mardi 17 décembre 2013

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable****************Band on The Run de Paul McCartney & The Wings

(à la mémoire de Dad)

Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.


J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatre mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.


"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création. 

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi. 

C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.

BAND ON THE RUN DE PAUL McCARTNEY & THE WINGS.

1973.

J'ai 13 mois. Ma soeur Janiper Juniper naît.

L'été qui suivra ce printemps verra Paul McCartney, trois ans après la dissolution officielle des fameux Beatles obtenir un large succès avec la pièce titre du dernier film de James Bond. Paul & Linda commencent à écrire ce qui allait devenir le troisième album du nouveau band de McCartney. Les Wings comprennent Linda aux claviers et aux choeurs, Denny Laine à la guitare et au piano, Henry McCullough à la guitare et Denny Seiwell à la batterie. Les McCartney ne tiennent pas à enregistrer leur prochain effort dans leur château en Écosse. McCullough & Seiwell quittent les Wings. Paul, Linda & Denny choisissent alors de s'exiler et d'exploiter un studio d'EMI à Lagos au Nigeria.

Région contrôlée par une milice militaire, le trio et leur ingénieur ainsi que deux musiciens de studio vivront l'enfer. Fela Kuti, Dieu local, les accuse aussitôt de voler le talent et la musique local. Savant les McCartney riches, la corruption fuse de toute part. On tente de les abuser et on les vole carrément à la pointe d'un couteau une nuit. Le studio est rudimentaire et loin des technologies modernes d'Angleterre. Paul s'évanouit un après-midi suite à une combinaison de chaleur intense et à un excès de tabac.

 Après trois semaines en septembre, le groupe revient en Europe pour compléter la post-production.

Alors que le public est intrigué par leur expérience et que les studios demandent toujours un hit rapidement, Paul remettra un tître aux radios qui ne se retrouvera pas sur l'album. Cet album sortira en décembre de 1973.

L'album sera un grand succès, sa pochette aussi mettant en vedette Paul, Linda et Denny en plus des acteurs James Coburn, Kenny Lynch et Christopher Lee, l'animateur et journaliste Michael Parkinson, le columniste et petit-fils de Sigmund, Clement Freud, ainsi que John Conteh, boxeur Liverpoolois bientôt champion du monde dans la catégorie mi-lourd.

L'album s'ouvre sur la pièce titre qui doit faire écho à leur expérience à la pointe d'un couteau. The band really WAS on the run. La première ligne de la seconde partie, If we ever get out of here est toutefois inspirée de George Harrison qui avait prononcé cette ligne qui avait fait éclater de rire les trois autres alors qu'ils étaient Beatles. C'est aussi la pièce la plus forte. Un énorme succès. Troisème extrait de l'album envoyé aux radios en juin 1974.

Le deuxième morceau sera le second extrait envoyé aux radios en février 1974. J'avoue que ce morceau a tant joué dans le salon chez nous que j'en suis venu à haïr le refrain composé d'un cri haut perché. Mais musicalement, ça se tient.

Bluebird aurait été écrite au moins deux ans avant, car les McCartney l'ont chantée en spectacle. Elle a toutefois été retravaillée en vacances en Jamaïque. Léger, agréable.

La pièce suivante a été le premier extrait envoyé aux radios. Durant l'enregistrement au Nigeria, le studio a été victime d'une panne de courant et le band a dû continuer utilisant une génératrice. Le saxophoniste Howie Casey brille sur ce morceau.

Le pauvre Paul a été accusé de pasticher John Lennon sur le morceau suivant. McCartney dira qu'il n'avait même pas réalisé qu'il avait chanté "à la Lennon" et qu'il n'avait aucunement l'intention de pasticher son ancien partenaire.

Première chanson de la Face B et première chanson enregistrée à Lagos, Nigeria, le titre fait référence à l'hôtel dans lequel Paul & Linda résidaient à Marrakesh. Manunia signifie "zone de sécurité". Petite merveille sur cet album. Aurait dû être lancé comme extrait pour les radios. Il s'agit d'une des nombreuses chanson à faire référence à la fuite, l'exil, la liberté et les refuges. Confortables au possible. Comme ce morceau, mon préféré.

Le morceau suivant est très court et sonne tout à fait Beatles. Il aurait très bien pu paraïtre sur Abbey Road. Et est peut-être né à cette époque.

À Montego Bay en Jamaïque, Paul se rend sur le plateau de tournage du film Papillon et y rencontre Dustin Hoffman. Celui-ci le met au défi quand McCartney prétend être en mesure d'écrire sur n'importe quoi. Hoffman lui lit un morceau d'article qui affirme que les les derniers mots de Picasso auront été "drink to me, drink to my health". McCartney s'éxécute en direct devant Hoffman et son épouse, ébahies. Excellent morceau, enregistré chez Ginger Baker, batteur de Cream, qui, mis au fait de leurs problèmes au Nigeria les avaient invités chez lui dans son studio. Baker y joue de la boite de conserve remplie de sable...

L'album se termine sur un morceau cinématographique reprenant les thème de l'exil et de la liberté artistique tel que trouvé par l'amour. On y entend du mellotron, de l'orgue, des cuivres et un ensemble orchestral. Grandiloquent Paul. La chanson s'appelait à l'origine Piano Thing.

Pour nostlagiques, baby-boomers, fan des beatles, amateur de liberté, d'exil et de refuges.

May you R.I.P., Daddy

Aucun commentaire: