mercredi 19 juin 2013

Mainmise sur l'Incontrôlable

Il n'y a pas plus grande impuissance que la maladie.

Récemment mon fils a eu un inexplicable mal de poignet. Il l'a d'ailleurs toujours.

La frustration a été immense pour lui et pour moi. Il a dû manquer 4 pratiques de hockey et autant de matchs avec ses amis. Comme nous sommes hors-saison, nous avons donc payé pour ces sessions de hockey supplémentaires et en manquant 8 fois, avons donc perdu beaucoup de bidou.

Et de temps.

Nous avons consulté quatre "spécialistes" différents et fait faire des radiographies de son maudit poignet bléssé (on ne sait pas du tout comment) sans aucun résultat. La première nous as offert des Advils, la troisième nous as donné des pillules qu'on est pas obligé de prendre si après trois jours c'est guéri... qu'on a prises jusqu'au bout puisque ça ne guérissait pas, donc pendant deux semaines, puis une lune entre les deux nous as vendu une crème plus ou moins utile. Le quatrième est un physio que nous devons rencontrer cette semaine.

Insultant à l'extrême puisqu'il s'est tout simplement levé un matin il y a un mois et demi avec cette douleur qui n'a jamais cessé de perdurer sans que personne ne puisse faire quoi que ce soit, ni même expliquer ce qui se passe.

IN
SUP
POR
TABLE.

Et tellement frustrant.

Particulièrement parce qu'on se sent impuissant devant autant d'inexpliqué et d'injustice.

Et ce n'est qu'une simple douleur au poignet.
Imaginez le cancer, l'Alzheimer, la maladie dégénérative.

Le gouvernement du Québec, Véronique Hivon en tête, a déposé un projet de loi sur les soins de fin de vie la semaine dernière.

Délicat.

On dit que ce projet toucherait uniquement les gens en fin de vie, ce qui est faux. On sait bien que quiconque serait touché par une maladie jugée incurable, pourrait probablement avoir recours à ce type de demande. Le problème se trouve dans les mots jugée incurable. Les médecins le savent bien, très souvent ils ont pensé que tel type de maladie ne ferait qu'empirer, que si on leur avait demandé alors, ils auraient probablement baissé les bras et donné leur aval à une mort suggérée par le patient. Et qu'alors le miracle se produisait et le patient surmontait la maladie et vivait encore longtemps après. Parce que la médecine est une science inexacte. Ce qui est jugé incurable ne l'est donc pas toujours. Il n'est pas difficile de comprendre le manque d'entrain des médecins face à ce projet de fin de vie. Voilà une pression dont ils se passeraient peut-être dans leur métier déjà compliqué.

D'un autre côté, peut-on en vouloir à ceux qui voudrait contrôler l'incontrôlable? Vouloir tenter de gérer les injustices? Vouloir tenter de rediriger le mal? L'enligner selon notre volonté?

Julie, 33 ans, cancer du sein devenu généralisé et irréversible, deux enfants qui n'ont pas 7 ans.
Denis, 72 ans, jamais fumé une cigarette de sa vie, jamais pris une livre de trop, transpirait la saine alimentation, Alzheimer.
Julien, 55 ans, ne s'est jamais couché passé minuit, même au jour de l'an, sage comme un image,  top santé, jamais malade, aucune maladie dans la famille non plus, même éloignée, jamais touché à une cigarette ou même travaillé dans le fumée: cancer du poumon. Marcia, 32 ans, danseuse professionnelle, toute en santé, froudroyée par un cancer à évolution rapide.

Chacun a son exemple d'injustice incontrôlable et injustifiable.
D'insupportable.
Certaines personnes atteintes du cancer prétendent savoit exactement quand ils ont attrapé le big C. Sans vouloir les discréditer, voilà une manière bien humaine d'essayer de prendre en main quelque chose sur laquelle ils n'ont aucune emprise.

Le projet de Véronique Hivon et de son entourage est noble mais sera difficile à appliquer. Je n'apprendrais rien à personne en vous révélant que dans nos systèmes politiques et gouvernementaux, l’imperfection et les erreurs sont nombreuses.

Mais doit-on freiner un projet du genre par peur des erreurs à venir?: non, jamais.
Doit-on donner son aval sous prétexte qu'il redonnerait une dignité à ceux qui souffrent?

Ça dépend de qui souffre vraiment.
Et de qui est en mesure de prendre la décision d'en finir.
Vraiment.

Aucun commentaire: