mardi 11 septembre 2012

The Lovely Bones

C'est fascinant la vie des fois.
La mort aussi.

L'amoureuse m'a convaincu d'emprunter un film relativement récent.

Je venais tout juste d'écouter une série de chansons de Brian Eno qui comprenait la chanson qui allait ouvrir le film et celle qui allait le fermer. Deux chansons datant respectivement de 1975* et de 1978. L'action du film The Lovely Bones de Peter Jackson se déroule justement entre 1973 et à peu près 1975, 76 ou 77.

J'avais passé à côté de ce film lors de sa sortie il y a 3 ans.
Quelle merveille.
Bouleversante merveille.

Quand les effets spéciaux sont mis au service d'une bonne histoire, la magie opère complètement avec moi. Jackson, quand il a fait la trilogie de Tolkien m'a profondémment ennuyé. Mais quand il a fait Heavenly Creatures en 1994, présentant au monde une toute jeune Kate Winslet, les effets spéciaux au service de l'histoire de deux filles rebelles qui tournent mal en faisait un excellent film. Moi c'est ce Peter Jackson là que j'aime.

The Lovely Bones raconte le meurtre d'une jeune fille de 14 ans aux mains d'un prédateur sexuel et l'impact familial qui s'en suit. Raconté en une ligne comme ça ne dit rien du film, toute la prouesse de Jackson (et de son directeur photo Andrew Lesnie) est dans la facture visuelle et la direction artitistique. Un vrai bijou. Voilà quelqu'un qui a saisit comment un produit visuel doit être exploité. Jamais on ne voit le meurtre. Il n'y a même aucun graphisme sadique. Tout est en suggestion. Les 5 premières minutes en voix off sont d'ailleurs assez étonnantes alors que la morte nous annonce son statut en toute fin de monologue de manière innatendue. Comme à la fin d'un exposé oral.

La présentation du meurtrier est aussi toute en retenue. Comme si on ne voulait pas vraiment voir de tel monstre (ce qui est vrai). Le casting est tout à fait brillant. À quand un oscar pour le casting? On a même offert le rôle de mère à Rachel Weisz qui ressemble beaucoup à cette enfant disparue, Saoirse Ronan. Cette dernière est tout simplement sensationnelle. D'une beauté à couper le souffle et d'une intensité invraisemblable. Elle m'avait déjà jeté à terre dans le très sous-estimé Atonement. Et pas juste moi puisque les Oscars l'avaient alors gratifiée d'une nomination comme meilleur second rôle féminin. Dans The Lovely Bones, des limbes, elle porte entièrement le film. Et c'est Stanley Tucci qui a eu la nomination dans pour le meilleur second rôle masculin.

Mark Walhberg (en relève à Ryan Gosling qui se trouvait trop jeune pour jouer le père de Ronan), Susan Sarandon (facteur comique, touchant et gris), Stanley Tucci (dérangeant), Micheal Imperioli (qui fait oublier Christopher Miltosanti des Sopranos) et Rose McIver (parfaite dans un rôle catalyseur) forment la principale équipée de ce voyage aux pays des tordus.

Il y a plusieurs femmes autour de ce film. À commencer par Alice Sebold, auteure de la nouvelle qui à inspiré le film et qui voulait en quelque sorte exorciser le viol dont elle a été victime en 1981. Puis il y a Fran Walsh et Phillipa Boyens à l'adapation du scénario. Finalement c'est Carolynne Cunningham qui est la première productrice créditée au générique.

Ce film, au sujet extrèmement dérangeant, a trouver le moyen de se faire un passage aérien dans nos mémoires grâce à une interprétation, une réalisation, une présentation et une exécution magistrale.

La présence de femmes dans le traitement y est pour beaucoup dans le succès de ce film à mon avis. Et la fabuleuse adresse de Jackson avec une caméra.

ET UNE BONNE HISTOIRE.

Il ne nous fait toutefois pas oublier que de tels malades trainent parfois dans nos rues.

Comme cet homme dont un parent nous as avisé qu'il sortait de prison, incarcéré pour pédophilie, et qui a un appartement maintenant tout juste en face de l'école où va ma fille...

Bouleversant je vous dis...

The Lovely Bones:
Si vous ne savez pas quoi louez dans le nouveautés et que vous ne faites pas confiance aux "vieux" films.

À voir.
(et parents, essayez de ne pas avoir le moton, juste pour voir)
*Ce morceau de Eno m'a d'ailleurs fait verser des torrents plein les joues...

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