vendredi 1 octobre 2010

Le Mouchard

Lorsque nous sommes revenus des États-Unis cet été, à un certain moment la voiture devant nous sur la route s'est soudainement mise à louvoyer.

Avec sept heures de route derrière la callotte je me demandais si je rêvais mais effectivement, le 4X4 devant nous passait de gauche à droite sans arrêt ce qui nous as automatiquement fait ralentir. Les 4 voitures derrières, nous nous sommes tous mis à nous regarder mutuellement aux travers des rétroviseurs en gardant le pied bien haut au-dessus de la pédale de vitesse. Nous avions passés la frontière et étions maintenant au Québec.

Sur le coup j'ai tout de suite pensé à un homme qui aurait un malaise au volant. Puis, il passait tant de gauche à droite que j'ai ensuite cru qu'il avait un sérieux problème mécanique, de direction ou quelque chose. Personne des 4 voitures qui le suivait, n'a osé tenter de l'approcher tout de suite. En l'étudiant davantage à distance, je remarquai soudainement qu'il y a une voiture devant lui. Beaucoup plus petite. Et le 4x4 lui collait au cul en louvoyant brusquement de gauche à droite toujours. Était-il en train de le narguer? Était-il en train de lui chercher du trouble? Une première voiture se risqua et l'approcha par la droite. Le 4x4 se calma un peu et le laissa les dépasser. La petite voiture devant le 4x4 était dans la voie de gauche et quand une voiture qui était derrière doubla tout le monde par la droite rien ne se passa.
Toutefois, une fois la voiture passée, le manège repris: gauche, droite, gauche, droite. Ce taxage routier qui allait se tranformer peut-être en épisode de rage au volant commençait à rejoindre mon impatience et ma fatigue au volant. Une autre voiture a voulu passer par la droite mais a dû ralentir car le louvoiement était en action. 
Je me suis donc décidé à passer moi aussi, ceci a inspiré la quatrième voiture qui m'a suivie elle aussi.

"Tu vas pas essayer de le dépasser?" m'a demandé l'amoureuse, inquiète.

"Bin kin, je veux pas ce toton là devant moi, il est totalement dangereux" 

Quand nous sommes passés la belle a regardé qui était ce zouf que nous doublions. Moi je faisais mon brave mais j'étais crevé et il n'était pas question que mes yeux quittent autre chose que la route.
"PFF! c't'un ti-cul d'à peu près 19 ans! il est crampé!" a dit la belle.

Je me suis tourné vers les occupants de la petite voiture qui était devant et qui subissait tout ça en direct dans leur rétroviseur (et de très très près). Le gars au volant était rond, ressemblait à Laurent Paquin et ne souriait pas du tout les deux mains sur le volant avec un air que ma fatigue a trouvé inquiet.

Une fois que notre voiture et que celle qui nous suivait étions passées, le 4x4 a continué à passer dangereusement de gauche à droite en collant au cul de la petite voiture rouge devant. Regardant le spectacle au travers de mon rétroviseur j'ai croisé les regards de mes deux enfants et j'en ai eu assez.
J'en ai eu plein le cul et j'ai saisi le téléphone pour faire le 911 leur expliquant la situation. La belle a ensuite pris le relais de la conversation parce que là j'étais moi-même illégal en jasant sur mon cellulaire au volant.

Le policier qui les as arrêtés nous as ensuite rattrappé vers Boucherville. Il avait besoin de notre témoignage...
Que nous avons livré. Platement. Se trouvant moches de dénoncer ainsi. Après tout nous avions souvent fait bien pire au même âge. Plus souvent qu'autrement en ne mettant en danger que nous mais bien pire pareil.
Le gars était déjà fiché, il allait perdre son permis ce n'était pas sa première offense. La voiture devant c'était des amis. Ils déconnaient.

"Ouin ben...je vas tu avoir a témoigner en cour pis toutes?" ai-je courageusement demandé au gars de la SQ.

"ben...seulement si il conteste"

"Donc il pourrait voir ma face pis toute?"

"Ben...oui..."

"On est les seuls à avoir appelé?"

"Semblerait...Écoutez si il conteste ce ne sera pas avant un an que vous auriez à témoigner..."

Ouin. Poche pareil. Mais bon il fallait vaincre le crétinisme.

********

Lundi soir quand je suis revenu de mes cours, il y avait devant chez nous un gros camion RO-NA de stationné. Tout juste à côté de la pancarte "interdiction de stationner pour les camions dans ce croissant de rue". Le service de Police est au bout de la rue je me suis dit qu'il serait très facile de m'y rendre et de leur dire "Hey! 80$ facile à faire en face de chez nous!". Mais bon. À cause de l'épisode qui m'a fait sentir moche un peu plus tôt cet été, je me suis cette fois abstenu.

Je n'ai jamais réèllement compris pourquoi, tout à coup ses pancartes avaient surgi un jour dans notre croissant anyway.

C'est la belle qui me l'a rappelé le lendemain matin.
"Comment t'as fait pour dormir toi? l'&*%?&*(?& de camion a grogné pendant une heure à 4 ou 5 heures du matin!!!"

C'est la seule heure où je dors vraiment, après des tonnes de Whisky au Pepsi.
La belle a eu une journée de cul parce que cette journée avait commencé par un ronron de moteur pendant une heure (En SEPTEMBRE!!!!!)

J'ai donc roulé vers la station de police mercredi matin. Un policier faisait du radar dans l'entrée de la station. Je me suis installé à ses côtés en voiture. Comme les policiers eux-mêmes le font entre eux. Je lui ai raconté notre malheur comme un vieux mononcle un peu sénile. Je me faisais chier de lui dire tout ça. Il m'écoutait sans rien dire. Plus il m'écoutait, plus je me sentais ridicule et pathétique. Avant même que je ne cesse de parler il a brusquement quitté pour partir sur la route.
Ça m'a franchement irrité. J'ai fais crisser mes pneus tellement je suis parti vite moi aussi et je l'ai redoublé sur le boulevard. Ça m'a étonné je croyais qu'il allait attraper un lapin quelque part en excès de vitesse. Le policer a fait agiter ses cerises et m'a arrêté.

77 dans une zone de 50.
125$

Ma blonde va tu pouvoir dormir demain?
So much pour le devoir citoyen...

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