vendredi 5 août 2011

Quel Calor!

Il fait si chaud c'est insupportable.

Faire l'amour dans de telles conditions est presque dégueulasse, c'est dire.

"Il ne faut pas rester déshydraté, Punkee, rien de mieux que de l'eau pour la santé dans de telles conditions" ai-je dit à ma fille.

Voilà pourquoi elle a pris un jus et moi une bière ou quatre.

Revenant des États-Unis d'Obélix je me suis quand même trouvé gras. J'ai donc repris mes joggings matinaux. 30 minutes de jogging sur place devant la télé suivi de 100 redressements assis. Comme suer à pianoter sur l'ordi n'était pas suffisant, je me suis mis au corps de la sueur supplémentaire en joggant tous les matins que le bon Dieu me donne. J'ai pris un film dans ma cinémathèque personnelle and guess what?

Dans ce film, je ne m'en rappelais plus, l'action se déroule dans l'une des plus grande canicule que New York ait connu. Spike Lee a été marqué par l'été et les chaleurs records de 1977 (Il illustrera cet été calorifique dans Summer of Sam plus tard) et il a utilisé cet élément de scénarisation pour y tremper l'action de son 4ème film, à mon humble avis, son (innacotable depuis)meilleur. Une scène du 4ème chapitre où les résidents du quartier dévissent une borne fontaine dans la rue pour se rafraichir est justement...tout à fait rafraichissante.

Samuel Jackson, Martin Lawrence, Ossie Davis, Ruby Dee, Richard Edson, Danny Aiello, John Turturro, Giancarlo Esposito, John Savage, Bill Nunn, Frankie Faison, Spike lui-même, la trop rare Rosie Perez dans son tout premier rôle (on fait un clin d'oeil au monde de la danse duquel Lee la soutirait dès le générique d'ouverture), un casting, un scénario et une réalisation assez impeccables. Des dialogues aussi drôles que tragiques, un 24 heures chaud, chaud, chaud où le thermomètre ne fera que monter pour la pizzeria italienne située à Brooklyn dont la clientèle et l'entourage est principalement afro-étatsuniennes.
En l'écoutant par tranches de demies-heures sur 4 jours, je me suis retrempé dans ce fameux film qui avait alors suscité la controverse mais qui, à mon humble avis est toujours une vraie perle. Ce film est encore d'actualité et a très très très bien vieilli. Mieux que Spike Lee lui-même.

Spike meurt demain, et voilà le film qu'il faille retenir de ce bougre de mal commode petit branleur.

On affirmait en 1989 que ce film encourageait les noirs à se révolter et à créer des émeutes. Sans révéler la (grandiose) fin du film, les journalistes demandaient à Lee si son personnage avait au bout du compte "fait la bonne chose". Lee répliquait alors avec son arrogance habituelle que seuls les blancs se posaient cette question et qu'elle prenait naissance dans la peur des blancs face aux noirs. Dans le racisme.

Sacré moineau que ce Spike Lee. Il a poursuivi la chaine de télé pour hommes "spike", en prétextant que ceci lui nuisait...Et l'album d'Elvis Costello qui fût son meilleur vendeur, sorti en 1989 comme Do The Right Thing et qui porte aussi le titre de Spike? Tu l'as poursuivi MacManus?
Bien entendu que Spike Lee a été débouté en cour, il ne détient pas le monopole du nom "Spike".

Son vrai nom n'est d'ailleurs pas du tout Spike mais plutôt Shelton, Shelton Jackson Lee. So shut up Spike.

Reste je l'aime bien, Spike. J'aime davantage un fatiguant à qui il faille dire de se taire de temps à autre qu'un être beige et plate. Spike is black and proud comme je suis Irish et fier de l'être.

Pas vu Joes' Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads, Pas Vu She's Gotta Have It, Pas vu School Daze, ses trois premiers brûlots. Adoré Do The Right Thing, je l'ai déjà dit. Tout comme les deux suivants, beaucoup plus intellectuels, le jazzé Mo' Better Blues, le Woody Allen pour les blacks Jungle Fever. Malcolm X m'avait aussi plu. Crooklyn était adorable et très estival. Clockers, très réussi à mon avis, dans la lignée de la (très bonne)série télé The Wire. Girl 6 était à mon avis une erreur. Get on the Bus,  moins bon encore. j'ai un peu abandonné Spike jusqu'à Summer of Sam qui m'a réconcilié avec Lee mais rien de Spike ne m'a attiré depuis.

Surtout pas son dernier film Miracle at St.Anna dont la réception fût assassine.

Fait chaud Aux États-Unis aussi, Spike. Des températures records à New York, ton terrain de jeu.

Tourne dans la soleil de Brooklyn, buddy, ça t'a bien servi dans le passé.

Do The Right Thing.

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