samedi 31 mars 2012

Joseph Connerie?

Angelina Jolie, George Clooney, Lady Gaga, Bill Gates, Rihanna, Bill Clinton, Puff Daddy et autres personnalités connues ont relayé le nom et l'histoire de Joseph Kony dans les dernières semaines.

Plus de 80 millions (zzz...) de gens du net ont "visionné" les 29 minutes, réalisées par Jason Russell sur le leader de la Lord Resistance Army qui recruterait de jeunes garçons pour bâtir ses troupes et recruterait aussi des jeunes filles pour les abuser à sa guise. Le film nous parle aussi d'un jeune africain, autrefois prisonnier de cet armée, du fils du réalisateur qu'il place inexplicablement dans le film à plusieurs reprises, et de l'objectif de le faire arrêter (Kony, pas le fils)d'ici un an.

Les trois "z" suivis des trois petits points entre parenthèse ainsi que les guillemets autour du mot visionné sont un signe d'agacement de ma part. Beaucoup de choses m'agacent depuis le début dans tout ceci.

Je me méfie toujours des "phénomènes sociaux". Il y a souvent parenté avec l'expression "phénomènes de foire". Ffffff comme dans écran de ffffffffffffumée.

Il est tout d'abord est bien difficile de croire que plus de 80 millions d'habitants sur terre ont réèllement pris le temps de bien s'informer sur le sujet. Ou se sont réèllement rendu jusqu'au bout du 29 minutes.

L'organisation non-gouvernementale Invisible Children qui est à la source de ce mouvement social anticipé est toujours dipsonible pour nous parler des macarons, des t-shirts, des bracelets, des affiches et des gugusses à payer entre 30 et 250$ mais quand vient le temps de parler des donateurs qui nourrisent le mouvement Invisible Children, de ceux qui leur donnent les moyens de s'organiser, ils se referment comme un huître. Transparence: zéro. Ce qui laisse croire que des gens anonymes derrière ont peut-être aussi des intentions tout aussi secrètes. Inivisible Children refuse depuis 2008 de dire combien de dons ils ont reçu ou comment l'argent sera éventuellement dépensé.

Selon une enquête économique du journal London Guardian, l'argent pour payer les salaires des 100 employés de l'organisation Invisible Children se chiffrerait autour de 1,7 millions, la production du film aurait coûté au moins 850 000$, Les services porfessionnels pour l'accès à l'information à Washinton auraient coûté au minimum 244 000$ (et payé par des lobbystes de Washinton, nous y reviendrons), 1,7 millions auraient été dépensé en frais de voyage et 400 000 $ aurait été flambé dans la location de bureaux à San Diego. Ses gens auraient eu donc au minimum de grosses sommes d'argent à leur disposition. Les évaluateurs d'organisation de charité non-gouvernementale ont accordé deux faibles étoiles (sur un possibilité de 5) à la transparence à Invisible Children.

Il se trouve des gens pour croire que Ben Laden n'a pas été assassiné comme on nous l'a fait croire. De là la hâte de ne jamais nous montrer le cadavre et de vite le larguer à la mer. Qu'il était mort depuis déjà longtemps, peut-être même de vieillesse, et que de faire croire à sa recherche justifiait les invasions territoriales des États-Unis. Et donnait la chance de stager un numéro héroïque au moment choisi.
Je ne crois pas beaucoup à cette théorie.
Toutefois dans le cas de Joseph Kony, on prétend qu'il serait mort depuis plus de 6 ans. Je ne mets pas en doute qu'il ait commis des atrocités, au contraire je crois qu'il était effectivement épouvantable. Étais...justement.
L'idée, de la part des États-Unis, "d'inventer" un nouveau monstre, africain cette fois, serait peut-être la nouvelle justification afin d'envahir un territoire, là où les États-Unis ne sont pas nécessairement le bienvenue.

N'oublions pas que l'Afrique est riche en pétrole, que les États-Unis ne diminueront jamais leur présence militaire au Centre de l'Afrique. L'excuse de "la poursuite de Joseph Kony" semble idéale pour augmenter les ressources militaires sur place. S'imposer pour ne pas laisser...disons les chinois...s'installer avant eux...
Vous avez vu dans le film la réaction des gens quand ils ont appris que des troupes para-militaires des États-Unis se déploieraient pour aider Invisible Children dans leur démarche? nous avions la même devant nos écrans, nous étions contents pour eux. Qui signait le geste? un certain président en campagne électorale. C'est fou ce qu'il parait bien dans ce segment. Ce timing...

Obama a envoyé une centaine de US elite special forces troops qui sont là-bas à titre de "conseillers" (vous pouvez rire ici).  Ils sont en fait aussi là pour combattre une LRA qui ne serait plus active depuis plusieurs années déjà selon les Ougandais eux-même.

L'utilisation du blondinet fils de Russell dans le film m'a énormément dérangé. Il n'avait aucunement sa place dans ce film. J'ai compris par la suite que c'était assurément afin de rendre plus crédible un film qui met à l'avant-plan de vieilles images d'archives. L'utilisation d'effets de caméra sur des photos, des effets fort impressionnants et très réussis, sont aussi là pour contrebalancer les vieilles images de Kony, vivant. Est-il vivant? enfin...

Tout le brouhaha autour de Kony, mort ou vif, semble être une nouvelle stratégie de la part des États-Unis afin de diminuer l'influence des chinois dans le secteur pétrolier maintenant qu'ils ont réussi à le faire avec les compagnies chinoises anciennement installées en Libye...Les États-Unis sont aussi responsable de la sicssion au Soudan. Le sud du Soudan, contenant l'essentiel du pétrole nourrissant l'économie chinoise étant maintenant clairement séparée pour être devenue pratiquement un république à part entière. Ceux qui suivent ceci (et je ne veux pas vous embarquer dans une chaloupe internationale trop ardue en ce samedi...) savent que cette situation est aussi reliée au génocide du Darfour, à la non intervention des États-Unis et à George Clooney qui se fait menotter avec son père par la police pour la télé.

Le même George Clooney qui plus haut...enfin...

Règle #1 en politique: Never let the truth get in the way of a good story

Derrière Joseph Kony, je flaire une guerre pétrolifère.

Peut-être une histoire de mort.
Qui ferait d'autres morts.
Allez savoir.

Allez
Savoir.

vendredi 30 mars 2012

Prophéties

Lors de la fête surprise que m'ont réservé l'amoureuse, ma famille et mes amis samedi dernier, l'un des cadeaux que j'ai reçu est un livre de Don DeLillo dont la couverture est totalement troublante.

Il s'agit de la photo placée ici en tête de publication.
Le livre est paru... en 1997.

Les tours jumelles, un oiseau rappelant un avion, une église évoquant la mort, des nuages rappelant la fumée...Celui qui me l'a donné m'a confirmé qu'il l'avait acheté pas plus tard que 1998. Trois ans avant la fameuse catastrophe...Il ne s'agit donc pas d'une réédition avec une nouvelle photo en page titre. Il s'agit bien de la page titre originale.

La nouvelle de 827 pages traite de la guerre froide et de l'étonnement autant que de l'effroi des forces en présence (alors la Russie et les États-Unis). Une vision pré-apocalyptique d'une grande catastrophe in the making.

Doublement dérangeant connaissant tous ce qui s'est passé le 11 septembre 2011. Et depuis.

Le livre a trainé près de mon ordi toute la semaine. Ça m'a inspiré à explorer quelques prophéties célèbres. (bien que celle de la couverture du livre de Delillo soit totalement involontaire)

Jeane Dixon a donné son nom à l'expression "The Jeane Dixon effect" qui consiste à faire une demie-tonne de prédictions et de ne retenir que celles qui ont fonctionnées. Dixon a connu son heure de gloire quand elle a dit en mai 1956 qu'un président démocrate mourrait prochainement au pouvoir. 7 ans et demi plus tard, JFK en prenait plein la tempe à Dallas et Dixon devenait la voyante la plus populaire d'Amérique.
Toutefois, outre cette prédiction juste, qui aurait pu être une boutade de quiconque, Dixon a surtout fait des prédictions erronées. Comme une troisième guerre mondiale qui aurait eu à l'origine la dispute des îles chinoises Quemoy et Matsu. Même dans les prédictions les plus banales, comme l'annonce de la candidature d'un représentant syndical aux élections présidentielles, elle s'est gourée. Elle avait annoncé à Margaret et Pierre Eliott Trudeau que leur second enfant serait une fille, ils ont eu un garçon.
Ça n'a pas empêché Nancy Reagan d'en faire une confidente, une amie, une consultante. Une clairvoyante qui n'a jamais vu venir la tentative d'assassinat sur son mari en 1984...

Avant de mourir en 1997, Dixon avait eu le temps de prédir que l'antéchrist était né et habitait au Moyen-Orient...

(...)

Au Moyen-Orient, au même moment, une voyante prédisait la même chose mais prétendait qu'il vivait aux États-Unis sous les initiales GWB...

Edgar Cayce donna plus de 14 000 lectures pendant 43 ans (de 1901 à 1944). C'était des discours que Cayce révélait en état de transe, d'hypnose ou de « sommeil ». Éveillé, il disait généralement ne pas se rappeler ce qu'il avait dit pendant les transes. Les lectures elles-mêmes expliquent que son inconscient a accès à des informations qui restent cachées à son esprit conscient, ce qui était une théorie répandue au sujet de l'hypnose à l'époque. Il guérissait les gens avec un don de clairvoyant.
Le même homme, sans formation médecinale, savait précisément quoi faire pour se soigner soi-même et soigner les autres.
Aphone enfant, il a lui-même écrit sur papier la manière de le soigner (en augmentant le flux sanguin dans sa poitrine et sa gorge en direction de ses cordes vocales). À 15 ans, après être tombé inconscinent en jouant au baseball, il suggère aussitôt en se réveillant d'utiliser un cataplasme pour le soigner (il ira vérifier le sens du mot par la suite ne l'ayant jamais utilisé!).

Plaçant un livre sous son oreiller une nuit, il se réveille le lendemain en connaissant soudainement son contenu...

Des centaines d'écrits existent sur Edgar Cayce et sur son talent particulier. Cayce était relié par la fesse gauche à un certain personnage inexpliqué/inexplicable nommé... Franz Mesmer.

Bon je ne sais pas si je nage vraiment dans la prophétie mais il semble que disgresser sur le sujet nécessite obligatoirement un flirt avec l'escroquerie.

Michel Nostradamus ne fait pas exception. Il y a autant de gens qui le vénèrent qu'il y a de détracteurs. L'apothicaire français, auteur de quatrains obscurs au vocabulaire qui mélangeait français moyen, latin, grec et provencal donne aux éxégètes une très très grande liberté d'interprétation. Donnez-moi du langage codé et je vous trouverai autant d'interprétation qu'il en existe pour expliquer la mort de JFK.

Un livre appellé simplement Les Prophéties de M. Michel Nostradamus est laissé pour la postérité en 1568, deux ans après sa mort. Plusieurs interprétations d'une même prophétie cohabitant parfois chez le même exégète, ce qui rend la chose plus ou moins crédible. Un bon nombre des interprètes (surtout les sensationnalistes et les amateurs) qui croient à la prescience de Nostradamus semblent persuadés qu'il a surtout parlé de leur époque actuelle. Ce qui est aussi absurde.

Les prophéties de l'apothicaire seraient donc un buffet dans lequel il ferait bon de se servir au fur et à mesure que les évènements de l'histoire mondiale s'inscrivent sur terre.

Au bout du compte, une prophétie n'est bien souvent qu'un heureux hasard.
Une fortuite combinaison heureuse.

Peu importe, on meurt tous le 12 du 12, 2012, les mayas l'on prédit.
(Asskondi)

jeudi 29 mars 2012

Avant Les Moustaches et Les Voix Qui Muent

Le club de hockey de mon fils de cette saison a eu une fiche plus qu'ordinaire de 10 victoires, 10 défaites et 4 matchs nuls.

L'an dernier ils avaient tout raflé ou presque. Sur 4 tournois ils en avaient remporté la moitié, les deux fois de manières spectaculaires. La première en créant l'égalité (sur un but de mon fils) avant de gagner en surtemps (sur une mention d'assistance de mon fils qui avait aussi été choisi joueur du match).

La seconde fois c'était plus féérique encore. C'était dans un tournoi qui se déroulait sur une patinoire extérieure. La finale avait eu lieue entre les deux clubs de la même région, donc tous les petits gars (et les parents), se connaissaient. Après avoir tiré de l'arrière 0-2, le match avait dû faire une pause car il neigeait de si gros flocons que la rondelle se perdait dans la neige. Le temps de passer les grattes à neige avait donné le temps aux petits gars de récupérer et le tandem de mon fils (c'était du 4 vs 4) avait fait 1-2, 2-2, puis mon fils avait encore joué au héros en faisant le but gagnant à la toute fin et gagner le tournoi extérieur.

Deux banderoles honorent l'aréna local avec le nom des petits héros d'imprégnés dessus pour les années à venir.

Dans le deux autres tournois, les jeunes garçons (de 12 et 13 ans) avaient aussi fait mention honorable atteignant la finale les deux fois, la première fois en perdant en supplémentaire, la seconde fois en perdant par un seul but 2-1.

Pour couronner tout ça, les garçons avaient terminé premier au classement général de 13 équipes.

En séries éliminatoires les petits gars ont manqué de souffle, ayant joué pas mal plus de matchs que la moyenne des ours et avaient perdus en demi-finale. Au niveau collectif c'était un relatif échec après avoir tellement gagné et terminé au sommet du classement mais au niveau personnel mon fils avait terminé au premier rang des compteurs de la ligue en série et ce, malgré le match en moins par rapport à ses plus proches rivaux.

Bref, c'était une année de succès. Cette année, sa deuxième année pee-wee, allait être plus difficile, séparé de plusieurs de ses coéquipiers de l'an dernier sur trois équipes différentes, il se retrouvait dans un club composé principalement de joueurs de première année pee-wee.  Des garçons qui sont en 6ème année. Ce fût le premier choc pour mon fils qui entrait au secondaire. "les vestiaire est jeune" se plaignait-il avec dédain. Deux d'entre eux, étant nés en octobre, novembre ou décembre sont effectivement même en 5ème année et le niveau de maturité me parraissait à moi aussi plutôt faible. Ce qui l'horripilait davantage est que la plupart de ses amis étaient dans l'autre équipe de la région et qu'il ne connaissait pas tellement les joueurs de cette équipe. À la toute fin de la saison, ses meilleurs amis seraient encore dans les équipes adverses.
Jusqu'à la toute fin, les gars ne joueraient pas beaucoup en équipe, y allant de multiples jeux individuels sans jamais tenter de faire de passes. La production offensive de mon fils allait s'en trouver amputé d'un peu plus de 50% par rapport à l'an dernier, ce qui n'est franchement pas grave par rapport au niveau de plaisir que je sentais nettement diminué cette année pour lui. Aller au hockey n'entrainait plus la même excitation chez Monkee. Manquer un match semblait soudainement raisonnable alors qu'avant il aurait fallu lui passer sur le corps pour qu'il ne joue pas au hockey.

Toutefois, en deux tournois, les petits gars ont surpris. Se rendant en finale les deux fois et ne perdant que par un but dans des matchs sérrés.

Malgré une fiche de 10 victoires, 10 défaites et 4 matchs nuls (ou perdus en tirs de barrage) et une médiocre position de 9ème sur 13, ils allaient surprendre en série. Ils ont tout d'abord éliminer ceux qui ont terminé premier au classement. Puis ils ont continué de gagner. Vendredi dernier c'était la demie-finale. Ils perdaient 4-0 en milieu de deuxième période et les parents avaient commencé à faire leur deuil de la saison. Toutefois...1-4, 2-4...puis 3-4 en troisième période et finalement 4-4 à 47 secondes de la fin...10 minutes de surtemps ne faisant pas de gagnant, les garçons allaient gagner après 9 tirs de barrage les amenant ainsi en finale. Un match mémorale pour tous.

Nous quittions pour Québec le soir même pour "y visiter des amis". Samedi matin, je venais de serrer mon fils dont j'étais si fier dans mes bras que le téléphone sonne. La femme de l'instructeur nous appelle de Montréal pour nous dire que le club adverse a logé un protet sur une décision douteuse de l'arbitre et que l'on doit reprendre la supplémentaire le soir même...nous sommes toutefois 273 kilomètres trop loin...Je crois être capable de m'esquiver de nos obligations et de faire une fugue autour de 15h30 pour qu'il se rende au match quand même mais je découvre avec stupéfaction que "la visite des amis dans une chambre d'hôtel" était plutôt un "surprise party" organisé par l'amoureuse en mon honneur pour mes 40 ans...J'avise l'équipe par téléphone que notre présence sera impossible et mon fils fait la prédiction du joueur qui va marquer le but gagnant et rajoute que ce sera dans la première minute de jeu.
Quelques heures plus tard, une vingtaine des meilleurs amis du monde en ma compagnie, beaucoup trop d'alcool et des enfants qui courent partout, l'équipe me rappelle pour me hurler de joie que l'on vient de gagner, que ce que l'on avait prédit s'est concrétisé tel quel. Elle a relayé nos prédictions au coach qui a choisi avec audace de placer le joueur en question sur la glace dès le départ et c'est effectivement lui qui a marqué dans la première minute de jeu. Nous sommes devins, heureux, ET EN FINALE DIMANCHE!!! NOUS? le club de .500 au 9ème rang sur 13?
Du bonheur à la pelle.

Deux-trois heures de sommeil, départ pour Montréal, finale, victoire de 2-1 en tirs de barrage. Encore du champagne! CHAMPIONS sont-ils devenus.

Les ti-culs.
Qui représenterons maintenant la région à Gatineau le 6 avril...deux heures après que nous ayons tous les 4, dont leur #55, mon fils, quitté pour la République Dominicaine pour 7 jours...aaaaargh...

Zétaient pas supposé gagner ses petits mongols!
En tous cas son pee-wee aura été tout en émotions, tout en honneurs, et se sera terminé sur une note parfaite.

Avant l'âge Bantam, l'âge des duvets sour le nez, des corps désarticulés et des voix qui cassent de temps à autres...

Crevé mentalement étions nous lundi matin...
Mais la solitude et la fatigue des gens gâtés est surmontable.

Parce que gâtés nous sommes dans notre vie déguinglée.
Le lundi après-midi à 15h14 je me tenais à la fenêtre pour voir revenir de l'école non pas mon fils avec sa casquette de champion, mais une idole.

Un héros.

mercredi 28 mars 2012

Mathématiques Mentales Tronquées

Quand des amis à nous ont acheté une maison en région il y a 7 ans, ils avaient invité les proches (dont nous) à venir faire leur tour pour voir l'achat.

Suite à notre passage, discret, nous n'avions plus 20 ans, nous avions tous des enfants et nous n'avions pas fait la fête jusqu'aux petites heures du matin, (je me demande même si nous n'avions pas quitté avant le souper-c'était un dimanche), des voisins s'étaient présentés chez nos amis pour les avertir "de faire attention parce qu'il y avait des civics dans le secteur". Des "Civics" commes dans Honda Civic, voiture que je conduis. On s'était même questionné sur le fait qu'il était étonnant que le conducteur (moi) ne porte pas de casquette. Ça semblait aller ensemble. Ça coulait de source dans leur drôle de conception des choses. Un conducteur de Honda Civic et ses occupants étaient nécessairement un danger potentiel pour le secteur que nous avions visité.
Même si la voiture contenait une jeune femme tout ce qu'il y a de plus normale, une fillette de 1 an, un garçon de 5 ans et un homme qui ne connait même pas l'année de fabrication de sa voiture, ne s'intéresse en rien aux chars et ne regarde jamais suffisament sa propre machine pour remarquer lui-même qu'il y a des éraflures dessus.

Nous avions été étiquetté par une sorte de "paranoia collective".

Ça ne nous as jamais inquiété réèllement. Nous inspirant même à arborer la casquette pour rigoler lors d'un voyage au même endroit par la suite.

Quand ça se limite à ça, ça relève de l'anecdote comique. Un brin gênante pour les porteurs de préjugés mais bon, sans mal. Tongue-in-cheek disent les chinois. Les gens de cette région ne sont pas tous des gens mal avisés.

Aux États-Unis (et bientôt au Canada sous Harper peut-être) on défend "le droit de se défendre armé lorsque senti menacé". Ils ont construit leur pays de la sorte.

En 1895, la cour suprême a donné raison à un homme qui en avait tué un autre lorsque celui-ci s'était aventuré de manière menaçante sur son terrain. Craignant pour sa vie, le premier avait tiré. La loi "Stand Your Ground" est alors instaurée. La loi stipule qu'un homme qui se tient sur sa premisse, qui est victime d'une attaque sans en avoir provoqué l'assaut et qui au moment de l'attaque, croit de bonne foi avec un doute raisonnable, que sa vie est en danger peut alors se défendre avec les moyens qu'il possède.

Dix ans plus tard, même scénario, cette fois, les deux hommes étaient armés et l'un a été plus vite que l'autre. Il a été acquitté.

1921, un homme tire sur un autre qui brandissait un couteau. On applique alors quelques nuances, le tueur est condamné quand même car il aurait lui-même pu user de simple menaces et non tirer tout de suite.

Depuis mai 2010, 31 états ont adopté cette loi. 4 autres étudient de le faire. Parmi les 31 qui ont cette loi: la Floride.

En Floride, un Homme peut tirer sur un autre si He or she reasonably believes that such force is necessary to prevent imminent death or great bodily harm to himself or herself or another or to prevent the imminent commission of a forcible felony. Traduction libre: Lorsqu'il ou elle croit, avec un doute raisonnable, qu'une force de cette nature est nécessaire afin d'éviter de mourir ou d'être gravement bléssé, ou que quelqu'un d'autre ne meurt ou soit gravement bléssé et dans le but d'éviter qu'un crime ne soit commis.

Le 5 mars dernier, Trayvon Martin, 17 ans, avait à la main un sac de Skittles et un thé glacé et parlait au téléphone avec sa copine.
Il est afro-américain, il portait un "hoodie", un survêtement à capuchon. Il pleuvait ce soir-là, il se dirigeait vers chez lui. Dans ce quartier de la Floride, des gens y habitant (ou tout près), se relaient chaque soir pour "surveiller" le quartier. Ce que l'on appelle quelques fois les neighborhood watchs.

George Zimmerman a 28 ans. Il a toujours voulu être policier. Il n'avait pas ce qu'il fallait, il a toujours été refoulé.
Comme bien des Étatsuniens (et bientôt des Canadiens) il porte une arme quand il fait ses patrouilles de secteur. C'est lui qui était de faction le 5 mars en soirée. Il n'est pas raciste dit son avocat, il est hispanique (comme si il y avait lien de cause à effet!).

Afro-américain, survêtement à capuchon, courant sous la pluie, ces trois détails ont suffit à George Zimmerman pour classer mentalement Trayvon Martin dans la catégorie "louche". Un calcul probablement erroné, assurément fatal. Il fait d'abord la bonne chose, il appelle le 911 afin de parler d'un "suspect". La police lui dit de ne pas approcher le dit "suspect", qu'ils envoient de leurs hommes sur place.
Ce qui s'est passé entre l'arrivée des policiers et la mort de Martin est extraordinairement vague. Ce que l'on sait c'est que Zimmerman a tiré sur Martin, le touchant mortellement.

Zimmerman a été interrogé, a plaidé la légitime défense, et a été aussitôt relâché. Le jeune Trayvon Martin n'était pourtant pas armé.

En ce moment, la marmite bouille autour de cet horrible incident. On ne croit pas du tout que justice n'a été rendue. Même le président des États-Unis y a mis du sien. La mobilisation s'organise pour que la lumière soit faite sur ce qui est incompréhensible pour bien des gens. L'équipe professionnelle de basket du Miami Heat y a été d'une geste passablement touchant récemment en faisant un clin d'oeil au survêtement du jeune disparu.

Mais de nos jours, chacun comprend bien ce qu'il veut comprendre.
Traduit ce qu'il croit traduire bien.
Fait des maths dans sa tête à sa manière.

Ce sont les manières qu'il faut réétudier.
Partout.

Je retourne prochainement chez mes amis en région.

J'ai acheté des vestes anti-balle pour la famille...

mardi 27 mars 2012

Alan Conway

Il est né sous le nom de Eddie Alan Jablowski à Londres en 1934.

Dès l'âge de 13 ans, il est envoyé dans une maison de correction pour vol à l'étalage. Il vivra dans la duplicité du faussaire toute sa vie. Déjà, il s'invente de nouvelles identitées pour se rendre intéressant. Puisque son vrai nom de famille pourrait le suggérer, il s'invente une nationalité juive polonaise et une enfance en prison dans un camp de concentration nazi. Quand la vie réèlle lui échappe, il s'accroche à une nouvelle vie, 100% fabriquée.

Adulte, il se marie et, avec sa femme, devient agent de voyages. Ensemble ils lancent une agence de voyage privée. Il est toutefois beaucoup plus attiré par les hommes. L'agent de voyage marié porte un nouveau masque. Dans les années 80, il quitte sa femme, s'avouant gai, et part vivre avec son amant. Toutefois ce dernier meurt dans les premières vagues de cette nouvelle maladie mortellement émergeante: le SIDA.  En parrallèle, les affaires de l'entreprise qu'il possédait avec sa femme s'effondrent et ils doivent déclarer faillitte. Jablowski sombre dans l'alcoolisme. Il adopte son second prénom, Alan, et se dit qu'il doit se trouver un chemin, frauduleux si il faut, pour s'en sortir. "I must think of a con". Conway (way: voie (de la) con: duperie) s'impose comme faux nom de famille.

Conway veut alors chasser son mal en baisant le plus de jeunes hommes possible. Toutefois il ne se fait plus tout à fait jeune lui-même, il a 56 ans. Il pense alors a une histoire qu'il n'aurait pas à inventer complètement. Incarner un célèbre ermite.

Ça tombe bien, Il habite l'Angleterre, il a à peu près son âge et sans la barbe, il pourrait effectivement lui ressembler; il a choisi son dernier rôle: Stanley Kubrick.

Kubrick a fait parler de lui il y a 3 ans avec son film Full Metal Jacket. Mais avant ce film, 7 ans étaient passées sans film de Kubrick. Et avant celui-là, 5 autres années. Mais surtout, depuis son premier film en Angleterre, tourné 4 ans auparavant, Kubrick vit en total ermite. Il ne fréquente personne. Uniquement un cercle restreint d'intimes. Surtout pas les journalistes. Surtout pas le public. Comme si il se cachait de quelque chose. Kubrick, peu de gens ne peuvent réèllement dire à quoi il ressemble depuis 18 ans. Les critères sont tout en place pour Conway.

Kubrick est réalisateur de films. C'est un cadeau du ciel pour Conway qui profite de ce statut pour incarner le réalisateur et faire passer des auditions...à des jeunes hommes...Faisant miroiter des promesses à de jeunes acteurs qu'il trouve appétissants, le faux Kubrick se livre à des jeux sexuels avec plusieurs d'entre eux avec succès. Il dine avec plusieurs producteurs-en-devenir voulant parler projets avec lui et les fait payer pour les repas et les séjours à l'hôtel. Une vie de parfait parasite est sur les rails.
Puisque les dernières images connues de Kubrick le montre barbu, il est facile pour Conway, rasé, de jouer l'imposteur. Même les journalistes sont leurrés. Le respecté critique du New York Times Frank Rich reçoit Conway à sa table de manière impromptue au Joe Allen's Restaurant et est si impressionné par sa rencontre qu'il dit à tout le monde qu'il est tout à fait étonné de l'homosexualité, jamais exposée auparavant, de Kubrick. En voulant prendre un rendez-vous officiel auprès de son agent pour une réèlle entrevue officielle, Rich et ses assistants apprennent de la compagnie Warner Brothers qu'il s'agit probablement d'un imposteur. Warner Brothers est au courant qu'un homme est peut-être en train de jouer l'imposteur en utilisant l'identité de Kubrick mais n'ont jamais été en mesure de l'identifier.

Les avocats de Kubrick sont vite mis au courant et Kubrick lui-même s'en amuse beaucoup. Sa femme, moins. Elle est même horrifiée par cet homme dont elle a peur.

Vers 1996-1997, l'un des assistants de Kubrick, Anthony Frewin, choisit d'enquêter lui-même et de pourchasser Conway/Jabloswki. Il le trouve, le confronte et le fait avouer. Le travail de Frewin deviendra le scénario du film Color Me Kubrick

Conway/Jabloswki meurt en 1998 d'une embolie cardiaque. Il avait 64 ans.
Le vrai Stanley Kubrick meurt quelques mois après, en mars 1999.

David-Alexandre Desprès, mieux connu pour avoir joué le chum soumis à sa copine dans les publicités d'une station service si intéressante qu'elle ferait oublier l'essentiel de nos missions une fois sur place; et Christine Beaulieu, mieux connue pour avoir joué la copine légèrement hystérique qui nous parle de sa caisse populaire et fait valider son copain, Nico, jusqu'à ce qu'il la déjoue en la contradisant gentiment, jouent tous deux dans la pièce La Mort de Stanley Kubrick présentée au Théâtre La Chapelle jusqu'au 31 mars.

Une pièce de théâtre inspirée de tout ce que je viens de vous raconter et écrite et jouée par le comédien David-Alexandre Desprès qui y interprète Alex (inspiré du prénom du personnage principal d'A Clock Work Orange de Kubrick) DeLarge.

C'est drôle que Kubrick revienne ainsi dans l'actualité chez nous alors qu'en janvier je vous suggérais une année Kubrick moi-même.

lundi 26 mars 2012

Califourneau, Califourchons, Californication

Il y a de ses choses tellement...je ne sais pas...

La vie des fois vous fais des signes que vous ne savez même pas complètement comment interpréter.

Ça c'est passé sur 24 heures. La semaine dernière quand la météo de mars s'est déguisée en météo du mois de juillet à Anaheim. C'était Anaheim en Montréal. Montréal était un fourneau, les étudiants et les gens sensés mijotaient un plat explosif par une magnifique journée. Y en a eu des belles cuisses et des popotins impossibles en ville depuis 10 jours...

Les lundis, mardis, mercredis sont des school days. 100% consacré à la matière scolaire et à ses travaux. Le vendredi, ce sont les courses du quotidien, épiceries, lavage/pliage/rangeage, torchage avant les grandes cochonneries du week-end.
Avant que j'ai terminé, Monkee est de retour à la maison, je vais chercher Punkee, je prépare le souper pour la maisonnée et c'est le rock de fin de soirée où la puce va aller danser une heure avec ses amies et le plus grand va aller pratiquer/jouer au hockey une heure/une heure et demie.

Souvent la belle arrive plus tôt ce vendredi-là et ça bouge beaucoup jusqu'à 22h00 facilement.

Indépendant jusqu'au bout des dents, je m'offre donc le jeudi. Une journée où (quand je le peux) je fais ABSOLUMENT tout ce que je veux. Pour mon simple plaisir. Souvent j'avance dans un livre. Souvent aussi j'écoute un film. Toujours, j'écris.

Tard, mercredi soir dernier, je découvrais dans un livre de poésie, un poème de Robert Frost. Ce poème me touchait beaucoup car je trouvais qu'il correspondait bien à mon état d'esprit. En 8 lignes écrites dans les années 20, Frost expliquait métaphoriquement mon spleen du gars qui rouille peu à peu avec le temps. J'avais déjà entendu le nom de Frost et savait que c'était un poète mais ne connaissait rien d'autre du poète Étatsunien et n'ai fait aucune recherche sur le sujet. J'ai tout simplement digéré chaque lignes, les laissant pénétrer ma peau comme le soleil la brûlerait le lendemain.

Ce lendemain-là, jeudi, le soleil se faisait ami avec les étudiants massés au centre-ville de Montréal. Je bronzais juste à aller nu pied chercher la poubelle sur le bord du trottoir.  Je constatais ce jour-là que dans ma vidéothèque j'avais en ma possession le film The Outsiders de Françis Ford Coppola réalisé en 1983. Assurément acheté pour moins de 5$ mais pas visionné.
En tout cas pas à jeun. Et quand je l'ai écouté, ceci c'est confirmé: je n'avais jamais vu le film. J'ai beaucoup aimé même si certains choix ont plutôt mal vieilli. La musique du film entre autre est le plus gros faux-pas de la production. Quel étonnement que de constater que le poème de Frost se trouve au coeur de l'histoire! Je découvre la veille l'existence de ce poème et dès le lendemain le hasard (une intuition?) me fait écouter le film de Coppola réalisé 60 ans après la rédaction du poème.

En après-midi, la bibliothèque locale m'appelle pour me signaler que le volume 2 de la série Californication saison 1 est (enfin) arrivé et qu'on me le garde à mon nom au comptoir. J'ai commencé cette série il y a quelques semaines et j'ai trouvé les parrallèles avec ma propre vie assez désavantageusement nombreux que j'étais plutôt content de savoir que le deuxième volume n'était toujours pas disponible. Ça me permettait de m'éloigner de ce miroir déformant/dérangeant. Étonnament, dans cette comédie de Tom Kapinos, malgré les rires et les baises que la série inspire, j'ai eu la larme à l'oeil à quelques reprises.

Quand j'ai écouté le premier épisode du volume 2, Girls Interrupted, à un certain moment ma...LA fille de Jone...DU PERsonnage principal lui lit le poème de Robert Frost!!! Tout ça en moins de 24 heures!!! Le personnage principal va même jusqu'à lui lancer "Stay Gold, Ponyboy" une référence directe au film de Coppola!

What
The
Fuck?

Quelqu'un épie ma vie en ce moment?
Dad?...

Dès l'épisode suivant, California Son, une histoire qui raconte la relation entre le père et le principal protagoniste. Au début de l'épisode, le protagoniste principal apprend la mort de son père et la narration nous fait revister des moments entre lui et le disparu. Au beau milieu, il découvre une lettre non décachetée que son père lui avait envoyé avant de mourir. Il la lit...et là les torrents qui se mettent à couler sur mes joues...

WTF?

Heureusement l'amoureuse est arrivée plus tôt ce jour-là, le soleil l'a inspirée à se déshabiller, j'ai certains réflexes quand elle s'agite ainsi...enfin! je suis passé à autre chose assez rapidement.
Au Pepsi & Whisky entre autre.

Mais ce 24 heures m'est resté.
Comme une patch de rouille sur un char usé.