mardi 30 juin 2009

Jazz me baby


Amélie se moquait du jazz.

Elle se moquait un peu de Stevie Wonder aussi.

C'est le dernier Moby qu'elle écoutait sur son Ipod étendue dans l'herbe tout près de la Place-Des-Arts. 16 morceaux qui étaient autant de petits films. 16 morceaux qui la transportait le nez dans les étoiles, qui la faisait planer au-dessus d'une ville qu'il faudrait bientôt apprendre à dompter.

36 heures plus tôt elle avait quitté son Roberval natal et s'était appliquée à déménager avec quelques amis dans le surévalué 3 1/2 de la rue Laurier.

Le premier apartement d'Amélie.

L'humidité lourde qui étouffait Montréal avait donné au Centre-Ville un côté érotique. Les gens étaient peu habillés. Une camisole, un short, une jupe courte, des gars torse nu. Les plus beaux torses étant manifestemnent gais. Cela lui faisait penser qu'il se perdait de beaux morceaux pour la gente féminine.

Crevée comme on l'est après une nuit de baise incessante, Amélie se laissait bercer par les sons de Moby. La belle du village n'avait pourtant pas toucher un garçon depuis longtemps. Elle aussi avait surement suscité l'envie de certains garçons offerte ainsi sur le sol, seule, dans un état d'aisance presque indécent. Il ne lui manquait que son roman de Haruki Murakami pour se sentir au zénith. Et peut-être une baise aussi...

Ses amis étaient tous repartis au village. Village devenu trop petit pour elle. Elle tentait en ce chaud dernier jour de juin la grande aventure.

**************
Il faisait trop chaud pour s'habiller ainsi mais Holden était un amoureux de l'automne et des tenues vestimentaires automnales.

Et un amoureux du jazz.

Bien que selon lui Stevie Wonder avait peu à voir avec le jazz il aimait bien le chanteur aveugle. En fait il croyait en avoir envie. Il avait en fait envie de la nuit en ville. De la jungle bigarée et de ses indigènes. Rien ne lui allègait plus l'esprit qu'une marche downtown. Même le bitume chauffé du soleil de juin offrait selon lui une odeur particulièrement agréable pour l'odorat.

Il s'était promis de cesser de fumer mais n'avait pas pu s'empêcher d'entrer dans un pub et de glisser de la monnaie pour un paquet dans la machine distributrice de cigarettes. Ce pub faisait jouer du Ornette Coleman. Cooooooooool jazzzzzz. Holden y a trainé plus longtemps que prévu. C'était sa meilleure cigarette depuis longtemps. Depuis la dernière fois où il avait fait l'amour. Avec Isabelle-je-veux-plus-que-tu-me-rapelle.

***************

La météo s'est mise à faire du surréalisme. Après avoir menacé d'un ciel voilé, s'était maintenant un ciel fort clair qui avait choisi de jouer au malin.
Malgré la nuit étoilée et sans nuages une pluie violente et diagonale s'est mise à tomber. Au moment même où Holden sortait du Pub. Ce qui ne l'empêchait pas de rester dans son état de grâce et ne l'a guère ralenti dans son pas protégé par son kit d'automne. Avec sa casquette d'hiver des années 50 et sa meutrière cigarette au bec, sa bonne humeur était innateignable.

Les gens éparpillés sur la Place-Des-Arts se sont agglutinés dans toutes les directions cherchant un abri rapidement paniqué par cette averse aussi soudaine qu'inexplicable.

Amélie n'avait pas bronchée. Étendue dans l'herbe, Ipod en l'oreille, elle planait au-dessus de tout ça. Inexplicablement toujours, elle reçevait la pluie sans en rester mouillée. C'était comme si le ciel l'avait choisie afin d'être épargnée.

Holden marcha jusqu'à elle. Elle remarqua son air loufoque et bohème. Il fût charmé par la quantité de cils autour de ses beaux yeux.

Ils ont spontanément connecté.

Ils ont valsé dans les draps de la nuit sur la rue Laurier.
Improvisant une nuit charnelle chez elle dans l'ambiant bordel.
Improvisant une crémaillère sur du Patrica Barber.

lundi 29 juin 2009

Ponzi doit mourir


L'auteur de la plus importante fraude pyramidale de l'histoire des États-Unis Bernard Madoff vient d'écoper de 150 ans de prison.

Son cercueil sera sa cellule de prison.

Enfin un exemple pour le reste de la planète.

La sentence a été accueilli par un standing ovation à la cour.

L'homme d'affaires américain Bernard Madoff, qui n'est pas banquier mais président-fondateur d'une société d'investissements et très actif dans le NASD et NASDAQ, a créé un schéma de Ponzi qui a fonctionné pendant 48 ans, de 1960 à la crise financière de 2008. C'était un gérant de hedge fund qui promettait des retours sur investissements relativement élevés, de l'ordre de 8 à 12% par an. Mais ce qui sortait le plus de l'ordinaire avec les performances qu'affichaient ses fonds était l'absence de retours négatifs sur de très longues périodes et une volatilité (l'équivalent du risque de l'investissement) très faible. Autre indice alarmant, à la clôture de chaque exercice, Madoff déclarait être liquide, c'est-à-dire détenir tous ses avoirs en liquidités, et ainsi ne publia jamais de relevés indiquant la quelconque possession de titres financiers. Enfin, les titres sur lesquels il disait investir, notamment des options sur indices, n'étaient pas assez liquides pour "absorber" les volumes qu'un fonds de la taille de celui de Madoff aurait engendré. L'utilisation de modèles mathématiques financiers, des clients réputés, des postes élevés dans l'administration, l'assuraient d'un prestige important.

Lorsque de nombreux clients ont souhaité retirer leurs avoirs de sa société d'investissement lors de la crise financière de 2008, ils se rendirent compte que les caisses étaient vides et qu'ils avaient perdu tout leur argent. Avant son arrestation, Bernard Madoff gérait officiellement 17 milliards USD.

Cette escroquerie de type « chaîne de Ponzi » reste incroyable quand même. Comment pendant si longtemps, cette structure a-t-elle pu survivre impunie?

Faut croire que le standing, les faux-semblants et les masques ont été solides. Des personalités importantes Américaines dont Steven Spielberg & Larry King ont été flouées.

Mais disons qu'il y a quelques polices de la bourse qui ont franchement dormi au gaz sur le dossier...

Ce type de fraude gigantesque ne se fait pas sans complices. Les associés de Madoff passeront devant les juges eux aussi.

Souhaitons d'autres sérieux coups de fouet. Ponzi doit mourir.

Maintenant si Vincent Lacroix avait pu être ricain...

Reprises et manque de goût


Dans sa très étrange programmation, TQS diffusait récemment la terrible émission Monsieur Showbizz.

Une émission décriée par ses auteurs mêmes. Une émission à ranger aux côtés de l'émission de Louis Morissette qui a dûré deux jours et Les Gingras-Gonzales. (Cette dernière avait d'ailleurs déjà sévi sur les mêmes ondes de TQS qui semble collectionner les fours.)

Cette émission animée par Erick Rémy & Josée Perrier a capté l'attention grâce à son manque évident de préparation, son plus-que-petit budget et ses improvisations minimalistes. L'émission a d'ailleurs fait l'objet de délirantes parodies de Pierre Brassard à Infoman. («J'aimerais pouvoir vous annoncer la victoire de Barack Obama, mais le communiqué est resté pogné dans le fax»)mais surtout de la part de Marc Labrèche.

L'émission a atteint le fond du baril au lendemain de la cérémonie des Grammys Awards, en annonçant les gagnants de l'année précédente. Dans une émission dite "culturelle" ceci est aussi grave que de critiquer un film ou un livre que l'on n'aurais pas vu/lu. Mais ça démontre surtout une extrême maladresse.

Rémy en a fait des nuits et des nuits de cauchemars apparement. Le réalisateur (ou le producteur je ne me rapelle plus) de Monsieur Showbizz disait lui aussi qu'il avait la solide impression de produire "de la marde" (ce sont ses mots) mais que c'étaient malheureusement le mieux que son équipe pouvait produire dans des circonstances extrêmes. Rappelons que la station TQS vivait de grands remous à ce moment de diffusion.

Ben voilà que TQS rediffuse EN REPRISE les émissions de Monsieur Showbizz comme on répèterait une mauvaise blague à satiété. Le premier problème c'est que ce show en est un d'actualité artistiques...Les nouvelles du 17 janvier ne sont plus d'actualité le 22 juin!!! Ce n'est plus l'anniversaire de Zooey Deschanel et ce ne sera pas la sortie vendredi du film Revolutionary Road sur nos écrans...

Le second problème c'est que LA nouvelle qui fait rage à travers le monde en est une à caractère artistique et qu'elle ne sera même pas évoquée...

Double whammy...

TVA est assez désopilant aussi depuis deux/trois semaines avec ses journalistes et techniciens d'été qui multiplient les bourdes.

ARTtv gagne toutefois le prix citron cette semaine. La stration n'a pas fait mieux avec son émission C'est Juste de la TV en rediffusant en reprise une émission où on faisait gagner à un jeune garçon non seulement une rencontre avec le comédien Jean-François Harrison mais aussi UNE SÉANCE DE PHOTO!!!!!!!!

Dans le mauvais gôut on se surpasse...

vendredi 26 juin 2009

Le mariage de Anaïs & Miguel


"225$ pour tes cheveux???"

"Ouin mais nous les filles c'est toujours plus compliqué" m'a répondu l'amoureuse.

"Oui mais être une fille ça ne veut pas dire être facile à fourrer!"
(ne pas citer hors contexte svp)

J'étais en furie. c'étais quand même pas nous qui nous devions nous marier!

Anaïs et Miguel nous attendait sur le terrain d'une auberge champêtre. Leur concept voulait qu'ils soient un comité d'accueil d'abord devant l'auberge avant d'être un couple marié devant l'autel. On sentait toutefois une tension.

Le beau-père de la mariée était en fait au même moment malade suite à une réaction allergique issue du cocktail pré-mariage.
"Il s'en sortira ne vous inquiétez pas, il a survécu à ma mère depuis 35 ans, il survivra à ce petit pépin" m'a dit Anaïs. Sa mère n'a rien entendu elle était trop occupée à poser pour le photographe plus loin.

"Vous êtes radieux tous les deux, vraiment un couple d'Hollywood! Tout va comme tu veux Miguel?"

"Plus ou moins j'ai perdu deux invités hier"

"...Pourquoi? qui?"

"Comme tu sais Luc est sans emploi et il veut passer la journée à forger de faux items ayant appartenu à Michael Jackson et les vendre sur EBay le plus rapidement possible. Herby quand à lui tient à observer une journée complète de deuil."

C'est à ce moment que le patibulaire photographe nous as tous deux fait sursauter en nous prenant en photo. Nos visages auront l'air de celui de deux matantes à qui on aurait soudainement montré un pénis.

Un peu avant la cérémonie une chicane a pogné entre ce photographe et Anaïs quand il a réalisé que c'était bien elle la mariée et non sa mère. Ce que sa mère n'a jamais pensé préciser quand elle a vu que le photographe lui accordait beaucoup d'attention. Un autre invité à fait pleurer la soeur de 26 ans de Miguel quand il l'a prise pour la mère du futur marié.

Quand la cérémonie a commencé l'attention de la plupart était sur les dames d'honneurs. L'une avait choisie de garder une genre de prothèse à genoux noire ce qui faisait un drôle d'effet avec sa jupe. Une autre avait choisie de faire des modifications à sa robe et son décolleté défiait les lois de la gravité. Elle savait qu'on la regardait car elle lançait des regards de validation et de flirt dans le public sans arrêt.

Pas un boy n'a manqué de remarquer son grand Canyon.

Quand Miguel a voulu enlever la jaretelle avec ses dents il avait trop bu ou était trop nerveux et il a vomi sur les cuisses d'Anaïs. En tirant la dite jaretelle (qu'aucun gars ne voulait) celle-ci s'est prise dans l'hélice d'un fan et fût promptement déchiquetée. Quand Miguel a voulu se reprendre en débutant avec vivacité la valse des mariés il a renversé Anaïs au sol et s'est lamentablement écrasé sur sa petite personne.

Quand les mariés ont quittés les lieux, on avait choisi de faire chanter à quelques amis la chanson The one I love de R.E.M. Toutefois personne n'avait eu le temps de la pratiquer ensemble et plusieurs ne connaissaient pas les paroles. Ce fût le chaos total. D'autant plus que lors du passage de la chanson où on se devait de crier "fire!", on a été si clair, même non synchronisé, que tout le monde a cru à un incendie et à quitté les lieux au pas de course.

Même tante Colette en lingerie et oncle Guy en caleçon qui cocufiaient oncle Marcel et tante Gisèle dans une pièce de l'auberge.

Quand Anaïs (splendide) et Miguel (excessivement chic) ont quitté les lieux une tempête de pluie s'est abattu sur leurs têtes. J'ai aussitôt plaqué ma belle au sol tentant de protéger son investissment de 225$.

Même si elle était fâchée que je lui eûsse déboîté l'épaule j'avais fait du bon travail à préserver ses désormais précieux cheveux.

On a pas couché sur place finalement, on a quitté tôt pour aller vite faire faire des photos de nous deux chez Sears avant que ça ferme.

C'est rare qu'on est bien habillé et peigné de même.

jeudi 25 juin 2009

Le monstre est mort


L'un des premiers monstres de la musique pop se serait éteint.

Monstre pas dans le sens de monstre sacré mais plutôt comme dans véritable monstre de la chirurgie.

Jacko alias Michael Jackson.

Il avait 50 ans.
Ou 326.

Son corps sera remis aux pharmacologues qui pourront recycler beaucoup de produits biochimiques.

On parle de mort subite mais c'est ps vrai. Ça fait des années que Jacko s'appliquait à mourir.

TVA nous fait témoigner qui?
Yes, je vous le donne en mille: Gregory Charles!
Ce gars mérite vraiment le prix Véronique-Cloutier de l'overexposure.
Je le verrais animer Call-TV sur les ondes de TQS ce soir que je ne serais pas surpris.

Mais revenons au monstre.
Jackson a été big.
BIGBIGBIGBIGBIGBIG
O'BIG O'BIG O'BIG O'BIG.

Le premier noir à décrocher la lune. Tellement qu'il en est devenu lunaire. Et PIRE qu'il s'est excusé d'être noir en devenant blanc. En s'inventant une fausse maladie qui le rendrait blanc. En se mariant faussement pour faire oublier ses envies de jeunes enfants. Une vie triste et sale pour le nègre blanc de l'Indiana.

Céline Dion en pleure en ce moment sur les ondes de la tivi.
Pleure pour vrai.
Ça nous as beaucoup fait rire dans la maisonnée du 450.
Céline, take a kayak please.

Les circonstances du décès de Michael Jackson ne sont pas claires. Mais on sait tous que ses multiples chirurgies ont surement obligés de multiples pillules qui ont dû travailler son petit coeur toute sa vie.

Coeur qui vient de lâcher.

L'un des premiers Frankenstein du domaine public s'est éteint.
Mais derrière le corps épouvantable, ressemblant de plus en plus au mort-vivant qu'il incarnait dans le vidéo Thriller, il y avait un génie de la pop.

Un as du marketing.

Un enfant-roi resté prisonnier de son âme d'enfant.

Hanté par des envies malsaines.

R.I.P. Mike Moonwalker

Bombay beat


L'Inde a la côte depuis quelque temps.

Slumdog Millionaire a raflé l'oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur l'an dernier.

L'une de ses vedettes, une réèlle jeune fille issue des coins les plus insalubres de l'Inde, y est, comme plusieurs actants du film, retournée après ses 15 minutes de gloire.

En fait elle a accumulé un brin plus que 15 minutes de gloire car elle a aussi voyagé jusqu'à Hollywood pour la cérémonie des Oscars l'an dernier. Un peu comme le film Slumdog Millionaire le raconte fictivement, la jeune comédienne vient de terminer son autobiographie racontant, pour vrai cette fois, sa vie d'enfant de la rue devenu star de cinéma puis retourné enfant de la rue.

Un plus grand l'aura fort probablement écrit à sa place car elle n'a que 9 ans. Mais le destin de Rubina Ali sera sur les tablettes le 16 juillet prochain en Angleterre et en Europe.
Reste à savoir si les retombées des ventes de son livre atteindront ses poches à elle un jour.

******************

En me gréant des premiers cd d'Alexandre Désilets et de Catherine Major je me suis enfargé dans un cd inespéré.

Miles From India.

Un cd double pour le prix d'un. 12 morceaux qui sont une célebration de migration culturelle entre le maitre Miles Davis et les meilleurs musiciens de l'Inde d'aujourd'hui.

Ravi Chari, Rakesh Chaurasia, Selva Ghanesh, Sikki Gurucharan, Dilshad Khan, Shankar Mahadevan,Rudresh Mahanthappa, Brij Narain, Sridhar Parthasarathy, Taufiq Qureshi, Kala Ramnath, U.Shrinivas, A.Sivamini, Vikky Vinayakram, Gino & Louiz Banks y figurent pour l'Inde.

Gary Bartz, Ron Carter, Jimmy Cobb, Chick Corea, Pete Cosey, Michael Henderson, Adam Holzman, Robert Irving III, Dave Liebman, John McLaughlin, Marcus Miller, Ndugu Chancler, Benny Rietveld, Wallace Rooney, Badal Roy, Mike Stern, Lenny White & Vince Wilburn Jr reprennent du collet sur les morceaux originaux de Davis.

Des classiques revisités superbement dans un esprit parfaitemenet zen.

En conjonction parfaite avec cette météo cuisante.

Je suintes de plaisir.

Punkee & Monkee au camp de jour


C'était le jour 1 du camp de jour aujourd'hui pour Punkee & Monkee.

Monkee, à dix ans, n'en est pas à sa première expérience du genre. Il a fait des écoles de hockey avec de purs étrangers, du yoga, du soccer et de la natation. Ce camp il l'a aussi fait auparavant et y retrouve quelques amis de l'école.

Il se retrouve toutefois dans les plus jeunes de son groupe puisqu'il met les pieds du côté des 10-14 ans.

Bien que plus fragile que sa soeurette, je le sais capable de faire face aux grands fadas qui tenteront de l'intimider dans ses multisports.

Pour Punkee toutefois tout est nouveau.

Du haut de ses 6 ans elle vient tout juste de grandir un peu plus en nageant seule partout dans la piscine et en prenant sa douche au lieu de prendre son bain. Et ce dans la même journée dimanche dernier. Depuis elle ne prend que des douches (avec son frère) et nage "même dans le creux, papa" dans notre piscine.

Bien que nous lui avions fait comprendre à trois que le camp de jour serait cool, elle a vite sentie que notre insistance à lui rendre l'expérience cool était louche. Quand son grand frère se met de la partie, la subtilité prend le décor et produit l'effet contraire.

Je la sentais inquiète ce matin.

Même si son frère a relevé un défi ("full fafa, papa") dès son arrivée, Punkee a pour sa part refusée de faire de même. J'ai laissé le plus grand en toute confiance avec ses amis et je suis monté avec la puce.

Tout de suite en arrivant j'ai trouvé les 5 enfants déjà sur place un peu jeunes. "Les mousaillons ce sont les 4-6 ans" m'a expliqué celle que l'on doit appeller Kiwi. Ma fille se trouve donc parmi les plus vieilles. "Ici tu fais ce que tu veux" lui a dit celle que l'on doit appeller Clémentine. Elle ne se rendent pas compte encore qu'à lui offrir carte blanche Punkee fera d'elles de la salade de fruit pré-digérée assez rapidement. Pour s'assurer plus de dommages Kiwi a confirmé: "Ici c'est toi le boss!". J'ai eu le reflexe de leur faire un signe des mains voulant dire "slaquer la poulie un peu les filles, à la pousser ainsi sur le tremplin c'est vous que vous allez tirer à l'eau".
"Qu'es-ce que tu veux faire?, a dit l'une d'elle, jouer avec les jouets ou faire du bricolage?"

Deux garçons jouaient avec des camions séparément, deux fillettes plus jeunes se poussaient dans une voiturette, une autre plus jeune encore gossait par terre avec des rebuts de plastiques. Punkee a spontanément choisi le bricolage. Kiwi l'a alors entrainé vers un autre local complètement vide. On aurait dit une bureau de lendemain d'élection. A la seule différence que des assiettes de carton avec de la peinture était sagement enlignés sur la table dans la classe sans lumière.

Même si ceci n'avait rien d'inspirant elle a foncé et a pris une craie pour dessiner au tableau.

J'ai quitté lui souhaitant bonne journée.

Pas inquiet.

Juste angoissé de la trouver si grande tout d'un coup.

J'espère que mon fils se défendra des plus vieux.
J'espère que ma fille fera la loi chez les plus jeunes.

mercredi 24 juin 2009

Fleur de Lys


Hier soir nous sommes allés voir le spectacle de quartier de la Saint-Jean.

C'était franchement pas mal.
En grande partie grâce à la splendide soirée d'été.

Gregory Charles, notre prof de maternelle, nous a tenu par la main pour nous présenter les chanteurs d'un spectacle appellé maladroitement Les Années Jeunesse.

...comme si il n'y avait qu'une seule jeunesse...

Il s'agit d'un groupe de chanteurs et de chanteuses dans la vingtaine/trentaine qui chante des tubes "Québécois" des années 60. Je mets Québécois entre guillemets car la plupart des chansons de l'époque étaient alors surtout des traductions de hits américains ou anglais. Je dis "maladroitement" appellé les années jeunesse puisqu'ils ne chantaient aucunement la jeunesse de mon amoureuse, ni la mienne encore moins celle de mes enfants, pas celle de 50% du public non plus, les chanteurs n'étaient en fait même pas nés lors de cette certaine "jeunesse".

Le spectacle s'adresse à une jeunesse qui semble avoir été une qualité pour une génération et un défaut pour l'autre.

Ça m'a relativement agressé. "les années 60" auraient été plus juste. Sinon Harmonium, Beau Dommage, Richard Séguin, Gaston Mandeville, Jean Leloup aurait dû être soulignés.

Au minimum.

Alexandre Désilet en revanche m'a beaucoup ravi. Il a agacé pas mal tous les ados qui voulaient de l'action car il est trop aérien et son spectacle n'était définitivement pas de circontances pour faire bouger la foule. Même si il a fait Le Picbois même si il a fait L'Alouette en Colère son style entre Radiohead, U2, Portishead & le David Bowie/Brian Eno de 1977 n'était pas fait pour faire danser les foules.

Mais moi je vais aller me le chercher pour l'écouter c'est sur.

Mission accomplie Alex.

Robert Charlesbois est venu faire plaisir au monde par la suite mais Monkee et moi avions déjà la tête dans les étoiles couchés sur le sol du parc. Punkee dormait comme une roche au fond de l'océan. La belle était heureuse la tête dans les feux d'artifices.

J'ai compté 24 étoiles en forme de fleur de lys.

Toutes personelles Étoiles.

Pierre Foglia, Réjean Ducharme, Leonard Cohen, Vincent Vallières, Hubert Reeves, Jacques Fabi, Patrick Masbourian, Guy Laliberté, Dumas, François Gendron, Sylvain Gaudreault, René Lévesque, Anne Hébert, Phyllis Lambert, Marie-France Bazzo, Robert Lepage, Félix Leclerc, Yvon Deschamps, Samuel Bronfman, Pierre Bourgault, Phillipe Falardeau, Michel Rabagliati, Émilie Proulx et Thérèse Casgrain.

Tous des gens qui me rendent fier d'être Québécois.

mardi 23 juin 2009

Mourir et vivre en direct

Mourir.
Ceux qui n'ont pas vu ceci doivent se préparer mentalement.

Ces images sont dures à supporter.

En ce qui me concerne je crois que c'est la toute première fois que je vois une âme passer du monde des vivants au monde des morts. Le dernier regard de cette femme de 26 ou 27 ans qui a eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment est à glacer le sang.

L'Iran est en train de vivre des moments excessivement intenses. Jamais ce pays n'a été si proche de la démocracie. Jamais les femmes de ce pays n'ont été aussi proche d'être émancipées. Et voilà cette radieuse femme, en jeans, qui tombe sous une balle répréssive.

La substance de tous les grands événements de l'histoire se concentre souvent en une image iconique. La mort en direct de Neda captée par un (interdit) téléphone cellulaire et qui a fait le tour du monde par l'internet est en train de devenir la nouvelle icône de ce que l'on pourrait appeller la révolution d'Iran.

Et la révolution internet.

Les journalistes internationaux sont présentement interdits de séjour pour justement pouvoir donner le champs libre à l'imoralité impunie.

Cette mort en direct est en train de changer le monde. Pas juste l'Iran.

La théocratie de ce pays est dorénavant tombée dans le discrédit le plus total à travers le monde.

************
Vivre.

Il y a quelques années un ami à moi avait choisi de nous montrer dans son salon le film de l'acouchement de son premier enfant. Le problème c'est que la pudeur n'étais pas au rendez-vous. Nous étions une douzaine dans son salon à voir....et bien tout...
un peu trop de sa blonde entre autre. Inconfort total.

Il ne voulait pas mal faire, il avait juste oublié d'en faire un montage.

Et il y a pire.

En 2007, 3 millions de personnes ont vu Bastian James pousser son premier cri sur cette terre. Pas de pudeur là-non plus. Rien de secret chez cette mère d'Atlanta.

La mère en question, c'est Sarah Griffith, qui a placé sur le populaire site de partage de vidéos Youtube une heure de montage d'un tournage de son accouchement qui s'est déroulé à la maison. Neuf petits films par lesquels elle veut partager son bonheur avec la planète. En plus d'inciter les femmes à accoucher le plus naturellement possible.

Est-ce vraiment nécessaire de voir ça sur youtube?

Moi je dis risqué.

Un peu comme la vidéo de la mort de Neda.

lundi 22 juin 2009

Brûler du pétrôle


J'ai pris lundi de congé.

Je le voulais pour moi.

J'avais même réservé 183 minutes d'un film de Stanley Kubrick hier soir pour combler une partie de ma journée. Comme mes beaux-parents couchaient chez moi la veille et que je ne voulais pas leur faire savoir que j'étais disponible en même temps qu'eux je leur ai lâchement caché ma nouvelle disponibilité.

Le plan était le suivant: je quittais les lieux à la même heure que d'habitude c'est-à-dire à peu près 5h45 AM. Ma douce quittait en deuxième vers 8h15 laissant Punkee & Monkee à l'école. Mes beaux-parents quittaient les derniers (ils ont une clé)mais je n'ai pas réussi à leur soutirer subtilement à quelle heure.

"Bwaf on sait pas trop, on va regarder ça, on va prendre ça relax..."

Ouais, comme je voudrais faire moi aussi...

Au lieu de me rendre au travail j'ai été déjeuner avec les camionneurs. Toutefois 4 minutes après avoir commandé mon plat j'avais non seulement fini le plat mais aussi épluché le maigre contenu du Journal de Montréal.
Comme j'avais un livre et un film dans la voiture à retourner à la bibli j'ai roulé jusqu'à la bibli. J'avais retenu qu'elle ouvrait à 9 h AM. Ça me laissait encore pas mal de temps j'ai donc choisi de me rendre à la bibli la plus éloignée au Nord. J'étais contre le traffic j'y suis donc arrivé pas mal vite avant 9h. J'avais eu le flair de m'apporter mon livre, une brique de 848 pages, dont j'ai avancé de 4 bons chapitres assis dans ma voiture dans le stationnement de la bibliothèque.

Bien que je trouvais mon livre fort intéressant je luttais férocement contre le sommeil. A 8h57 je me dirigeais vers la porte quand je remarquai que c'étais fermé.

Merde. Pourtant j'avais bien lu 9H AM. Je me suis donc dirigé, dans le traffic cette fois, vers une autre bibliothèque. Avec Gregory Charles en direct à la radio. Le même qui était sur scène la veille à 23hquelquechose, ce matin en studio. Vraiment hyperactif le mec. Me suis rendu à une bibliothèque loin dans l'ouest pour constater qu'elle aussi était fermée. Étant maintenant proche de chez ma coiffeuse je me suis dit que j'irais lui faire un bé...lui payer une visite avant de me rappeller que le lundi son salon est fermé. Et qu'il n'était pas encore 10h de toute façon. Je me suis rendu à la bibliothèque la plus près de chez moi car le mystère restait total. Pourquoi étais-je convaincu du 9H AM? Me suis rendu compte que la bilbi, l'été, dans mon coin, est ouverte à 9H AM tous les jours SAUF le lundi.

Où elle ouvre à midi. Re-Merde.

J'ai été faire le plein car j'en avais brûlé du pétrole. J'ai passé la voiture dans le lave-auto me trouvant de plus en plus ridicule puis j'ai risqué un retour à la maison.

Pas de voiture dans l'entrée: 10h58. YES!

Mais si monsieur, ne connaissant pas les airs de la maison, avait simplement choisi d'aller au dépanneur ou à l'épicerie, laissant madame derrière temporairement, de quoi j'aurais l'air de retour chez moi face à face avec la belle-mère?

Je suis donc rentré sur la pointe des pieds. Victoire, personne. Ce sera toi et moi Barry Lyndon.

Toutefois...

Qu'es-ce que c'étais cette sacoche dans la cuisine? Merde, re-merde et reremerde. La belle-mère avait oublié sa sacoche, elle reviendrais invariablement la rechercher! J'ai dû fuir mon chez-moi à nouveau.

Il me semble que je ne fais que fuir quelque chose ces temps-ci. J'ai rebondi dans ma voiture et j'ai été brûler du pétrôle à nouveau.

Mais cette fois comment savoir si ils étaient passé ou non sans entrer chez moi?
J'ai donc quitté pour la journée oubliant mon portable et mon livre à la maison.

J'ai été lire Caligula à la bibli puis j'ai commencé le dernier Michael Chabon. J'ai érré jusqu'en fin de journée.

Comme si j'avais travaillé.

Assez fatigué de n'avoir rien fait du jour et ayant largement contribué à engraisser les pétrolières tout en réduisant la qualité de vie de ma planète, je suis rentré vers 17 heures

En arrivant l'amoureuse m'a dit:
"T'as vu la belle sacoche que ma mère m'a donnée ce matin?"

Ça m'apprendra à fuir comme un raton-laveur...

Le mondial des chorales


C'est le mondial des chorales dans le parc pas loin de chez nous.

Je ne sais pas pour vous mais moi les chorales...

C'est tout à fait outrancier ce que je vais dire mais avec tous ses ados prébubères, ses voix pas muées, ses pré-ados à la moustache plus ou moins assumée sous le nez, avec les petits mouvements de jambes qui sont un simulacre de la danse accompagné d'un claquement de doigt qui font église d'Harlem; Dans le public qui court ceci j'ai toujours soupçonné que se cachait une plétore de pédophile.

Comme dans les concours pour enfants de Miss Caroline du Sud etc.

Je sais c'est complètement gratuit ce que je raconte. Je vous l'ai dit ça allait être outrageux. Des pédophiles il y en a peut-être partout.

Moi, et ça ne regarde que moi je sais, la musique j'ai toujours trouvé cela assez sexuel, je l'ai souvent dit. Voilà pourquoi des enfants ou des matantes/mononcles qui font de la chorale, non merci.

Hier nous avions les parents de ma belle en visite chez-nous. Comme ma ville, supposément bonne pour le moral, est ces temps-ci bonne pour la chorale et aussi pour avoir une petite paix tranquille chez moi je leur ai proposé d'aller assister au mondial des chorales. Les deux sont à la retraite et comme la belle et moi arrivions d'un week-end à l'extérieur un peu épuisant et travaillant ce matin, j'avais besoin d'un refuge temporaire.

Même si c'est tout près je suis allé reconduire le beau-père, la belle-mère, l'amoureuse et les deux kids au Parc. Je suis revenu stationner la voiture à la maison. Charles Aznavour c'était tout à fait pour eux.


A l'origine je prenais congé de tout ça ici et me reposait chez moi. Toutefois la soirée était si belle. Moi qui souffre de la chaleur plus que du froid , hier soir j'avais les conditions météos idéales. Une chaleur agréable accompagné d'un vent de voile à faire rêver le matelot en moi.

J'ai donc choisi d'aller les rejoindre en prenant une petite marche. J'ai enfilé un t-shirt trop sérré et un bermuda pas mal ajusté qui confirmaient que j'avais trop bu ce week-end, probablement pris 4-5 livres, et que j'avais besoin de l'exercise de toute façon.

Ce faisant j'ai croisé la maison d'un ami de mon fils. Un haitien. Ils sont toujours très nombreux dans cette maison. Bien que la famille directe de l'ami de mon fils soit composée de 4 individus, il y a toujours une bonne demie-douzaine d'adultes dans cette maison, beaucoup de bruit, d'agitation et de musique. Hier soir ne faisait pas exception. Zétaient aux moins 10 sur le terrain et quand je les ai regardé de l'autre côté de la rue, ils m'ont renvoyé le regard. Je n'avais pas mes lunettes que je devrais porter quand je suis trop fatigué et sans savoir si je connaissais quelqu'un dans le lot j'ai envoyé la main de manière débonnaire et décontractée comme un ami nonchalant. J'ai en fait essayé de leur envoyer le tempéremment "full relax" que je sens chez ses gens quand je les côtois avec mon fils.

Je ne sais pas si j'avais le regard foncé (peut-être, j'étais crevé)ou si mon doigt du milieu dépassait de ma main dans mon salut mais chose certaine, ils ont répondu par un genre de cri primal et se sont mis à me pousuivre en criant. Les 10. Comme piqués par quelque chose d'inexplicable.

Là j'ai remarqué que les gens à qui j'avais envoyé la main étaient plus des ados que des adultes, pas du tout des gens que je connaissais et surement des anciens obèses car leurs vêtements étaient définitivement trop grand. Trois sont tombés dans leur course en perdant leur pantalon.

Bien entendu, sans rien comprendre j'ai pris mes jambes à mon coup et suis devenu Emil Zatopek. Ils m'ont poursuivi jusqu'au parc en question où là j'ai croisé un policier qui regardait les cuisses des jeunes filles accoté sur sa voiture.

Ceci a freiné l'élan de ma bande d'ahuris qui a probablement rebroussé chemin à ce moment. Moi je n'ai jamais regardé derrière et j'ai foncé tête première dans le parc, terrorisé. J'ai tant foncé que sans trop savoir comment je me suis retrouvé dans la troisième rangée en avant de la scène, ayant passé les contrôles sans payer.

C'était une première partie avec plein de pré-ados qui chantaient et avec Gregory Charles qui entre chaque chanson nous parlait comme si nous avions 3 ans.

J'étais suitant dans mon gilet moulant et je tentais de reprendre mon souffle en respirant du mieux que je pouvais mais j'avais plus l'air d'un gars qui se remettait de trois heures de baise intensive. Haletant comme un vieux pervers qui se branlerait.

Seul de ma gang et attirant inconfortablement l'attention des gens autour j'ai finalement quitté assez rapidement les lieux pour retourner chez moi (par un autre chemin).

J'avais trop l'air d'un pédophile.

vendredi 19 juin 2009

Tarentules Nouvelles


"Ouin...ta souffleuse à feuille..."

La bourru voisin ne sait toujours pas faire de phrase avec des verbes. Je lui ai prêté ma souffleuse à feuilles. Toutefois ce faisant je lui ai accidentellement actionné la souffleuse à feuille en plein visage.

Ça lui a fait un visage tout plissé. Son gros visage patibulaire tout désarticulé. Le peu de ses cheveux en bataille, en afro par en l'air. Je n'ai pu faire autrement que rire sans être en mesure de m'arrêter. Il fallait donc fuir.

J'ai donc fui.

Un ado s'est mis à me suivre au pas de course lui aussi.

"Qu'es-ce que vous faites monsieur?"
"Euh...mon...mon jogging" répondis-je heureux de savoir que les adultes de demain savent faire des phrases avec verbe.
"WArch! full de laid!" m'a-t-il roté.
.
Finalement non pas un adulte de demain, un sale ado et toute les maladies qui viennent avec.

Il a disparu et j'ai cessé de courir. J'étais rendu dans un champs du 450. J'ai beaucoup maigri dans ma course. Sans me voir je me suis trouvé beau. Je n'étais pas le seul. Le 450 déborde de femmes au foyer. Surtout des Italiennes. En tout cas dans mon coin. Ça tombe bien je suis beaucoup en Italie ces temps-ci. Felinni, Marovia, Bertolucci, Visconti, Giannini, Benaquista, Baricco, Foglia.

Droit devant deux lapines qui me zieutaient. Tout ce qu'il y a de plus appétissant pour mes yeux. De l'autre, deux lapins qui volent une carotte. Je n'ai pas saisi ce que ça voulait dire Je suis rentré chez moi tout seul. Tout seul avec mes araignées.

Mes araignées Jean-Louis, Dominique & Stefania.

La chatte m'a bien miaulé sa misère mais je l'ai maudit. Elle est obèse la minette elle ne devrais pas se plaindre. De plus elle est sénile, elle chante qu'elle veut aller dehors pour 2 secondes plus tard se plaindre de vouloir rentrer. Et ce manège peut durer pendant 20 minutes. Le hamster dans sa roue.

La télé m'a offert une autre série issue des cerveaux de jeux vidéos. Que ce soit Lost ou Prison Break ça a très peu à voir avec "raconter une histoire" et beaucoup à voir avec "passer au prochain niveau". On les voit à ses acteurs qui posent plus qu'ils ne jouent quelques émotions que ce soit.

Soudain Musimax m'a montré Paula Abdul en 1989. Bon dieu qu'elle était croquable avant de devenir matante. Straight up you bet!

Puis un représentant de PETA est venu critiquer Obama pour avoir tué une mouche cette semaine à la télé. J'ai dû me pincer. Ces gens existent-ils vraiment où ce sont des comédiens?

Peut-on envoyer ces crétins vivre dans un village d'Afgahnistan? Juste le temps que quelques raids aériens Américains s'occupent de leur sale tronche?

Je suis sorti et j'ai fait le tour de mon quartier à pîed.

Ce parfum de canabis dans ma rue est un délice.

Faire le mort


C'était le chaos sur le front.

Tout l'approvisionnement était coupé.

Nous n'avions plus d'eau, plus de vivres, plus de pansements, plus de munitions.

C'était atroce. Comme toute les guerres le sont.

A l'arrière-scène les politiciens n'avaient qu'une chose en tête: envahir le plus vite possible tel ou telle région/territoire. Personne ne pensait à l'approvisionnement des troupes.

Ne pas boire pendant 3 jours. Sortir sa serviette la veille afin de pouvoir l'essorer le lendemain matin et avaler quelques gouttes de rosée. Préférer être mort que de mourir de soif.

Un collègue touché au ventre réclamait de l'eau sans arrêt. Et de l'air. Le pire c'est qu'il y avait un immense fleuve juste nos yeux. Il aurait suffi d'aller juste là afin d'y prendre toute l'eau souhaitée. Mais il y avait aussi une rangée de tanks ennemis entre les deux. Des tanks équipés de lance-flammes et une forêt de mitraillettes pointées sur nous. Sans compter les tireurs d'élite postés en haut de la colline qui tirent des bombes qui atteignent leurs cibles surtout la nuit.

Sournoisement.

Nous ne possèdions qu'un fusil .38 et 25 balles.

Malgré cela, parce que plusieurs ne pouvaient plus tenir, ils couraient jusqu'au fleuve. Et se faisaient fusiller inévitablement. Carnage et mélancholie sous nos yeux.

Un jour je n'en pouvais plus non plus j'ai couru jusqu'au fleuve. On m'a tiré. On m'a raté. Je me suis laissé tomber au sol quand-même.

J'ai fais le mort.

La guerre s'est déplacée. J'ai survécu.

Parce que j'ai fais le mort.

Seulement parce que j'ai fais le mort.

jeudi 18 juin 2009

Les aveugles


"C'est pourtant un bon petit garçon!" a dit la mère de Florent Pierre.

Son père ne s'est pas prononcé car on n'a jamais été certain de son identité. Même depuis la naissance de Pierre dans sa propre famille, il ne s'est jamais déclaré, ni assumé, bref il n'existe pas.

Vers 22h15 dans la nuit de mardi, lorsque les policiers ont reçu un appel concernant une bagarre entre jeunes au parc Carignan, situé à l'angle des rues Rolland et Renoir, Florent Pierre était parmi les 50 à 75 jeunes qui se tenaient dans le parc.

Deux adolescentes rivales en sont venues aux coups pour le plus grand plaisir des garçons. Tous le monde s'est mis à japper et le zoo s'est vite emballé.

Les policiers sont restés à une certaine distance du parc. En observateur. L'interdiction de se tenir en groupe dans le parc est en vigueur passé 23 heures et il était 22h30.

Les policiers ont pris leur pose de petits soldats de plastiques au grade-à-vous au loin.

Le pernicieux sentier du profilage racial est monté au cerveau des jeunes. Au bout du sentier: un élastique pêté.

Depuis Freddie Villanueva, depuis que les gens sont devenus des experts dans l'art d'interprêter les regards posés sur eux. Les jeunes de Montréal-Nord savent à quoi tu penses quand tu les regarde. Du moins c'est ce qu'ils croient. Et quand la police se pose en soldat au fond du parc sur ce que ses jeunes considèrent comme leur territoire, c'est aussi grossier pour eux que si ils s'étaient pointés à l'enterrement de Freddie Villanueva.

L'arrivée des policiers a déclenché une hostilité renouvellée. Même les deux lionnes ont oublié qu'elles se querrellaient et les boyz ont commencé à jouer à Israël. Zont lancé des cailloux, zont lancé des bouteilles, zont crié des noms d'oiseaux aux policiers.

Ceux-ci ont encaissé la pluie d'ordure afin de légitimiser leur intervention et ont finalement arrêté 9 personnes en tentant de disperser l'attroupement devenu illégal et sauvage.

"Pas ici? pas dans un coin tranquille comme ça? Pourquoi?" a dit une résidente du secteur ne réalisant pas qu'elle disait une chose et son contraire en même temps. Car c'est là il y a un an que les émeutes ont eues lieux pour portester contre la mort de Freddie Villanueva.

Les fleurs et les témoignages y sont encore.
La haine aussi.

Florent Pierre a été arrêté bouteille en main.

"Pas mon petit gars, mon gars est un bon garçon qui ne ferait jamais rien à personne" a répété la mère de Florent Pierre.