samedi 2 juillet 2011

Jour de (manque de?) Jugement

Les profs à l'école primaire de mon fils ont eu cette année une drôle d'idée.

Selon ce que je comprends et ce que j'ai vu ils ont eu une année scolaire très souffrante. Les deux 6èmes année étaient particulièrement rock'n roll. La directrice, qui ne semble avoir l'appui d'à peu près personne chez les autres enseignants, nous as prouvé maintes et maintes fois qu'elle maitrisait peu (ou pas du tout) la/les situation(s). Pas que ce ne soit anormal à cette école mais les profs se sont fait remplacer au rythme d'au moins d'une fois par semaine. L'une des remplaçante a même dit ouvertement devant les jeunes "J'ai hâte de me débarasser de vous". C'est certains que si on change trop souvent le capitaine du bateau, l'équipage doit se trouver légèrement désorienté, voire largué.

Pour la graduation de 6ème année les deux profs des deux classes ont choisi d'y aller avec la thématique "petits monstres". De la série supposément connue (not! pratiquement personne ne savait à quoi elles faisaient référence, elles ont dû expliquer chaque personnage...) qui en France est devenue Les Petites Crapules. Ça semblait peut-être approprié pour les enseignants mais ça sentait franchement le payback time aussi.

"Tu m'as faites souffrir mon monstre, je vais te faire ravaler ta merde".

Elles avaient beau essayer de trouver des qualités à certains personnages, Colin Vilain, Ninon Dit-Non, Claire Grands-Airs mais surtout Léo Le Fléau étaient des personnages aux qualités disons...bien discrètes.

Pour chaque catégorie on réunissait au moins 3 ou 4 enfants. On décrivait légèrement le personnage, nom du personnage qui apparaîtra en gros sur le diplôme, puis on le remettait à un jeune qui découvrait comment on l'avait étiquetté et qui se présentait devant les parents, debout, diplôme en main. La catégorie des timides était particulièrement comique car elle nous offrait 3 garçons et une fille qui nous tournaient tous le dos tellement ils se tortillaient de douleur publique. Drôle mais douloureux en même temps car pour certains cette timidité relevait du maladif. Pour d'autres l'humiliation semblait totale "Quoi? vous me trouver aussi nerd et rejet qu'eux?" semblaient trouver certains élèves. Une jeune fille ne voulait tout simplement pas se lever pour aller chercher son diplôme quand on l'a identifiée comme un personnage fier et le nez retroussé. Un autre avait les larmes aux yeux sur la première rangée. Déjà que ses parents l'avaient humilié en l'habillant en complet-veston-cravate (6ème année BARNAK!), qu'il trônait devant tout les autres qui étaient en t-shirt ou en bermuda, les deux profs de 6ème année l'on identifié comme Éloi Dit-Pourquoi, un personnage qui pose toujours 1001 questions. Il n'a jamais digéré. Sylvette Proprette a aussi semblé faire quelques bléssées chez les filles. "Quoi je suis sale?" a compris une jeune fille.

Je n'avais pas de doute sur la catégorie où se retrouverait mon fils qui aurait pu être sportive ou allumée (ce fût Thomas Sympa bien qu'il ne soit pas noir, pour les élèves dits sympathiques) j'ai même été ravi de le voir réuni devant nous à trois autres élèves que j'admire. Toutefois je n'ai pas pu ne pas reconnaître une grande déception dans le visage de plusieurs, parents ou enfants, au travers de ce concept qui manquait légèrement de jugement.

On a expliqué aux jeunes qu'il ne fallait surtout pas prendre les choses personnellement mais chez des enfants de 11-12 ans... c'est possible?...Et vous aimeriez vous, en tant que parent, avoir un diplôme qui contient en gros les mots "Léo-le-Fléau"? Le pauvre petit garçon était parfaitement seul dans sa catégorie de Léo-le-Fléau. Zavez beau expliquer qu'il y a des qualités à ce personnage/garçon vous l'identifiez tout de même à un synonyme de désastre et de catastrophe. Ce qui lui convient absolument à ce petit garçon que je connais trop bien (c'est le meilleur ami de mon fils pour mon plus grand dam) mais qui aurait été plus approprié à voix haute autour d'une table entre collègues sur l'heure du midi que laminé sur un mur dans la chambre du petit bonhomme. Aussi monstre qu'il soit.
Les parents ont aussi ri très longtemps la remise à Brutus Labrique, Seul véritable monstre de cet école.
Il était lui aussi, seul dans sa catégorie, catégorie qui était Stanislas Laclasse. Un brute boudeuse, deux traits qui, appareillés à la gueule patibulaire de Brutus, lui convient tellement bien. (et il lui ressemble en plus!).

Nous on l'a rit longtemps car nos enfants ont subi 7 ans d'angoisse par rapport à ce petit con, suspendu à répétition. Mais sa grand-mère, qui l'élève seule car ses deux parents originaux sont trop occupés à se faire la guerre où à faire la galère que leur immaturité leur commande, l'a-t-elle ri celle-là?

Ils semblaient bien seul tous les deux, Brutus à fixer le public d'un regard méchant et vengeur et sa grand-mère aux cheveux rouges l'oeil vert triste (ou pour le moins ému).

C'est un été d'importantes transitions qui se dessine pour Monkee. L'été du saut à la grande école, l'école de toutes les envies. Il me disait encore l'autre tantôt:
"Me semble qu'on a pas pris le temps de se dire adieu comme du monde entre amis, on se reverra plus ou presque plus..."

(dieu merci! ai-je pensé)
"Faux, t'en revois au moins dix le 9 juillet pour ton anniversaire, c'est peut-être pour ça que vous avez pas senti le besoin de vous faire de trop gros adieux"

"Ah c'est vrai, pis je pourrais toujours les appeler si je m'ennuie! j'ai une piscine pis y en a parmi eux qui en ont pas, je vais les appeler quand y fera chaud"

"On est jamais plus loin que le téléphone t'sais"

Sympa le Monkee.
Un peu nuls ces profs.

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