dimanche 28 février 2010

Si j'étais Monteur à RDS-V


...je collerais ensemble.

Le regard parfaitement émerveillé de Patrick Chan lors des cérémonies d'ouverture.

Alexandre Bilodeau qui enlace son frère atteint de paralysie cérébrale qui jubilait comme un roi juché sur la clôture.

Jennifer Heil, resplendissante et si belle aux côtés des deux Étatsuniennes sur le podium.

La tête de Jessica Dubé tomber sur l'épaule de son partenaire, affligée par l'échec de leur tour de piste.

Le père de Dominique Maltais en larmes serrant sa fille dans ses bras en lui disant "fuck la médaille que tu pensais avoir, t'es encore notre meilleure"

Guillaume Bastille qui, après être tombé deux fois dans son 1500 mètres de patinage de vitesse, s'excuse auprès de tout ceux qu'il avait battu pour se qualifier.
"Désolé de vous avoir privé des Olympiques pour "ça "

Une vidéo de famille (avec retour dans le temps) de la famille olympienne Gregg. Le fils: Jamie Gregg qui a volontairement levé le pied dans les qualifications de patinage de vitesse pour laisser Jeremy Wotherspoon effectuer son retour aux jeux; le papa: Randy, le rouquin défenseur-médecin des Oilers d'Edmonton de Wayne Gretzky, olympien en 1976 et en 1980; la maman: Kathy Vogt, patineuse de vitesse à Innsbruck en 1976 et à Lake Placid 4 ans plus tard où elle a rencontré le rouquin défenseur, et surtout leur fille, médaillée de bronze et d'argent, Jessica Gregg en patin de vitesse elle aussi.

La mâchoire décrochée de Marianne St-Gelais qui a raflé l'argent pour ses 20 ans. Elle ne demandait pas tant, du gâteau et du McDo...tiens? une médaille d'argent! Et au moins une image de St-Félicien en folie au moment de traverser la ligne avec fondu sur son chum qui a la larme à l'oeil en regardant tout ça du corridor.

Le regard intelligent de Cynthia Phaneuf qui ne sera pas évalué lors de son numéro de patin artistique. Son "Josée Chouinard" aussi dans le programme court qui lui, sera évalué et la calera.

Un journaliste britannique qui dirait "those are the worst winter games ever!" suivi de l'image d'un athlète Canadien, ou sur un podium devant un anglais ou en pleine compétition le doublant dans une course en lui montrant c'est qui le meilleur.

Le magnifique sourire de Maëlle Ricker et ses fans en délire dans la montagne qui l'a vu grandir.

La mère de Christine Nesbitt qui hurle "baby! baby!" des gradins pendant que sa fille rafle l'or et a l'air presque gênée de monter sur le podium.

Une image de cette petite neige qui serait tombée dans la nuit et qui serait à la fois la réponse à une prière collective et un petit miracle.

Jon Montgomery qui boit un pichet de bière tout en marchant suite à sa médaille d'or et Russell, Manitoba qui pleure sa fierté en direct. Melissa Hollingsworth qui pleure sa peine de ne pas avoir réussi la même chose toujours en skeleton.

Alex Harvey et Jean-Phillipe Leguellec en pleine action.

Les frères Hamelin la tête dans les mains après leur infructueuse finale. Kalyna Roberge dans le décor.

Tessa Virtue qui fait l'hélice au-dessus de la tête de Scott Moir avant de gagner l'or.

Joanie avec sa mère en superposition. La valeur de l'or varie, l'argent se dépense mais le bronze survie à toutes les époques.

Au moins une image de ses hallucinants pantalons Norvégiens au curling.

Ashleigh McIvor en vol plané pour l'or à l'épreuve de ski cross dans son patelin de Whistler.

Nos quatres reines du bobsleigh, nos quatres princesses du patin de vitesse, Clara-la-magnifique.

Nos filles (heureusement qu'on a des filles dans ses olympiques!) au hockey qui prouvent encore leur suprémacie.

Charles Hamelin qui gagne l'or et sa douce Marianne qui lui saute au cou à son tour.
Les 5 patineurs de vitesse masculins qui embrassent la première marche du podium.

Les magnifiques yeux de Cheryl Bernard décue de sa médaille d'argent au curling.

Le triplé d'or du dernier samedi : sensationnel Jasey-Jay, la synchronisation parfaite des trois patineurs sur longue piste, le curling masculin.

Sid the kid qui fait exploser le toit de l'aréna en surtemps.

Joanie et le drapeau en fin de parcours.

Sur Heroes de Bowie pas sur une chanson au miel chantée par une friandise fondante.

Ce serait ça mes jeux.

samedi 27 février 2010

Racine à ta souche


Alexandre Désilets tu me fais léviter.

Toi aussi t'as du Bowie dans l'oreille, right?

Et le plan final de ton clip J'échoue qui rapelle la tête de lit de mon blogue...

On a des élans créateurs en commun.

Tu ne paies rien pour attendre, tu feras la trame sonore d'un de mes film un jour.

Du talent comme ça faut pas que ça reste confidentiel.

L'image ne sera pas toujours floue.

Merci pour tes sons, merci pour tes mots.

Chez moi les murs sont comme de l'eau
À force d'éponger mes journées
Les personnages dans mes tableaux
À me voir vivre ont décroché
Mes idées folles devenaient lourdes
Elles avaient perdu leur portée, (je sais)
Je veux mon puits changé en gourde
Pouvoir enfin me supporter
Mais encore une fois
J'échoue
J'ai les nuages au visage
Chargé de voix
De tout
Scaphandrier à ton rivage.

Comment pourrais-je me permettre
Un monde que je ne vois qu'au passage?
Comment pourrais-je me permettre
Un monde que je ne vois qu'au passage?

Venin venant tordre ma bouche
Il s'est distillé dans mon souffle
Autant que je te rattrapai
Si j'arrive à toi
Je me ferai
Racine à ta souche
Je t'embellirai
Douce couleur soie
Couche après couche
Mais je redeviens lourd
Si lourd
Une tonne de bombes à la seconde
À contre jour
L'image est floue
En déphasage, hors de tes ondes

Comment pourrais-je me permettre
Un monde que je ne vois qu'au passage?
Comment pourrais-je me permettre
Un monde que je ne vois qu'au passage?
Et encore une fois,
chargeant vers toi,
Encore une fois,
J'échoue.


(Version visuelle coupée de moitié)

vendredi 26 février 2010

Une Momentanée Absence de Raison...


En bloguant sur Syd Barrett cette semaine j'ai succombé à la tentation.

Je me suis acheté un livre de Nick Mason, le batteur et seul membre original du groupe encore au sein de Pink Floyd, sur Amazon.com.

Ouais...

Amazon
dot
COM

'me suis trompé.

Ça m'aurais coûté bien moins cher si j'avais commandé sur Amazon.CA.

D'autant plus que, peu familier avec le site des États-Unis, j'ai acheté le livre...TROIS FOIS!!!!!!!!!!

Comme je n'avais pas de confirmation en ligne je continuais tel un journaliste pourchassant les larmes de Joannie Rochette et je piochais sur "one-click-Buy" sans que mon cerveau en enregistre les teneurs.

Ma carte de crédit, elle, pour sa part, enregistrait tout.

Quand j'ai été érrer dans mon courriel un peu plus tard, trois vendeurs différents me félicitait de les rendre plus riches. WHAT!?!?!?!?!.

Prenant ma panique par les gosses, j'ai tout de suite mitraillé des "replys" pour dire que mon enfant mongol avait pris le contrôle de mon ordinateur et que "non je ne voulais pas de ses produits"... 14,68 + 23,76 + 24,99 = 63,43...ça fait cher le Pink Floyd...

Comme les courriels me revenaient en pleine face en me spécifiant que "haha! Charade you Are!" je paniquais davantage et j'ai tout de suite enligné ma panique vers le combiné.

En appellant Amazon.ca sur la ligne 1-800 la gentille dame m'a confirmé que nononon, il n'y avait pas de problème je n'avais rien de confirmé en ligne.

"Mais j'ai bien trois courriels qui me disent que j'ai acheté trois livres!"

En lui donnant les numéros de commande c'est là qu'elle m'a appris que j'avais acheté aux États-Unis d'Amérique. J'ai appelé au numéro surtout pas 1-800 des États-Unis en me disant que si on me place en attente, et bien j'aurai peut-être payé en compte de téléphone ce que j'essaie de sauver en dépenses de livres...toutefois aux États on te répond tout de suite.

"May I help you Hunter Jones?"

...et on te connais...

"How?...How do you know my name?..."

"You've sent three e-mails, obviously worried, and your internet and teléphone line were automatically monitored gnagnagna...je n'écoutais plus je devais régler le problème vite avant que ça ne me coûte une fortune. Je l'ai coupée et lui ai déblatéré mes misères.

Patiente, elle m'a redirigée vers les vendeurs des items en précisant que de son côté elle avait mise une note qui bloquait toute transaction, que je n'avais pas à m'inquiéter.

J'ai écrit a deux des trois vendeurs afin de confirmer que "non je ne veux pas leur produit- it's a mistake!".

Le vendeur du 23,76$ m'a confirmé presque tout de suite que tout était annulé et que rien n'était chargé sur ma carte. Je l'ai frenché cybernétiquement. L'autre, à 24,99 avec une jacquette moins chic, m'a envoyé un premier courriel me remerciant de ma bu$ine$$ puis quand je leur ai écrit que je ne voulais pas de leur produit m'ont réécrit qu'il "comprenait mon impatience mais qu'en cette saison scolaire le produit pourrait prendre un ou deux jours de plus avant de quitter les États-Unis".

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON! leur ai-je réécrit je ne veux pas acheter leur livre, J'achète du Canada d'Amérique et je me suis trompé please confirm!!!

Le lendemain on me disait "avons bien reçu votre courriel et avons réussi à mettre votre livre en priorité, il devrait quitter nos bureaux sous peu"

Batinsse!!!!!!! je leur aurais écrit en français que çe n'aurais pas pu être pire.

Je leur ai donc envoyé 6 courriels stipulant sous des formes différentes que
1-J'étais paniqué
2-Je ne voulais pas leur produit
3-c'était une erreur de gars pacté
4-Cesser de vous comporter en vendeur pacté
5-S'il-vous-plait confirmez que vous n'expédirai aucun produit et ne chargerai rien sur mon compte.

J'ai eu le courriel salvateur hier.

"Understood your e-mail now, sorry for the confusion, this order has been cancelled and nothing will be charged on your credit card"

Je crois avoir lâché un gros pet de bonheur.

15h27 tantôt, ça sonne à ma porte.

"Hunter Jones? un paquet pour vous"

Geez! je pensais que c'était un livre de poche à ce prix-là et bien non c'est large comme un ordinateur portable fermé!

'sont vite en plus avec leur livraison j'ai acheté ça quoi? mardi matin? et je le reçois trois jours plus tard...Y a pas à dire certains Étatsuniens livrent vraiment la marchandise. J'ai acheté un jeu de Wii à mon fils sur Ebay il y a 10 jours venant d'Ontario et je n'en ai pas signe dans ma boite à malle encore...

Et quel pièce d'art que ce livre! Une jacquette merveilleuse signée Storm Thorgerson, Peter Curzon et Rupert Truman. Et des photos rares et extrèmement intéressantes.

Ça y est, je plonge dans l'univers de Pink Floyd au travers des yeux de Nick Mason pour les quelques jours à venir.

jeudi 25 février 2010

L'homme et ses crimes


1 – Mettre à la retraite anticipée un maximum de médecins et d’autres professionnels de la santé.

2 – Maintenir au plus bas les admissions en formation médicale et au plus strict les contingentements de programme dans les écoles.

3 – Ne pas investir dans les immeubles et surtout ni dans les équipements de santé.

4 -Désorganiser le système par des réformes administratives , fusions, déménagements dont l’utilité est douteuse mais dont le potentiel de création de confusion et de mécontentement est évident.

5 – Couper les budgets d’opération pour forcer la fermeture de lits et démotiver le personnel qui s’accroche à sa mission.

6 – Favoriser la diffusion d’histoires d’horreur – hélas vraies ! – concernant les erreurs de diagnostic, les retards ambulanciers, les délais aux salles d’urgence, les « débranchements » contre la volonté du patient aux soins intensifs. (Encore sévèrement fréquents à ce jour)

Lucien Bouchard a accompli ses tâches avec une rigueur impeccable. Religieuse. Lui et ses troupes ont sabordé systématiquement notre réseau de la santé.

Le sabotage d'un réseau, qu’il a fallu 25 ans et quelques milliards pour mettre en place.

Le but visé était de réduire l’efficacité du système public – et de faire connaître largement cette perte d’efficacité – jusqu’à ce que le système public devienne inacceptable pour toute cette partie de la population qui a les moyens financiers de choisir une solution de rechange. Alors, les compagnies d’assurance et les groupes financiers qui, de plus en plus, en sont les réèls propriétaires offriront cette solution de rechange à ceux qui peuvent se l’offrir.

Ancien avocat des communautés religieuses au Saguenay, Lucien Bouchard a toujours été un "privilégié", pour ne pas dire un carriériste et surtout un opportuniste.

D'abord Libéral, il accepte le rôle que lui donne son ami Brian Mulroney en tant que...conservateur...
De fédéraliste, il devient prétendument "souverainiste", ponctue ses discours de citations choisies de René Lévesque et fonde le Bloc québécois après l’échec des accords du Lac Meech.
Lucien devient premier ministre du Québec en tant que... Péquiste!
Pour moins que ça on a traité Dumont de girouette, qui a déjà été son conseiller à Dumont déjà ? Ah oui! Lulu!

Bouchard adopte une politique d’austérité provinciale pour le Québec, avec des coupes importantes dans la santé et l’éducation et la fusion des municipalités.

En mars 2001, à mi-mandat, Lucien Bouchard démissionne comme premier ministre. Bernard Landry hérite d'un gouvernement destructeur dont la saignée n'est arrêtée que lors de la catastrophique élection de Jean Charrogne, élection qui a le triste honneur d'être l'élection au plus faible taux de participation de l'histoire du Québec. Trois semaines plus tard on retrouve Bouchard associé principal au cabinet juridique Davis Ward Philipps Vineberg, prestigieux bureau pan canadien de droit des affaires. Ce cabinet est celui qui s’occupe des questions légales entourant la vente de PCAA ("papier commercial adossé à des actifs") pour la firme Coventree de Toronto, actuellement sous enquête par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.

Quand Davis Ward Philipps Vineberg fait de l’argent, Lucien Bouchard, comme associé principal en fait lui aussi. Entre 2002 et 2006, on sait maintenant que la Caisse de dépôt et placement, sous la direction de Henri-Paul Rousseau, nommé (par Pauline Marois) en achète pour 13 milliard$, battant et de loin tous les records des institutions financières au Canada, un véritable désastre. Et personne n’oserait affirmer sans rire que Lucien Bouchard et Henri-Paul Rousseau ne se connaissent pas.

D'ailleurs lorsque la Chambre de commerce de Montréal, présidée par Hélène Desmarais, de la célèbre famille du même nom et très intime de Lulu, offre un micro doré à Henri-Paul Rousseau pour expliquer devant un parterre conquis d’avance que l’aventure du papier commercial est un "mystère", qui est là pour l’applaudir et le couvrir ?

Lulu, bien sûr.

Que fera Rousseau par la suite? Il quitte avec une immense prime dans les poches pour aller chez...PAUL DESMARAIS...

Le pire ennemi de l’indépendance nationale du Québec.

Paul Desmarais je le répète, UN GRAND AMI DE LUCIEN BOUCHARD. Au point d'être de toutes ses listes d'invités.

Faut-il s'étonner que la Lulu viennent nous chanter que l'indépendance est irréalisable?

Peut-être. Mais avec des snipers comme lui pour assassiner une opposition déjà faible, Jean Charest, lui, est mort de rire.

Lulu a choisi son camp qui n’est pas celui des intérêts supérieurs du Québec mais celui des puissants réseaux d’intérêts privés qui squattent la république de banane assoiffée d'argent dans laquelle nous vivons.

Serait-il déraisonnable de dire que Lucien Bouchard a choisi le camp le plus payant, soit celui de l’argent ?

Face à l’argent, le peuple québécois n’est rien. Ça a toujours été son choix.

Serait-il déraisonnable de lui demande de fermer sa gueule une fois pour toute?

Jamais ce creton n'aurait amené le peuple à l'autel de la souveraineté.
Et ses "intérêts" pour le peuple?
Un sale voeu pieux.

La cupidité est un pêché, Lulu.

Viva Zapata!


La famille d'Emiliano Zapata avait atteint un certain niveau d'aisance au début du siècle au Mexique.

Sa famille était l'une des rares à posséder ses propres terres.

Bien que son attrait pour les beaux vêtements l'eût plutôt fait ressembler aux hacendados (eux aussi des indigènes ou des métis mais majoritairement d'origine européenne) qui contrôlaient la plupart des terres, bien que ceux-ci affectionnassent* une mode plus « européenne », il conserva toujours l'affection et l'admiration des habitants de son village, Anenecuilco, si bien qu'à l'âge de trente ans, Emiliano parvint à la tête du comité de défense, un poste qui fit de lui le porte-parole pour la défense des intérêts de son village.

Zapata se "maria" au moins 27 fois, son dernier mariage étant le seul qui prit des apparences de légalité possédait en outre une espèce de harem, composé de femmes blanches, métisses et indigènes et portait deux gros revolvers et une machette, outil agricole qui lui servait aussi bien à corriger ses enfants, qu'à battre ses femmes ou faire sauter une tête.

À l'époque, le Mexique était gouverné par le général Porfirio Díaz qui accéda au pouvoir en 1876.

Durant de nombreuses années, Zapata milita avec persévérance pour les droits des villageois, sévèrement bafoués par Diaz. Il commença par établir grâce à des actes datant de la colonie espagnole les droits des paysans sur des terrains objets de disputes. Puis, il essaya de convaincre le gouverneur de l'État de faire rendre les terres à leurs propriétaires légitimes, mais désolé par l'inertie dont faisaient preuve les autorités et par celle des tribunaux de la République qui, orgueilleusement, ne reconnaissaient pas les titres de propriété datant des rois d'Espagne, il s'arma pour prendre possession des terres disputées.

Zapata était surtout un pragmatique, tous ceux qui pouvaient l'aider à récupérer les propriétés des villageois étaient les bienvenus.

Díaz fut renversé par Madero en 1911 suite au mouvement de rébellion de la classe moyenne représentée par Madero, qui entraîna avec elle les paysans et une partie de la classe ouvrière. La classe moyenne fournit la plupart des cadres aux révolutionnaires et avec la bénédiction des États-Unis qui s'empressèrent de reconnaître son gouvernement, pour mieux le trahir plus tard.

Les politiques de Madero étaient bénignes pour les propriétaires et le manque de gestes encourageants en termes de politique foncière ont forcé Emiliano Zapata a remobiliser son armée de citoyens-propriétaires parralèlle. Madero, effrayé, demanda à Zapata de désarmer et démobiliser ses troupes. Zapata répondit que si les villageois de Morelos ne parvenaient pas à faire valoir leur droits par les armes, ils ne le pourraient pas non plus désarmés et sans aide. Madero envoya l'armée et plusieurs généraux très compétents afin d'essayer de neutraliser Zapata mais sans succès.

En 1914 il signa un contrat d'un montant colossal pour l'époque de 25 000 dollars américains (environ le double en pesos) avec la compagnie cinématographique américaine Mutual Film corp., lui donnant l'exclusivité de filmer ses actions militaires. Ces films montrent la dureté des combats et de nombreuses atrocités commises de part et d'autre. Pancho Villa, dont l'armée était composée principalement des partisans de Madero et encadrés par des anciens militaires de carrière de l'armée fédérale formés dans les meilleures écoles européennes, avait conclu un contrat similaire avec les studios Universal.

Commence alors une valse avec les États-Unis afin d'armer leur armées. Venustiano Carranza est à la tête d'une armée qui a vaincu les hommes de Pancho Villa, Les États-Unis tentent de marier les armées citoyennes de Zapata et celle de Carranza. La foire est littéralement pognée dans la révolution Mexicaine et les premières victime sont les villageois. Zapata est accusé d'être sanguinaire et d'avoir fait exécuter d'autres rebelles avec qui il eut des différents, ses ennemis et des militaires prisonniers, on lui reproche les victimes innocentes des attentats contre les trains. En réalité il le fut sans doute moins que Carranza ou Villa et que d'autres acteurs de la guerre civile. Il lui fut également difficile de contrôler tous les faits et gestes de ceux qui se réclamaient de lui.

En avril 1919, le colonel Guajardo complote une embuscade contre Zapata avec son supérieur le général Pablo González, un proche de Carranza. Pour gagner la confiance de Zapata, il simule de la sympathie pour lui et fait attaquer une colonne de soldats fédéraux (ses propres hommes), en tuant 57. Il obtient ainsi de lui parler de son ralliement, lui promettant des hommes et des armes. Ils prennent rendez vous, Zapata tomba dans le piège : des hommes armés l'y attendaient et il est abattu à bout portant.

Ses derniers mots sont : No me dejen morir así, digan que dije algo... (« Ne me laissez pas mourir ainsi, dîtes que j'ai dit quelque chose... »).

Le samedi suivant son assassinat, il est enterré très profondément pour que ses partisans n'emportent pas sa dépouille. Sa tombe porte le numéro 23. On peut y lire :

« Al hombre representativo de la revolución popular
al apóstol del agrarismo, al vidente que jamás abandonó la fé
al inmortal
EMILIANO ZAPATA
"
dedican este homenaje sus compañeros de lucha. »
(« À l'homme représentatif de la révolution populaire
À l'apôtre de l'agrarisme, au visionnaire qui jamais ne perdit la foi
À l'immortel EMILIANO ZAPATA
rendent cet hommage ses compagnons de lutte. »)

Viva Zapata!, film Étatsunien d'Elia Kazan mettant en vedette Marlon Brando dans le rôle de Zapata et scénarisé par l'écrivain John Steinbeck raconte tout ce que vous venez de lire.

Un autre Zapata, tout aussi anarchiste, vient de mourir à Cuba.

*Tant qu'à étudier ses foutus temps de verbes que l'on n'utilise jamais, voici le tour de piste du subjonctif plus-que-parfait.

mercredi 24 février 2010

Le Trophée


Je ne comprends plus tout à fait certaines publicités télés.

Normal je fuis la pub comme la peste, je m'en tiens loin en général donc je comprends de moins en moins ses codes.

Comme cette pub de je ne sais quoi qui tient à ploguer l'émission du dimanche
"Boooon! c'est quoi? on veut pas payer un repas à ses chums à cause de la rivalité Québec-Montréal?".
Ça m'a pris pas moins de 12 ou 13 écoutes avant de comprendre de quoi on parlait.

Ce que je comprends de moins en moins avec le temps aussi ce sont les conférences de presse.

Il y a 4 ou 5 ans une femme politique d'une certaine envergure d'Ontario, totalement dans le noir par rapport à elle-même, avait fait le choix douteux de ruiner sa carrière publique en faisant une conférence de presse.
Elle y avouait, accompagnée de ses deux enfants, un adultère dont la rumeur était plus que faible, voire inexistante. Personne ne se demandait réèllement si elle découchait et au fond tout le monde s'en sacrait pas mal. Mais en sautant sous les projecteurs et en sabotant à la fois son mariage et sa carrière politique, l'ego surdimensionnée de cette femme devenait du bonbon pour les journalistes. Et l'opération parfaitement inutile provoquait une onde comique au travers de la province À partir de maintenant la porte des potins douteux qu'elle venait d'ouvrir (par elle-même) était grande ouverte. Avec deux pré-ados perpétuellement gênés de leur mère indigne et un mari maintenant plein de bonnes raisons pour droper la carriériste déchue.

Kevin Parent n'est pas reconnu pour avoir un ego de diva. Je ne crois pas non plus que sa conférence de presse eût été son idée. Je me pose toutefois la question en quoi ceci était-il utile? Qui servait cette conférence de presse? Bon on a appris que Kevin n'avait rien fait pour s'attirer les claques des imbéciles qui l'ont tabassé. Ceci a semé des doutes un peu partout. Kevin avait-il bu? Les auraient-ils traités d'imbéciles sentant l'odeur fétide de leurs cerveaux de pois chiches ramollis? Peu importe, si ils étaient dix sur un, peu de chose justifie une telle attaque.
Là où j'ai le plus de difficulté c'est que dans leur Ontario natal, ou peu importe l'endroit d'où sont originaires ses idiots d'anglophones qui casse du pacifique citadin, les images de cette conférence seront peut-être diffusées.

Je n'ai jamais jouer à me battre comme ses dix lâches l'ont faits. Mais j'uarais pu. J'étais franchement con vers 14-15-16 et 17 ans. Et si j'avais vu la face de celui que je venais de tabasser pour rire à la télé j'en aurais fait un trophée.

"HEY LES BOYS!!! Venez wère!!! On a bouffé du chanteur populaire!!! YEAH! Kick it!"

Kevin en allant à la fontaine des pigeons s'expose à toutes les crottes possibles de type d'oiseau.

Et se présente comme la tête d'orignal au-dessus du foyer d'une poignée de loser.

Le phénomène du crétin d'ailleurs venant varger du (potentiel) séparatisssss n'est pas nouveau.

À quand un "Crash face" organisé pour le Carnaval à Québec?

Grève Salvatrice


"Hunter tu t'en tire"

"Bianca ne fera pas de test de paternité?"

"non...Bianca?...Les chargés de cours sont en grève, l'examen de ce soir n'aura pas lieu...Bianca?"

Patrica Patterson, mon amie du cours de Difficultés du Français Écrit du mercredi soir, me libérait d'au moins 150 livres avec sa nouvelle. Je me sentais peu près à affronter l'accord du subjonctif-plus-que-parfait du verbe "acquérir" ou les méchants participes passés masqués.

"ben non, je niaisais, Bianca...rien...HAHAHA! donc on fait quoi? on a une semaine de plus pour étudier notre examen?"

"peut-être plus ça dépend de la longueur du conflit"

Une série de feu d'artifice a jailli sous ma poitrine. Même le ciel s'y est mis. Montréal n'a jamais été aussi belle de l'hiver avec toute cette poudrée de neige qui fait chier les chauffeurs (et justifie davantage leur éradication de l'île) et qui fait rêver le marcheur.

Récemment mon Ipod classique a souffert d'un arrêt cardiaque. C'est vrai que je le surtaxe et l'utlise plus que ma propre voiture. L'amoureuse, à mon anniversaire, me l'a remplacé par le Ipod Touch qui, comme son nom l'indique, fonctionne et est hyper sensible au toucher. Comme le Touch est légèrement plus long que le Classic, il n'entre pas dans l'étui que j'avais déjà. Je marchais joyeusement dans la rue, tel un enfant à qui on aurait donné congé scolaire (mais...mais...c'était le cas!)en voulant célébrer dans mes oreilles sur des airs de fête. Under the God ou Bleed It Out ou Radiohead.
Bien que je sois conscient qu'il y ait de problèmes de plus grande envergure sur terre, en marchant mon Ipod Touch n'a céssé de se frotter à l'intérieur de ma poche de manteau et batinsse les résultats sonores étaient affreux.

Pas de party dans mes oreilles, j'ai levé les bras tel un albatros pour souligner à une force supérieure mon désaroi.

À ma grande stupéfaction la force supérieure m'a répondu.

"Ah! Come on!"

(...)

Mon autonome Ipod Touch s'était arrêté donc ces trois derniers mots, dont un était une exclamation et les deux autres des mots anglais, arrivaient d'ailleurs.

J'ai regardé derrière, j'ai regardé devant, rien, j'étais seul dans un cul-de-sac en direction de ma voiture stationnée plus ou moins légalement.

"qui...qui parle?" ai-je risqué à tout vent.

"Ici la centrale de tes problèmes du jour et ce souci a été rejeté à l'unanimité, sois sérieux!"

La voix était relativement autoritaire, assexuée et ma foi, avait raison. Mes problèmes pourraient être beaucoup plus graves, je pourrais être un pauvre chargé de cours ou quelque chose de grave comme ça.

"Désolé, je voulais faire la fête et...bon...je voulais célébrer une belle journée sans verser dans le sempiternel alcool qui coule si souvent dans mes veines...vous avez des suggestions de célébrations?"

"Tout plein, dit la voix un peu excédée, Tu peut choisir de sauter de joie sur un ballon, va jouer aux quilles, Chante toi-même, danse, danse dans ta cuisine, danse sur ton bureau d'école, danse dans un bar, fume une peu de weed, brise du coconut avec tes mains mais bout de christ sacre-nous patience avec ton IPod Touch dont la plupart se réjouirait d'avoir! amène-nous de sérieux soucis pas du bigoudi!"

Je n'aimais pas du tout son attitude, peu importe la centrale de souci pour qui il travaillait. Je lui a i fait la sourde oreille et j'ai chanté au volant de ma voiture on my way to paradise.

J'ai été visiter une autre centrale.

La centrale du plaisir vinicole et ses substituts.

Gosh j'étais ben...

mardi 23 février 2010

Miracle sur Glace


Jim Craig, Ken Morrow sans barbe, Mike Ramsey, Mark Johnson, Neal Broten, Dave Christian, Steve Christoff, Mark Pavelich, Bob Suter dont le fils et le petit-fils joueront aussi plus tard pour l'équipe Étatsunienne Olympique. Herb Brooks derrière le banc.

Viacheslav Fetisov, Alexei Kasatonov, Vladimir Petrov, Valeri Kharlamov, Boris Mikhailov, Vladimir Krutov, Sergei Makarov, Valeri Vasiliev et le demi-dieu Vladimir Tretiak devant les buts. Viktor Tikhonov derrière le banc.

Les cols bleus Étatsuniens contre les soldats communistes Soviétiques.

Nous sommes aux jeux olympiques de Lake Placid le 22 Février 1980.

C'est la finale entre l'équipe des États-Unis et l'équipe de l'U.R.S.S. au hockey masculin.

Les Russes sont favoris car ils ont gagné toutes les médailles d'or sauf une depuis 1956. Ce sont justement les États-Unis qui gagnaient la médaille d'or des jeux de 1960. Il sont aussi gagné leur 21 derniers matchs. De plus, Si les États-Unis se sont qualifiés pour la finale avec une fiche de 4 difficiles victoires aucune défaite et une nulle à l'arrachée, les Russes ont pour leur part détruit le Japon 16-0, Les Pays-Bas 17-4 et la Pologne 8 à 1 avant de soutirer la victoire à la Finlande 4-2 et au Canada 6-4.

Ses deux derniers matchs ont affaiblis les joueurs Russes. Rappellons qu'à cette époque aucune joueur Soviétique ne joue dans LNH. Leur équipe Olympique est tout ce qu'ils ont de meilleur. 5 joueurs ont plus de 30 ans dans leur alignement alors que chez les joueurs de l'oncle Sam, les deux plus vieux ont 25 ans. La moyenne d'âge des Rouges est de 26 ans tandis que chez les États-Unis elle est de 22 ans.

Les États-Unis sortent tout juste d'une décennie difficile marquée par la fin de la guerre du Vietnam, par le scandale du Watergate, par la fin de la naiveté. La crise Iranienne des otages bat son plein et Jimmy Carter en arrache. Les Soviétiques viennent d'envahir l'Afghanistan et les États-Unis aident un certain Oussama afin de lutter contre les envahisseurs Russes.

La somme des pointages des matchs entre l'U.R.S.S. et les États-Unis dans les derniers matchs des différents tournois internationaux est de 28-7 en faveur des joueurs de Tikhonov. Le dernier affrontement entre les deux clubs a donné une victoire de 10-3 des Russes sur les États-Unis.

C'est donc plus-que-favori que les Russes se pointent à la finale. Mais c'est aussi assurément avec un certain relâchement mental qu'ils s'apprêtent à affronter les petits gars de États-Unis.

Puis le miracle se produit.

Les États-Unis marquent alors que la première période se termine sur un long retour de Tretiak pour niveler pointage à 2-2. Tikhonov sur le banc pète les plombs et choisit de poursuivre le match avec son gardien auxiliaire. Donnant ainsi le premier coup de main, sans le savoir, aux adversaires. Le mur n'est plus devant le filet, les États-Unis y croit donc encore plus.

Les Russes mangent toutefois les États-Unis en deuxième période avec 12 lancers contre 2. La troisième période débute avec un pointage de 3-2 en faveur des Russes. Entre la deuxième et la troisième période, Herb Brooks ensorcelle ses joueurs avec un discours qui les transforment.

Le reste est historique.

L'instructeur Russe ne retirera jamais son gardien en fin de match ne croyant pas en la technique (!)

Ma collection de cartes de hockey de 1980, provenant de l'Étatsunienne compagnie O-Pee-Chee, aura un petit drapeau des États-Unis dans le coin des cartes de Dave Christian (avec les Jets de Winnipeg), Jim Craig (avec les Bruins de Boston), Mike Ramsey (avec les Sabres de Buffalo), Mark Johnson (avec les Penguins de Pittsburgh), Rob McClanahan (avec les Rangers de New York) et Ken Morrow (qui gagnera en plus la coupe Stanley a sa saison recrue avec les Islanders de New York) pour rappeler l'exploit olympique baptisé: Miracle sur glace.

Le Courage


Le courage s'invite toujours sans s'annoncer.

Ou presque.

Plus souvent qu'autrement on devient courageux quand une emmerde vient nous polluer l'existence. Le corps et l'esprit se placent dans une sorte de transe défensive, un bouclier en quelque sorte.

On ne sait pas que l'on est courageux et on ne souhaite pas nécessairement l'être. Parce que si il faut faire affaire au courage c'est qu'il y a au préalable péril en la demeure. On réalise des jours, des mois, des années, des fois jamais, que dans une situation donnée nous avons été courageux. Dans les cas où on ne l'aurait pas remarqué soi-même ce sont les autres qui nous le soulignent.

Le courage est une réaction instinctive. Un dos de porc-épic qui se gonfle. On se retourne, un copain mange soudainement une raclée, sans avoir réfléchi vous êtes vous-même sur les épaules de celui qui frappe et vous tenter de lui dévisser la tête. Vous réalisez un peu plus tard que l'ogre aurait pu vous manger devant tout le monde.

On ne choisit pas le courage c'est lui qui nous choisit. Et c'est pas toujours agréable. C'est même franchement atroce parfois. C'est une colonne maitresse de notre opération de survie.

Isabelle Gascon, la femme du MONSTRE Guy Turcotte, ne tient que par le courage en ce moment. Si on tape le nom de l'ancien docteur Turcotte on n'y lit pratiquement que des éloges. "Brillant", "dynamique" "entreprenant" et "apprécié de ses patients".
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Sur le site Internet Ratemds.com, des patients du Dr Guy Turcotte ne tarissaient pas d’éloges à son endroit. (il ne se trouve plus sur ce site toutefois)

Personne ne racontait que c'est un assassin.

Le couple de Gascon-Turcotte battait de l'aile il y a un an. Au point que sa femme et lui cohabitaient tout juste. Le week-end de la fin du monde, Isabelle Gascon faisait du ski à l'extérieur avec des amis, peut-être même une nouvelle flamme. Pas de ski avec Guy Turcotte duquel elle comptait peut-être se séparer. Pour Turcotte, mentalement malade, c'en était trop. Pour être certain de la blesser il a fait le pire des choix. Celui d'assassiner ses deux enfants.

Deux adorables enfants qui n'avaient rien demandé à personne. Et de manière effroyable, en leur arrachant le coeur au sens propre.

Enters Courage.

Le courage pour cette femme de continuer à vivre. Le courage de ne pas tomber en morceau de savoir ses anges partis vers le ciel et le diable encore vivant dans le box des accusés.

Le courage s'installe dans sa vie à jamais. Dans sa tête assurément car comment garder son équilibre mental quand on sait que même les policiers qui ont trouvé les deux petits cadavres sont en congé parce qu'en état de choc post-traumatique depuis un an.

Et le monstre de toujours respirer tout près...

Joannie Rochette aussi est présentement en mode survie mentale.

Si les journalistes peuvent la laisser tranquille, elle, ses proches et Sylvie Fréchette à qui on a la délicatesse de rappeler son propre cauchemar perpétuellement.

Joanie est en isolement émotif. Nous serons des millions à la regarder lors de sa compétition, Enfin ce n'est même pas elle que nous regarderons. Mais bien son courage.

Celui qu'elle n'aurait pas voulu avoir ce soir-là.

Qu'elle soit bonne ou non (d'ailleurs comment les juges feront-ils pour ne pas faire abstraction de son drame personnel?) pas mal tout le monde s'en moque.

C'est déjà quelqu'un d'autre que la Joannie Rochette que tout le monde connaît que nous aurons sous les yeux.

Du courage en jupette qui fera pleurer tout le pays peu importe son résultat.

lundi 22 février 2010

Syd Barrett


Ce jeune schyzophrène, orphelin de père depuis ses 16 ans met sur pied au début des années 60 plusieurs groupes de musique avec toujours comme point commun son bon ami bassiste, Roger Waters.

Il seront The Abdabs, The Screaming Abdabs, Sigma 6, The Meggadeaths, The Tea Set. Puis réalisant qu'un autre band se nomme aussi The Tea Set, ils changent le nom pour The T-Set. Ce qui ne plait pas davantage à l'autre band qui menace de les poursuivre. Barrett choisit donc The Pink Floyd Sound qui est un marriage des prénoms des bluesman Pink Anderson et Floyd Council.

Le nom sera finalement contracté à Pink Floyd.

Jouant des reprises des chanteurs rythm & blues comme le font déjà les Rolling Stones, les Kinks ou les Yardbirds, Pink Floyd, sous l'influence de Roger Waters choisit de se donner une direction plus jazzée afin de se distinguer des autres bands émergeant de 1965. Barrett tire la couverte davantage en direction du psychédélisme et reste le leader du groupe à ce moment.

Leur premier album The Piper at the Gates of Dawn est écrit majoritairement par Syd Barrett (8 morceaux sur 11 + 2 co-écrites) et est enregistré au même studio et en même temps que les Beatles enregistrent Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Pink Floyd est dans le studio 2 de Abbey Road et les Beatles sont dans le studio 3 dans la fenêtre d'à côté.

Si Roger Waters(le bassiste), Nick Mason (le batteur) et Rick Wright (aux claviers) apprennent beaucoup des petits gars de Liverpool à côté, Syd pour sa part plonge lourdement dans la consommation de drogue de toute sorte. Majoritairement le LSD.

Le premier album de Pink Floyd est un succès avec les singles Arnold Layne et See Emily Play. La pression se fait plus pesante sur Barrett. Il perd légèrement le nord et multiplie les ânneries. Il arrive en studio avec une compositon dont il change volontairement les accords à chaque essai, un morceau nommé "Have You Got It Yet?". Avant que les gars ne comprennent le sens de l'humour de Syd, on perd une fortune de temps de studio. Barrett devient imprévisible et instable. Lors d'un concert il désaccorde sa guitare du début à la fin de leur interprétation de Interstellar Overdrive. Lors d'un autre concert il se place de la drogue dans les cheveux afin que celle-ci atteigne son cerveau plus rapidement. Avec la chaleur des projecteurs sur scène, les drogues fondent et lui coulent dans le visage ce qui lui donne l'air d'une chandelle de cire. Souvent il cesse carrément de jouer désatabilisant les autres membres du groupe forcés à improviser (ce qui n'est toutefois pas contraire à la nature du jazz).
On fait appel à un guitariste de remplacement durant la tournée désastreuse des États-Unis. Barrett est évasif, cesse de jouer sur scène à tout moment ou oublie tout simplement de se présenter aux spectacles. Lors d'une prestation télé c'est Roger Waters qui fait semblant de chanter Apples & Oranges car Barrett est incapable de faire du lipsynch.

Bien qu'il soit la voix principale de la plupart des morceaux, le deuxième album A Saucerful of Secrets ne contient qu'une seule chanson de Barrett. Une chanson dans lequel il semble avoir compris que le talentueux guitariste amené dans le band pour le remplacer régulièrement, David Gilmour, est peut-être là pour toujours. Sa contribution, Jugband Blues, s'ouvre sur les mots "It's awfully considerate of you to think of me here/And I'm most obliged to you for making it clear/that I'm not here". Barrett assite au spectacle de son propre band dans la première rangée de chaque spectacle en souhaitant chaque fois être invité sur scène.

En Mars 1968 les membres du groupe choisissent de ne pas aller le chercher avant de se présenter en studio pour leur prochain effort. Quelques semaines plus tard il est officiellement renvoyé du groupe.

David Gilmour et Roger Waters aident Barrett à produire son premier album solo The Madcap Laughs. Le groupe Soft Machine joue beaucoup sur cet album aussi. Barrett se peinture encore dans le coin même sur ses projets solo. Son deuxième album solo a David Gilmour à la base, Rick Wright aux claviers et composant la plupart des morceaux et le batteur de Humble Pie, Jerry Shirley. L'album est enregistré sporadiquement sur 3 ans et sort dans l'indifférence totale. Lors du seul (et dernier) concert qu'offre Barrett pour soutenir l'album, dès la quatrième chanson et après des problèmes de sons, Barrett place poliment sa guitare au sol et quitte la scène. Et le domaine public pour toujours.

Nous sommes en 1972. Barrett vit en hermite loin des projecteurs.

David Bowie tente de le sortir de sa tanière pour une collaboration en 1974 mais sans succès, The Damned et The Sex Pistols le veulent comme producteur pour leurs premiers albums mais Barrett n'entend que les voix dans sa tête.

Quand il se pointe en studio alors que Waters, Gilmour, Wright et Mason enregistrent l'album Wish You Were Here, c'est la consternation. Il a beaucoup grossi, il s'est rasé le crâne et les sourcils (voir photo ici) et il saute avec frénésie, une brosse à dent dans la bouche, en prétendant être capable de se brosser les dents sans utiliser ses mains. Les anciens amis ne comprennent pas tout de suite de qui il s'agit. Puis, lorsqu'ils le reconnaissent, en sont si ému que Waters s'effondre en larme. L'album lui est complètement consacré et les pièces Shine on You Crazy Diamond et Wish You Were Here sont directement adréssée à lui.

Barrett se retire à Cambridge et vit des royautés des deux premiers albums de Pink Floyd. Gilmour s'assure qu'il ne manquera jamais d'argent.

Lorsque Barrett meurt du cancer du pancréas en 2006, il a 1,7 millions qui dort en banque.

Son certifcat de décès affiche "retired singer".

Son band lui doit beaucoup et vice-versa.
Et nous encore plus.