jeudi 28 février 2013

Cambotch

La pédophilie est une maladie grave.

Une perversion assassine et atrocement destructive. Dans la plupart des sociétés modernes ce type de maladie est aussi un crime condamné par la loi.

La Thaïlande, où ce type d'attirance est culturellement acceptable, il fût un temps où c'était le paradis ds touristes sexuels. Peu à peu avec le temps, la communauté internationale a reésséré l'étau sur ce pays et, avec leur collaboration, on y a cueilli plusieurs pédophiles qui ont par la suite été jugé et condamné à servir des peines dans leurs pays d'origine.

Si bien que les prédateurs ont migré. Maintenant, c'est quelque 700 kilomètres plus au Sud que se sont relocalisés les déviants.

Le Cambodge semble le nouveau refuge des pédophiles.

Le tourisme est une activité économique en très forte croissance au Cambodge. Le nombre de visiteurs a carrément doublé entre 2000 et 2010. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à Siem Reap et Sihanoukville, entre autre, les deux principales destinations touristiques du pays. Est né de tout ça, malheureusement, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause aussi, la propagation du sida.

Et culturellement, avoir des relations avec des enfants, au Cambodge, est un crime aussi grave que de traverser la rue ailleurs qu'au passage à piéton chez nous. C'est à peine un crime. Ce n'est certes pas très important comme délit. Pas assez pour faire des suivis. À moins d'y mettre un prix.

Il y a quelques semaines, Radio-Canada nous montrait un troublant reportage d'Yvan Côté et de Mimi Wells sur le sujet. Troublant parce que ce type de maladie existe depuis Socrate et que l'inaction universelle semble se rapprocher de la paralysie.

La GRC, pas particulièrement la lumière la plus scintillante de notre guirlande justiciaire au pays, a bien tenté d'entrer en communication avec les autorités cambodgiennes sur le cas de ce Québécois qui sévit là-bas librement. Mais la coopération serait inexistante entre eux.
Les caméras de la société d'État n'ont pas de difficulté à retracer le criminel. Nous lui voyons le visage qui se cache de la caméra comme Lindsay Lohan voudrait se cacher d'avoir été surprise à sortir d'une boîte de nuit avec une bouteille de Vodka dans les mains.

Mais ce déviant, on le surprend à exister, librement, assis sur une petite moto comme il y en a beaucoup là-bas.

Existe-t-il plus gros comme symbole que la moto pour exprimer la liberté?

Il file à moto nous envoyant de la poussière de morve dans le visage et nous étouffant de son tuyau d'échappement moins toxique que celui qui se trouve dans son pantalon.

Ce qui dérange beaucoup dans ce reportage est ailleurs aussi. Quand on ne trouvait pas celui que l'on pourchassait, on plantait la caméra ailleurs et on trouvait pareil pédophile. À la plage, au resto, sur la rue, dans un aabr dansant, au vu et au su de tous, un homme d'âge mûr, blanc, accompagné d'un(e) enfant au teint foncé des cambodgiens d'origine.

Les manipulateurs n'en manquent pas une, et quand un enfant du Cambodge semble démuni, il n'y a rien comme le bon sauveur d'Amérique pour le combler. Ce qui donne un argument aux voleurs d'enfance pour les sortir du pétrin... et les plonger dans un autre.

Une cicatrice pour la vie.

Le manque de coopération évoqué plus haut c'est du point de vue de la GRC.
Mais pourquoi la Russie réussit-elle là où le Canada fait patate?
Dur d'égaler le manque de professionnalisme de la police Russe.
Les États-Unis aussi coincent du pédophile au Cambodge.
Les Britanniques ont fait condamner un pédophile, au Cambodge.

GRC veut-il dire Gérer Rarement Correctement?

Dérangeant de savoir que certains dérangés de chez nous n'ont qu'à s'expatrier afin d'asservir d'innocentes victimes.

Et que la GRC soit très rapide à investir les domiciles de gens qui font pousser de la marijuana qui ont pourtant une prescription pour consommation thérapeutique et que dans ce type de dossier, ls aient trois doigts dans le nez.

Dommage que GRC rime aussi avec baclé.

mercredi 27 février 2013

Le Karma est une Pute

2005.

Mark et Steve étaient mannequins et danseurs nus des États-Unis. Grâce à des atouts avantageux, parce que c'était très payant et qu'ils pouvaient avoir des conseils de maman, ils étudiaient aussi l'idée de jouer aux acteurs pornos. Leur agence FCF en Californie se spécialisaient dans le placement de "mannequins" dans les films pornos.

 Leurs deux mères avaient fait ce boulot avant eux, d'abord dénudées au poteau sur une scène tout en jouant quelques fois dans les films pornos, Et elles s'étaien bâti une fortune ainsi. Beaucoup beaucoup d'argent.

Mark et Steve étaient donc riches. Pour des jeunes hommes de 23 et 20 ans, pas mal riches.
Jeunes, beaux et riches.

En vacances, ils avaient décidé d'aller explorer les belles filles du Canada.

Le samedi 20 août, ils étaient à Toronto avec leur amis Derec et leur boss Stephen. C'est Stephen qui les avaient engagés tous les deux. Parce qu'il connaissait leurs mères, mais aussi parce que les deux adonis avaient ce qu'il fallait. Le total package. Ils dansaient dans un bar gay, sans toutefois être gays eux-même. Et c'était peut-être justement pour valider leur virilité hétérosexuelle qu'ils se tapait cette odyssée sexuelle.

Ils ne se le disaient pas ouvertement entre eux mais Mark et Steve se considéraient comme des golden boys. Des gars qui pouvaient être en mesure de se taper n'importe quelle femme à n'importe quel moment et leur faire faire n'importe quoi. Ils avaient ce qu'il fallait à la fois dans les pectoraux, à la fois dans la gueule, tout à fait dans la culotte, pour seconder des avances sexuelles avec succès. Toutefois ils étaient moins équipés dans le verbe. Et les femmes aiment en général discuter avec celui qui voudrait se glisser entre leurs jambes. À Toronto, ils avaient fait carrément patate. Toronto n'est pas la ville la plus excitante, mais ça, 4 Étatsuniens de Pensylvannie et de Californie ne pouvaient le savoir avant de l'avoir testé. Et ce samedi soir-là, ils l'avait testé. Le lendemain ce serait Montréal. Et la perspective de trouver quelques donzelles pour nourrir les Casanovas à la petite cuillière, les fesses à l'air.

On disait que c'étaient les plus belles de la planète. Oui. Après le Brésil, le Québec, pouvait comprendre les plus belles femmes. Une population de près de 200 millions d'habitants peut facilement contenir son lot de belles femmes, mais une population de 8 millions comme le Québec, c'était encore plus honorable. Et en plus elles parlaient français...quand on ne souhaitait que les baiser sans trop échanger, c'était peut-être la mecque du sexe. Si ils allaient être acteurs pornos, leur travail allait être un peu ça, baiser. Et à Montréal ils comptaient bien baiser pendant une semaine. Rien de moins.

Stephen passeraient la soirée au célèbre village gay tandis que Mark, Derec & Steve allaient pour leur part tenter de séduire de la Québécoise au club Vatican sur la rue Crescent. Bien que les fillles sur place étaient tout ce qu'il y avait de plus agréable à reluquer, aucune n'allait mordre à leur guet-apens. Même un pourboire de 200$ à une serveuse n'allait pas la gagner. Derec les quitteraient pour aller rejoindre Stephen dans le village.  Mark & Steve jaseraient ici et là mais leur plan de baise échouant peu à peu, ils avaient appelé les deux autres pour leur dire qu'ils se rendaient en taxi dans un rave de Laval. On leur avait dit que là-bas les filles étaient aussi belles et beaucoup plus désespérées. On les soupçonnaient aussi cochonnes. Fallait quand même mettre à l'épreuve une telle rumeur.

Stephen et Derec iraient les rejoindre plus tard.

Le chauffeur de taxi libanais n'avait pas tenté d'entamer la conversation avec les deux jeunes hommes car il voyait bien que ceux-ci étaient d'une autre ligue. À 3h32 du matin, il s'était construit une paroi mentale afin de laisser les deux beaux garçons jouer les apollons sur la banquette arrière de son taxi. Ceux-ci, peu à peu, baignaient dans un air de mépris à l'égard du chauffeur.

"Ça nous coûtera pas trop cher j'espère?" avait dit l'un d'eux.
"Tu vas nous faire un bon prix n'est-ce pas?" avait dit l'autre.
Intimidé, le chauffeur n'avait pas répondu tout de suite. Et quand il l'avai fait, il avait répondu dans un anglais si cassé que les deux garçons n'avaient rien compris.

Ça avait un peu insulté les deux jeunes hommes. L'un d'eux s'était penché sur l'autre pour lui dire "Barstow". L'autre avait tout de suite compris. À Barstow en Californie, ils avaient fui à toutes jambes en quittant le taxi, une fois arrivés à destination, sans payer. Le rush d'adrénaline avait été sensationnel. Ils allaient encore vivre cette sensation ce soir.

Dès qu'ils avaient été déposés tout près de l'after-hour de Laval, Mark et Steve ont pris leurs jambes à leur cou et on couru comme si la mort les pourchassaient. Ils ignoraient alors qu'ils fonçaient tous les deux vers elle...

Mark, loin devant Steve, allait escalader, puis sauter une clôture de 5 pieds, esquivant même les barbelés. Steve allait faire de même avant que le chauffeur de taxi ne réussisse à se rendre à eux. Courant quelques vingt pieds dans la pénombre, Mark et Steve allaient goûter à ce même rush d'arénaline qu'à Barstow, quelques semaines auparavant. L'un d'eux allait même penser un instant:
"je vole...je suis si au-dessus de la mêlée que je vole..."
L'autre allait dire "JESUSMOTHERFUCKINGCHRIST!"

Avant que le plongeon d'une cinquantaine de pieds ne leur éclate la tête sur le pallier d'une carrière.

Ces riches beaux brummels s'étaient tués pour 40$ maigres dollars.
Une somme qu'ils avaient 50 fois en argent comptant sur eux.

Et qui serait encore sur leur cadavre découverts seulement le 1er septembre suivant.

mardi 26 février 2013

Le Subterfuge Canadien à Téhéran


Robert Anders, Cora Amburn-Lijek & Mark Lijek, Joseph & Kathleen Stafford et Lee Schatz étaient en 1979 six membres du consulat de l'ambassade des États-Unis à Téhéran.

Quand les étudiants iraniens ont envahi l'ambassade de Téhéran le 4 novembre afin de commencer la fameuse et interminable prise d'otages, le groupe de 5 individus (Schatz arrivera plus tard) s'est sauvé dans les rues sous la pluie afin de se rendre à l'ambassade britannique mais quand ils se sont aperçus que celle-ci était encerclée par des manifestants étudiants, ils ont fait demi-tour et se sont rendus chez Robert Anders qui habitait tout près. Pendant 6 jours, le quintette, aidé d'un cuisinier thailandais se sont cachés de maison en maison, réussissant même à passer une nuit dans l'édifice du consul britannique.

Quand le gouvernement Bazargan est renversé par les étudiants, les réfugiés comprennent que cette crise pourrait être longue.

Le 10 novembre, Anders contacte son ami John Sheardown, un agent d'immigration canadienne qui les invite aussitôt à se rendre chez eux. Le couple Sheardown les accueille le jour même en compagnie de l'ambassadeur canadien Ken Taylor et de sa femme. Le couple Taylor gardera chez lui  le couple Stafford, tandis que Sheardown et sa femme protègeront le couple Lijek et Anders. Deux semaines plus tard, Lee Schatz diplomate du département de l'agriculture des États-Unis, qui avait d'abord dormi sur le plancher des bureaux de l'ambassade de Suède, puis chez la consul suédoise Cecilia Lithander, retrouve les Stafford chez Ken Taylor et sa femme.

Les 6 réfugiés resteront ainsi cachés pendant 79 jours.

Taylor a contacté la secrétaire des affaires étrangères Flora MacDonald ainsi que le premier ministre Joe Clark au Canada afin d'établir leur soutien dans cette affaire. Un plan d'évasion de l'Iran est vite mis sur pied qui comprent la fabrication de fausses identités et de faux passeport canadien pour les 6 Étatsuniens.

Tony Mendez, un expert du déguisement de la CIA a été mis sur le dossier. Mendez a aussi joint à l'équipe de sauvetage un agent secret qui se fera appeler "Julio" et avec lequel il avait auparavant déjà travaillé sur d'autres missions avec succès.

L'histoire concoctée allait être celle de 6 membres d'une équipe de tournage hollywoodienne en recherche de lieu de tournage en prévision d'un film de science-fiction appelé Argo. Il s'agissait d'un réèl film, jamais tourné, adapté d'une nouvelle de la nouvelle Lord of Light de Roger Zelazny et dont le scénario était sur les tablettes depuis 1967.

Afin de rendre tout ça plausible, aux États-Unis, on a placé des articles et des publicités dans les journaux de Los Angeles afin de parler du tournage en question et du voyage des six membres de l'équipe de tournage.

Une erreur s'est glissée dans les faux passeports alors que les dates étaient mauvaises. Le calendrier du nouvel an iranien commence tard en mars et on avait éstampillé les faux passeports selon le calendrier romain. Un agent des ambassades canadiennes a repéré l'erreur tout de suite et Mendez a fait faire nouveaux visas.

Pendant ce temps, Taylor renvoyait discrètement au Canada les employés canadiens un à un par avion. Il en envoyait d'autres dans des missions fictives en Angleterre ou en Irlande. Le procédé avait aussi pour objectif d'étudier les procédures aéorportables davantage afin de savoir en jouer plus tard.

Le 28 janvier 1980, Mendez et "Julio" sont à Téhéran et, ayant suivi les conseils du vétéran maquilleur d'Hollywood John Chambers, organisent les portraits des 6 réfugiés.

Facilement, tout le monde réussit à passer à l'aéroport. Le jour même, l'ambassade du Canada à Téhéran est fermé secrètement et Taylor est le dernier à quitter. Étrangement, c'est un vol de Swissair appelé Aargau, du nom d'un canton du Nord de la Suissequi les ramènera à Zurich. Ils seront par la suite amené à la base de Ramstein en Allemagne avant d'être envoyés au Delaware.

Le 30 janvier tout le monde est sain et sauf en Amérique. Enfin ces-gens là...car la crise des otages iraniens est loin d'être terminée.

John & Zena Sheardown, Ken & Patricia Taylor, leurs aides canadiennes, Mary Catherine O'Flaherty, Roger Lucy et Laverna Dollimore ont tous été décorés d'honneurs au pays pour leurs gestes héroïques. Taylor a aussi été décoré aux États-Unis.

L'implication de la CIA a dû être tenue secrète afin de ne pas nuire au travail qu'il restait à faire pour tous les otages encore pris en Iran. Leur implication n'a été révélée qu'en 1997.

Le 12 octobre dernier, le film Argo réalisé et inteprété par Ben Affleck et produit entre autre par George Clooney sur ses évenements même a été lancé et a remporté depuis de nombreux prix dont quelques oscars dimanche dernier, comprenant celui du meilleur film.

Il met toutefois plutôt l'accent sur le rôle des agents de la CIA et efface même carrément la présence de John & Zera Sheardown.

Ce n'est pas pour rien que le film d'Affleck se déroule principalement aux États-Unis. Ils ne savaient pas du tout ce qui se passait là-bas. Le livre de Mendez sur le sujet rend davantage justice au rôle réèl du Canada dans cette affaire.

Les États-Unis vous savez...quand vient le temps de laisser à César ce qui appartient à César...

lundi 25 février 2013

Produire du Rien à Saint-Casimir

Si l'équipe de hockey de Monkee a gagné la coupe de fin d'année l'an dernier (malgré une 10ème position sur 13 en saison régulière) cette année n'est franchement pas un grande année.

Collectivement je veux dire. L'équipe est 12ème sur 13 et a une moyenne de 1 but par match. Toutefois, individuellement, Monkee se débrouille fort bien. Il est au centre la ligne qui produit, est utilisé dans toutes les situations, fiable, et joue de loin sa meilleure saison depuis qu'il a commencé à patiner/jouer il y a 5 ans. Il joue dans le Bantam A à sa première saison dans cette catégorie.

Ce sont des enfants de 13-14 ans. Notre gérant, qui n'est pas encore remis du fait que son fils n'ait pas fait le club de double lettres (il en a pleuré, le père) nous avait booké un tournoi à St-Marc-Des-Carrières à 45 minutes de Québec. Une mère du groupe de parents nous avait quand à elle trouvé un "hôtel" pour les vendredi et samedi de nos matchs. Nous savions que nous les perdrions tous les deux, nous ne voulions donc pas y coucher 2 nuits mais c'était une obligation hôtelière, 2 nuits ou rien. Comme prévu,  nous avons facilement perdu nos 2 matchs vendredi soir et samedi soir. Même que le match de samedi soir a été stoppé en pleine hémoragie à la deuxième période alors que le club adverse menait 7-0. Par pitié, les arbitres ont arrêté le massacre. Trois périodes auraient peut-être offert un spectacle d'horreur de 27-0. C'était mieux ainsi. Pour se consoler, on s'est tous réunis à "l'hôtel" dans une salle commune de l'étage 3 et avons écouté le match des canadiens qui ont imité les petits gars en se faisait aussi rosser 6-0 contre une équipe de la ligue américaine. Dans ce match un chien russe a mordu un joueur des canadiens mais on a pas cru la morsure (!?!) et le joueur avec la rage n'a écopé d'aucune suspension. Dans ce match, bizzarement, c'est même le mordu qui a été expulsé avant la fin (!?!). 

Il n'y a définitivement plus rien à comprendre dans cette ligue.

Il faisait très froid. Quelques parents et moi avons flirté en soirée avec l'idée d'aller voir Bernard Adamus en spectacle dans le coin mais le 25$ qu'on nous demandait à l'entrée nous as refroidi davantage.


Entre parents toujours, on a trinqué aux perdants du jour en buvant des shots de B-52's à Saint-Casimir, là où nous logions, pendant que les petits gars jouaient entre eux sur leurs gadgets électroniques grâce un système wi-fi au signal plus ou moins efficace. Les guillemets autour du mot hôtel sont de mise car l'endroit où nous étions était plutôt une auberge, une très modeste auberge. Un ancien couvent qui en porte d'ailleurs encore le nom: L'Auberge du Couvent. Pas le grand luxe, même pas le petit, mais très pittoresque. La chambre à 50$ la nuit comprenait un lit double secondé d'un lit simple sur un plancher de prélart. Deux commodes (inutilisées) une armoire, pas de toilette, un évier décoré d'une affiche hors d'usage, pas de miroir (pas grave, on se connait la face, moi depuis 41 ans, Monkee depuis 13), 2 serviettes et 4 lingettes, pas de tv, un cadran qui ne fonctionnait pas, une lampe de table qui ne fonctionnait pas, des murs blancs* non décorés, une seule prise de courant principalement utilisée pour recharger le Iphone et recharger le Ipad.

Naïvement, je n'avais pas regardé sur le net là où nous allions dormir avant de partir de Montréal et j'avais apporté dans nos valises des maillots de bain et un kit d'entrainement pour moi (hahaha! quel twit!)

La toilette et les douches étaient communes sur l'étage. Un grand évier et une cuisine (vide) s'y trouvait aussi. Sur notre étage, il y avait au bout une grande salle (autrefois) de prière. Un bel exercise d'humilité. Les petits gars ont vu que quelques fois, ils étaient gâtés avec papa et maman. Trois employés dans la soixantaine, un homme et deux femmes opèrent bravement l'endroit défraichi. Une s'occupe de l'accueil (des fois), l'autre s'occupe du "déjeuner inclus" (un choix de boîte de cérérales, des sachets de gruau, du café, du jus, du lait, du pain ou des croissants) dans une section que j'ai vu nommée restaurant mais qui ne fût ouverte qu'au déjeuner entre 6 et 10 le matin. L'homme supervise, s'assure que le couvre-feu est respecté sur les étages (nooooooooooot) et doit faire quelques tâches manuelles quand des réparations sont nécessaires. Pas l'évier de notre chambre en tout cas.

Nous avons très bien vécu avec tout ça. Les filles n'auraient pas eu leur place avec nous.

Le samedi après-midi, entre le premier et le dernier match du tournoi, nous n'avions rien à faire sinon attendre que le match (la dégelée) en soirée n'arrive. La plupart des ados, accompagnés de papas plus ou moins avisés, sont allés patiner vivement sur une patinoire extérieure pendant 2h30 avant le match. Si l'idée était chouette en surface, en soirée, tous ses enfants étaient crevés. Monkee a préféré rester sagement avec moi. Le gérant et son fils ne couchaient pas au même hôtel que nous (toujours convaincu que son fils ne devraient pas jouer dans cette catégorie à ses yeux).Nous avions voyagés entre boys, Monkee et moi. Punkee est parfaitement insupportable depuis quelques temps et j'essaie de la vendre à une famille islamiste et l'amoureuse est crevée au coeur de sa période RÉÈR à la banque, elle a définitivement besoin de repos.

C'est justement ce que Monkee et moi faisions ce samedi après-midi là. Trois autres coéquipiers étaient en ballade de ski-doo et de 4 roues avec leurs parents qui avaient apporté l'équipement dans ce décor, tout ce qu'il y a de plus parfait pour ce type d'activité. Ce sont d'ailleurs les 4 joueurs qui ont le mieux joué en soirée dans la dégelée, parce que reposés. Pas le fils du gérant...

Cet après-midi là, mon fils et moi on est comme tombé dans un état de grâce. Vous savez ce moment de flottaison où vous êtes parfaitement relax, détendu presqu'aérien et que vous vous sentez si bien...non? ça ne vous dit rien? passez par un hôtel un week-end et produisez-y du rien, vous verrez, vous vous sentirez bien.

Monkee écoutait des vidéos d'un youtuber qui racontait les meilleurs choix à faire sur NHL 2013 sur Xbox dans le lit double tandis que moi je trichais ma lecture du moment pour avancer dans quelques nouvelles de JG.

De la fenêtre du coin, un décor champêtre et bucoliquement hivernal, avec un agréable ronronnement de ski-doo, juste assez loin pour ne pas interférer avec notre moment de totale tranquilité en apesanteur.

"J'adore les samedis matins relax" a dit Monkee
"On est samedi après-midi..." j'ai dit
"Ouais mais on s'est couché
"On est bien hein papa?" m'a dit Monkee
"You bet, beau pet" lui ai-je répondu.

Dans un petit village de 1530 habitants, à 8 km de l'aréna de St-Marc-Des-Carrières, il y en avait deux qui buvait de l'heureux.

Maudit qu'on était bien à produire du rien.

dimanche 24 février 2013

Kim & Yan

Je "connais" facilement 6 Kim Nguyen.
Étrangement, je connais aussi 4 Dominique Roy, 9 Julie Roy, 3 Sylvie Fréchette et 2 Rory Fitzpatrick.

Nguyen est le nom de famille le plus populaire au pays-qui-ne-veut-pas-l'être. (pour vrai)

Celui dont je veux vous parler est né d'un papa d'origine vietnamienne et d'une maman Bérubé d'Amqui.

Depuis 12 ans,  à tous les deux ans, Kim a réalisé un film ou un court-métrage. Soleil Glacé, un court-métrage, a parti le bal en 2000. Le Marais a suivi. Son premier long. Ça lui a valu quelques accolades ici et là. Puis il a réalisé un court-métrage, The Glove en 2004, et deux ans plus tard un épisode télé de la série La Chambre #13, épisode qu'il a aussi scénarisé.

Il créé sa propre compagnie, Studios Shen, qui lui permet d'expérimenter en matière de manipulation de l'image pour la production cinématographique ainsi que de développer des méthodes de postproduction axées sur la recherche artistique. Il avait au préalable parfait ses connaissances en manipulation de l'image assistée par ordinateur alors qu'il occupait le poste de professeur à l'Institut de création artistique et de recherche en infographie (ICARI), où il enseignait le langage cinématographique et la scénarisation.

Il scénarise et tourne Truffe en 2008, l'histoire du meilleur "repéreur" de truffes, muni d'un odorat surnaturel, dans un Hochelaga-Maisonneuve surréaliste. De la sci-fi locale low budget avec Roy Dupuis, Céline Bonnier, Pierre Lebeau, Jean-Nicolas Verreault et Michelle Richard. Cette dernière n'est définitivement pas une actrice mais ce film rend justice à son talent. Belle photo en plus.

Le réalisateur qui tourne aux années impaires et distribue aux années paires offre ensuite La Citéune co-production avec la FranceComme la plupart des productions Québec-France, le film est reçu comme un OVNI.  

Puis en 2012 c'est poésie, guerre et enfance qui sont les ingrédients du film Rebelle, qu'il tournera en République Démocratique du Congo. Son actrice principale rafle l'ours d'argent à Berlin pour son inteprétation et le film est sélectionné d'abord pour représenter le Canada aux Oscars, puis se retrouve parmi les 5 meilleurs finaliste pour la remise de ce soir.

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Yan England est un enfant de la balle.

Sa mère Diane est productrice télé et cinéma, tandis que son père, le chroniqueur économique Michel Girard, est une figure connue des médias. Le père de Diane, grand-père maternel de Yan, était aussi producteur de cinéma en Italie.

C'est en faisant de la figuration sur un plateau d'émission pour enfants quand il avait lui-même 7 ans qu'il a la piqûre des caméras. Il travaille fort et sera comédien avant toute chose devenant vite en suivant des cours accélérés à Los Angeles et ailleurs aux États-Unis, l'une des figures les plus populaires de la station télé Vrak, une station pour ados.

L'année 2012 est tapissée d'or pour England. Non seulement rafle-t-il les plus important prix de KARV l'anti-gala, le gala de remise de prix des ados organisé par la station VRAK-tv mais en plus, il rafle aussi un prix gémeaux pour son animation avec la sémillante Magalie Lépine-Blondeau de l'émission Fan Club.

Il avait tourné un premier court-métrage en 2007 puis récidive l'an dernier, en s'autofinançant, tout comme la première fois, en tournant un film sur la mémoire en hommage à son grand-père, souffrant de la maladie d'Alzheimer qui lui demandait dans un café un jour, "ai-je été un homme bon?". Gérard Poirier incarne cet être cher au jeune England.

England a appris le 10 janvier en direct en ondes à la radio, entouré de ses proches, ce qu'il n'aurait jamais imaginé possible il y a à peine deux ans.

Kim & Yan fouleront le tapis rouge du Dolby Theater ce soir car tous deux sont en nominations dans la cérémonie la plus importante de leur milieu.

Qu'ils gagnent ou non, on s'en moque. Le choix des gagnants est toujours un brin discutable.
La simple publicité que leur donne une telle nomination est une immense victoire en soi.

Chapeau à Kim, Yan et leur équipes respectives.  

samedi 23 février 2013

John, Cynthia, Paul & Jane, George & Pattie , Jenny & Donovan, Mike, Mia & Prudence & John F, Paul H, Ringo & Maureen en Inde

En Août 1967 le Maharishi Mahesh Yogi donne une conférence sur la méditation en Angleterre. 

Paul McCartney, Jane Asher, George Harrison, Patty Boyd, sa soeur Jenny, John Lennon, Ringo Starr et sa femme Maureen, Mick Jagger et Marianne Faithfull ainsi que 300 autres élèves y assistent et y apprennent les bases de la méditation transcendantale. La session tourne court pour les Beatles quand ils apprennent le suicide de leur gérant, Brian Epstein, ce qui jette la consternation sur tout le monde.

Le Maharishi les invite à un séjour en Inde en février de l'année suivante pour une $e$$ion plus approfondie encore.

John & Cynthia Lennon, George, Patty, Jenny arriveront en premier. Paul & Jane, Ringo & Maureen, 4 jours plus tard. Ringo a la variole dès son arrivée.

Sont déjà sur place: Mike Love chanteur principal des Beach Boys, Donovan, Mia Farrow, sa soeur Prudence, leur petit frère John, le flûtiste de jazz Paul Horn, le cinéaste canadien Paul Saltzman, le journaliste Lewis H. Lapham, l'auteure Nancy Cooke de Herrera, le sculpteur Gyp Mills, les acteurs Tom Simcox et Jerry Stovin et une quarantaine d'autre élèves d'Europe et d'Amérique.

John qui fréquente déjà Yoko en secret pense l'inviter aussi, mais change d'idée. Yoko lui enverra des cartes postales tous les jours qu'il sera là-bas qu'il ira cueillir en secret tôt le matin.

Le Maharishi est toujours accompagné d'un comptable. Ça prendra du temps à tous pour le comprendre.

Au premier cours, le gourou est nerveux face aux 60 élèves.

Lennon se lève pour libérer la tension et va taper sur la tête du Maharishi pour lui dire qu'il est un bon et gentil petit gourou. Lennon sera leader de l'équipée en Inde. Les Beatles sont créativement très stimulés. Ils écrivent et composent beaucoup entre 30 et 48 morceaux en 7 semaines. Mais pas ensemble. Chacun de son côté. 18 de ces morceaux (Paul (8), John (6), George (2) Ringo (1-sa première)) deviendront L'Album Blanc. Donovan écrit un morceau avec Paul* après avoir découvert un album de Dylan. Mike Love suggère à Paul de faire comme les Beach Boys et de nommer des lieux dans ses chansons. John refuse de méditer dans la chambre avec Cynthia qui ne croit pas tant que ça aux enseignements indiens. Lennon la triche et Cynthia fait principalement ce voyage pour que le couple se rapproche davantage loin des médias. Ils ne sont pas sur la même île mentale. Lennon médite dans une chambre seul, pense probablement à une asiatique d'Amérique et compose un morceau pour la soeur de Mia qui méditait trop intensément pendant trois semaines, cloîtrée dans une chambre, tentant de rejoindre Dieu avant les autres. Certains élèves méditent pendant plus de 42 heures sans arrêt. Jenny Boyd, la soeur de Patty, médite presqu'aussi longtemps et souffrira de dysentrie. Patty méditera pendant 7 heures sans arrêt. Elle adore les plats cuisinés sur place tandis que Lennon trouve les mêmes repas immangeables. Ringo mange peu aussi, allergique à à peu près tout. Il s'était apporté une valise complète de bine Heinz. Lennon, enthousiaste et éparpillé, souffre d'insomnie (oh Yoko!) et de décallage horaire. Il est aussi le premier à s'apperçevoir que le gourou se fait beaucoup de publicité (et d'argent) avec eux et n'a pas les talents particuliers qu'ils lui prêtaient tous au début.

Les longues sessions de méditations laissent la plupart des élèves dans des états, non pas de relaxation, mais de fatigue extrême et d'hypersensibilité. Donovan montre à Lennon et McCartney une technique de pincement de cordes sur la guitare que le premier appliquera tout de suite dans une composition en hommage à celle qui l'a mise au monde. Le second l'appliquera sur deux morceaux aussi. Harrison refuse de trop composer voulant consacrer plus de temps à la méditation et moins à la musique. C'est sur le toit de l'appartement de George qu'on se réunnit afin de partager des joints de marijuana en fin de journée. Plusieurs types de drogues sont consommées là-bas. Lennon se moque un peu de l'intérêt jugé trop marqué que porte Harrison à la méditation. Il lui prédit qu'on le retrouvera sur un tapis volant avant d'avoir 40 ans.

Horn, Love, Donovan, Lennon et McCartney s'entendent pour faire un concert futur à New Dehli. Ça n'arrivera pas mais Horn fera de la musique indienne, une partie intégrante de la suite de son oeuvre.

Cynthia se réfugie dans la poésie et savoure quand même l'atmosphère des lieux. Elle est près de celui qu'elle aime. Seule, mais elle l'aime. Cynthia, Jane, Maureen et Patty discutent beaucoup de leur réalité de partenaire d'un Beatle.

Paul Saltzman, cinéaste qui venait de tourner à Rishikesh en Inde devient aussi photographe lors de son séjour en Inde auprès de ses gens.

Mia Farrow, récemment divorcée de Frank Sinatra, sent que le Maharishi lui accorde plus d'attention qu'aux autres. Elle reçoit de lui des sessions privées, des mangoes en cadeau et le gourou lui organise une soirée d'aniversaire pour ses 25 ans où il lui offre une couronne en papier sous une pluie de feux d'artifices. L'auteure Nancy Cooke de Herrera est fascinée (et déçue) de voir le gourou passer de leader charismatique à fan gaga, groupie et ébloui quand les Beatles apparaissent. Avec la complicité d'un propriétaire d'hélicoptère indien, le Maharishi organise des tours de l'Inde afin de se faire un peu plus d'argent et de publicité. Lennon est l'un des premiers à partir seul avec lui croyant que le gourou lui donnera "la réponse". Le Maharishi organise aussi, un soir de pleine lune, des randonnées en bateau sur le Gange où, après que des gens de l'endroit aient joué des airs locaux, les Beatles sortent leurs instruments et jouent des chansons des Beach Boys et de Donovan pendant que Horn, sans sa flûte, hurle à la lune.
Jenny Boyd et Donovan sont parfois un couple. Donovan est définitivement en amour avec elle depuis longtemps, Jenny...pas certaine.

Maureen Starkey, la femme de Ringo, ne supporte plus les insectes et Ringo mange si mal que le couple est le premier à quitter les lieux. Paul & Jane suiveront peu de temps après car Jane a des obligations théâtrales à Londres. Paul revient en se considérant "un nouvel homme". Mia Farrow, désorientée et fragilisée par l'expérience quitte et erre un peu partout en Inde, avant de retourner aux États-Unis.

Quand le Maharishi se dévoile comme un habile négociateur très au courant du monde des finances, les doutes s'installent. Lennon est outré de la demande du Maharishi que les Beatles placent 25% des ventes de leurs albums futurs dans un compte en Suisse à son nom. Lennon refuse. Patty Boyd rêve une nuit que le Maharishi est un imposteur. Paul Horn et John Farrow signent un contrat avec le gourou pour un film tourné sur lui, qui metterait en vedette les Beatles et qui serait tourné par John Farrow. Mais les Beatles ne signent pas ce contrat. On ne s'entend pas sur le redevances de toute façon. Tous les Beatles ont déjà quitté quand l'équipe de tournage se pointe en avril.
Quand Lennon quitte, le Maharishi lui demande pourquoi ce à quoi Lennon répond:

"Si tu es si cosmique, tu sauras pourquoi"
Le Maharishi lui lance un regard assassin.

Lennon lui écrira Maharishi, chanson déguisée sous un autre titre afin d'éviter des poursuites légales.
Les Lennon quittent et John avoue ses infidélités à Cynthia.
Les Harrison vont voir Ravi Shankar et passer du temps en sa compagnie.

Donovan revient aussi avant la fin en faisant inscrire sur son album suivant un avis implorant les jeunes de ne pas prendre de drogue. Même si là-bas en Inde, le cannabis, la mari, le LSD...

Prudence Farrow et Mick Love se rendent jusqu'au bout et comme 40 des 60 élèves originaux, deviennent des apprentis-maître. Love suit le Maharishi au Kashmir quand "une $econde $érie d'en$eignement$" y est donnée. Love importe le Maharishi et ses apprentissages sur scène en tournée en Amérique avec les Beach Boys , ce qui sera une véritable catastrophe et la tournée est annulée après quelques concerts seulement.

La méditation transcendantale n'aura jamais eu plus grande publicité qu'à cette époque.

David Lynch, Clint Eastwood, Andrew Sullivan, Tim Page sont des ambassadeurs de nos jours de la méditation transcendantale.

Ces gens, là-haut dans le titre aussi à leur façon, il y a 45 ans de Février à Avril 1968.

*Paul lui renvoie l'ascenceur la même année en collaborant à un gros hit de Donovan sans en être crédité lui non plus.