mercredi 12 mars 2014

Dias de Semana en México

L'Homme est autodestructeur

Je fais des mélanges. J'ai un vice. Je bois.
Et avec un passé comme client et comme employé des bars, j'ai toujours fais des mélanges.
Si bien qu'au Mexique, où nous étions toute la semaine passée, si j'ai résisté à l'envie de me faire des Bloody Mary au déjeuner, quand je me prenais de simples jus, je mélangeais jus de mangue et jus d'ananas.
Ou jus d'orange et jus de pamplemousse.
Comme les enfants.

J'étais un enfant.

L'amoureuse aussi a sa part d'auto-destruction. Il y avait cette dame qui nous harcelait à la sortie du buffet en voulant nous vendre du "time sharing". De l'arnaque pure et simple. Elle nous as approché chaque repas afin de nous parler d'un "cadeau". Chaque fois, Monkee et moi avons fait croire que nous parlions allemand. L'amoureuse pour sa part la coupait et d'un geste de la main Hitlérien lui fermait la gueule à elle. La femme semblait d'ailleurs ne s'adresser qu'à elle, comme si l'amoureuse aurait été plus naïve. Ça insultait ma blonde. Toutefois, à partir du moment où cette même dame n'était plus en fonction, vers le milieu de la semaine, l'amoureuse la cherchait, inquiète de ne plus se faire harceler...

Elle appelait la torture.
Voilà aussi pourquoi elle m'aime encore.

Autodestruction.



En me rendant à la chambre en mi-journée pour aller y chercher quelque chose que la petite avait oublié, mes intestins m'ont commandé un cocktail molotov comme seuls les mexicains savent les commander à notre digestion. Il faisait chaud alors j'ai laissé la port de la chambre ouverte. La porte de la salle de bain aussi. Puis j'ai entendu parler en Espagnol dans l'entrée. Un homme de chambre en appelant un autre. J'étais en plein effort soutenu, j'ai paniqué. J'ai expulsé 15% de mon vocabulaire espagnol:

"EL CACAAAAAAAAAAAAAARGH!" ai-je crié.

(...)

Wut?
"Le caca?"
J'ai pris la peine d'y mettre un article?
WHAT THE FUCK?

Ils ont questionné en espagnol, je n'ai pas su répondre et ai fermé de toute urgence (au moins) la salle de bain, m'arrachant une partie du nez dans le processus. J'aurai voulu fuir avec mes défections. J'ai complété ma tâche, me suis lavé les mains et ai quitté tentant de rassembler le peu de dignité qu'il me restait en saluant les deux hommes qui avait attendu sagement près de la porte en dehors de la chambre. Deux hommes qui allaient peut-être mourir, détruit olfactivement en entrant dans la salle de bain.

J'ai quitté laissant des traces de sang coulant de mon nez sur la galerie.

Puisque j'étais maintenant sans dignité, je me suis saoûlé.




Nous étions en vacances avec l'une de mes soeurs (Janiper Juniper), ses deux filles et ma mère (Arizona).

Par un bel après-midi où le soleil brûlant commandait de faire la planche où de se tirer à l'eau, Monkee et moi jouions au water-polo dans la piscine, tandis que les 6 filles (J.J., Ari, les deux filles à J.J., Punkee et l'amoureuse) se laissait griller comme du bacon dans le bonheur.

"Ooooooooh une iguane!" a dit ma mère, étendue sur le ventre sur sa chaise longue.
"Ooooooooh regarde mamie! y a aussi un bébé!, c'est une maman et son bébé!" a dit l'une des filles à J.J.
"Oooooooooooooooooooooooooooooooooh!" ont fait tous ensemble les 6 filles attendries, comme seules les êtres féminins savent le faire.

Puis la poésie à cédé à l'horreur.

La plus grosse des deux iguanes a plongé ses crocs dans le cou de la plus petite, la secoué dans toutes les directions par la bouche et l'a transpercée des canines de la mort en grognant comme un bulldog. Les 6 filles sont passées de la passivité absolue à la danse de saint-Guy et se sont propulsés sur leurs deux pieds en imittant le bruit des sirènes de pompiers avec leurs voix.

Monkee et moi sommes apparus en trombe mais il était déjà trop tard.

Dans leur énervement, elles avaient renversé nos drinks.

Et le cadavre de la plus petite des iguane séchait au soleil, comme un jouet à qui on aurait arraché la tête.



J'ai voulu mettre en perspective la chance qu'avait mon ado par rapport aux autres. En passant près d'un village particulièrement pauvre je lui ai dit:

"T'es chanceux de vivre ce que tu vis-là, Monkee, si on prenait ce gars là-bas et qu'on le plantait en plein Time Square à New York ses sens seraient si surstimulés et qu'il ne comprendrait probablement rien et son cerveau la paralyserait sur place..."

"Ouais, il se placerait au milieu de la rue et un taxi ferait sploush pour l'écraser.
Fini le rêve américain du mexicain"

(...)

sploush...

Bon...

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