lundi 31 janvier 2011

Kieslowski


Je rentrais tard dans le nuit encore un peu éméché d'alcool comme bien souvent.

C'était autour de 1991.

Mon rituel était de dégriser à coup d'Apricot Brandy Sower, sur le divan du salon en écoutant la télévision. Le côté sucré du Brandy venait contrebalancer le whisky ou le gin ingurgité et souvent je me réveillais le lendemain sur le divan du salon en ayant épargné de l'agitation dans mes draps.

Ce soir de 1991, j'étais revenu en taxi de ma buverie. C'est donc tout naturellement que j'avais suivi cette intrigue d'un jeune homme qui avait gratuitement tué un chauffeur de taxi qui passait à radio-Canada aux petites heures de la nuit. Pas que j'eusse voulu tuer le chauffeur de taxi qui m'avait ramener chez moi mais ouvrir la télévision sur une jeune homme (ce que j'étais-19 ans) qui assassine un chauffeur de taxi alors que l'on débarque soi-même d'un taxi, ça fait son effet. Surtout saoûl. D'autant plus que les images étaient très graphiques laissant peu de place à l'imagination. On aurait cru que je surprenais un évènement qui se dérolait pour vrai. De là la décision de passer ce bout de film au milieu de la nuit j'imagine.

J'écoutais Krótki Film o Zabijaniu ou si vous préférez Tu Ne Tueras Point. Un film de Krzysztof Kieślowski, un cinéaste que je ne connaissais alors pas. Ce film était la partie 5 d'un projet du cinéaste polonais appellé le Décalogue, un projet de dix films d'une heure tournés pour la télévision dont le sujet serait l'un des dix commandements. Après tout, le pape était alors Polonais, il était presaue normal que les projets de piété viennent de ce coin du globe.
Le film a tant secoué la Pologne sur la question du "droit de tuer" qu'un moratoire de 5 ans a aussitôt été déclaré sur la question suite au visionnement.

Mais suite au visionnement de ce téléfilm, dérangeant et faisant beaucoup réfléchir effectivement, je me suis aperçu que dans ma ville jouait un autre film du même réalisateur au cinéma. Un film qui m'a bouleversé. D'abord pour la qualité de la mise-en-scène, puis pour la qualité de la photographie (de Slawomir Idziak), de l'extraordinaire musique de Zbigniew Preisner ainsi que pour la beauté absolue d'Irène Jacob. Cette fable sur nos mystérieuses connections de l'un à l'autre à travers le monde m'a totalement enchanté.

Encore plus quand j'ai exploré le réalisateur et que j'ai découvert qu'il se cachait derrière cet artiste un esprit extrèmement cartésien. Fonctionnant beaucoup par cycle et issue de l'école du documentaire. On sait que le documentaire peut avoir des techniques rigides de réalisation et dans un pays froid comme la Pologne je m'attendais à moins de chaleur de la part de Kiesloswki.

J'ai donc suivi la suite de son oeuvre qui allait se résumer à une trilogie sur les trois couleurs représentants la France, son pays d'adoption. Les thèmes allaient bien entendu être Liberté (Bleu)Égalité (Blanc) Fraternité(Rouge).

J'ai été impressionné par Bleu. Le personnage de Juliette Binoche perd son mari et son enfant dans un accident de voiture. La question que ce film pose est "Est-ce que cette perte de repère peut permettre un nouveau départ, donc une liberté? Ou n'est-ce qu'une illusion aux mêmes causes et aux mêmes effets?".

Blanc m'avait légèrement déçu. Le traitement du thème n'en était toutefois pas moins excellent. Le concept d'égalité suggère que nous sommes tous égaux. Or Kiesloswki (à juste titre) pense que ce n'est pas vrai. Personne ne veut vraiment être l'égal de son prochain. Chacun veut être plus égal.

Rouge m'avait beaucoup plu. La question que le film posait consistait à savoir si en donnant aux autres un peu de soi-même, nous ne le faisons pas pour avoir une meilleure idée de nous-mêmes.

Il venait de démarrer ainsi l'écriture d'une nouvelle trilogie sous le thèmes du paradis, de l'enfer et du purgatoire quand il meurt prématurément à l'âge de 55 ans d'un arrêt cardiaque.
Il aura eu le temps d'écrire le premier épisode, Heaven, qui sera adapté, après son décès, par Tom Tykwer. Le scénario de l'enfer sera finalisé par Krzysztof Piesiewicz et mis en scène par Danis Tanović avant sa sortie en salle en 2005.

Ce réalisateur devait sentir que sa vie serait écourtée par la mort puisqu'il a tourné 48 films en 18 ans.
(ou serais-ce ce qui l'a tué?...:)

J'ai été très content de trouver la trilogie des trois couleurs à 10.99$ en vente dans un magasin misérable.

Je serai encore plus heureux de les redécouvrir 15, 16 et 17 ans plus tard.

dimanche 30 janvier 2011

Dans Le Parc, Sur le Lac, Au Bras D'une Beauté

Bien que cela ne m'affecte jamais vraiment, il faisait peu froid ce jour-là.

Pédago pour les deux flots. Monkee avait trouvé refuge autour du XBox d'un ami chez lui, maman bossait au bureau, j'avais fini mes propres travaux, ne restait que Punkee et moi devant un jour de petie neige heureuse.

"Papa, papa! je veux aller faire du patin avec toi!"

N'écoutant que son coeur, je me suis rendu au parc tout près de chez nous. Pas avant 15h30 car je savais que toute son école y allait ce jour-là et avait le culot de charger cette activité gratuite où tout le monde se rendrait à pied, 40$.

Nous avons effectivement croisé quatre amis sur leur départ alors que nous arrivions. Zont jasé, me suis senti vieux.

"Tu viens patiner avec ton père?" a demandé une amie aux joues rosées.
"Oui" a répondu Punkee.

C'est là que je me suis senti vieux. Ses petites étaient accompagnées de leur grands-parents. J'étais une génération trop jeune pour cet activité d'après-midi en semaine.

Le large lac, plein de gros poissons l'été, devient une large patinoire en hiver quand celui-ci se donne la bonne idée d'être froid. Une zamboni circulait pour nous rendre tout cela tout plat, les conditions étaient excessivements belles. Une agréable trame sonore nous bordait dans nos élans. Les gens du parc avaient, semble-t-il, fait un devoir de rappeller aux patineurs les artistes qui ont déjà fait des spectacles dans ce parc en été dans les dèrnìères années car ils ont tous passé.

Quand une chanson de Mes Aïeux est passée, un olibrius qui en mettait beaucoup pour nous montrer son talent en patin à reculons s'est mis à faire quelques mouvements de danse du bassin à faire vomir les sensibles d'estomac. Comme les yeux ne nous poussent pas dans le dos, il a bien failli renverser tout plein d'autres patineurs. Comme si ce n'était pas assez, il en a rajouté une couche en jouant du "air violin" sur la chanson. Je vous jure j'ai eu besoin de cesser de patiner un instant parce que mon corps avait besoin de son entièreté pour l'haïr. Je dois maintenant vivre avec le souvenir de cet affreux fromage dansant du bassin à reculons en jouant du violon dans le vide sur une (excellente) chanson que je ne pourrai plus jamais écouter! Joannie Rochette faisant la même chose ne m'aurait en rien dérangé mais cet énergumène?

Bref, les artistes récemment de passage en concert  dans ce parc sont tous passés, Charlebois, Bruno Pelletier, Gregory Charles, Les Cowboys Fringants, Pearl Jam...

Pearl Jam? noooooooooooot. J'ai cherché sur le net par la suite et ils ne sont jamais venus dans notre 450. À part à nos oreilles au début des années 90, comme tout le monde. Je me suis rappellé que c'est à cette époque que la radio FM ne me rejoignait plus et que j'ai commencé à explorer le jazz. Merci Pearl Jam pour le jazz. (?!?)

"Papa, pourquoi t'as pas de tuque?"
"Par orgueil"
"C'est quoi l'orgueil?"
"C'est pas terrible tout le temps...C'est de la fierté quelque fois mal placée, comme en ce moment sur et dans ma tête" (Je suis né avec des forceps, j'ai donc une tête qui prend la forme d'un melon et qui me change tant, qu'une tuque sur ma tête est toujours accueillie par un grand rire)

Je voyais bien dans ses yeux que c'étais beaucoup à digérer pour une jeune fille de 7 ans.

"Mais papa! y a justement rien de placé sur ta tête!"
"Même pas des poils?" lui ai-je répondu affolé
"HiHiHi! Ben ouiiiiiiiiiii t'as de cheveux!"

Quand cet enfant rit, je suis au paradis.
Jusqu'à ce que le douchebag qui patinait à reculons repasse en fou près de nous.

Il n'y a pas que Pearl Jam qui n'a pas survécu à l'épreuve du temps pour moi. Je constatai, en voyant deux pré-ados se prendrent en photo, que cette pratique m'est devenue insupportable. Déjà que je n'ai jamais été un fan des photos prises quand tout le monde se place les uns à côté des autres et sourit au photographe (j'ai toujours préféré les photos prises en pleine action au naturel) cette manie d'encercler un(e) ami(e), de se rapprocher la face devant l'appareil et de mettre en scène le plaisir entre amis m'horripile. Il me semble que ce soit le narcissisme à l'extrême. Le vide total. Le Twitter des Facebooks. 9 fois sur 10¸ on répète le geste plus d'une fois car on ne s'est pas complètement aimé sur la dernière photo, l'autre toutefois s'aimait, ils en discutent...AAAAAAAAAAAAAAAAAARGH!SORTEZ-LÀ D'ELLE-MÊME!!!!!!!!!!!!!

En croisière, lors de la première des deux soirées chics, il y a eu un orgie de photos qui a dû prendre entre deux et trois heures, sans blagues! Après 20 minutes j'avais la nausée. J'ai remarqué que mes photos du voyage, par la suite ne comprenaient personne. Juste des décors. J'avais la misanthropie aiguisée.

Comme cette lame que Punkee plantait dans la glace avec beaucoup d'agilité.

"Tu vas être meilleure que maman si tu continues petite pinotte"
"Je suis p'us une pinotte papa, je suis une grande fille"
"Surtout quand tu patines comme ça, tu vas être aussi bonne que ton frère bientôt"

Touché. J'ai vu dans ses yeux que de l'élever au même rang que son grand schtroumpf de frère venait de lui donner une confiance suppplémentaire dans son coup de patin. Scott Gomez aura de la compétition bientôt. Elle travaille, ELLE.

Pas loin, il y avait deux jeunes filles du primaire ou du très jeune secondaire. L'une d'elle en avait long à découdre sur l'attitude et le genre d'une certaine Arianne. On l'a coisé plusieurs fois et jamais elle n'a cessé de papoter sur cette Arianne qui aurait bientôt un top ten de raisons d'être haïe par cette donzelle. Je sentais comme le porlongement de la cour de récré de cette petite. Avec pour seule exception des patins dans leurs petits pieds.

Monkee commence le secondaire dans huit mois.
Punkee dans quatre ans et  huit mois.

Pour Monkee je suis pas trop inquiet, been there, know what it is.
Mais Punkee...Ce si bel enfant...
J'ai jamais été une fille. Mais je sais ce qui se passe dans la tête d'un gars des fois quand il voit une belle fille.
Un gars n'aura pas le droit de la regarder comme je regarde quelque fois certaines femmes.
Pas avec les mêmes infâmes envies...

Je connais un truc dissuasif, c'est tout réfléchi.
Tu tues le premier chum et le mot se passera.

D'ici là c'est à son bras que je veux patiner par jour de pédago.

Et désolé si un "coup de hanche sur le rythme de la musique" vous envoie dans le banc de neige quand vous patiner à reculons en énervé.

...ou regardez ma fille avec des yeux malvenus...

samedi 29 janvier 2011

On Peut Être Le Plus Grand Des Artistes Et Le Plus Parfait Des Salauds

J'aime Michael Vick.

Ce quart arrière de la NFL des Eagles de Philadelphie sur un terrain est tout ce qu'il y a de plus excitant. Il peut absolument tout faire. Il lance de la gauche, il est bâti comme un mastodonte, il court, il frappe, à la limite il botterais le bâton en plein match que cela ne me surprendrait pas. Il réinvente sa profession.

Il est très excitant à regarder aller.

Il était une superstar avec les Falcons d'Atlanta il y a quelques années puis sa vraie nature, hors terrain, est devenue publique.

Il a commis des horreurs. Il organisait des combats de chiens, combats dont les issues sont toujours scellées par la mort d'un des deux chiens, déchiquetté par l'autre.

Vick a été suspendu et il a fait de la prison. Il revenait peu à peu l'an dernier, il est complètement revenu cette année.

Il est extraordinaire sur un terrain de football.

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Woody Allen est tombé amoureux de Mia Farrow au tournant des années 80.

Du coup, il devenait aussi le beau-père occasionnel des deux enfants que Farrow avait adopté d'un précédent mariage, son mariage avec André Prévin. Woody n'a jamais habité chez Farrow et vice-versa, chacun avait son appartement de part et d'autres de Central Park mais par la force des choses, Allen cotôyait Soon-Yi Prévin, enfant.

Au fil des ans, Allen a développé une attirance plutôt malsaine avec la jeune Soon-Yi Prévin. Comme ses oeuvres réflètent très souvent une partie de la réalité que vit Woody Allen, on pourrait même avoir vu venir le coup.
Dans l'un de ses recueils de nouvelles écrits entre 1971 et 1980, avant Farrow donc, dans Getting Even, Without Feathers ou Side Effects, je ne me rappele plus, Allen traite très clairement d'un BBQ tenu dans le Connecticut où le personnage principal (une nouvelle écrite au "je") est en présence d'une femme avec laquelle il a déjà eu une relation. Une femme dont il décrit les traits délicats et l'impact de sa présence dans un groupe d'individus.
Le narrateur parle ensuite, toujours avec beaucoup de lyrisme et de nostalgie, de sa relation, amoureuse et consommée, avec la fille de cette même femme. Qu'il décrit avec la même fantaisie amoureuse, qu'il ose même comparer.

La nouvelle se termine sur une scène où les deux femmes le regardent de loin en prenant un verre. Le narrateur est plus loin sur la galerie et baigne dans une photographie fantasmique. Ça s'appele Remisnescence.

Toujours avant Farrow, en 1978, Woody Allen tournait Manhattan, l'un de ses plus grands films. Le film mettait en scène Woody lui-même dans le rôle d'un professeur en relation avec une élève de 17 ans jouée par Mariel Hemmingway.

Dans au moins trois des ses films (Stardust Mémories, (1980) Hannah & Her Sisters (1986) et en ouverture de Deconstructing Harry (1997)...dans une autre scène de BBQ au Connecticut...) et peut-être plus je ne me suis pas penché sur la question outre mesure, Allen fait souligner à ses personnages des relations entre un homme et la soeur de celle avec lequel ce même personnage a généralement des relations intimes.

Prudence Farrow, soeur de Mia Farrow, qui avait fait craquer John Lennon, a toujours été dans l'entourage de Woody Allen. Elle a toujours beaucoup attiré les monsieurs. Et a souvent répondu.

Bon...ceci ne sont que spéculations et facile à construire après coup, mais enfin...quand la nouvelle de la relation entre Soon-Yi Prévin et Woody Allen a été éventée, il y avait eu traces sur le sentier.

Bien que rien d'illégal n'eût été commis, je crois qu'il est normal de pêter sa coche face à cette situation. Il y a quelque chose de profondément inconfortable à toute cette chose. Certains diront que c'est franchement dégueulasse. Que Allen est le parfait salaud.

Mais Love & Death, Annie Hall, Manhattan, The Purple Rose of Cairo, Crimes & Misdemeanors...

Pour moi, il est encore magistral.

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Louis-Ferdinand Céline est probablement le plus grand écrivain du vingtième siècle.

Avec lui sont arrivé les dialogues tel que discutés par les gens de la rue mariés adroitement avec le style littéraire contemporain. La cohérence stylistique et l'intelligence du roman jugé par plusieurs comme "le plus grand roman de tous les temps", Voyage au Bout de La Nuit a inspiré des milliers d'auteurs.

Henry Miller (qui l'avait lu en Français avant tout en monde en Amérique),William S. Burroughs, Allen Ginsberg, Samuel Beckett, Jean-Paul Sartre, Raymond Quenneau, Jean Genet, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Alain Robbe-Grillet, Rolland Barthes, Charles Bukowski, Jack Kerouac, Joseph Heller, Kurt Vonnegut, Ken Kesey, Irvine Welsh, Günter Grass et combien d'autres se sont tous réclamés de Céline.

Il a eu, et continue d'avoir, un impact titanesque sur la littérature mondiale. L'influence de ce roman original, anarchique et corrosif est inestimable.

Toutefois l'auteur était aussi un sérieux antisémite. Il a même écrit une trilogie sur le sujet où il rêve d'un massacre juif. Il a été forcé de vivre en exil après la guerre, a été condamné (in absentia) à la prison puis pardonné en 1951. Il est mort d'un anévrisme dix ans plus tard.

En France, on va souligner cette année le 50ème anniversaire de la mort du maître.

Il y a eu un gros tapage cette semaine sur le fait qu'on ait retiré les notices de Céline dans un recueil de célébrations nationales de 300 pages parce que l'homme était antisémite.

Il se pourrait même qu'au Canada, on retire tous ses livres des librairies et des biblothèques car il aurait peut-être utilisé le mot "faggott"...(kiddiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing!)

Voilà trois cas mais on pourrait en trouver des tonnes d'autres.

On peut être le plus grand des artistes et le plus parfait des salauds.
L'un et l'autre permettent de faire avancer l'Homme en le faisant réfléchir de toute façon.

Ça n'absout par l'artiste de morale.
Mais ça ne le soustrait pas de talent et de génie non plus.

vendredi 28 janvier 2011

Douglas Coupland (et une fortuite carte postale)

Né le 30 décembre 1961 sur une base militaire où son père travaillait comme médecin en Allemagne de l'Ouest, Douglas Coupland a été fortement affecté par l'éducation religieuse de sa mère, une diplômée universitaire en religion comparée.

La famille relocalisée à Vancouver, Coupland y termine son éducation secondaire avant de s'envoler pour Montréal où il étudiera un temps les sciences à l'Université McGill afin de suivre les traces de son père. Il abandonne le tout avant la fin et retourne à Vancouver pour être accepté au Emily Carr College of Art & Design.

Il y passera les plus belles années de sa vie. Des années riches en expériences et en découvertes qui inspireront tout ce qu'il fera par la suite. Il gradue en 1984 avec une spécialité en sculpture. Il quitte pour étudier à Milan, en Italie, à l'European Design Institute puis va à Sapporo, au Japon, étudier à l'Hokkaido College of Art & Design complétant des études en sciences économiques, en beaux-arts et en design industriel.

Établi comme designer à Tokyo, Coupland y développe une maladie de la peau résultante du climat estival de l'endroit. Avant de quitter le Japon, il envoie une carte postale à une amie à Vancouver. Le mari de cette amie est éditeur et à la lecture de sa carte postale, est si renversé par le style de l'auteur qu'il lui offre un emploi dans un magazine si il revient à Vancouver.

Coupland prend l'offre et écrit dans différents magazines à partir de ce moment.

De 1989 à 1990, Coupland travaille sur un guide traitant de la cohorte née après la génération des baby-boomers (la mienne!). La maison d'édition St-Martin's Press lui verse une avance afin qu'il écrive ce guide informatif. Coupland fera un détournement de mandat en écrivant une nouvelle à la place qui deviendra un succès culte. Generation X: Tales For An Accelerated Culture est d'abord rejeté au Canada (honte!) mais les États-Unis publie le chef d'oeuvre. Malgré ses objections, Coupland devient un porte-parole pour la Génération X, terme qu'il aide à mettre au monde (tout comme l'expression Mcjob qui parle de ses emplois à rabais que notre génération accepte souvent mollement).

Shampoo Planet est publié un an plus tard et, reprenant légèrement la même recette, parlera de la génération suivante, la génération Y. Une série de textes sur la religion sera compilée en 1994 et publiés sous le titre Life After God. Le livre est une série de réflexions sur la chrétienneté post-chrétienne, la chrétienneté renouvelée. Coupland en sait une chose ou deux.

Bénéficiant d'un succès underground, Coupland accepte un poste pour le magazine Wired dont l'expérience lui inspirera la publication de la nouvelle Microserfs. Le livre, traitant par la bande des employés de Microsoft et étant un avant-goût de ce que deviendront les blogues, est lancé la même semaine que Microsoft met le système d'opération Windows 95 sur le marché international. Le livre devient un gros succès grâce à ceci.

Relocalisé à Sillicon Valley, il en profite pour y aller d'un projet plus personnel, sa première oeuvre de non fiction, Polaroids From The Dead. Le livre est une série d'histoires et d'essais sur la mort. On y parle de concerts des Grateful Deads, de la mort (récente)de Kurt Cobain, d'une visite chez un journaliste allemand, de l'anniversaire de la mort de Marilyn Monroe et de Brentwood en Californie, ville des horreurs d'O.J.Simpson qui ont lieues au même moment.

En 1997, il fait la promotion de Microserfs en Europe quand la fatigue le rattrape. Il transformera/exorcisera sa dépression dans son livre Girlfriend in a Coma en 1998. Il publie cette même année un essai sur le phénomène Lara Croft & Tomb Raider.
Deux ans plus tard il publie Miss Wyoming, une nouvelle racontant l'histoire du déclin d'un ancien producteur célèbre et d'une ancienne reine de beauté qui se redécouvrent. Cette histoire lui est inspirée par le mariage de Robert Evans, producteur de Chinatown, du premier Godfather, de Love Story et de Rosemary's Baby et de Catherine Oxenberg, ancienne Amanda Carrington dans Dynasty dans les années 80.

En 2000, Coupland rend un hommage visuel à la ville de Vancouver en publiant le recueil photographique City of Glass qui contient aussi des passages illustrés de Life After God et de Polaroids From The Dead.
Il fera la même chose en 2002 avec Souvenirs of Canada.

En 2001 c'est le délirant All Families Are Psychotic qui est lancé. On retrouve beaucoup de cet hilarant livre dans le film Little Miss Sunshine. (Ce film emprunte aussi des thèmes exploités par Coupland dans Miss Wyoming. En a-t-il réclamé quelques deniers d'Hollywood?).

À partir de 2001 jusqu'à nos jours, Coupland commencera à exploiter aussi l'art visuel qu'il n'avait pas cessé de travailler depuis 1989. Il exposera en scuplture, en photographie, beaucoup sur le net utilisant les toutes dernières technologies applicables et utilisant un talent que ses études en design et son passage dans les écoles de beaux-arts lui avaient prodigués.

Il publie God Hates Japan aussi en 2001, Hey Nostradamus! deux ans plus tard et Eleanor Rigby en 2004.

Il publie Terry en hommage à Terry Fox en 2005, juxtaposant des photos de Fox à de lettres de gens qui l'encourageaient dans sa bataille contre la mort.

En publiant JPod en 2006, sous le modèle de Microserfs (le sous-titre est d'ailleurs "le Microserfs à l'ère de Google") il est nominé pour le Giller Prize, prix littéraire canadien. Cette même année Coupland scénarise la comédie Everything's Gone Green. Ceci ouvre la porte à l'adaptation de JPod en série télévisée, toujours scénarisée par Coupland, qui ne durera qu'une seule saison en 2007. Cette même année, il publie The Gum Thief  puis la nouvelle d'ancticipation Generation A deux ans plus tard.

Toujours sous le thème de l'anticipation, ayant une inclinaison littéraire de plus en plus en communion avec les oeuvres de Kurt Vonnegut ou de J.G. Ballard, il écrit Player One: What Is To Become Of Us, qui le met aussi en nomination pour le Giller Prize.

Cet "écrivain accidentel" est l'une des meilleures choses qui nous proviennent de la côte ouest du Canada.

Découvrez-le à temps perdu, cette bebitte vaut la loupe.

jeudi 27 janvier 2011

Spin Bouchard

C'était une drôle de journée.

En une des nouvelles du jour, deux nouvelles sur Lucien Bouchard.
En apparence déconectée l'une de l'autre.

La première qui annonce que Lucien Bouchard remplacera André Caillé à la tête de l'Association Pétrolière et Gazière du Québec. Autrement dit c'est lui qui nous fera avaler des couleuvres dans les "explications" sur le gaz de schiste.

La seconde nouvelle, plus triste, est celle du décès, le même jour, de l'ancienne partenaire amoureuse de Lucien Bouchard, Audrey Best, décédée trop tôt à l'âge de 50 ans.

Trop tôt comme toutes celles qui succombent au cancer du sein.

En apparence c'est deux nouvelles n'ont en commun qu'un ancien premier ministre. Mais si on était de mauvaise foi, on pourrait aussi penser que ses deux nouvelles, sorties de front à 13 minutes d'intervalle exactement, font parti d'une fine stratégie de marketing afin de neutraliser le large et intense mouvement antipathique au projet du gaz de shiste.

Bon il est certain que le décès de Madame Best n'est en rien quelque chose de calculé. C'est une merde en eau claire. Ça écoeure et ça fait mal. Aux proches, à toutes celles qui sont atteintes de cette sale maladie et à tous ceux qui luttent et recherchent un moyen d'enrayer ce cylce infernal de morts précoces.

Mais les annonces parrallèles du jour, le nouveau rôle de Lucien et le décès de son ancienne flamme, viennent ajouter une double armure de sympathie à un homme qui a toujours réussi (inexplicablement) à attirer un large capital de sympathie au travers de la population Québécoise.

Les baby-boomers ont beaucoup aimé Lucien Bouchard. Il a été élevé dans les mêmes écoles qu'eux, il est bougon et donne l'impression de ne pas s'en laisser imposer, il est pieux et il s'est relevé d'une mort potentielle en écrivant "que l'on continue..." sur un bout de papier alors que la bactérie mangeuse de chaire menaçait de le tuer.  Les Québécois adorent ce type d'histoire héroïque. (Sinon comment expliquer le succès de TVA?)
Que l'on aime ou non, cette bactérie a fait de Lulu un héros instantanné. À partir de ce moment, il a bénéficié d'un large capital de sympathie partout en Province. Déambulant avec sa canne, il rappelait (et rappelle encore) qu'il a vaincu la mort et qu'il est un combattant. Inévitablement, si on fait face à la maladie soi-même ou que notre âge avancé fait souffrir notre corps, un homme du genre doit effectivement trouver un écho encourageant dans nos yeux.

Comme les baby-boomers (+ les plus vieux encore) sont facilement 60% de la population du Québec, qu'ils sont au mi-temps de la soixantaine, voilà des choses auxquelles ils doivent réfléchir de temps à autre. Bien que ce soit souvent Dominic Champagne que l'on entende maugréer dans les réunions d'informations, la majorité des habitants touchés, les propriétaires en région sont bien souvent des baby-boomers. Ce sont eux que les pro-gaz de schiste tentent de museler. Les jeunes ont pourra toujours les blâmer pour leur inexpérience de la vie pensent-ils probablement.

En amenant Lucien Bouchard, on va chercher un ami des boomers afin de calmer la grogne. Comme on aurait amené Pamela Anderson à une troupe de soldats au moral bien bas.

Après le spectacle, il y aura toujours la guerre.

En annonçant la mort de son ancienne conjointe le même jour que sa nouvelle nomination, on rajoute une couche de sympathie à l'égard d'un homme qu'il deviendra plus difficile d'attaquer.

Même si au fond, on a simplement remplacé le fauve par le rongeur.

À la base ces gens ont toujours le même problême: Ils se font fourrer.
Et pour la vie.

Peu importe la marionnette qui sera au micro pour faire avaler la couleuvre du gaz de schiste, le public, la problématique et les inquiétudes restent les mêmes.

Lulu pas Lulu, il faut freiner ses monstres.
Il faut chasser ses lions prêts à bouffer une partie de la population pour un peu de pognon.

Leur manière de faire donne envie de poser des bombes.
Moscou, appelez-nous.

mercredi 26 janvier 2011

Cette Drôle de Classe du Mardi Soir

Dès le début du cours de mardi soir, je sentais une agitation que je n'avais pas retrouvé depuis la petite école secondaire (que nous appelions d'ailleurs à l'époque "la grande école"). Habituellement la classe se terre dans un silence gêné attendant le professeur, lit quelques chapitres d'un bon livre (moi), ou est enfouie dans le silo de l'univers proposé par un Ipod, un téléphone intelligent ou un ordinateur.

Ma nouvelle session en traduction m'a amené de nouveaux cours, de nouveaux professeurs, de nouvelles têtes.

Encore une fois, sur 30 élèves la proportion est toujours de 28 filles pour 2 gars. Je ne serai pas celui qui m'en plaindrai puisque sur 30 filles, il y en a toujours une bonne douzaine de très agérables à l'oeil. "Soft to the eye" disent les chinois. Et forcément, les gars ne passent pas inaperçus ce qui, par l'effet de rareté, nous rend assez putes.

En général, à 38 ans (39 dans 9 dodos), je suis généralement ni dans les plus vieux, ni dans les plus jeunes. On m'a même dit que la moyenne d'âge dans mes cours était justement de 38 ans.  Mais dans cette classe du mardi soir, la moyenne d'âge doit être de 21 ans. Ce qui a un impact certain sur la testostérone du lapin de 38 printemps mais qui a aussi une influence sur la courbe d'apprentissage du cours.

Le cours se nomme "interprétation en milieu social", il s'agit justement d'intérprétation comme dans "trait d'union entre A qui parle une langue et B qui en parle une autre". Il est donc convenu que l'élève de ce cours doit comprendre les deux langues. Celle de celui qui ne parle pas la langue indigène et la langue indigène elle-même.  Toutefois, il a fallu l'expliquer à une jolie jeune fille dont la camisole était franchement trop lousse ce qui laissait entrevoir les dunes du bonheur.

L'enseignante a une méthode d'enseignement plutôt moche.
Une méthode dite "participative", j'en conviens puisque le cours nous apprends un métier plutôt impliqué, mais une méthode qui la fait poser presque tout le temps des questions à ses élèves. Elle dit des choses comme : "Et selon vous qu'es-ce qui motiverais celui qui n'a aucune ressource langagière à vous faire confiance?" ou "La méthode la plus simple serait de...?". Et son auditoire (21 ans d'âge moyen je le répète) qui répond absolument n'importe quoi.

"Qu'es-ce qui influencerait votre interprétation?"
"Le salaire" a répondu une fille.
"Ah Oui?"
Et nous voilà parti sur une discussion de 25 minutes sur les valeurs dans la vie.

"Qu'es-ce que communiquer?"
Et la voilà qui prend les suggestions de définitions d'une quinzaine d'élèves, les écrits au tableau, nous les écrivons tous dans nos notes pour se faire dire au bout d'une heure:
"Et bien il y a très peu de bonnes réponses là-dedans..."

Duh!

Oui on est forcé d'être éveillé et de suivre attentivement, oui on devient forcé de participer mais dans tous ce qui est raconté, majoritairement par la classe, il y a peu de vrai matière. Et quand ce sont toujours les mêmes pignoufs qui participent, ça devient agaçant. On les voit lever la main et on se surprend à tourner les yeux parce qu'on devine que l'intervention sera hors propos ou un simple prétexte pour se mettre soi-même en lumière sous un certain jour aux yeux des autres élèves.

"Oui ben moi mon chum est japonais"
"Ouin...Pis?"
"Ben j'ai des fois à essayer d'expliquer des affaires aux membres de sa famille"
"Vous parlez japonais?"
"Non, on se fait des signes..."

Duh!

Une jeune fille très très enceinte, et dont les traits tirés laissent deviner qu'elle en aurait peut-être deux autres en couches à étiré le cours d'au moins une heure avec des questions assez bêtes qui auraient mérité un cours privé à lui tout seul.

Patience, le vieux, patience.

Une autre, pas enceinte du tout mais qui avait les courbes d'une jeune femme enceinte de dix mois, n'a pas cessé d'intervenir et de tirer la couverte de son côté en interrompant un rare exposé du professeur pour nous entretenir de son expérience dans le langage des signes.

C'était intéressant au début, jusqu'à ce que les anecdotes des gens avec lesquels elle travaille ne viennent apporter une certaine gêne sur la classe qui questionnait son jugement.

"Le monsieur avait déféqué dans ses culottes et j'essayais de le faire comprendre à sa femme malentendante..."

O.k. o.k. le gong s.v.p.

Bien entendu comme le métier d'interprète en serait un au minimum triangulaire, ce cours multiplie les travaux par équipe.

Jumelé à deux filles (c'est sur), une jolie blonde poitrinale et une ronde mexicaine, l'un d'entre nous devait faire dos aux autres avec des morceaux de bois, l'autre devait donner des instructions à voix haute une seule fois et la troisième personne devait observer nos comportements.

Full laboratoire.

J'étais le communicateur, la blonde aux boules moulées était l'observatrice et la ronde mexicaine était celle qui allait construire une croix latine. J'aurais préféré perdre mon latin à observer les boules de la blonde sur une plage du Mexique mais bon...

On a bien fonctionné cette première fois, toutefois par la suite on a inversé les rôles. C'étais moi qui devait faire une croix grecque avec les mêmes morceaux et cette fois la fille pouvait m'aider en répétant les instructions.

Étrangement ça a été catastrophique. Elle ne me donnait pas d'informations claires, butant sur les mêmes deux morceaux pendant 15 minutes. J'ai réussi à faire une croix gammée nazie mais bon, c'était pas ça l'exercice.

On saura au prochain cours qu'es-ce que ça valait tout ça.

À la fin du cours, une fille est venue me voir.

"T'es...T'es tu Marc Bismuth avec qui j't'allé au secondaire?"
"Oui"  ai-je menti.
Elle était belle...
pute qu'on devient je vous dis...

"Vicky Robitaille! Tu te souviens? Eille faudrait prendre un verre ensemble pour se rappeller les belles années à un moment donné!" M'a-t-elle lancé.

"C'est sur..."

Que je suis bête...Comment vais-je tenir un mensonge du genre?...

12 mardis à jouer Marc Bismuth...

Il s'agit d'un cours d'interprétation, j'interprèterai donc Marc Bismuth pour 12 semaines...

mardi 25 janvier 2011

Les Grands Enfants

À l'école de mes enfants ça se traduit ainsi.

Deux, trois, peut-être quatre amis marchent ensemble pour aller à l'école.

Un premier saute sur le dos d'un autre pour rigoler. Les deux croulent dans la neige, le premier sur le dos de l'autre le forçant ainsi à rester au sol. Les deux autres ne savent pas trop quoi faire. L'un des deux regardant l'action choisit de tirer de la neige dans le visage de celui qui est sous l'autre. On rigole toujours, celui qui est en dessous, un peu moins. Le quatrième y va soudainement d'encouragement. Celui qui se trouvait en dessous passe du rire à l'impatience et se met à lutter pour vrai pour que celui qui était assis dessus tombe au sol, bientôt les quatres se batteront pour vrai alors que tout avait commencé par une rigolade.

Les quatres seront punis.

En anglais on appelle cela le "unfriendly poke". Vous savez, le poke,  quand on vous tape d'un doigt sur l'épaule? Au début on est interpellé, on peut même trouvé ça drôle puis on devient agacé et tendu puis c'est la guerre.

Stephen Harper vient de battre le record de Lester B. Pearson dans le record de longevité en tant que premier ministre au pouvoir au Canada avec un gouvernement minoritaire: 5 ans. Il a toujours été minoritaire, après trois ans à être paralysé par ses adversaires il en avait eu assez et avait déclenché de nouvelles élections. Le Canada lui avait à nouveau donné un gouvernement minoritaire. O.k. le pouvoir à l'ouest mais aux créationistes? avait semblé dire le pays. Depuis les apréhensions se sont confirmés. Harper a coupé l'aide aux artistes, l'aide aux pays qui sont en accord avec l'avortement, a voulu resséré les lois sur les jeunes contrevenants,a parlé de ramner la peine de mort "dans certaine circontances",  a voulu interdire les mariages gais, a confirmé une vision rétrograde à l'égard de la femme, a été le pire élève aux yeux de l'ONU, aux yeux des accords de Tokyo aussi, a surtout écouté ses proches partisans(créationistes) plutôt que le peuple from coast to coast, il a aussi investi massivement dans des avions de guerre et a accueilli un triste G20 en provoquant les manifestants, bref!
Le cancre a été à la hauteur de son talent d'empereur du beigne.

Toutefois, le règne de Harper est passé par la tempête de la crise économique mondiale. Et le Canada s'en est très très très TRÈS bien tiré. Il continue de briller et de susciter l'envie (et la jalousie) de nos voisins du Sud. Comment font-ils ses canadiens pour ne pas sombrer comme nous? semblent dire les États-Unis (je fais parler les pays aujourd'hui)

Et ce rare succès, attribuable à ses politiques ou non, fait une forte impression dans le reste du Canada. Il est plutôt bête mais le bateau ne coule pas dit le peuple Canadien. Si bien que le gros Harper a 8 pts d'avance dans les sondages sur Ignatieff et les Libéraux. Il est donc tenté de se relancer en élections et il le fera peut-être d'ici la fin de l'année.

Pour celui qui arrive en ville, on pourrait actuellement se croire en élection. Nous sommes revenus d'une semaine à l'étranger la semaine dernière et en voyant des campagnes de publicités, tard en soirée, j'ai dû m'informer afin de savoir si on était effectivement tombé en campagne électoral pendant notre absence.

Non.

Et pourtant, les conservateurs ont deux pubs vantant leur parti actuellement en ondes.
Comme ils sont bêtes, ils ont aussi lancé huit autres publicités, exactement comme les États-Unis le font, de type "publicité négative", soit en tapant sur l'adversaire. En le démonisant, en jouant au taxeur, assis sur le dos de l'autre.

L'autre, le libéral, a contre-attaqué afin de poser la question légitime "Vous reconaissez-vous dans le Canada de Stephen Harper?"

Chacun a sa réponse là-dessus.
La mienne est claire depuis le jour 1: non.

Je n'ai rien contre piquer quelques idées du côté des Étatsuniens, on est voisins, Américains nous aussi, on va nécéssairement s'inspirer de tant à autres. Mais leur prendre les mauvaises idées? Déjà que souvent on leur emprunte leurs mauvais films, leurs mauvaises musiques et leurs mauvais artistes, faudrait aussi faire des pubs de jeune taxeur un peu loser?

 Pleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeease!

Le NPD a aussi lancé une pub et le Bloc devrait peut-être s'y mettre bientôt (ça les occuperait un peu).

Sommes nous en campagne électorale?
Pas encore.
Mais bientôt l'effet boule de neige se fera sentir et ce qui semblait un jeu deviendra la bataille et tout le monde finira chez le directeur.

Le peuple.

Qui sera appelé à voter.

Pour le moins pire encore.

Et tout le monde fera semblant encore d'avoir un leader à l'image de son peuple.

Misère...