Je commencerai à verser une larme pour un journaliste occidental tombé en devoir le jour où on aura le même sens du deuil pour les civils Afghans.
Je ne suis surtout pas en train de dire que Michelle Lang devait mourir. Toutefois dans un conflit aussi important et aussi risqué que la guerre, les journalistes sur place au travers des soldats sont aussi "dans le chemin" que pourraient l'être une mère et son enfant de 6 ans qui patineraient au beau milieu d'un match de hockey.
La journaliste de 34 ans est la première journaliste canadienne à laisser sa vie dans ce conflit horrible. Un conflit dont on se demande encore qu'es-ce que le Canada peut bien y faire. Ah oui, étrener ses joujous de guerre. Étirer la mission inutile afin que le gros Harper continue de financer la fête. D'autant plus qu'avec la situation économique actuelle le recrutement dans l'armée va bon train. Un gouvernement au pouvoir trouve toujours ennuyeux de remplir les coffres de l'armée sans que celle-ci n'intervienne nulle part. Les voisins d'en dessous se sont choisi un coin à piller et ça nous donne une excuse pour lâcher lousse nos petits gars/petites filles d'ici.
Pour un soldat partir en territoire de guerre c'est aussi choisir de faire pile ou face avec sa vie. Mourir fait parti du dangereux contrat moral signé (pas toujours consciemment) par le soldat.
Il en va donc de même pour le pigeon qui vole au dessus du champs de tir: le journaliste.
Je le répête ce n'est jamais souhaitable de les voir revenir les pieds par en avant. C'est extrèmement dommage et douloureusement innaceptable.
Comme cette guerre en elle-même de toute façon.
Mais la mort de Michelle Lang est la définition même de "dommages collatéraux", je ne crois pas qu'il faille s'étendre de douleur pendant deux semaines sur le sujet.
Nous sommes l'indésirable étranger pour ses gens quoique nous fassions. Tous les blancs de l'endroit sont des cibles sur deux pattes. Ils ont tous des "chances" de se faire flamber la cervelle par les gens de l'endroit. Les Russes l'ont compris à leurs dépens dans les années 80. 85 000 morts russes plus tard ils ont plié bagages.
Donc, une seule perte civil pour le Canada, oui s'en est une de trop mais que dire de toutes celles que l'on provoque avec nos interventions?
Souhaitons que 2010 nous fasses sortir de ce piège à con.
Parce qu'au-delà de la douleur de perdre des nôtres il y a la frustration de réaliser qu'on les perds pour absolument rien.
Parce qu'on se place volontairement dans LEUR chemin.
Oussama et ses amis voulaient le chaos.
Zont gagné sur toute la ligne.
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