samedi 17 avril 2010

Jakob


Jakob se devait de se faire un prénom.

Après tout il s'agit du fils d'une figure majeure de la musique populaire, rock, folk, country, et blues.

Un mythe de l'Amérique.

Son père a été si important pour le vingtième siècle que l'on peut même faire un adjectif de son nom de famille et tout le monde comprend ce que cela veut dire/sous-entend.

Quand on veut une carrière publique, la commencer avec un tel géant devant lui oblige une certaine ombre.

Fin des années 80, début des années 90, il fonde avec quatre amis The Wallflowers. Déjà fin lyriste, il donne à son groupe un symbole de tapisserie. Tapisserie sonore dans l'antichambre d'un salon du château de papa?

Bien qu'il enrtegistre son premier album en 1992, le groupe connait sa plus grande part de succès quatre ans plus tard avec une chanson qui survit très bien encore aujourd'hui aux époques. Pas plus tard qu'il y a deux mois je la plaçais dans mon mode de lecture de "morceaux préférés" justement. Le "la la lala lala" chanté par le chanteur des Counting Crows me donne toujours des frissons. Le son des Wallflowers est un croisement parfait de Tom Petty, The Clash, Bruce Springsteen et Elvis Costello.


Et un inévitable parrallèle avec papa.

En jasant avec Paddy O'Keefe pendant le concert de certains de nos amis communs, on se racontait que nos goût musicaux avec le temps prenaient des drôles de tangeantes. Des groupes, des styles que l'on n'aurait jamais daigné écouter plus jeune nous apparaissaient séduisants aujourd'hui. La musique classique, le jazz, le folk. Plus jeune, je levais le nez sur Daniel Lanois. Aujourd'hui je ne m'en passe plus, surtout dans le gris de la nuit avec mon whisky. J'ai eu une amoureuse qui rigolait du patronyme (et du look sûrement) d'Elvis Costello. C'est aujourd'hui une indispensable trame sonore de notre quotidien. Ce dernier clip réunit d'ailleurs trois genres qui m'identifient complètement: le jazz (Kraal-Costello), le country/folk (Nelson) et le pop (Costello). Costello à lui seul incarne tous ses genres. Avec quelques clins d'oeil à la musique classique aussi. Nous discutions de cela, O'Keefe et moi, en assistant au spectacle de nos potes qui eux, donnent aujourd'hui dans le country. Un genre que nous n'aurions pas approché, même avec une pole à piscine, il y a 15 ans quand nous sommes originalement connus.

Les Wallflowers sortent un album en 2000 avec seulement deux membres originaux du band. Une de leur chanson est utilisée par Coca-Cola dans l'une de leur pub.

Être le fils d'un géant a plus été un inconvénient qu'un avantage pour Jakob, les gens lui ont mis des bâtons dans les roues pour ça, alors qu'il n'a jamais utilisé le nom de son père, qui est également le sien pour faire rejaillir un peu de gloire sur lui au contraire même les membres du groupe n'ont su que beaucoup plus tard que c'était le rejeton du légendaire paternel.

Le band, devenu un quatuor sort un album en 2002, dans une indifférence relativement marquée, puis un autre en 2005 dans l'indifférence quasi-totale.

En 2006, Jakob perd son claviériste au profit des Foo Fighters puis son batteur parti pour aller supporter les Dixie Chicks. Leur maison de disques, trouvant les ventes trop faibles en profite pour les larguer.

Cool.

Jakob se joint à T-Bone Burnett (que j'adooooooooooooooooooooooooore!)

Jakob sort son premier album solo nommé Seeing Things en 2008 en rupture totale avec le son des Wallflowers.

En harmonie avec mes oreilles toutefois.

Et là ce matin je découvre son dernier effort.
Toujours sous les auspices de T-Bone Burnett.

Je ne bois pas de café mais je devine que c'est le même délicieux effet que l'on ressent certains samedi matin embrouillés.

Hmm...

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