jeudi 10 décembre 2009

Se poudrer de l'hiver


"Est-ce que j'ai de grosses fesses?"

ooooouuuuuuh le piège...

"Mais non chérie tu es Bootyfull"

Quand la conversation prend cette tengente, mieux vaut aller gratter l'entrée.

Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'entrée.

Pas déblayée.

C'est que le voisin qui partage l'entrée de notre magnifique jumelé de banlieue a une très minime dénivellation dans son entrée. Une dénivellation en hauteur. Presque imperceptible à l'oeil nu. Si bien que si je choisissais comme lui de poser un-laid mais pratique- abri tempo la neige tomberait entre les deux abris. Les accumulations finiraient par pousser sur mon abri à cause de la dénivellation et le poids de la neige le démolirait. Du moins c'est ce que l'ancien propriétaire m'avait dit à l'époque.

Ça fait mon affaire car je trouve cela vraiment vraiment VRAIMENT laid un abri tempo.

Mais faut que je passe la pelle à bras. Tant que je suis jeune et fort pas de problème.

Mais 37 ans, légèrement au dessus de son poids, c'est jeune et fort ça?

Peu importe pour éviter d'avoir moi-même à poser la question "Tu crois que j'ai enflé?" à ma douce je me suis mis à la tâche ce matin avant 7h00. Bien entendu j'étais coordonné avec tous ses travailleurs qui quittaient pour le boulot.

En fait qui essayaient.

J'ai poussé/déblayé/aidé trois voitures dans ma rue. Pas même une belle fille à charmer. C'est fou ce que l'hiver nous rend solidaire. C'en est beau. L'un des mes trois mal pris de ce matin, avec sa mauvaise haleine et sa propension à dire "ostie" à toutes les trois phrases n'aurait jamais été abordé par moi en d'autres circontances.

J'adore l'hiver. Et la neige. Je sais je suis rare. Notre hiver dure en général plus longtemps que le calendrier. On en parle avant qu'il arrive, on en parle une fois qu'il a quitté et on s,en plaint dans le "bonheur" de l'été. Si l'hiver durait trois mois comme sur le calendrier tout serait plus simple et peut-être serait-il plus aimé.

L'hiver fait parti de nos gênes. Non seulement habitons nous nos hivers mais nos hivers nous habitent aussi. Combien d'entre nous ont patiné sur la fragile patinoire entretenue par papa? Je garde mes plus beaux souvenirs de jeunesse sur cette même patinoire à être Mike Foligno, Dale Hawerchuk ou Ron Françis.

De la neige comme hier, bien que ce ne soit pas officiellement encore l'hiver, ça fait parti de nous. Quand on la craint trois jours à l'avance et qu'on la damne trois jours après, elle est triste notre petite bordée. Elle ne se sentn pas la bienvenue. Sauf chez moi.

Je crois comprendre pourquoi mon pays s'est refusé l'existence deux fois. C'est parce qu'il n'a pas assez appris à s'aimer encore. Avec son hiver enneigé.

Imaginez La Vie Heureuse de Léopold Z., Mon Oncle Antoine, Kamouraska, La Guerre des Tuques sans la niege de chez nous!

Et qui sont nos héros sportifs?
Maurice Richard, Guy Lafleur, Gaetan Boucher, Pierre Harvey
Des acteurs d'hiver.

Et que dire de Radisson qui circulait en canot SUR LE ST-LAURENT tout l'hiver. l'Histoire ne dit pas si il a damné cet hiver mais il l'a certainement dompté. On le connait l'hiver aussi bien l'attaquer de face au lieu de geindre et de frémir comme des vermines.

Armé de mon arme ultime (le Ipod) j'ai joué du muscle dans mon entrée.

J'ai même réussi à charmer une belle fille. Elle me faisait déjà de l'oeil en sortant de chez nous avec ses belles fesses.

J'ai fini tout ça à bras à 13h08...

Là 'chu mort.

J'ai ouvert mon livre à la page 172 mais j'ai pas assez de force pour me rendre à la page 173.

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