quelques années obtenu un franc succès avec ses (jeunes et moins jeunes) candidats à qui l'on demandait de faire quelques épreuves physiques et moyennement intellectuelles avec comme entente de se faire épier 24 heures sur 24 par des caméras. Tels que George Orwell, excessivement avant-gardiste, l'avait anticipé dans son chef d'oeuvre littéraire 1984 51 ans plus tôt.
Les règles du jeu veulent que celui/celle qui gagne une compétition devienne le chef de la semaine et mette deux candidats en danger d'évincement. Les deux candidats auront droit à une autre épreuve durant la semaine afin de se sauver de la guillotine. Celui qui remporte cette épreuve de mi-semaine a le choix de sauver l'un des deux candidats (souvent lui-même) et de forcer le maitre de la semaine à changer l'un des deux candidats en danger. Il peut aussi choisir de laisser les deux candidats en péril là où ils sont.

Il s'agit d'un jeu de rat de laboratoire devant apprendre à vivre ensemble sous l'oeil des caméras.

Plus souvent qu'autrement leur temps écran est du temps végétal. On se supporte, on erre, on s'endure, on apprend à cohabiter avec celle qui ne se ramasse pas, celle qui aime exhiber son corps parfait, celui qui ne sait pas tenir un secret, celui qui veut faire des alliances secrètes et qui ne se fait que des ennemis. Ça ressemble beaucoup à la petite école secondaire ou à la pause cigarette au travail chez les adultes. Et avec l'exception qu'il y a 1 millions de dollars au bout du compte pour le/la gagnante.

C'est un véritable laboratoire de pyschologie qui peut être aussi intéressant que vide.

Cette émission a créé des stars instantanées. Le Docteur Will aux États-Unis avec un charme inépuisable et une facilité fascinante à manipuler quiconque. Il a gagné la première saison avec d'hallucinantes machinations et a presque gagné une seconde fois bien que tout le monde connaissait ses manières dans un Big Brother All-Star. Janelle, une blonde aussi brillante que ma jerricanne à essence vide qui a semblé trouvé écho chez toutes les cheerleaders d'Amérique et les fans finies du film Clueless.

En Angleterre Jade Goody a touchée les fans Anglais de par sa grande ignorance. Elle qui parlait de "Tictacs" en voulant dire "tactique" et qui croyait que Mère Teresa et Albert Einstein étaient de la même famille simplement parce qu'ils étaient de la même époque (NOooot!!?!) est devenue la chouchou de l'émission de par sa candeur et sa grande naiveté.

Toutefois dans sa vie post-télé-réalité elle a eu quelques problèmes. En 2007, elle retourne à Celebrity Big Brother avec des conséquences désastreuses. Elle est accusée de racisme pour avoir traité une autre participante, l’actrice indienne Shilpa Shetty, de “poppadom”. Sa réputation est ternie. Elle tente de la redorer en participant à une émission de téléréalité indienne animée par…Shilpa Shetty elle-même. Sa prestation sera de courte durée. Elle apprend rapidement qu’elle a le cancer du col de l’utérus. C’était en août dernier.

Maintenant, son cancer est généralisé. Elle n’a plus que quelques mois à vivre. Mais elle va les vivre sous l’oeil de la caméra. Elle qui a passé la majeure partie de sa vie adulte sous les projecteurs, elle va profiter une dernière fois de sa notoriété pour apporter une sécurité financière à ses deux fils. Elle se mariera ce week-end avec son amoureux, Jack Tweed. Elle a vendu les droits de publication des photos au magazine OK! pour 700 000 livres sterling (environ 1,3 million de dollars canadiens).

Au niveau personnel, tant mieux, elle réussit à sécuriser un avenir financier à son entourage. Elle offre un héritage visuel, hmm...agonisant à ce même entourage en échange.

La bonne chose c'est que les tests de dépistage du col de l’utérus ont augmenté de 20% depuis l’annonce de son cancer en Angleterre.

La moins bonne c'est qu'au niveau de la pudeur...ne sommes nous pas 1000 fois trop voyeur de la triste fin d'une fille qui tente de se réinventer à partir de presque rien.

Se réinventer tel une bougie au grand vent?
Ouais, ça pourrait inspirer et c'est à ça que sert aussi notre télé.

Malaise quand même...

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