lundi 18 février 2013

Le Droit à La Fraude

Plus jeune, entre la première et la troisième année scolaire, dans le cours d'arts plastiques nous avions fait de la poterie en terre glaise. Moi, qui ne connait rien et m'intéresse très très peu sinon pas du tout aux voitures, j'avais fait une voiture. Mais une voiture comme on en voyait plus. Une voiture des années 20 comme Ford les avaient d'abord inventées. L'enseignante avait exposé les poteries les plus réussies dans l'école et la mienne avait été parmi les élues.

J'avais aussi peu d'intérêt pour les voitures que pour les honneurs de l'exposition. Si bien que je n'ai jamais vraiment formulé le souhait de récupérer ma voiture en glaise séchée vers la fin de l'année. Toutefois, dans l'autobus scolaire qui nous ramenait à la maison, j'avais surpris un confrère qui avait subtilisé ma voiture en faisant croire que c'était lui qui l'avait faite. Mal lui en pris car c'est à moi en premier qu'il a menti et ma réaction tout ce qu'il y a de plus spontanée à convaincu tout le monde, (d'autant que des confrères/consoeurs de classe pouvaient témoigner)ce garçon de notre âge était à la fois un menteur doublé d'un voleur.

L'année se terminait sur une note passablement misérable pour le pauvre tricheur qui était la risée de tous et a qui a fini par briser la voiture en question, la manipulant nerveusement une fois sa menterie mise à jour. Il ne s'est jamais réèllement remis de cette déconfiture étant traité l'année suivante comme un escroc.

Les menteurs, les voleurs, les tricheurs sont, resteront, toujours misérables.

En cette ère de Lance Armstrong, ce n'est pas partout au Québec que les tricheurs sont traités en misérables comme ils le devraient...

Claude Robinson a commencé en 1982 à travailler sur le projet de série Robinson Curiosité, basé sur un personnage à son image. C'est en 1996 qu'il a intenté une poursuite pour plagiat, après être tombé par hasard sur l'émission Robinson Sucroë à la télévision produite par CINAR.

CINAR, cette maison de production télé Montréalaise créée en 1984 par Micheline Charest et Ronald Weinberg s'est imposée en quelques années à peine comme le Disney des Québécois. Elle est inscrite en bourse dès 1995. Ce seront 2 millions que réclamera Robinson en 1996 pour plagiat.

On apprend en 2000 que des virements illégaux de l'ordre de 122 millions de dollars ont été faits par le couple (avec la complicité d'un comptable) et que les rénovations de leur maison et de leur chalet ont été payées par les fonds de la boîte de production frauduleusement. Charest/Weinberg, amis des André Bureau et autres grands bonzes de la tivi ne seront jamais inquiétés. Ils seront écartés de l'entreprise et CINAR, radié de la bourse mais ils sont riches à craquer. Ce sont 17 ans qu'ils suceront d'énergie au brave Claude Robinson en utilisant toutes les tactiques de mauvaise foi les plus viles possibles.

Comme si Dieu en avait eu assez, en avril 2004, Micheline Charest meurt à 51 ans grotesquement sur la chaise d'opération en pleine chirurgie plastique.

Robinson gagne sa cause en 2009: CINAR devra lui payer 5,2 millions. CINAR, le mal incarné, va en cour d'appel et gagne le droit de baisser la facture à 2,7 millions. Ce qui ne couvre pas les frais d'avocat de Robinson depuis 17 ans. Ils ont donc paradé devant la cour suprême jeudi dernier. CINAR dans le but de se faire innocenter sur la totalité de la cause et en tentant de vendre le concept farfelu que copier un peu n'est pas copier tant que ça. Robinson, pour que justice soit faite puisque pratiquement personne ne le paie depuis quatre ans malgré le jugement en sa faveur.

Les tricheurs se feront-ils une fois pour toute zigouiller? L'effet du Raid sur un infect insecte ça se fait sentir quand? L'insecte c'est CINAR pas l'inverse. Ce ne sera jamais l'inverse.

Toujours devant la cour suprême, Lise Thibault, l'ancienne Lieutenant-Gouverneur qui s'est permise de frauder 700 000$, utilisés à des fins personnelles viendra réclamer à nouveau ce que tout le monde lui a refusé jusqu'à maintenant : le droit à l'immunité de par la nature du poste qu'elle occupait alors.

Voilà quelqu'un à qui on a dit toute sa vie qu'elle n'était pas spéciale, ni particulière, mais plutôt unique et qui l'a tellement cru qu'elle s'est par la suite convaincue qu'elle avait des superdroits que les autres n'auraient pas.

Malheureusement, elle a joué la carte de la pauvre personne à mobilité réduite, comme une minorité visible aurait crié au racisme à la moindre remarque.

Elle réclame maintenant, tout comme CINAR, son droit à la fraude.

Y a des poussées dans les pentes abruptes qui se perdent...

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