lundi 23 juillet 2012

Murs

So ya
Thought ya
Might like to
Go to the show...



Pour une fois que c'est la belle qui initie.

"T'es certaine que ça te tente?" lui ai-je demandé.
"Beaucoup"
"Mais The Wall est un album assez schyzophrénique, ça ne risque pas d'être un peu déprimant?"
"Noooooooon! ça va nous rappeller notre jeunesse!..."

J'aurais dû m'inquiéter de cette affirmation à bien des niveaux mais j'étais trop occupé à enfiler mon habit d'avocat (sans le salaire) du diable.

To feel that warm thrill of confusion...
"Et si il pleut?"
"Tant pis!"
"et si on est dans le fin fond, à jouer du coude pour regarder un écran géant?"
"Ça n'arrivera pas"
Déterminée la petite bon yenne.
"Ça n'arrivera pas si on a des billets VIP" lui ai-je dis.

Avant d'assister au mur de Roger Waters j'imposais les miens.

Et devinez quoi?
On les as eus les billets VIP!
Little fucks, are we.

Ne me demandez pas comment, vous voudriez en tirer profit, mais on les as eus quelques jours avant la grande cérémonie du baseman anglais de Pink Floyd. On a toutefois réhypothéqué la maison.
Sur le chemin entre Montréal et les Plaines d'Abraham la belle me demande:
"Pourquoi on écoute Pink Floyd?"
"Ben...parce que... Roger Waters..."
"Mais il ne jouera pas Pink Floyd! il ne jouera que The Wall"
"Je n'ai The Wall que sur mon Ipod, je fais de mon mieux..."
"papa!"
"papa!"
"Hunty..."

Mur de fin de non-reçevoir.

Devinez qui s'est tout de suite plaint des gens trops grands qui lui cachaient la vue devant? Voilà...L'amoureuse de ses 5' 4 pouces et 3/4. Nous baignions dans des effluves tout à fait Mariejohanesques.
La belle en était étourdie.

I've got some bad news for you sunshine,
Pink isn't well...

Ai-je besoin de préciser que le spectacle était tout simplement fantastique? Visuellement éblouissant. Je ne pense pas avoir vu plus éblouissant. Des enfants qui font du gospel en chantant le refrain d'Another Brick in the Wall Part II aux gigantesques bebittes sur scène. Visuellement inoubliable. Franchement sensationnel. Et on avait les meilleures places pas mal près de la scène. Au point de s'inquiéter que les feux d'artifices nous retombent sur la tête. Comme c'était le dernier spectacle de la tournée du vieux bassiste de 68 ans, il a mis le paquet. Placotant même presque tout le show en français. Il avait l'air ému le vieux bougre.

Get them up against the wall!...

Il y avait pourtant présages d'imperfections car toute la semaine pratiquement TOUT mon entourage  a massacré un nom pourtant simple: Waters; le travestisant en Walters, Watters, Wathers ou Walter.
Get 'em up against the wall!...

Mais ce merveilleux soir d'été près de la Citadelle où se dressait le fameux Mur, nous faisaient baigner dans les bonnes eaux.

Who let all of this riff-raff into the room?
There's one smoking a joint...

Les eaux d'un univers imaginaire où se bâtit un mur mental, une allégorie représentant la distanciation émotive, pour se protéger du reste du monde : chaque expérience négative étant une brique de plus à son mur personnel.

Voilà un spectacle qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Grâce à cette parfaite nuit d'été en ville.
Ce blogue a la prétention de traiter de l'extraordinaire.
Samedi soir, on y baignait.

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