vendredi 8 mai 2009

Non-Professionels & échos de vérité


Deux films.
deux budgets hautement différents.
L'un d'ici, l'autre de très loin.

Une chose en commun toutefois. Les deux films mettaient en vedette des acteurs non professionnels.

Et les deux films fonctionnaient merveilleusement bien because of it.

Tout d'abord la grosse machine.
L'iconoclaste Danny Boyle a réalisé avec Slumdog Millionnaire un film qui l'immortalisera. Surtout parce qu'il a raflé 8 statuettes à la dernièrre cérémonie des Oscars dont meilleur film et meilleure réalisation. Si j'avais adoré Trainspotting où le réalisateur Danny Boyle en avait été la véritable star, le succès de Slumdog Millionaire passe par les acteurs, les enfants surtout. De fabuleux non-professionnels à la bouille adorable mais surtout au jeu si juste que l'on a parfois l'impression d'être témoin de la vraie vie. C'est la chose compliquée avec les enfants et le cinéma ou le théâtre. Premièrement de leur écrire, adulte, des rôles qui leur rendrait justice mais aussi qu'ils soient capable de les livrer avec justesse, eux qui n'ont par défaut que très peu d'expérience de la vie en général.

Touché par la réalité de ses enfants de l'ittinérance, de la pauvreté et de la saleté en Inde qui, après le tournage sont retourné dans leur trou à rats, Boyle à ouvert un compte pour les trois plus jeunes acteurs utilisés dans son film qui verront des sommes versés pour eux tirés des profits du film à travers le monde jusqu'à leurs 16 ans.

Un beau grand film de par ses échos de vérité.
Même si c'est l'Inde raconté par un Écossais.

L'autre film maintenant.
Le petit budget du Québec (je sais c'est un pléonasme)

A l'Ouest de Pluton est une petite merveille de Henry Bernadet et Myriam Verreault. Une véritable incursion dans l'univers adolescent. Avec des non-professionnels de 15 et 16 ans bien sur, mais surtout avec un naturel désarmant. Tout au long du film on a la forte impression qu'on est en plein documentaire. Les textes ponctués de sacres et de raisonnements illogiques comme seul l'adolescence peut en produire sont criants de vérités. Tous les "comédiens" crèvent l'écran et restent avec nous longtemps après le visionnement. Le film se résume en un court moment où l'un des ados disgresse sur "les impacts" en général. Tout le film est là. Et dans le titre admirabelement choisi qui évoque une planète qu'on a laissé tomber du système solaire.
Deux scènes abominablement déchirantes de ce film sont à fendre l'âme. Une jeune fille organise une soirée "entre filles" qui, bien sûr dégénère quand tout le monde et son voisin s'invite chez elle et vandalise la maison. Quand le grand frère revient, il livre un vibrant plaidoyer, une fois la colère passée sur le "pourquoi les gens en veulent tant à notre famille?". Encore plus extraordinaire, ce personnage de jeune homme, timide, intérieur, amoureux d'une fille qui le remarque à peine. Au moment de lui révéler son amour il le fait au micro avec un grandiose qui assomme tout le monde, y compris lui-même, vidé de son être dans une scène tout simplement parfaite.
Alors que la destinataire du message "consomme" l'amour avec un autre au même moment ailleurs. sourde aux éloges.

Le jeune homme vidé de lui-même dans le plan suivant: anthologique.

Du cinéma qui te fais dire merci la vie pour certains cinéastes Québécois.

Un beau grand film de par ses échos de vérité.
Le Québec raconté par le Québec.

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