vendredi 20 mars 2009

Gredin vendredi


J’aurais du me douter que mon vendredi serait encore une fois une journée composée de petites misères…

Après tout c'est vendredi, où la plus grosse folie chez les gens de ma grosse compagnie est de porter un jean.

Ouh, audace.

On dirait que l’accumulation du stress et sa gestion douteuse des 4 jours précédents font de mes vendredis une perpétuelle catastrophe pour moi.

Tout d’abord vers 6hAM je sors de la maison avec la plus grande discrétion possible. Le ¾ de mon unité familiale nage encore en plein rêve à cette heure là, il est donc de bon ton de ne pas faire de bruit. Toutefois ce matin ce sont une cuiller, ma bouteille de crème à raser et le rasoir de madame qui sont tombés ou dans le bain ou ailleurs, là où ils pouvaient résonner en tout cas. Afin d’ajouter une trame sonore aux rêves d’autrui. Avec un soupir du fond de ma chambre provenant de la belle au bois dormant comme cymbale à mes roulements de tambour.

Le vendredi c'est la collecte du recyclage et des vidanges. Ramassés en cochon par ma ville de plouc. L’amoureuse essaie de faire le plein de cochonneries le jeudi soir tard. Cochonneries qu’elle enligne le long de la porte afin que je les sortes en quittant les lieux. Ce matin il y en avait particulièrement beaucoup pour ma main disponible. Comme tout faire en un voyage est souvent ma mission j’ai encore essayé. Sans succès. J’ai dû revenir ramasser la bouteille cassée dans les marches dehors. Ceci a assurément affolé tous les voisins croyant leur voiture en train de se faire voler.

En m’assoyant dans ma voiture le yogourt qui étais dans ma poche a tout simplement explosé. « Ploc ! ». J’ai donc dû revenir dans la maison et torcher mon deuxième dégât en trois minutes.

Une fois au travail, j’ai envoyé un courriel m’inquiétant de matériel potentiellement en retard. Vous savez le type de courriel ferme mais que l’on ne veut pas désobligeant pour des raisons d’affaires et de savoir vivre. Certaines communications se doivent de rester diplomatiques pour des fins de bon partenariat commercial. Toutefois en voulant faire trop vite j’ai conclu avec « Please advise, Yks ! »


« Tks » est très souvent utilisé afin de contracter le mot « Thanks ». Ici, grâce à un doigt engourdi, mon y-k-s pourrait être interprété par une contraction de « Yikes ». Ou si vous préféré en bon québécois « Wach ». Avec son inexplicable point d’exclamation qui trahissait en fait ma fureur contenue comme cerise sur le sundae.
Avec le ton du reste de mon courriel où j’évoquais le potentiel gâchis, ça donnait soudainement une nouvelle couleur à ma missive. Puis un collègue m’a souligné que sous mon bras gauche, dans mon gilet, se cachait un gigantesque trou…J’ai donc enlevé mon gilet pour découvrir que ma chemise blanche en dessous avait elle aussi un coude troué… plus petit celui là mais décidément.

Quand j’ai su que mon patron ne se pointait pas au boulot le soleil est apparu dans mes yeux.
Mais quand il est réellement apparu dans mes yeux, le soleil, au sens propre et qu’il m’empêchait de m’avancer dans ma journée de travail parce que mon écran d’ordinateur était tout en reflet, là j’ai sacré. Encore plus quand l’imprimante a refusée de me sortir une facture urgente et que je ne pouvais pas la réimprimer.

Puis j’ai appris que deux nouvelles divisions tomberaient sous ma gouverne. Après avoir entendu le fil se briser dans ma tête et avoir déblatéré toutes mes appréhensions et surtout ma haine de l’idée, j’ai été vomir tout ce que j’avais dans le ventre aux toilettes.

Me suis regardé dans le miroir.

Me suis pas reconnu.
C’est qui ce gros ?
Ce vieux ?
Ce gars poché sous les yeux ?
Cette grosse tête à fourre?

Je vais me faire couper les cheveux ce soir.
Je sais ce que je vais dire à la belle Lizbeth.

« Please Advise, Yikes ! »

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