jeudi 31 octobre 2013

10 Tons d'Halloween

Bon, vous ne vous déguisez plus, au bureau personne ne se déguise non plus mais vous souhaiteriez secrètement que tout le monde le fasse. Que Bonnie assume finalement son côté putasse ou que Mike porte la jupette des gladiateurs romains. Ne serais-ce que pour donner un oumpf particulier à votre journée.

Vous rentrez à la maison et les jeunes ne passent même plus à la maison, même décorée, donc vous manger toutes les friandises que vous aviez achetées, vous en tomber malade et vous prenez rendez-vous avec votre dentiste.

Seul.
Devant votre tivi.
Dans votre salon.
Penaud.

MAIS NON! amusez-vous et tapez-vous un film d'horreur, seul ou entre amis! La fête de l'Halloween est avant-tout une fête pour le plaisir.

Et en cette nuit d'Halloween, où il n'y a pas d'horreur simulée, il n'y a pas de plaisir.

Voici dix suggestions de films pour divan en voie de vous voir sursauter...ou rire...

10. Halloween. La version originale de 1978 bien sur. Le premier film de la série de 8 met en vedette la fille de Janet Leigh et Tony Curtis, Jamie Lee Curtis dans un premier rôle important. Cette franchise se concentrera sur le personnage de Michael Myers, qui commence à tuer à l'âge de 6 ans. Interné dans un hôpital psychiatrique, il s'en échappe 15 ans plus tard et retourne dans sa ville natale pour retrouver et tuer sa sœur. Il effectue sa série de meurtres le jour de l'Halloween.

9. It's the Great Pumpkin, Charlie Brown. O.k. vous n'avez pas aimé ma première suggestion. Vous ne carburez pas à l'anxiété et aux gens qui crient et font des sauts. Vous comptez sur le bureau et sur le bulletin de nouvelles de 18h pour ce type de sensations. De plus, vous avez de jeunes enfants et vous ne voulez pas les terroriser. Alors Snoopy,. Linus, Lucy et Charlie sont pour vous. Simple, jazzy, gentil, cool.

8. The Haunting. La version de 1963 idéalement mais a aussi été refait en 1999 avec des big shots. Afin de poursuivre ses expériences de parapsychologie, un homme réunit un groupe de personnes dans un vieux manoir réputé hanté. Dès la première nuit, les hôtes sont terrorisés par des bruits insolites. Souvent considéré comme le film le plus effrayant en lien avec son époque (1963).

7. Young Frankeinstein. Non, ce n'était pas encore ça, vous vouliez rire. Mary Shelley sur papier est terrifiante mais son histoire, entre les mains de Mel Brooks est une comédie qui vous déboulonnera la ratte. Léger et drôle.

6. Drag me to Hell. On ne se trompe pas beaucoup avec Sam Raimi. Une spécialiste en crédit immobilier, vit à Los Angeles avec son petit ami. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où une mystérieuse dame débarque à la banque et la supplie de lui accorder un crédit supplémentaire pour sa maison. La décision finale met la demanderesse à la rue. Pour se venger, la vieille femme jette la malédiction du Lamia sur la jeune femme, transformant sa vie en un véritable cauchemar.

5. The Monster Squad. Booooooon...vous avez eu trop peur? The Cabin in the Woods croisé avec The Goonies d'abord. Échouant dans sa tentative de supprimer les forces du mal, Van Helsing perd son combat contre le diabolique Dracula. Une centaine d’années plus tard, Dracula se réveille à nouveau et s’entoure d’une poignée de monstres pour lui prêter main forte, bien décidé à déchaîner le mal sur terre. Tout pourrait être au plus mal si une bande de gamins espiègles, ne tentait pas de stopper les agissements des horribles créatures. Tatoué 1987. Légère horreur.

4. Nosferatu. 1922.  Film muet allemand réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau adapté du roman de Dracula. Un des premiers films d'horreur, genre dont Murnau sera l'un des pionniers, et un des grands chefs-d’œuvre du cinéma expressionniste allemand. Horreur raffinée, je sais.

3. Night of the Living Dead. 1968. George A.Romero. Barbara et son frère Johnny ont fait une longue route pour venir se recueillir sur la tombe de leur père, enterré dans leur ville natale. Ce rite annuel irrite Johnny, qui se moque de Barbara, et lui rappelle comment il lui faisait peur lorsqu'elle était enfant. Il cherche à nouveau à l'effrayer, en lui affirmant que les morts vont venir la chercher. Barbara, énervée, s'isole, et se fait agresser par une personne à la démarche mécanique et au visage ravagé. Son frère la défend, mais meurt dans la lutte, la tête fracassée contre une pierre tombale. Barbara s'enfuit, et se réfugie dans une maison isolée. Un routier la rejoint, et bloque portes et fenêtres avec des planches de bois alors que de nombreux morts, revenus à la vie, se dirigent vers la demeure. Barbara s'évanouit, et restera en état de choc à son réveil. Vous aussi.

2. Creepshow. Booooooooooooooon...zavez eu peur, rions encore d'abord. George A. Romero à nouveau, mais en 1982. Cinq sketches alliant humour noir et frissons composent ce film à l'esthétique proche des comics américains : un vieillard mort sort de sa tombe pour aller chercher son gâteau de fête des pères ; un fermier simple d'esprit est envahi par une herbe vorace ; un mari jaloux noie sa femme et son amant ; un monstre croupissant sous un escalier d'une université tombe à point nommé pour un professeur d'anglais timide haïssant sa femme ; un PDG maniaque est envahi de cafards dans son local immaculé. Drôle mais noir.

1. The Blair Witch Project. Réussi sur toute la ligne.

Booooon! rien ne vous convient? essayez un de ceux-ci d'abord.

Bon Halloween!!!

mercredi 30 octobre 2013

100 Jours

Il y a beaucoup de préjugés véhiculés sur les Russes et leur degré élevé de corruption.

Le risible président qui se croit obligé de se mettre en scène en train de chasser le tigre, de faire du deltaplane ou de jouer au mâle des cavernes oblige à de lourdes suspicions.

Mais ce qui est arrivé au Azerbaijan il y a deux semaines nourrit grassement nos préjugés.

En effet, les résultats d'une élection ont annoncé le Président Ilham Aliyev gagnant avec 76,7 % des votes...une journée avant le vote!

Les russes n'ont en rien aidé leur cause en se justifiant qu'ils avaient annoncé par erreur les résultats de l'année précédente...soit les exacts même chiffres, mais avec des noms, outre Aliyev, de candidats complètements différents...

Peu importe quand les "vrais" résultats sont sortis (hum) le candidat Aliyev a fait encore mieux avec un résultats de 84,6% des votes. Son plus près rival qui dans la première menter...dans le premier résultat avait obtenu 7,4%, a obtenu lors du second dévoilement 5,5%. Ce qui est étonnant est que cette région, l'Azerbaijan, essaie en général de donner l'impression que leurs élections se déroule selon les règles de l'art. Contrairement au Kim Jong-Ill ou au Saparmurat Niyazov de ce monde qui se présente sans opposition et qui se croit ensuite justifié d'inventer un 99% de votes en leur faveur par la suite, l'Azerbaijan a toujours donné un peu d'illusion de légitimité.

On oublie ça, à partir de maintenant.

Le dictateur biélorusse Alexander Lukashenko, dans un grand élan de transparence obscurcissant son propre jugement, avait confessé candidement qu'il avait dû demander à son entourage d'annoncer des résultats de 83% pour annoncer sa victoire aux élections en 2006 car "annoncer au dessus de 90% est psychologiquement innaceptable en général...".

La Russie de Poutine triche mieux en général annonçant dans les 60%. En revanche, la Tchétchénie en guerre absolue contre Poutine annonçait au début des années 2000 des résultats pour leur candidat du Kremlin Ramzan Kadyrov de 99.48% et en 2011 on a même annoncé un absurde 107%...

À partir d'aujourd'hui, la Russie décomptera 100 jours avant de présenter l'ouverture des XXIIes Jeux olympiques d'hiver.

L'explosion d'une bombe à Volgograd le 21 octobre dernier a rappelé que la région du Caucase était encore une marmite menaçant de sauter à tout moment. L'auteure de l'attentat venait de la même région que les deux poseurs de bombe du marathon de Boston. On se servira de ça afin de resserrer davantage une sécurité déjà oppressive.

Au fil d'arrivée dans 100 jours, les jeux auront coûté plus de 51 milliards, soit 8 milliards que les jeux les plus chers (ceux de Pékin). Et pourtant, tout le monde s'accorde pour ne pas nécessairement voir 5i milliards d'infrastructures mais plutôt, des intérêts oligarques satisfaits et des réseaux routiers mieux entretenus...On sait en tout cas que ce ne sont pas les travailleurs qui ont monté les structures qui en ont bénéficié, leurs conditions de travail et leurs droits humains étant constamment bafoués.

Les infrastructures semblent avoir coûté à Sotchi 3 à 4 fois plus chers que les mêmes construites ailleurs...

Vancouver avait coûté 9 milliards et Londres 14.

Poutine continue de jouer à celui qui essaie de bomber le torse en tout temps.
Le crapaud éclatera-t-il?

100 jours avant de voir le cirque Olympique se déployer.
À partir de maintenant.

mardi 29 octobre 2013

Noms Propres Devenus Adjectifs ou Verbes

Ballardien, Hitchockien, Ubuesque, il existe des centaines et des centaines de noms propres transformés en adjectif ou en verbe au travers des époque.

Quelques fois ces gens ont réellement existé,
quelques fois ils étaient des personnages fictifs si habité d'un sens précis, qu'on a attribué leur nom un nouveau mot. Éternel hommage langagier.

Ubu est personnage de la pièce de théâtre d'Alfred Jarry Ubu Roi. Ce personnage est un despote cynique, cruel, stupide, cupide, mesquin et vulgaire. Autant de synonymes que l'on pourrait donner à quelqu'un que nous trouverions Ubuesque. Régis Luburo...Labeaume! a des teintes ubuesques.

Le nom et adjectif chauvin a été accepté dans la langue française en 1830. Son dérivé chauvinisme deux ans plus tard. On le doit au personnage de Nicolas Chauvin, tiré de la pièce La Cocarde Tricolore mise en scène par les frères Cogniard. Chauvin est un soldat patriote et naïf de l’époque napoléonienne qui manifeste une forme de nationalisme fanatique ou une admiration exagérée et exclusive pour son pays, sa région, sa ville. En anglais on prête un sens misogyne au terme chauvinist. Un sens qui glisse peu à peu vers le français mais qui devrait plutôt se dire comme machiste ou masculiniste.

Machiavélique, qui découle ou s’apparente à la pensée du penseur italien de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire, de la guerre et auteur de l'influent Prince, Nicolas Machiavel, décrira quelqu'un qui a une conception de la politique prônant la conquête et la conservation du pouvoir par tous les moyens, y compris la manipulation.

Le sadisme exprime la recherche de plaisir dans la souffrance (physique ou morale comme la domination ou le contrôle) volontairement infligée à autrui (éventuellement un animal). Elle est souvent associée au sexe mais peut aussi exister indépendamment. Le nom fait référence au Marquis de Sade, un homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps gardé prisonnier en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme, associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.) entre 1768 et 1814. À peine 20 ans après la mort de Sade, le mot sadisme est créé dans la langue française. L'auteur autrichien Sacher-Masoch, qui partageait ce plaisir de la douleur, est à l'origine du mot masochiste, qui formera le mot vasile sado-masochisme.

Le mot boycott, le refus systématique de consommer les produits ou services d'une entreprise ou d'une nation (Il peut aussi s'agir d'un boycott d'élections ou d'événements) a été créé à cause de Charles Cunningham Boycott, riche propriétaire irlandais, qui avait été mis en quarantaine par les fermiers de ses domaines, en 1880, parce qu’il refusait de baisser les loyers. Dès l'année suivante, le mot boycott est adopté en français ET en anglais.

Luigi Galvani, médecin et physicien italien du XVIIIème siècle, a découvert par hasard l'électricité animale. À l’origine, galvaniser est un terme de physique signifiant appliquer des courants électriques continus de basse tension (appelés courants galvaniques) à des organismes vivants, mais peu à peu, le verbe prend aussi le sens dans l'usage courant le sens métaphorique de revigorer, animer, enthousiasmer, donner une énergie soudaine à quelque chose.

Eugène René Poubelle, préfet de la Seine, trouvait sa France sale. Paris plus particulièrement. En janvier 1884, il fait poser des boîtes destinés à recevoir des déchets. Les Français s'amuse de l'idée mais collabore et appelle les récipients La boîte à poubelle. Et bientôt, simplement poubelle. Le mot nait officiellement en 1890.


Des lieux ont aussi inspiré des mots:
Le cachemire est un tissu fait de poil de chèvre provenant du Cachemire et croisé avec de la laine. Le Cachemire est une région montagneuse du sous-continent indien qui désigne, depuis la partition des Indes et la disparition du Jammu-et-Cachemire, l'ensemble du territoire constituant cette ancienne principauté.   
Un canari est un oiseau chanteur coloré, un serin, que l'on trouvait dans l'archipel et la communauté autonome espagnole située dans l’océan Atlantique à l’ouest du Maroc, Canaries.  
La Berline est une voiture allemande hippomobile, construite vers 1670 pour le compte du prince électeur de Brandebourg.   
La limousine a été inventée en France, à Limousin, la macédoine en Macédoine, région de Grèce et des Balkans.

J'achète aujourd'hui un album qu'on dit Bowiesque
Ce sera une très TRÈS belle journée.
   

lundi 28 octobre 2013

Lewis Allan Reed (1942-2013)

Satelitte's gone, up to the sky...

Né à Brookdale, Brooklyn et élevé à Freeport, Long Island, Lou Reed a appris à jouer de la guitare à l'oreille.

D'abord intérressé par le rock'n roll et le rythm'n blues, Reed jouera dans des bands de doo-wop dans les années 50. À 14 ans, il confesse à ses parents des désirs bisexuels. Ceux-ci répondent en tentant de le "soigner" lui faisant subir des électrochocs. Reed s'en ouvrira dans son œuvre, 18 ans plus tard.

À l'université de Syracuse, il étudie le journalisme, la direction cinématographique et la création littéraire mais surtout, il anime une émission de radio qui le fait explorer Ornette Coleman à qui il pique des techniques qu'il applique à sa guitare.
À l'université, il se lie d'amitié avec un enseignant le poète Delmore Schwartz. Il écrira deux morceaux sur lui au cours de sa carrière. Il dira que c'est Schwartz qui l'a inspiré à écrire "The great american novel mais en musique".

À 22 ans, il travaille comme compositeur pour la compagnie de disque Pickwick Records. Il y fait la rencontre de l'écossais John Cale et Reed lui fait découvrir un morceau que Cale adore. Les deux habiteront ensemble dans le Lower East Side. Ils y composent de la musique ensemble et bientôt, Sterling Morrison, un guitariste et ami du collège de Reed, se joint à eux. Maureen Tucker, la petite sœur d'un ami de Morrison devient la quatrième roue (à la batterie) de ce qui allait devenir les Velvet Underground.

Andy Warhol les fera naître et mourir. Quand Reed quitte le band et l'univers de la Factory, le groupe des Velvet ne fait pas d'argent. Il est même sans-le-sou. Toutefois, avec les années, le groupe aura une influence culte et non négligeable sur tout l'univers de la musique. Et Lou Reed en aura été le grand architecte. Architecte confus et éparpillé mais architecte tout de même.

En 1972, Reed lance sa version de pièces qu'il avait composées pour le Velvet. Avec Steve Howe à la guitare et Rick Wakeman aux claviers, tous deux de la formation Yes. Reed est mis en contact deux ans avant avec Bowie et lance, aussi en 1972, Transformer, son second album solo, co-écrit avec Bowie, et produit par Bowie et Mick Ronson. Ils obtiennent un énorme succès avec un morceau nostalgique sur les transgenres et les travestis intelligemment déguisé en chanson grand public mais qui aurait dû alerter les censeurs de 1972.
Après une tournée chaotique avec un band inexpérimenté, Reed lance un album concept fabuleux qu'il voulait être "un album sombre, grandiose et décadent", ce que l'album est, avec ses parfums allemands, ses arrangements orchestraux (produit par Bob Ezrin, 5 ans avant The Wall de Pink Floyd) et ses sujets de consommation de drogue, de prostitution, dépression, violence domestique et de suicide. Avec des thèmes du genre, malgré la grande qualité musicale de l'album, les ventes sont tout aussi déprimantes que les sujets abordés.

À partir de maintenant les ventes seront toujours modestes. 1974 lui est toutefois bon.
Il lance un album d'expérimentations sonores en 1975, puis un autre la même année pour ne pas s'aliéner son public. En 1976 il lance une nouvelle galette. En 1978, il tente de s'inspirer du punk mais se trouve trop littéraire pour la chose.  Il fait le morceau-titre avec Patti Smith et Bruce Springsteen qui enregistrent dans le studio d'à côté. En 1979, il lance un album où participe Don Cherry puis avec Chuck Hammer comme invité sur l'album suivant.
  Il fait un bout de cinéma pour Paul Simon puis épouse la designer britannique Sylvia Morales. En 1982, il lui écrit l'une de ses belles chansons sur un très bon album. En 1983 et en 1984, il obtient de modestes succès avec deux albums plus pop et devient porte parole pour les motos Honda. En 1986 il lance un album aux ventes discrètes.

À la mort de Warhol en 1987, il collabore pour la première fois depuis 22 ans avec John Cale pour un hommage musical (voir lien plus haut). En 1989 va paraître avant cet hommage, l'album le mieux vendu de Lou Reed. Un essai rock'n roll politique simplement appelé de la ville qu'il commente, critique et habite depuis toujours: New York.

Le meilleur de Lou Reed est derrière lui. Il enregistre, joue et expérimente, avec sa nouvelle épouse, Laurie Anderson entre autre, musicalement jusqu'à son dernier souffle. Il met en musique Edgar Allen Poe et Bowie collabore avec lui pour la première fois depuis 1971. Ornette Coleman, Christopher Walken, Elizabeth Ashley, Steve Buscemi, Willem Dafoe, Amanda Plummer, Fisher Stevens et Kate Valk collaborent aussi à ce projet musico-poétique.

Photographe à ses heures, Reed lance un album de photo en 2003.

En 2007, il ose la méditation et la musique ambiante.

Il est largement impliqué un peu partout, dans la Jazz Foundation of America ou les films d'animation de Luc Besson entre autre chose.

L'une de ses dernières collaborations sera avec Metric en 2012.

En avril 2013 il subit une difficile transplantation du foie.
"J'ai essayé de boire pour m'empêcher de consommer de la drogue, raté" dira-t-il.

Pasolini du rock, il meurt hier, à 71 ans.

Et me fait verser une larme en ramassant les feuilles d'un automne qui m'aura fait perdre beaucoup trop d'êtres chers.

Merci la vie pour Lou Reed.
Walk on the peaceside now, dark poet.
You just keep me hangin' on,
you just keep me hangin' on.

This is the beginning of a great adventure.

dimanche 27 octobre 2013

Shah d'Iran et Chiens d'Amérique

Il y a un mois, jour pour jour, Barack Obama appelait le président Hassan Rouhani, un contact en hautes instances qui était le tout premier depuis les trente dernières années entre les deux pays.

Les contacts sont trop secrets pour savoir encore si on prendra du café nucléaire ensemble un jour mais une chose est claire, il s'agissait d'un moment historique.

Voici 7 autres moments charnières des relations entre les États-Unis et l'Iran depuis la révolution iranienne de 1979.

1979.
Ben...la révolution iranienne justement. Le Shah d'Iran, guidé par les États-Unis, est forcé de quitter le pays suite à des manifestations qui deviennent un putsch qui installe l'Ayatollah Khomeini, ouvertement anti-occidental. Ce dernier fait expulser tous les étrangers en Iran.

1979
En automne presqu'en hiver, de jeunes Iraniens investissent l'ambassade des États-Unis et prennent 63 otages avec l'appui de l'Ayatollah. Le siège durera 444 jours et Jimmy Carter en paiera de sa présidence.

1986
Les États-Unis de Ronald Reagan vendent illégalement des armes à l'Iran pour financer secrètement les Contras, un mouvement contre-révolutionnaire nicaraguayen de lutte armée regroupant les opposants au gouvernement sandiniste de Daniel Ortega. Cette rare association des États-Unis avec l'Iran est conclue en échange de libération d'otages Étatsuniens au Liban.

1987
L'implication des États-Unis dans le conflit Iran/Irak est d'abord justifiée par un désir de protéger les voies de navigation dans les exportations de pétrole, mais devient vite un conflit armé d'une brutalité féroce au sol. Ne prenant d'abord pas position, les États-Unis finissent par se trouver plus d'affinités avec l'Irak de Saddam qui mènera vite à une impasse. Les États-Unis, qui reprocheront à Saddam son utilisation d'armes chimiques contre son propre peuple, ferment les yeux quand il l'utilise contre l'Iran. Les États-Unis attaquent une plateforme pétrolière iranienne quand un de leur bateau est coulé par une mine et abattent un avion rempli de passagers iraniens, ce qui est officiellement classifié comme "un accident".

2003
Créée en 2002, l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique n'offre aucun rapport sur l'Iran avant 2004. Toute l'année 2003, on étudie le pays afin de sanctionner davantage le régime en place par la suite, découvrant un programme nucléaire développé et à l'encontre des ententes internationales sur le sujet. Mais vous savez, les ententes internationales les États-Unis...ils s'en moquent pas mal eux-mêmes...

2013
Le président Iranien, un homme bien de son temps, tweet le 27 septembre dernier, qu'il a parlé à son homologue des États-Unis au téléphone. Une discussion de 15 minutes ayant eu lieue à New York alors que le président Rouhani quittait son hôtel. Les deux hommes se seraient tweeté par la suite. La dernière conversation entre les deux hommes les plus puissants de leurs pays respectifs remontaient à 1979, entre Jimmy Carter et le Shah Mohammed Reza Pahlavi, tout juste avant qu'il ne sauve du pays.

Save a prayer for the morning after.

samedi 26 octobre 2013

Monty Python

Troupe anglaise culte.

Terry Jones et Michael Palin se sont connus à l'Université Oxford où ils ont déployés leurs talent de comédiens et de créateurs. Graham Chapman et John Cleese se sont connus à l'Université de Cambridge où eux aussi, faisaient parti d'une troupe de théâtre. Eric Idle était plus jeune d'un an mais était aussi de Cambridge et de la troupe de théâtre. C'est lors d'une tournée avec cette troupe à New York que John Clesse fait la rencontre de l'étatsunien Terry Gilliam, un animateur et créateur visuel. Cleese et Idle écrivent, jouent et produisent, Chapman, est principalement comédien. Il sera aussi diplômé en médecine et bien qu'il l'ait très peu fait, pouvait pratiquer.

En 1964, Cleese est comédien dans la série radio I'm Sorry, I'll read that again, il écrit aussi et introduit ses amis Chapman et Idle comme scripteurs eux aussi sur l'émission. Deux ans plus tard, le trio travaille maintenant à la télévision sur l'émission satyrique l'émission satirique The Frost Report animée par David Frost. Cleese écrit et joue, Idle écrit les monologues d'ouverture de Frost, Chapman écrit tout comme un duo d'Oxford, Palin & Jones. En 1967, Graham Chapman et John Cleese sont scripteurs et acteurs tandis qu'Eric Idle écrit pour At Last the 1948 Show, une émission d'humour composée de sketchs. La même année, Terry Jones et Michael Palin travaillent à un même type d'émission de sketchs humoristiques appelé Twice a Fornight. Ils scénarisent et sont comédiens. De 1967 à 1969, Eric Idle, Michael Palin et Terry Jones sont comédiens et scénarisent le gros succès télé anglais Do Not Adjust Your Set*.
Terry Gilliam, dont Cleese avait présenté le travail à Jones, est alors invité par Terry Jones a concocter des animations pour l'émission. Palin était aussi un grand admirateur du talent de l'étatsunien. D'abord prévu comme une émission pour enfants, ce sont plutôt les adultes qui s'accrochent à l'émission. Le succès est tel que la BBC offrira à Idle, Jones, Palin et Gilliam leur propre émission. Au même moment, Cleese et Chapman se font offrir la même chose en parrallèle. Cleese, effrayé par l'idée de retravailler en duo avec le difficile Graham Chapman, un homme très fort sur la bouteille et un brin paresseux, tend la main aux 4 autres et leur propose de faire une seule émission tous les 6 ensemble. De plus, il avait aimé travailler avec Palin et Gilliam et souhaite le refaire.

Grands fans de Peter Cook, Alan Bennett, Jonathan Miller, Dudley Moore et de Beyond the Fringe le sextet éprouvent toutefois des problèmes à trouver un punch à leur idées de sketchs. C'est en écoutant Spike Milligan décrocher de certaines scènes et simplement sortir du cadre à certains moments avant même de livrer un gag final dans sa série Q5 que les nouvellement baptisés Monty Pythons choisissent de ne pas "terminer" leur sketchs. Ils écriront leurs sketchs dans un flux de conscience en enchainant avec des animations de Gilliam qui assureront la transition d'un sketch à l'autre.

Les deux grands de Cambridge (plus de six pieds) Cleese et Chapman écrivent ensemble, Les deux petits d'Oxford, Jones et Palin écrivent ensemble et s'occupent de la facture visuelle de l'émission avec Gilliam et Idle écrit seul. Idle blaguera que, ayant son nom de famille dans le mot middle, il était normal qu'il se trouve isolé entre deux duos. Ils écrivent chacun de leur côté, présentent leurs idées aux autres et mettent celles-ci en commun pour ce qui deviendra un méga-succès britannique : Monty Python's Flying Circus de 1969 à 1974.


L'humour du duo d'Oxford est plus visuel et éclaté. L'humour du tandem de Cambridge est plus verbal et se termine souvent en violence ou en confrontation. L'humour d'Idle est plus absurde et très verbal

Le succès est tel qu'en 1971 on tourne un film en reprenant les meilleurs sketchs des Monty Python dans le but avoué de conquérir l'Amérique mais seul le Canada emboîte le pas et jusqu'en 1972, la CBC présente la série. Lorsqu'elle la retire, convaincue que personne ne comprend l'humour britannique, la CBC est forcée de la remettre en ondes quand le public se plaint de son absence. Le film fait patate en Amérique mais est un énorme succès en Angleterre.

En 1973, les Monty Pythons tournent à nouveau et contrairement au premier film qui était réalisé par le réalisateur de la série télé, ce sont Gilliam et Jones qui sont derrière la caméra. La sortie de Monty Python & The Holy Grail coincide avec la diffusion des premières saison de Monty Python's Flying Circus aux États-Unis. Toutefois ceux-ci prennent la liberté de faire beaucoup de montage afin de couper ce qu'ils jugent inadéquat pour le public des États-Unis. Gilliam les poursuivra pour boucherie sur du matériel original et gagnera sa cause. Cleese, cette année-là, fatigué de travailler avec le compliqué et 100% alcoolique Chapman, ayant aussi la mêche plus courte que les autres, et se considérant lui-même comme étant quelqu'un qui ne cherchait pas à se faire aimer, annonce aux 5 autres dans un vol d'avion qu'il veut quitter. "pourquoi?" demandent les autres "Je ne sais pas". Cette arrogante liberté de la part de Cleese fait son charme et est tout de même admirée par les autres.

Cleese ira travailler avec Les Dawson puis obtiendra beaucoup de succès dans le rôle de Basil Fawlty dans Fawlty Towers où il scénarise aussi et travaille avec son épouse, actrice également, Connie Booth.

L'influence des Monty Python sur l'humour britannique est aussi importante et mythique que celle des Beatles sur la musique. Eric Idle devient d'ailleurs un proche de George Harrison qui lui ressemble comme un frère. C'est Harrison qui finance entièrement le film de 1979, Monty Python's Life of Brian racontant la vie d'un jumeau cosmique de Jésus né dans la même étable et devenu rebelle tout aussi crucifiable. Quand EMI trouve le sujet trop délicat, la compagnie se retire du financement, c'est le Beatle qui les sauvera. Terry Jones réalisera seul. Le groupe est réuni (Cleese aussi) le temps d'un film qui connaitra beaucoup de succès. Eric Idle avait aussi connu beaucoup de succès entretemps avec son émission (de semaine!) Rutland Weekend Television. Il y fait entre autre une parodie mémorable des Beatles qui sera suivi d'un mockumenteur en 1978. Terry Gilliam y avait été de son premier effort cinématographique solo en 1977 accompagné de Michael Palin à l'image. Avec Life of Brian, les Monty Pythons, de leur propre aveu, sont au sommet de leur art.
En 1981, Gilliam récidive avec Palin et Cleese. Palin co-scénarise avec Gilliam sur ce film.
Terry Gilliam tournera 9 autres films dont d'excellents, mais toujours avec beaucoup de difficultés. Il y a beaucoup de génie chez cet Étatunien. Il a une très belle carrière solo.

À cette époque, l'humour des Monty Pythons a conquis les États-Unis, si bien qu'ils feront une tournée de sketchs sur scène, tel un groupe rock, tournée immortalisée sur pellicule.

Ils font un dernier film tous ensemble en 1983, un film inspiré de leur ancienne technique de films à sketch à la continuité vague. Un autre film culte où on s'en tire à faire chanter à des enfants que les spermatozoïdes sont sacrés et où Idle chante qu'avoir un pénis est magnifique . Étrangement, Graham Chapman est le premier Python a échanger avec le personnage de La Mort, il sera aussi le premier à mourir.

Chapman co-scénarise son propre projet de film la même année et y intègre Cleese, Idle, Peter Cook, Spike Milligan et Marty Feldman.

En 1988, John Cleese ramène Palin à l'écran dans un film qu'il scénarise et interprète avec beaucoup de succès aux États-Unis. Cleese aura la carrière d'acteur en solo la plus prestigieuse jouant même l'assistant de Q dans les films de James Bond et faisant des apparitions dans Will & Grace.  

Jones et Palin co-scénarisent la série télé Ripping Yarns dans laquelle Palin joue aussi de 1976 à 1979. Jones tourne aussi en 1987,en 1989 et 1996 avant de se concentrer sur la production de documentaires.

Eric Idle obtient beaucoup de succès au cinéma, sur disque aussi, avant de devenir le plus riche Python grâce à des comédies musicales tirées de sa plume et de sa tête.

Graham Chapman décède en 1989 du cancer de la gorge doublé d'une tumeur à la moelle épinière. 

Le surréalisme de ces six clowns est immortel.

Merci la vie pour les Monty Pythons.
(Mon-tee, Pee-ton)   

*Qui avait inspiré Bruno Blanchet pour son émission absurde N'ajustez Pas Votre Sécheuse.