dimanche 22 février 2009

Les néo-monstres


Ça c'est passé à 11:11 ce matin.

Ma fille ne tenant plus en place m'annonçait l'heure trop préssée de vouloir se rendre chez son amie qui l'attendais pour 13 heures.

Prenant l'heure sur le poste de télévision nous sommes tous deux restés pétrifiés devant ce que nous voyions sur notre écran télé.

Je me suis retourné vers ma fille qui s'est touché la poitrine sitôt le commercial terminé. J'ai échappé une litanie de mots d'église et lui ai demandé:

"que viens-tu de comprendre Punkee?"
"Que la madame avait des bobos?..."
"oui c'est ça, la madame avait des bobos dans sa tête ma chérie tu as raison"
"Pas ici sur le ventre? (se pointant la poitrine)"
"Oui d'abord sur sa tête puis ça descend jusque-là..."

Je viens de terminer l'excellent roman cataclysmique de Cormac McCarthy The Road. Dans ce road-roman noir, les hommes sont réduits à l'état d'animal, de monstre qui se mangent entre eux par nécessité.

"Tu fais parti des gentils?" demande le petit garçon.
"oui, en fait c'est à toi de me croire là-dessus je suis dans les gentils" répondit l'inconnu.
"Tu ne manges pas les gens?"
"Non je mange pas les gens"

Cette simple réponse suffit au petit garçon pour comprendre que cet homme est fiable.

Et gentil.

Le monde de ce petit garçon se départage entre "méchants" et "gentils". Le même dessin que faisait George W Bush du monde post 9/11.

Pour ma fille de 5 ans le monde se départage entre les papas,les mamans, les grands frères, les amis et les monstres. Cette dernière catégorie étant toujours le frisson qui l'a fait froncer des sourcils même si on lui souligne de multiples fois que les monstres ça n'existe pas.

Toutefois, le monde de la chirurgie plastique travaille à contre-courant par rapport à l'éducation de notre fille. Bon ces gonfleurs de poitrine sont plus risibles que dangereux mais ils entrent dans la grande chorégraphie du "fake" qui régit nos sociétés.

Quand j'étais plus jeune, à l'école secondaire, une fille s'était fait prendre à se "scotchtaper" le seins afin de se faire une craque de seins intéressante. Ça c'est su. Elle ne s'en ai jamais remise. Nadine Bellefeuille est devenue Nadine Bellecraque et elle n'a même pas daigné se présenter au bal des finissants puisque les paris les plus audacieux allaient jusqu'à prétendre qu'elle pourrait aussi se schotcher les fesses afin de se faire un petit cul plus compacte. Certains avaient même prédit qu'elle aurait l'audace de se brocher des poils de brosse au travers des cils pour se faire des yeux plus invitants (les gars de 17 ans étaient assez ignorants de l'existence des faux-cils à l'époque). Risée avant la grande soirée, elle avait donc fait le choix de se louer un film avec sa mère, la pauvre.

Y avait à cette époque une jeune actrice qui me rendait fou. Découverte dans le film Innerspace je la trouvais si adorable que j'avais aveuglément été voir D.O.A. alors qu'elle n'y jouait qu'un minuscule rôle avant de vraiment mais là vraiment tomber en amour avec elle dans When Harry Met Sally. Meg Ryan a par la suite fait de très étranges choix cinématographiques et des pires encore dans ses choix de vie personnelle. Elle est réapparue sur nos écrans au début des années 2000 avec un tune-up de la bouche (et sûrement d'ailleurs). UNE CATASTROPHE!!!

Pas Michael Jackson, pas Jocelyn Wildenstein, Pas Pete Burns pas Melanie Griffith mais juste assez pour faire mourrir le coeur de l'adolescent amoureux que j'étais de 86 à 92.

Ce type de manque d'amour propre (ou de power-trip?) me fait réaliser à quel point les femmes peuvent manquer de nos compliments qui les feraient s'aimer elle-même d'avantage.

"Chérie Ta poitrine me donne des envies d'otarie en rut. Viens ici qu'on joue au phoque"

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