mercredi 9 mars 2011

Roy Orbison

Deuxième enfant d'une famille de trois, né au Texas en 1936 d'un père mécanicien/foreur pétrolier et d'une infirmière, tous deux sans emplois pendant de longues années, Roy Orbison a rapidement connu la misère noire.

De plus, les trois enfants Orbison étaient affublés d'une très mauvaise vision, les forçant tous à porter d'épaisses lunettes avant l'âge de dix ans et pour toute leure vie. Suite à une jaunisse, les oreilles de Roy se développe démesurément et ses cheveux blanchissent prématurément. Il se teint donc les cheveux très jeune mais ne garde absolument aucune confiance en son apparence.

Son père lui donne une guitare pour ses 6 ans et dès ses 7 ans il devient complètement obssédé par la musique auquel il consacre tout son temps. Ses influences sont d'abord country , une musique qui lui a inspiré ce style qui deviendrait le sien, un style qu'il qualifiait de "sepia". C'est-à-dire un genre dans lequel on pouvait glisser du blues, du tex-mex, du Mantovanni Orchestra et du Zydeco entremêlé à sa voix unique. Dès ses 8 ans, il chante dans les radios locales, et à la fin des années 40, adolescent, il devient même l'animateur de cette même émission.

Étudiant le forage pétrolier de jour et se donnant en spectacle avec des amis sur scène le soir, il réalise qu'il pourrait vivre de la musique. Quand son copain de classe Pat Boone est signé par une compagnie de disques, Orbison s'y lance aussi avec son groupe. Il va voir Sam Phillips chez Sun Records, qui a déjà sous contrat Johnny Cash, Elvis Presley, Carl Perkins et Jerry Lee Lewis et règne en roi et maitre sur le monde musical grâce à eux.

Orbison est si timide, même au micro en studio, que Sun Records ne s'intéresse pas à lui très longtemps. Son groupe se sépare pour des questions de droits d'auteurs sur les chansons écrites par son band et lui. Orbison réussit quand même à se lier d'amitié avec le guitariste d'Elvis, Chet Atkins. Orbison écrit la face B (sur sa femme) d'un gros hit des Everly Brothers et ceci l'aide à payer la rutilante Cadillac qu'il s'était procuré (sans en avoir réèllement les moyens).

De 1960 à 1964, il est à Nashville avec sa femme et un nouveau-né dans un minuscule appartement, il écrit la plupart de ses chansons dans sa voiture. À cette époque, son style de musique se meurt. Eddie Cochran et Buddy Holly son morts, Elvis fait son service millitaire, Little Richard s'est noyé dans la religion, Chuck Berry est en prison, Jerry Lee Lewis est tombé en disgrâce nationale après avoir marié sa cousine de 13 ans. PIRE! les Beatles et les groupes pop anglais prennent le contrôle des ondes radios. Orbison écrit un titre pour Elvis qu'il refuse. Les Everly Brothers le refuseront aussi. C'est donc Orbison lui-même qui aura l'honneur d'en faire un hit international. Elvis en achètera des caisses afin de le distribuer à ses amis. La voix distincte d'Orbison fait le tour du monde.

Il est alors choisi pour une tournée avec Patsy Cline. À la fin de la tournée, il refait le coup du hit international. En 1962, son second fils est né. Souffrant de sévères crise de panique sur scène, atteint d'une timidité maladive et ne bénéficiant pas du look de beau brummel, Orbison n'a pas le réflexe de toujours se mettre sur les pochettes de ses disques. Sans publiciste, il ne se fait pas prendre en photo non plus, si bien qu'il reste une célébrité relativement anonyme. Oubliant ses épaisses lunettes dans un avion en 1963, il enfile sur scène ses verres fumées. L'effet est si bon, il fait si bon se cacher là-dessous afin de calmer ses crises de panique, qu'il gardera ses Ray-Ban sur ses yeux en public toute sa vie. Au risque de passer pour aveugle ou junkie voulant cacher un regard d'intoxiqué. Ce qui est faux dans les deux cas. Orbison est très sage.

Il est en tournée en 1963 avec quatres garçons dans le vent. Il se lie d'amitié avec Lennon mais surtout avec Harrison qu'il retrouvera des années plus tard. S'habillant continuellement en noir, on lui prête (à tort) la réputation d'être un homme morose. Il tourne avec les Beach Boys, puis avec les Rolling Stones, qui sont tous, avec les Beatles, de grands adimrateurs du "Big O". De retour à Nashville, sa femme lui téléphone et lui annonce qu'elle voudra dorénavant le suivre dans ses tournées "Have you got any money to travel that much with me?" lui demande Roy, "Pretty women never needs any money" répondra-t-elle. 40 minutes après cette conversation, la chanson qui leur permettra tous les deux de ne plus être à la chasse à l'argent, est née.

Toutefois dès novembre de 1964, il divorce de sa femme...qu'il remarie en Août 1965... Fan fini de la méchanique, il est reconnu pour acheter les voitures qu'il aime dès qu'il les apperçoit. Souvent en offrant des sommes en argent comptant à leur propriétaire. Lui et sa femme sont aussi de grands fans de moto. Orbison se détruit un pied dans un accident en 1965 mais se donne en spectacle en béquilles le même soir. Sa femme, moins chanceuse se tue dans un accident de moto en 1966.

Les années désastreuses commencent.

La musique pyschédélique est en plein essor, Orbison n'est plus tellement au goût du jour, il s'aventure dans le cinéma et l'opération est une catastrophe. De plus ses disques ne vendent plus. En 1968, sa maison du Tennessee passe au feu et ses deux fils y trouve la mort. Il mariera en 1969, une adolescente allemande rencontrée quelques jours avant la mort de ses enfants,  avec laquelle il aura deux autres enfants, en 1970 et 1974.

Comme il y avait une large part de mystère autour d'Orbison (qui n'a alors toujours pas de gérant, ni de publiciste), comme personne ne savait vraiment d'où il arrivait, personne ne se souciait de là où il était rendu non plus, maintenant qu'il avait légèrement disparu de la circulation dans les années 70. Nazareth transforme une de ses chansons en gros hit à nouveau. Linda Rondstadt fait pas mal non plus avec un de ses titres.

Dans les années 80, il tourne en Bulgarie où il est aussi populaire qu'en 1965. Il est même forcé de rester enfermé dans sa chambre d'hôtel car les fans se l'arrachent.

L'égo regonflé, il réenregistre ses hits pour une compilation. David Lynch lui demande les droits d'utilisation pour un titre, ce que Orbison refuse. Lynch l'utilise quand même. Orbison est si impressionné de l'effet qu'il n'en réclamera pas les droits d'auteur.

En travaillant avec l'ancien leader de l'Electric Light Orchestra, Jeff Lynne, au studio personnel de Bob Dylan, il croise Tom Petty qui venait de faire une tournée avec les musiciens de Dylan. Lynne produisait un album de George Harrison qui a sauté sur l'occasion de rechanter avec une de ses idoles. DEUX quand Dylan choisit aussi de se joindre à ce qui deviendra The Traveling Wilbury's. L'album du supergroupe est un succès monstre.

Orbison se fait de nouveaux fans. The Edge et Bono lui écrivent un morceau, Elvis Costello lui donne aussi des chansons, Orbsion en écrit quelques unes et Jeff Lynne et Tom Petty lui offrent un dernier hit.

Un dernier album solo parait en 1988. Crevé du rythme des tournées des Traveling Wilbury's, il retourne se reposer chez lui en décembre où il décède d'une crise cardiaque. À 52 ans.

Orbison aura eu un style inégalable, d'une grande influence sur ses contemprorains, avec des structures de chansons qui défiaient les conventions. Une voix hantée dans un style de musique classique, trainé dans la pop et pourtant issu du country.

Je me suis mérité une carte cadeau dans un magasin de disque en gagnant un concours de saut d'ange entre amis.

C'est sur 40 chansons du Big O que je l'ai investi.

5 commentaires:

Richard Boissonneault a dit...

Merci beaucoup sur ton excellent article sur Roy Orbinson. Le l'ai lu en entier.

Unknown a dit...

J'ai aussi beaucoup aimé l'article... et l'artiste. Mes compliments car vous apportez une valeur ajoutée par rapport à Wikipédia. Vous avez éclairé ma lanterne sur la rumeur de sa cécité, entre autres aspects.

Unknown a dit...

Un chanteur hors du commun une voix qui nous sensibilise,pour tout cela merci à ce grand homme qu'était monsieur Roy Orbison.

Unknown a dit...

Merci monsieur Roy Orbison

Unknown a dit...

tres belle voix