mardi 13 avril 2010

Deuxième Rentrée Scolaire


Après 7 semaines de non-scolarité universitaire, c'était plutôt difficile de se sentir enjoué face à cette nouvelle rentrée à l'U de M.

La petite marche entre la voiture garée et le pavillon était toutefois toujours aussi agréable. Plus estivale de par la météo, plus éclairée de par la saison. Il y avait maintenant un genre de mini-marché Jean-Talon, les produits défraichis en moins, coin Jean-Brillant et Côte-Des-Neiges. 1$ l'avocat, 1$ le casseau de fraise, 2 $ la livre pour des pommes. Coool.

Ce qui l'est moins ce sont ses 4 semaines que nous devront condenser intensivement. 7 semaines en 4. Un devoir à la fin des deux prochaines semaines, un cours de révision qui sera forcément anarchique et plus long que le trois heures habituel et un cours pour l'examen final. On a voté ça démocratiquement en classe.

On va sauter la concordance des temps et on ira tout de suite à l'utilisation des pronoms et des subordonnées conjonctives, relatives et circonstancielles. (Zavez le droit de dire wach!)

En classe on retrouvait 25 des 37 élèves originaux. Les autres ayant probablement choisis d'abandonner la session (on donne le choix aux étudiants de rembourser tout ça). 21 filles, 3 garçons et un(e) imprécis(e). Ce cas imprécis n'est pas facile. non seulement il/elle a un prénom asexué (Dominique) mais, malgré une apparence plutôt masculine, il/elle a une voix féminine. De plus, étant d'apparence rondelet(te) sa poitrine est donc aussi un peu des deux sexes. Ma théorie est que c'est un hermaphrodite. C'est définitivement un cas problèmamtique pour des rabais d'un "Ladies Night" en tout cas.
Charlene-la-belle-intellectuelle était de retour. Sur photo je ne la remarquerais probablement pas. En personne elle dégage une féminité et une rigueur esthétique qui me plaisent beaucoup. Non seulement s'habille-t-elle de manière toujours rafinée, elle a aussi un regard (caché derrière d'occasionnelle lunettes) duquel se dégage beaucoup d'intelligence.
Marie-la-Gouine-de-Gaspésie y est aussi. Je ne sais pas si elle est gouine vraiment mais elle joue au hockey, elle porte les cheveux courts, elle marche et s'habille comme un garçon. Dans un autre cours il fallait se présenter en anglais dès le premier cours. Il fallait entre autre dire ce que nous aimions et ce que nous n'aimions pas. Elle avait dit qu'elle n'aimait pas "les grandes villes". J'avais eu le goût de lui dire "Why Montreal then?". Son extrême jeunesse me laisse croire que c'est la première fois qu'elle quitte le foyer familial.

Sur mon bureau j'avais en début de session dessiné au crayon de plomb une femme nue vue de dos. Je m'étais inspiré d'un trait de crayon pour compléter avec...ce qui m'inspirait j'imagine. J'avais aussi dessiné de l'autre angle un visage de jeune homme les yeux exhorbités et la langue sortie comme un enfant devant un cornet de crême glacée.
Pendant le congé on a effacé. J'ai donc à nouveau marqué mon territoire comme un chien aurait levé la patte sur une borne-fontaine. Cette fois j'ai dessiné un professeur levant les bras en guise de victoire disant "on a gagné notre grève!" avec sous ses pieds deux élèves qu'il écrase et noie car il est dans l'eau jusqu'à la taille. C'est ce que ce retour sur les bancs d'école m'inspirait.

Très vite j'ai développé un mal de tête carabiné. Pas n'importe lequel, un mal de tête du genre "trop d'infos dans le cerveau". Vous saviez vous qu'on ne devrait jamais commencer une phrase par "ceci"? "Ceci est juste et bon" disaient les curés. Zétaient dans le tort?
Ceci est con.
Comme des tonnes de choses dans la langue française. La langue française est comme les Canadiens de Montréal: Pourquoi faire simple si on peut faire compliqué.
On passe nos cours à apprendre des règles discutables qui se terminent sur "voilà ce que les grammairiens diraient" ou "vous en faites ce que vous voulez c'est pas accepté partout". Notre prof a même dit aujourd'hui "y a pas vraiment de règles pour expliquer cela, pour ça il faut une connaissance intuitive de la langue..."

1-Nous n'écrirons jamais pour les grammairiens.
2-Les auteurs font leurs propres règles.
3-Je ne respecte pas beaucoup les règles en général.
4-Comment note-t-on l'intuition?

Bullshit.

De la façon dont j'ai été construis, mon cerveau a enregistré depuis mon plus jeune âge que nous sommes tous égaux. Femmes, Hommes, passé 25 ans plus personne n'a d'âge et je traite les gens d'égal à égal. Le gouvernement aussi d'ailleurs sinon pouquoi réclamer 200$ de la part de tout le monde peu importe leur revenu pour subventionner leur désordre dans la santé? Alors quand on s'est mis à parler hier "d'hierarchie des mots" j'ai commencé à faire du mauvais esprit.

Les hiérarchies moi...si je ne suis pas au sommet...

Il y avait un exercise où il fallait insérer un pronom relatif précédé d'une préposition (wach again, I know, my life, get over it). La phrase était:
-Demain matin il y aura une réunion______________ nous pourrions déjeuner ensemble.
La bonne réponse étant dans laquelle.

Noooooooooooooooooooooooooooooot!

Selon Anatole, notre prof, les règles de bienséance des gens du Canada seraient DE NE PAS MANGER dans une réunion alors la bonne réponse devrait être après laquelle.

C'est tellement discutable que la classe est restée dubitative devant la réponse.

"On va tu avoir des questions comme ça dans l'examen?" a demandé une élève inquiète.

"Oui..." a dit le prof avant que je n'explose.

"PFFF! J'ai assisté à des tonnes de réunions où la bienséance restait à la porte et on y bouffait comme des porcs en rotant nos idées, c'est n'importe quoi ça!"

Tout le monde m'a appuyé d'un généreux rire.

Le prof a tout de suite enchainé en précisant qu'il n'y aurait pas de questions "d'ordre de bienséances"

La langue française c'est plein de cochonnerie du genre. On passe son temps à se dire "hmmm...discutable..." Dans la classe, c'est comme si on essayait tous de dire ce qu'ils veulent entendre pour ensuite aller écrire Les Belles-Soeurs avec les "enwèye!", les "en d'ssour!" et les "ta yeule!".

En quittant j'avais la mine basse. Je marchais sous un léger nuage noir. J'ai senti le besoin de me retouver, j'ai donc mis un vieil ami familier dans mes oreilles avec mon Ipod. Dès la deuxième chanson je me sentais déjà une peu plus près de moi-même avec un morceau que j'avais découvert au secondaire lorsque j'avais renouvelé en cassette mon vinyl de Space Oddity et qui s'y cachait une inédite.

I was back home.

J'étais prêt pour ma nuit blanche.

You get up & Sleep
You get up & Sleep...

CECI résume ma première soirée de retour à l'U de M.

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