vendredi 19 juin 2009

Faire le mort


C'était le chaos sur le front.

Tout l'approvisionnement était coupé.

Nous n'avions plus d'eau, plus de vivres, plus de pansements, plus de munitions.

C'était atroce. Comme toute les guerres le sont.

A l'arrière-scène les politiciens n'avaient qu'une chose en tête: envahir le plus vite possible tel ou telle région/territoire. Personne ne pensait à l'approvisionnement des troupes.

Ne pas boire pendant 3 jours. Sortir sa serviette la veille afin de pouvoir l'essorer le lendemain matin et avaler quelques gouttes de rosée. Préférer être mort que de mourir de soif.

Un collègue touché au ventre réclamait de l'eau sans arrêt. Et de l'air. Le pire c'est qu'il y avait un immense fleuve juste nos yeux. Il aurait suffi d'aller juste là afin d'y prendre toute l'eau souhaitée. Mais il y avait aussi une rangée de tanks ennemis entre les deux. Des tanks équipés de lance-flammes et une forêt de mitraillettes pointées sur nous. Sans compter les tireurs d'élite postés en haut de la colline qui tirent des bombes qui atteignent leurs cibles surtout la nuit.

Sournoisement.

Nous ne possèdions qu'un fusil .38 et 25 balles.

Malgré cela, parce que plusieurs ne pouvaient plus tenir, ils couraient jusqu'au fleuve. Et se faisaient fusiller inévitablement. Carnage et mélancholie sous nos yeux.

Un jour je n'en pouvais plus non plus j'ai couru jusqu'au fleuve. On m'a tiré. On m'a raté. Je me suis laissé tomber au sol quand-même.

J'ai fais le mort.

La guerre s'est déplacée. J'ai survécu.

Parce que j'ai fais le mort.

Seulement parce que j'ai fais le mort.

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