mardi 25 décembre 2012

Débris de Tempo

J'avais si hâte au mercredi matin 19 décembre.

Ça voulait dire fin de ma session d'enfer. Ça voulait dire un mardi 18 hyper chargé de trois niveaux de stress au travers duquel s'était gréffée une tempête de neige qui me forçait à voyager avec ma pelle dans ma voiture en ville afin de me pelleter un stationnement.

La pression aurait dû être à son plus bas, ce mercredi-là. Tout était fini. J'allais voir ma fille faire son spectacle de Noël de fin d'année, tôt le matin. On l'avait placé complètement à l'arrière ce qui fait qu'on ne la voyait pas du tout de ses 2 pieds 4. Elle jouait la cloche du jour 9 des Twelve Days of Xmas. De plus, dès la deuxième strophe, la directrice coupait le spectacle pour nous aviser que des remorqueurs étaient à l'oeuvre dans la rue sèmant la panique dans la foule. J'ai perdu l'amoureuse pour la journée à ce moment mais ai pu, dans la confusion qui a déplacé la foule de parents, me replacer plus près de la scène et filmer Punkee, au fond près des rideaux, qui faisait semblant de chanter (après tout, personne ne la voyait) et agitait sa cloche à temps en riant avec une amie, dans l'ombre d'une jeune fille beaucoup plus grande qui jouait quelque chose d'autre sur le jour 10.

Elle m'a vu, elle était heureuse.
Nous n'avons pas été remorqués.
Nous étions heureux.
Mais quel spectacle clownesque.
Mise en scène de Woody Allen.

Puis l'amoureuse avait manifesté que l'entrée chez nous n'était pas suffisament dégagée de la neige de la veille. Bien que je l'avais dégagée trois fois la veille, le voisin, M.Bergenstein possède un illégal* abri tempo dont il dispose la neige qui s'accumule sur le dessus, et qu'il vide...chez nous. Je n'en ai jamais fait de cas, il voulait bien venir la ramasser, je l'ai surpris dans mon entrée à le faire. Mais le monsieur a plus de 80 ans. En homme raisonnable, je lui ai dit de laisser faire, que je me débrouillerais bien, qu'il ne fallait pas se tuer sur ce type d'ouvrage à son âge.
Mais voilà, cette année, il a engagé deux jeunes hommes pour qu'ils viennent déblayer le devant de son abri tempo, les marches qui mènent à sa porte, la galerie...et à qui il demande de vider le toit de l'abri tempo... chez nous.

Là, ça marche moins.

Je voulais bien passer mon mercredi à lire, écouter la tivi, une série, un bon film, écouter de la zizik. Profiter du jour 1 de mes vacances. Mais non. De 9h00 le matin à 14h11 je (re)pelletais à m'en rompre les bras. La neige la plus lourde d'Amérique. À la fin, avec le stress accumulé du dernier mois, la fatigue, j'avais 80 ans moi aussi.

Je me suis rendu chez lui dans le but de lui dire que si ses jeunes pouvaient vider la niege du toit de son abri, ils pouvaient très certainement aussi venir la vider chez moi. Surtout le lendemain de la fois où j'avais déblayé trois fois, une journée qui me demandait deux exposés oraux et un examen et du stress en vrac, tabarnak.

M.Bergenstein a perdu sa femme en janvier dernier. Son chien chéri est aussi décédé trois mois plus tard. Puis, ce fût lui qui a subi une importante opération au coeur qui l'a gardé à l'hôpital tout l'été.

Je lui ai bien parlé de la neige qui tombe chez nous mais il faisait semblant de ne pas comprendre. Et comme il est maintenant seul, Dieu qu'il jase longtemps...et me dirige drôlement ailleurs dans les conversations (vieux renard)
J'ai laissé l'esprit de noël entrer en moi et lui ai souhaité חנוכה שמח
(Happy Hanouka). M.Bergenstein mettera sa maison en vente au printemps prochain.
Et moi je metterai sa neige devant l'entrée de son abri tempo illégal d'ici là.
Pour les jeunes bras qui viennent y travailler entre 3h15 et 4h du matin.

Les prochains propriétaires par contre...

7 jours plus tard c'est Noël.

Joyeux Noël à vous et à vos proches.
Que le stress se glisse ailleurs que dans votre entrée.

*un abri tempo doit être installé à un minimum de trois pieds de son voisin pour que de telles situation ne se produisent jamais.

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