dimanche 24 mai 2009

Folie revisitée


En lisant que Françis Ford Coppola s'était à nouveau planté à Cannes avec son dernier film je me suis rappelé que la plus grande peur de Coppola a toujours été d'être reconnu un jour pour n'avoir été le réalisateur que d'un seul film mémorable.

Si on accepte de lire les deux premiers Godfather comme un seul long film.

Il est vrai que les deux premiers Godfathers sont des incontournables pour ceux qui s'intéressent au cinéma(et à la mafia). Les gens sont toutefois peut-être une peu durs envers Copolla si ils soutiennent qu'il n'est que l'homme d'un seul grand film.

The Conversation est aussi un grand film à mon avis, servi par un Gene Hackman au sommet de sa forme mais surtout par un traitement de la bande son extraordinaire qui est un personnage en soi dans ce merveilleux clin d'oeil à Antonionni.

Les années 70 ont d'ailleurs été très bonnes pour Coppola. Les deux premiers Godfathers de 72 à 74, The Conversation en 74 et de 1975 à 1979 c'était Apocalypse Now qui l'occupait.

Je l'avais déja vu plus jeune.

Toutefois dans mes errances bibliothécaires cette semaine j'en ai repris une copie dvd, la version "Redux" de 3h09.

En le visionnant je me suis aperçu à la fois que je n'avais jamais vraiment vu le film mais aussi que Coppola avait plus d'un film grandiose dans son sac à film.

Quelle expérience.

Car c'est d'une expérience dont il s'agit. Et drôlement traumatisante à part ça.

Je conseille à tous de voir et revoir ce film fantastique aux échos encore très vibrants dans nos années de barbarismes guerriers. La version Redux de 3h09 si possible. Dans le noir. Avec un regard éclairé.

Une sale épopée dans le Vietnam de 1970. Un véritable voyage dans la folie de la guerre. Une trame sonore de Carmine Coppola et de Mickey Hart qui vous hantera longtemps. De longs clins d'oeil au Aguirre, The Wrath of God de Werner Herzog. Des scènes d'humour réussies et beaucoup plus longues que dans la version originale avec Robert Duvall. Des scènes plus érotiques avec les playmates. De l'horreur à profusion.

Mêmes les "special features" sont fascinantes. Une scène terrifiante coupée au montage d'un bateau abandonné exclusivement peuplée de singes. Une lecture du poème de T.S. Eliot The Hollow Men sur un montage d'images qui vous fera faire des cauchemars. Vraiment ce film est hantant à bien des niveaux.

Une totale réussite.
Facilement dans les 10 meilleurs films que j'aurai vu si je mourrais demain.

Le visonnement m'a fait voyager autour des vrais personnages duquel John Millius s'est inspiré pour écrire son scénario. Bob Rheault, Thai Khac Chuyen, Tim Page, Sean Flynn, Dana Stone.

De véritable fous dans un bordel cataclysmique.

Le cinéma c'est de la folie.
La guerre aussi.
Apocalypse Now c'est les deux.
Dans un film tout à fait admirable

Et Coppola pourra rater tous les films du reste de sa vie.

Ils nous aura au moins laissés ceux-ci.

(en plus de deux forts acceptables adaptation de nouvelles de S.E. Hinton et un très photographique Dracula)

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