mardi 3 février 2009

L'effet des chiffres


Le dernier Super Bowl a été le plus regardé de l'histoire.

Vous y croyez vous?

Quand les Aciéristes du bourg de William Pitt ont battu les oiseaux renaissant de leurs cendres, appellés aussi Cardinaux ce dimanche, on a eu droit à un beau spectacle jusqu'à la trente-cinquième seconde avant la fin. Amateur de football ou non.

Mais record d'écoute?

PFFF! comme l'an prochain et l'autre après et bullshit double bullshit. Afin de vendre plus cher leur temps d'antenne l'an prochain aux commanditaires les diffuseurs ont tout intérêt à inventer pareille connerie. Qui vérifiera leurs chiffres? Suffit juste de se rappeller de ne pas sortir les chiffres choisis avant que l'évènement ait eu lieu. Quand je travaillais pour une station de télévision c'étais fou les chiffres qu'on pouvaient inventer afin de faire bander de bonheur nos patrons. Il n'y avait aucune base sur nos données. AUCUNE. Nous décidions d'un chiffre sur l'heure du midi, un chiffre pas trop pire, un chiffre "in your face" pareil. Un chiffre pour faire une impression favorable. Un chiffre qui faisait un gros "splash" sur le mur du fond de la salle de réunion. "Nous avons obtenus 7658 nouveaux abonnements pour une augmentation de 125% par rapport au dernier mois". Et ça venait des teneurs de livres!!!
Les patrons bavaient, ne vérifiaient rien et on lisait notre menterie dans le journal le lendemain que l'on découpait et offrait au patron qui l'affichait sur le mur de son bureau.

Au diner de con suivant nos patrons louangeaient notre talent et, effectivement, suite à l'article dans le journal du lendemain, le niveau d'abonnement augmentait sensiblement.

Le dernier Batman a obtenu des recettes records lors du premier week-end d'ouverture. Plus de 357 millions....

Ça vous a fait de l'effet? Moi ça m'en fait autant que le froid incommode l'ours polaire. C'est comme un bulletin de nouvelles qui ouvre sur "une explosion a fait 17 morts au moyen-orient" ou le mot "système dépressionnaire" dans la bouche de Côtelette Provencher. On y est devenu totalement immunisé.

Les chiffres, quand on leur fait dire n'importe quoi, ont ce souffle court qui fait que l'on s'émerveille de la fumée dans nos lunettes.

Si bien que lorsque l'on dit que 90% des athlètes-étudiants réussissent leur programme sports/études avec succès on "oublie" commodément de spécifier que la plupart des programmes peuvent souvent offrir un seul cours par session. Et aucune limite de temps pour le réussir, quitte à ce que ce soit après la carrière du dit athlète...

Lorsque les ministres nous annoncent des investissements par millions, Comme Stephen Harper qui avait redonné x millions au Québec il y a deux ans, on oublie que Patapouf l'a massivement investi dans les réductions d'impôts pour se faire aimer du peuple. Avec son flair naturel de caniche enrhumé il n'a jamais vu venir la crise financière mondiale.

Un million et demie de Québécois, presque deux si on ajoute les salons à têtes multiples seraient rivés devant leur téléviseurs, et écouteraient Tout Le Monde en Plogue le dimanche soir.

Ça en fait du monde à l'église.

Moi aux chiffres je leur donne un E
Probalement parce que je passe mes journées dedans.
Et que je suis franchement un homme de lettre.

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