lundi 4 janvier 2010

Lhasa de Sela (1972-2009)


Dieu qu'elle était belle.

Sa voix était si profonde que l'on croyait presqu'à une intervention divine musicale. De la musique à faire brailler les statues.

La chanteuse américano-mexicaine, né à New York, vivait au Québec qui l'avait tout de suite adoptée(et vice-versa). Elle chantait d'une voix grave et profonde et dans trois langues : anglais, français et espagnol. Sa musique avait l'empreinte métisse de la tradition mexicaine, gitane et rock.

Bouleversante chanteuse née d'un père mexicain et d'une mère américaine, son père est écrivain et professeur d'espagnol tandis que sa mère est photographe. Pendant son enfance, elle sillonne avec ses parents ainsi que ses neuf frères et sœurs les États-Unis et le Mexique à bord d’un bus. À l’âge de 13 ans, Lhasa se met à chanter du jazz dans les cafés de San Francisco.

Elle émigre à Montréal en 1991. Âgée de seulement 19 ans, le crâne rasé et du front tout le tour de la tête , elle travaille comme serveuse à la Maison de la culture mondiale de la rue Saint-Laurent et se produit sur scène le soir, interprétant des chansons de Billie Holiday et de la ranchera mexicaine. C'est dans la métropole québécoise qu'elle fait une rencontre déterminante, celle d'Yves Desrosiers, avec qui elle crée son premier album en 1997. Le résultat de leur collaboration produira La Llorona

Décrite comme une âme bouillonnante, femme d'instinct et tête chercheuse , son disque La Llorona changera le visage de la chanson immigrante du Québec.

Écrit, en plein cœur de l'hiver l'album évoque une Amérique latine à la fois réelle et imaginaire, née de la mémoire d’une enfance itinérante. L’album, qui a révélé des rythmes mexicains des années 1930 et 1940, auxquels s'ajoutaient des accents tziganes et klezmer a conquis le Canada et la France avant de s’imposer dans de nombreux autres pays, remportant plusieurs prix (y compris un Juno Award au Canada). Après les tournées de 1998-1999, Lhasa rejoint en Europe le cirque contemporain Pocheros, où performent ses trois sœurs.

The Living Road sort en novembre 2003 et fait l'unanimité. On la reconnaît comme une enfant du pays un peu partout dans le monde. L'album figure d'ailleurs en troisième place des meilleurs albums de musique du monde sortis durant les années 2000 du Times de Londres.

Ses chansons sont utilisées dans The Sopranos, dans un documentaire sur Madonna, dans le film de science-fiction Cold Souls et légitimement dans le film de John Sayles Casa de Los Babys. Lhasa a aussi collaboré avec les Tindersticks, Patrick Watson et Arthur H. Elle a été récompensée à titre de « Meilleure artiste des Amériques » lors du gala des World Music Awards de la BBC en 2005.

Son troisième album et testament musical au titre éponyme est sorti en 2009. C'est un album écrit complètement en anglais, sa langue maternelle. Elle est diminuée par le cancer du sein qui la ronge de l'intérieur.

Un cancer du sein qui l'emporte avec l'arrivée de la nouvelle année.

Nouvelle année qui devait trouver qu'elle avait déjà assez de beauté et pouvait ainsi se passer de Lhasa.

Pas moi.

Elle avait mon âge.

Vaya con Dios, Bella
un beso,muchos abrazos.

Imortelle Lhasa.

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