lundi 5 octobre 2009

Kessé qu'ils chrissent à Helsinki??


Le marketing tue.

Dérape.

Dévie de la trajectoire initiale.

Toujours à l'autel du roi Dollars. À l'église de la sainte piasse-sale. C'est toujours TOUJOURS dangereux.

Prenons la LNH. La Ligue Nationale de Hockey.

Il y a quelques années, on a eu l'idée lumineuse de faire jouer deux équipes dehors "comme dans le temps". Les joueurs des Canadiens et des Oilers d'Edmonton se sont gelés les couilles dans une victoire des canadiens 4-2 à Edmonton. On a pu remplir un stade de football, donc à peu près 6 fois la capacité d'un stade de hockey. Donc 6 fois les profits habituels. José Théodore a porté une petite tuque, les meudames l'ont trouvé plus cute que d'habitude encore, McDonald a vendu le ti-masque de gardien avec la tite-tuque, le sous ont fait schlinkaschling dans la caisse de la NHL.

On a répété l'expérience l'année suivante avec Pittsburgh et Buffalo. Le premier jour de janvier. Un froid de canard sur une patinoire extérieure de Buffalo. Une petite neige qui faisait champêtre. L'amoureuse heureuse de cette petite ambiance romantique. Les stratèges marketing contents de voir deux des meilleurs joueurs au monde, Crosby et Malkin disponibles et en santé pour le match. Un résultat sérré scéllé en shootout par Crosby lui-même. Le wunderkid qui fait son numéro. Un scénario Hollywoodien. Encore une fois un stade full capacité. 6/7 fois les profits habituels.
L'an dernier, Detroit et je ne sais plus trop qui (Boston?).

Toujours un succès.

Mais pour qui?

Pour les stratèges du marketing, pour les coffres de la NHL, pour les touristes du hockey, les accompagnateurs et accompagnatrices qui se moquent éperduement du hockey mais qui feront l'effort cette journée là pour vivre une expérience collective différente. Des gens qui, vous pouvez en être certain, ne s'y feront plus jamais prendre. Même pas à la télévision dans le confort du salon parce que le souvenir du froid des gradins ce jour-là les auras effrayés à vie du sport du hockey. (Seront devenus accros du café toutefois pour en voir bu une demie-douzaine pendant le match afin de se réchauffer)

Les joueurs de hockey n'ont peut-être pas le droit de le dire mais ils HAISSENT ce type de match. Des coups de vents qui font dévier la trajectoire de la rondelle, des rhumes, des grippes, des papiers mouchoirs sur le banc, des cols roulés, des tuques sous le casque et des morceaux d'équipement spécialisés qu'ils ne porteront qu'une fois dans leur vie, donc avec lequel ils n'ont jamais eu le temps de se familiariser. Les bons joueurs ne seront peut-être pas bons ce jour-là, les moins bons se découvriront peut-être un talent car même les mise-en-échec le long de la rampe se font différement. On hésite de peur de se blesser avec ses bandes "homemade" qu'on ne connait pas vraiment. On frappe donc moins, ça donne du bizarre de hockey. Pour ne pas dire un spectacle étrange.

Les passes sont faussées car les mouvements de la rondelle le sont aussi. La neige s'accumulant à un rhytme d'enfer si elle tombe du ciel (donc incontrôlable) pourrait légitimement stopper une rondelle se dirigeant vers la ligne rouge des buts derrière un gardien. Ou simplement ne pas se rendre à celui à qui l'on passe.

J'ignore si lancer un peu de neige avant de lancer la rondelle en tir de barrage aurait été une feinte légale.

Une chose est certaine, ça n'a rien à voir avec le hockey et tout à voir avec la pub.

Pute, pute, terrrrrrrrrrrrrriblement pute.

Il y a quelques années on avait fait jouer quelques secondes d'un match de la Ligue Internationale de Hockey à Gordie Howe. Simplement pour pouvoir faire de lui le premier joueur à avoir "joué" dans 6 décennies différentes. Il a joué quelques 15 secondes en ouverture, le temps que la mise-au jeu soit gagnée sur son côté et qu'il se fasse sévèrement frapper le long de la rampe. En fait ce n'était peut-être pas si sévère mais frapper un vieil homme de 70 ans qui ne porte pas de casque apparait toujours plus violent. C'est arrivé deux fois dans le 10/15 secondes en questions et il a retraité au banc. Un vieillard parmi les jeunes ça a insulté l'autre équipe qui s'était donnée comme mission, légitime, de faire en sorte que le vieux pou se rapelle de son aventure folklorique.

Rien à voir avec le hockey. Tout à voir avec le marketing. Pute qui pue.

Là tout le monde s'excite sur les deux victoires des Blues de St-Louis contre les supposé puissants Red Wings de Détroit.

Du calme.

Les Carabins battant le Rouge et Or au football universitaire est pas mal plus prodigieux comme exploit. Pas de circonstances extraordinaires, pas de décalage horaire, une foule qui donne une ambiance. Les Red Wings sont habitués à Hockeytown où la foule hurle son plaisir du début à la fin. Vous avez entendu la foule de Stockholm? Une foule de tennis. Sans les applaudissements et les "ooooh!".

Même chose pour les Panthers de la Floride et les Black Hawks de Chicago qui jouaient à Helsinki. L'horreur d'un public plus ou moins intéressé, d'un décalage inconfortable et d'une patinoire qu'ils ne connaissent pas.

L'an dernier les 4 clubs qui ont commencé l'année en Angleterre et ailleurs en Europe (je ne me rapelle plus où) ont eu un début de saison atroce car ils ont eu beaucoup de difficultés à retrouver leur rythme, de retour en Amérique. Les Rangers, Les Kings, Les Sénators et je ne me rapelle plus du dernier club mais ce fût ardu.

À quand un match avec une balle de tennis pour une journée "le hockey rend hommage au tennis"?

Hey génies du marketing!, voilà une autre belle occasion d'esssayer de tasser la game, qu'es-ce que vous en dites?

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