mercredi 6 mars 2013

Hugo Rafael Chàvez Frias (1954-2013)

Second fils d'une famille de sept enfants, Hugo avait deux parents enseignants d'origine indienne-indigène (papa) et Espagnole/Afro-vénézuélienne (maman).

Vivant dans un petit village juste à la sortie de Sabaneta, très tôt Hugo voit grand et veut devenir joueur de baseball professionnel. La plupart des enfants de la région dans laquelle il grandit ne suivaient jamais d'études supérieures. Cependant, Chávez sera une exception. Élevé, avec son frère ainé, principalement par sa grand-mère qui encourage son tempérement rebelle, il devient peu à peu étranger à ses proches, en partie parce qu'il considère Jésus comme un rebelle (et non un idiot comme il prétend qu'on le dépeint). Et qu'il a un tempéremment qui ne ralentira jamais.

Hugo a une admiration sans bornes pour le lanceur latino des Giants de San Francisco Isaias Latigo Chavez (aucun lien de parenté) et quand celui-ci meurt dans un accident d'avion, Hugo est en deuil pendant plusieurs jours. Il jure qu'il le replancera un jour et fera honneur à son nom.

Hugo Chavez s'intéresse à la vie, à l'idéologie, ainsi qu'aux écrits de Simón Bolívar. Bolívar est très respecté à la fois au Venezuela et dans le reste de l'Amérique du Sud en tant que révolutionnaire vénézuélien et membre de l'armée de libération. On se souvient de lui en particulier pour son rôle central dans les guerres d'indépendance de l'Amérique du Sud. Rares sont les hommes dont le nom deviendront celui d'un pays.

Les meilleurs amis de Chavez sont les fils d'un communiste qui avait été incarcéré par le gouvernement de dictature militaire de Marcos Pérez Jiménez. C'est dans la bibliothèque de cette famille que Chavez lit ses premiers livres sur le communisme et le socialisme. Plus tard, à l'âge de 17 ans, Chavez rejoint l'armée vénézuélienne, principalement afin de pouvoir joindre l'équipe de baseball de l'armée.

Mais c'est la politique qui devient son sport. Il découvre le radicalisme de gauche au contact de Juan Velasco Alvarado. Dans ses années militaires, Chavez et ses amis opiniâtres développent une théorie de gauche-nationaliste inspirée des idées de Jorge Eliécer Gaitan, Fidel Castro, Salavador Allende et Che Guevara, tous des représentants sud-américains socialistes et communistes. Les influences de Simon Bolivar, de Simón Rodríguez (le compagnon et tuteur de Bolívar), et  d' Ezequiel Zamora (un leader paysan combattant en soutien pour les pauvres non propriétaires de terres)  sont aussi primordiales dans le développement de sa pensée. Déjà, il se présente comme anti-étatsunien. Il s'indigne entre autre du fait que le sport national (le baseball) ainsi que la musique populaire du Venezuela proviennent tous deux d'Amérique du Nord.

Peu chanceux en amour, quand une fille qui l'intéresse le rejette (ce qui arrive presque toujours) il va chercher une tête d'âne mort, et lorsque celle-ci est pourrie, la laisse sur le parvis de la porte de la jeune femme.

Le jour de mes 20 ans, le 4 février 1992, Chavez et des amis pensant comme lui, tentent un coup d'État contre le président Carlos Andrés Pérez.

Cet échec tournera étrangement à son avantage. Libéré deux ans plus tard, comme un taureau piqué par le toréador qui aurait par la suite réussi à supplanter celui qui le châtiait, il fonde un parti politique d’orientation socialiste et est élu président du Venezuela en 1998.

Fervent opposant à l'impérialisme et au capitalisme néolibéral, Chávez est aussi un fervent opposant de la politique étrangère des États-Unis. Il devient donc un ami naturel des frères Castro à Cuba et des leaders de la Bolivie et de l'Équateur. Boulimique au pouvoir et partisant des discours fleuve de plus de 5 heures, il devient l'une des 100 personnes les plus influentes au monde.

Le 11 avril 2002 un coup d'État afin de déloger Chavez fait patate. On soupçonne les États-Unis et l'Espagne d'être derrière tout ça. La télévision se montre aussi très anti-Chavez. On évite soigneusement de montrer les mouvments pro-Chavez. Voulant se montrer à l'écoute de la frange instatisfaite de son règne, Chavez met en place la possibilité pour le peuple de décider de la révocation du président ou de tout fonctionnaire vénézuélien par un référendum pouvant être organisé une fois la moitié de son mandat effectué et un certain nombre de signatures réunies. Toutefois quand un tel référendum est tenu, il est teinté de multiples fraudes.
De plus, il propose une nouvelle loi qui pourrait faire des "présidences à vie", loi qui est refusée par référendum. Chavez gagne encore en octobre 2012 mais l'opposition est la plus forte contre lui par rapport à tous ces mandats précédents.

Multiples parfums de corruption, clientélisme et de népotisme règnent autour de lui.

En juin 2011, Hugo Chavez est opéré en urgence à Cuba pour un abcès pelvien, une accumulation de pus dans la zone inférieure de l'abdomen. Un mois plus tard on parle de cancer.

Hugo Chavez en est mort hier. À 58 ans.

Le gouvernement de Chavez a été le seul avec la Syrie et Cuba à soutenir le programme nucléaire iranien. Se faisant du même coup une demie-tonne d'ennemie de ce côté-ci du globe.

Il a aussi exprimé sa solidarité avec le gouvernement chinois à maintes reprises et a soutenu le régime de Mouammar Kadhafi jusqu'à la fin tout en se tenant aussi du côté de Bashir Al-Assad dans le conflit libyen. 

L'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa affirme que Hugo Chavez exerce un populisme belliqueux, et l'accuse de privilégier l'exportation de sa prétendue révolution sociale aux besoins de son peuple largement miséreux.

Le ministre des Affaires étrangères a confirmé en soirée hier que Nicolas Maduro serait président pendant l'intérim et qu'un scrutin présidentiel serait organisé dans les 30 jours, conformément aux instructions du président.

L'armée est sur la défensive...

Aucun commentaire: