lundi 8 octobre 2012

Sélectivement Vaillant et Plutôt Court

Personne n'est tombé en bas de sa chaise quand l'Unité Permanente Anti-Corruption est intervenue chez le maire Gilles Vaillancourt.

"Je dois vous dire que je suis sous le choc, ce qui m'arrive en ce moment était tout à fait imprévu" a-t-il dit en ouverture de conférence de presse pendant qu'on vidait ses bureaux, sa maison; pendant qu'on fouillait ses secrets.

Il est bien le seul en Amérique à être surpris. Même sa femme et ses enfants se doutaient de tout ce qui lui arrive.

Quand on triche...

Entré en politique municipale en 1981, il a vite été impliqué dans un "putsch" interne afin de renverser celui les leaders du parti qu'il investissait. Jusque-là pas de mal, la compétition interne fait parti de la joute politique. C'est lorsque le nouveau chef du parti PRO tombe malade que Vaillancourt prend la relève et le fait avec tant d'efficacité qu'il est élu lors des élections suivantes. Il est élu maire du 450 pour la première fois en 1989.

Le parfum de corruption s'installe. Les allégations de malversations sont si nombreuses que l'on commence des enquêtes mais elles sont toutes "fermées" sur des technicalités...précisées dans quelques enveloppes brunes...

Sa maison de l'île Paton sera construite dans une zone interdite, une zone inondable réglementée par le ministère de l'environnement. En 1992, il fait preuve à de multiples reprises de favoritisme vis-à-vis de l'entreprise Simard-Beaudry. Plusieurs italiens d'éducation et de talent comparablement douteux deviennent des familier de l'entourage de Vaillancourt. En 2007, on apprend que l'avocat de la famille Vaillancourt et un promoteur immobilier controversé réalisent un gain de 8,7 millions en deux ans en achetant, puis en revendant un vaste terrain situé là où se trouve maintenant la station de métro Laval-Montmorency.

Deux ans plus tard on apprend qu'il y a une concentration troublante des contrats à Laval. Un groupe de 8 entrepreneurs se partageant les 3/4 des contrats. L'année suivante, on apprend que la ville de Laval a vendu deux immenses terres à des prix étonnament bas à des sociétés appartenant à Giusseppe Borselino, un proche de Gilles vaillancourt.

La même année, coup sur coup, Serge Ménard, ancien ministre péquiste, et dès le lendemain, Vicnent Auclair, un député libéral, confessent que Vaillancourt leur a tous deux offert des enveloppes brunes remplies d'argent qu'ils ont refusé. Les déclarations sont extrêmement crédibles. Les explications du maire beaucoup moins. Il menace de poursuivre les deux hommes, mais abandonne, parce qu'il ne peut que perdre. Ceux qui ont accepté les enveloppes par le passé ont de grosses goutes de sueur qui leur coulent dans le cou.

Vaillancourt est suspendu de ses fonctions au conseil d'administration d'Hydro-Québec et il se retire du comité des finances de l'Union des municipalités du Québec.

En 2011, on apprend que la parti du maire a payé un autocar et un séjour à la cabane à sucre et un bouquet de ballons avec des fonds accordés pour la recherche.

En août dernier, un ex-collecteur du PQ affirme avoir reçu 10 000$ en espèces du fameux maire qui rêgne à Laval depuis 23 ans.

Sur toute cette période, 1989-2012, la ville de Laval connait un admirable développement. On ne peut pas lui enlever ce fait d'armes. Mais comme toute concession sportive qui tricherait année après année, quand l'argent des contribuables coulent à flots, l'essor est toujours formidable.

Il faut payer "la dime" à Laval pour avoir des contrats, mon quartier regorge de ces "artisans de la truelle". Quand Vaillancourt nous parle de servir la population de Laval, il est mentalement très sélectif.

Il essaie de nous passer un Gérald en conférence de presse mais bon...
La vierge a toujours, TOUJOURS, portée la jaretelle, le string perceptible et la camisole transparente.

Vaillancourt règne malheureusement encore en puissant, son parti ayant 21 des 21 sièges de l'Hôtel de ville. En partie en cause d'une opposition plus-que-faible, qui elle, est explicable parce que personne ne veut entrer dans cette danse de filou. Danse obligatoire à ce que l'on comprend.

Même si il aimerait qu'on se rappelle de lui comme un grand homme, j'espère que l'on pourra plutôt ne pas l'oublier comme petite merde.

Un homme de courte stature.
Convaincu de la propre niaiserie de son parcours professionnel.

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