mardi 23 août 2011

John Gilbert Layton (1950-2011)

Né à Montréal et élevé dans la région de Hudson, celui que l'on appelera Jack avait comme père un ministre du parti progressiste conservateur (deux mots innasociables) élu entre autre sous le régime Mulroney. Le grand-père de Jack Layton était aussi un Duplessiste

Étudiant, il est président du parlement jeunesse. On lui prédit à l'Université McGill, un avenir en politique. À 19 ans, il marie son amoureuse du moment avec laquelle il aura deux enfants. Il parfait son éducation en sciences politiques`en Ontario à York où il deviendra professeur à la Ryerson University. Là, il se fait de nombreux contacts et, éternel activiste optimiste, il est élu au conseil de ville de Toronto.
Il devient vite une voix dominante dans la ville. Il est l'unes des principales voix s'opposant à l'érection du Skydome, il est aussi parmi les premiers à soulever le problème du SIDA. Il devient si public qu'il se fait plus absent de la maisonnée, il divorce de sa femme en 1983.
En 1988, il mariera Olivia Chow, membre important du conseil scolaire du district de Toronto. Ils logent dans une coopérative d'habitation mais lorsque le couple gagne plus de 120, 000, ils paient volontairement 325$ de plus que ce que la coopérative leur exige. Ils déménagent peu de temps après pour s'acheter une maison dans le Chinatown de Toronto.

Portant de grosses lunettes, des jeans et les cheveux toujours en bataille, Layton change son image afin de poser sa candidature comme maire de Toronto en 1991. Comme Layton s'était vivement opposé à la populaire demande de la ville de poser sa candidature pour les jeux olympiques d'été de 1996, il perd les élections mais sa femme Oliva Chow gagne facilement un siège au conseil de ville.

Layton fonde alors le Green Catalyst Group Inc. un groupe conseil pour les entreprises environnementales. Il s'implique dans la chambre des communes du Canada sous la bannière du NPD en 1993. En 1994, il travaille toujours pour le conseil métropolitain de la ville de Toronto.  Il devient par la suite leader de la Fédération des Municipalités Canadiennes. Il se présente comme candidat du NPD en 1997 mais perd face au libéral Dennis Mills. En juin 1999, il est instrumental dans les phases préléminaires de la coopérative d'énergie éolienne Windshare.

Jack Layton est élu leader du Nouveau Parti Démocrate le 25 janvier 2003. Tout de suite, sa bouille sympathique, sa capacité à passer d'une langue à l'autre, son accessibilité et sa verve en font un favori des caméras. Il réussit à associer les Libéraux de Paul Martin à la droite canadienne. Avant la fin de l'année 2003, sa première comme leader, le NPD récolte plus de vote selon les sondages que l'Alliance Canadienne et le parti Conservateur-Progressiste.

Toutefois en 2004, Layton est déjoué par son enthousiasme. Lors de la campagne électoral fédérale, il porte une malhabile et douteuse accusation contre Paul Martin qu'il tient responsable de la mort de nombreux sans-abris. Son gouvernement, aux yeux de Layton, n'aurait pas fourni les fonds nécéssaires pour les aider. Le Bloc Québécois fait aussi très mal au NPD qui ne gagne que 19 sièges au fil d'arrivée, ce qui se trouve quand même à être le plus gros score en 16 ans. De plus, majoritairement en raison de la commission Gomery, le résultat final est un résultat de gouvernement minoritaire. Layton et le NPD devient un élément clé pour tous les partis. Layton réussit à faire soutirer 4 millions à Paul Martin à investir dans les logements sociaux. Une coalition est envisagée entre les partis d'oppositions mais quand on propose de mettre Stephen Harper comme chef de la coalition, il se retire. Harper est anti-gays, pro-pétrole, créationiste, conservateur et archaique dans sa vision de la femme, lourdingue,  il est complètement à l'opposé du fringant, dynamique et sportif Jack Layton.

Layton fait d'ailleurs énormément de sport, du vélo entre autre, qui lui auront fait retarder sa lune de miel avec Olivia Chow quand il fait un accident en 1988.

Aux élections de 2006, le NPD gagne 29 sièges. Parmi ceux-ci, sa femme Olivia Chow. Son parti est toutefois toujours 4ème. Le Bloc Québécois et les Libéraux sont toutefois devant eux et les affreux conservateurs sont au pouvoir. Et toujours minoritaires. Le NPD reste toujouts intéressant pour tous les partis, leaders comme opposants. Layton n'aime jamais davantage que lorsqu'il est sollicité. Généreux en entrevue, toujours souriant et de bonne humeur, il est au coeur de toutes les négociations entre conservateurs, Libéraux et Bloquistes.

En juin 2008, c'est Layton qui conseille Stephen Harper sur les excuses publiques que son gouvernement fera aux anciens étudiants des premières nations.

Quand Harper relance des élections cette année là, les consrvateurs gagnent à nouveau mais restent minoritaires. Rien ne change vraiment sinon que le NPD rafle 8 nouveaux sièges. Une brève coalliton est formée avec les deux partis d'oppositions mais fonctionnera peu. Principalement grâce à l'instabilité de Michael Ignatieff.

En 2010, son fils Mike est élu au conseil de ville de Toronto. La même année, Layton est diagnostiqué comme étant atteint d'un cancer de la prostate suffisament avancé pour le faire ralentir dans ses activités. Son père a survécu le même cancer 17 ans auparavant et sa femme a aussi dû se battre contre le cancer de la glande thyroïde. Toujours optimiste, fervent batailleur, il promet de vaincre cette épreuve.

Toutefois Layton parait de plus en plus amaigri et une opération à la hanche le fait marcher avec une canne.

Tout de suite après les élections de 2011, dont les résultats donnent un historique 103 sièges au pays, 59 sur les 75 du Québec, et qui placent le NPD comme opposition officielle pour la première fois de son histoire, Layton annonce alors qu'il se retire atteint d'un nouveau cancer.

Nycole Turmel assure l'intérim de son parti.

Jack aura eu le temps de marquer la vie de la demie-tonne de recrue, aujourd'hui orphelines, que le pays a envoyé au parlement cette année.

C'est une étoile dans la nuit de beaucoup de gens qui vient de s'éteindre.
Un lutteur contre le cynisme ambiant.
Un rare politicien facile à aimer.

Un de ceux qu'on aurait imaginé prendre sa guitare pour parler aux journalistes.

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