vendredi 9 juillet 2010

Cyrano du Tabarnak


Le vicomte s'avance vers Cyrano qui l'observe, et se
campant devant lui d'un air fat lui dit:
"Vous...vous avez un nez.... heu.... un nez... très grand."

Cyrano(gravement).
Très.

Le vicomte(riant)
"Ha !"

Cyrano (imperturbable)
"C'est tout ?..."

Le Vicomte
"Mais..."

Cyrano

Cette oeuvre d'Edmond Rostand a 113 ans. Cette merveilleuse scène n'est pas juste une démonstration de la technique pour vaincre l'intimidation.
C'est aussi un appel à utiliser non seulement son intelligence mais aussi son imagination afin de créer ou de se sortir de situations.

De l'imagination on en a au Québec, à voir certains téléromans des fois on en doute mais oui on regorge de talents en ce qui concerne l'imagination. Plusieurs de nos artistes ont peu à envier à quiconque. On a de quoi en être fier.

Là où l'imagination fait cruellement défaut c'est en politique.

Il y a présentement en place un gouvernement dont il est excessivement facile de se moquer. Rarement a-t-on eu en place un groupe de ratés de la sorte. Et pourtant, l'opposition est incapable de les atteindre. Même quand les libéraux s'étendent la bouche béate et l'oeil torve au beau milieu de la rue, le bazou de l'opposition prend le clôt.

TOUTES LES FOIS.

Regardez encore cette semaine. Quand la nouvelle est sortie sur les chiffres trichés du budget Bachand, Gerard Deltell de l'ADQ a pris le micro.

"On a encore un exemple du gouvernement Charest qui ment à la population gnagnazzzz..."

"NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!" ai-je hurlé de mon salon.
C'est pas vrai! c'est en politique et ce n'est pas capable d'attaquer mieux que ça? un ancien journaliste en plus! Le mot "mensonge" ne passe plus dans les salons. c'est connu, aux yeux et aux oreilles de la grande majorité de la population les menteurs et les tricheurs sont partout en politique peu importe le parti. Alors parler des menteries des Libéraux c'est inconsciemment demander aux téléspectateurs de les comparer à celles du parti qui accuse l'autre.

Il me semble que la formule choc soit devenu lettre morte avec les années. La formule qui fera en sorte que les différents médias la récupèreront et la diffuseront tellement partout que rendu au dimanche, ben oui TOUT LE MONDE EN PARLERA.

Regardez c'est pas compliqué, Deltell aurait pu dire quelque chose comme:
"Voici un autre exemple que le gouvernement Charest prend la population Québécoise comme un beau paquet de dinde, un paquet de dinde qu'il fait bon plumer et plumer davantage jusqu'à ce qu'on ait sucé tout ce qui peuvent aller sucer."

ou plus court:
"Le Québec c'est pas une sacoche qu'on se plait à vider tout le temps contre le gré du citoyen"

Voilà deux formules, deux formules aux images fortes que les gens auraient probablement retenues. C'est insultant de se faire traiter de dinde, j'pas une dinde moé, Charest me prend pour une dinde? Ça va faire le plumage!
Voyez l'ascension? Pas long qu'on l'a dans le cul le frisé.
La deuxième formule reprend le terme "sacoche" qui était si cher à ce ministre un peu efféminé (Jérôme Forget) qui roucoulait chez les Rouges il y a pas si longtemps et le lui relance en pleine face. Gère TA sacoche pas la mienne!

Le même jour, Le PQ gagnait le comté de Vachon en écrasant ses adversaires avec un taux de participation encore une fois abyssale. HippoPauline s'est présenté avec sa candidate Martine Ouellet au micro et qu'ont-elles chanté en choeur?
"Nous venons de lancer un message clair!"

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooonaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrgh!" me suis-je débobiné dans mon salon.

K
Liss

Le seul message clair de la soirée c'est que les gens se sacre vachement de vos élections, ils n'ont pas participé. Ou dramatiquement peu. Et le PQ n'a pas le droit de parler de clarté c'est rappeller tout le temps le flou référendaire si on avait un jour un pays. La luisante Pauline, qui aurait dû faire comme moi et se visser un essuie-glace dans le front pour la journée caniculaire, a encore sorti son ton de Dominique Michel en 1971 pour nous crier dans le micro des Gniaiseries peu inspirées/inspirantes.

Non ce n'est pas un coquille GNIAISERIES (Guh!-niêz-ri).

Pour inspirer son monde il faut soi-même être inspiré. Faut savoir happer son monde.
Combien d'entre vous on lu ce texte, attiré par le sacre dans mon titre?

J'ai peine à croire qu'il n'y a pas quelqu'un quelque part qui peut faire mieux que tous ses crabes en place.

Suggestion de lecture estivale pour nos beiges politiciens:
Cyrano de Bergerac.

De l'imagination tabarnak!

On a des crevettes au pouvoir et l'opposition est aussi habile qu'un coquillage de mer dans la vase.

Quoi?
Monique?
Monique Jérôme-Forget?

Impossible que ce soit une femme ce ministre-là.
Arrêtez d'essayer de m'en passer une.

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