samedi 17 novembre 2012

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable*********Soul Mining de The The

Une fois par mois, un très très TRÈS personnel musée sonore d'incontournables albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.

J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.

Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques m'habitent complètement. J'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits toujours nouveaux même si les sons restent les mêmes. Ils atterissent juste à des endroits différents selon la météo mentale et physique.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2

Par ordre de parution.

J'aurais pu rajouter The Suburbs d'Arcade Fire.
(tiens je viens de vous faire un top 5 vite fait sans m'en rendre compte!)

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, ç'est B.I.B.I., c'est-à-dire: moi.

C'est aussi la terminaison finale du mot "habibi" qui, en Irak, veut dire "mon amour".

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que la musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
Soul Mining de The The. 1982-1983.
The The a beau porter le nom d'un groupe, Matt Johnson est pas mal seul maître à bord. Pas qu'il ne souhaite pas travailler en équipe mais je crois qu'il en est peu capable. Trop control freak sur les bords. L'année précédente, il avait lancé un album solo sous son seul nom d'artiste et avait aussi aidé à fonder le band The Gadgets en 1980. C'est après ses succès sous le nom de The The qu'il a changé l'épithète de son premier effort solo. Mais le tout premier enregistré sous le vocable The The c'est en 1982-1983 qu'il est produit.
L'élan de la carrière de Johnson croissera grandement trois ans plus tard et atteindra des sommets en 1989.
C'est Infected qui me l'avait fait d'abord apprécier et c'est à rebours que j'ai ensuite savouré Soul Mining.  Un album dont les morceaux ont commencé à être écrits en équipe mais qui ont bien souvent fini par être complétés par Johnson tout seul, jouant de pratiquement tous les instruments, principalement du clavier, meilleur maquilleur d'instruments dans le monde de la zizik. L'attitude têtue de Johnson lui ont fait perdre des collaborateurs mais surtout sa consomation abusive d'alcool et de drogue lui ont anihilé plusieurs contributeurs artistiques et producteurs potentiels.
Avec le temps il trouvera quand même le moyen de collaborer quand même avec Sterling Campbell, Gail Ann Dorsey, James Eller, Annie Sprinkle, Johnny Marr et Peter Ashworth.
 
Le chanteur britannique a fait de Soul Mining une affaire de famille en mettant son frère à contribution car c'est ce dernier qui a concocté la pochette. 
 
8 chansons plus tard, The The lançait son premier effort sur le marché.
 
Un marché qui offrirait une cassette pour 3.99$ dans un magasin situé presque sous un escalier du centre d'achats Place Laurier et qui saurait séduire un ti-cul de 15 ans pour qui la ligne How can anyone know me when I don't even know myself ? trouverait écho
 
Je ne sais trop pourquoi mais dans l'oeuvre de Johnson, la première chanson de ses albums est presque toujours la pire. Celle-ci ne fait pas exception. Avec l'avènement des postes d'écoutes où les gens n'écoutent en moyenne que les 3 premières, La demande pour l'oeuvre de Johnson n'est pas en voie d'être en hausse...la batteur d'Orange Juice, Zeke Manykia, brille toutefois ici.
 
C'est cette chanson qui m'a accrochée en premier. L'accordéon, le violon...you were watching the wax of your eyes turning red...yipe...Combien de fois me suis-je chanté le refrain...combien de fois...
 
Je ne suis qu'un symptôme du déclin moral qui gruge le coeur du pays...Délicieux moment de 0:57 à 1:34. Effet de noyade
Sourire certain de ma part sur le morceau suivant. Jools Holland colle deux de ses solos de piano sur le morceau et ça donne l'un de meilleurs moments de jazz intégré à la musique pop de ma courte vie (à partir de 3:25). Encore aujourd'hui je frissonne vers 5:28...formidable manière de clotûrer la Face A.
 
La Face B ouvrait avec ceci. Une batterie tribale, les contributions des bidouilleurs Thomas Leer et de l'australien Jim Thirlwell et Matt Johnson qui se donne un air 'soul' dans son interpétation, pas encore un coup de poing en ouverture...
Aérien morceau. Le clavier sonne comme un xylophone, la guitare semble sous-marine, difficile de ne pas revoir les papillons qui volaient dans nos sous-sol en écoutant à partir de 3:00...
 
Chanson qui clôturait l'album en Angleterre. Que faire sans drummer? Partir sa chanson sur beatbox! Johnson se reprend bien avec sa batterie de la jungle à la fin du morceau sur fond de chant incantatoire. Très bon.
On rajoute Perfect en Amérique (au grand dam de Johnson) avec le chanteur des New York Dolls à l'hamornica. Lovely. And perfect.
 
Pour Novembre froid, pour de parfaites journées ponctuées d'espoir, pour de la pop qui goûte tout juste à l'expérimentation, pour les nuits de boissons.

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