mercredi 2 avril 2014

Black Sabbath

Fin 1967, le guitariste Tony Iommi et le batteur Bill Ward quittent leur band et veulent en former un nouveau.

En répondant à une annonce parue dans leur quartier indiquant "Ozzy Zig a besoin d'un gig-possède son propre agent", Iommi & Ward découvrent John Micheal Osbourne, cet élève de l'école secondaire que Iommi avait tabassé à plusieurs reprises. Ce désenchantement mutuel (entre Iommi et Osbourne) sera légèrement outrepassé (tant que Iommi reste le chef) mais la tension sera toujours latente entre les deux. Osbourne est engagé comme chanteur et il importe son ami bassiste Geezer Butler, avec lequel il avait aussi formé un band qui n'existait plus.

Black Sabbath sera d'abord The Polka Tulk Blues Band, puis Earth, nom que déteste Osbourne plus que tout (le premier nom était son idée-le second celle de Iommi). Quand le band est engagé par erreur par un bar qui croyait avoir booké un autre band appelé Earth, le groupe de Iommi/Ward/Osbourne & Geezer change de nom. Inspirés par le film d'horreur de Mario Bava mettant en vedette Boris Karloff, Osbourne et Geezer écrivent une chanson lugubre qui deviendra non seulement le nouveau nom, mais aussi le son du groupe.

Un son hard rock/blues, qui précéderait l'ère du métal.

En 1969, la musique pop est dominée par la culture hippie, la folk, les Stones, les Beatles, la british invasion, mais il y a aussi le son plus dur de Led Zeppelin venant d'Angleterre. Les gars de Black Sabbath sont originaires de Birmingham. Et ils lancent leur premier single en novembre de cette année-là.  Leur premier effort studio sera lancé, avec un certain effet de théâtre, le vendredi 13 février 1970 et en mai en Amérique. Les critiques sont impitoyables mais le public achète. Assez pour qu'ils réenregistrent. Dès septembre de la même année, on veut battre le fer pendant qu'il est chaud et l'album qui devait s'appeler War Pigs, soulignant un tître critiquant la guerre du Vietnam rend les gens de la compagnie de disque frileux et ceux-ci préfèrent le tître d'un morceau écrit en 25 minutes pour boucher un trou en studio. L'album sera un gros hit.

En février 1971, Black Sabbath retourne en studio et a assez d'argent pour l'investir dans la drogue et l'alcool. Le band devient toxique. Les albums sortent toujours quatre à cinq mois plus tard en Amérique et quand le troisième album est lancé simultanément en Amérique et en Europe, on a l'impression que le groupe produit vite. Et bien. Master of Reality ne convainc pas encore les critiques mais les fans se multiplient et achètent des millions de fois.

Black Sabbath fait de 1972, une année de tournée en spectacle. Les abus de drogue sont constants. En septembre 1972, l'album qui devait s'appeler Snowblind, référence directe à l'excès de cocaïne, fait encore peur aux bonzes de la musique et voit son titre changer pour Black Sabbath Volume 4. Ce que les gars trouvent bête puisqu'il n'y a jamais eu de volume 1 , ni 2, ni 3 (mais 4 albums oui). 

Quatrième sortie millionnaire, les critiques sont obligées de tendre l'oreille...
États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe, le groupe part en tournée.

On choisit d'enregistrer la suite à L.A. mais si Tony Iommy ne pond rien, personne ne fait quoi que ce soit. Sauf se doper.
Ce que les boys font sans cesse.
Trop.

On retourne alors en Angleterre et on s'installe au Château de Clearwell dans la forêt de Dean, pour se créer une atmosphère. On engage Rick Wakeman, le temps d'un morceau et l'album qui en naîtra sera un autre grand succès. Critique et public cette fois. Le band repart en tournée et signe avec l'influent Don Arden de Jet Records.

Celui-ci devient responsable du band, sa fille Sharon est sa réceptionniste. Ozzy trouve que le band n'attire pas beaucoup de filles et la jolie Sharon lui parait beaucoup trop bien pour lui. (et pourtant...).

Sabotage sort en été 1975, est un succès critique mais cette fois, les ventes ralentissent. En tournée, c'est le band en première partie, qui attire l'attention davantage. Osbourne se casse la gueule en moto. La compagnie de disque craint déjà le ralentissement du band, sans le consentement de celui-ci une compilation des meilleures "hits"* est lancée sur le marché. Cet album vendra très très bien.
L'album suivant, avec l'ajout d'un claviériste, sera une catastrophe. Les deux premières parties volent le spectacle en tournée. Avant la fin de l'année, Ozzy quitte momentanément le groupe avant d'y revenir, boudeur. Car on ne lui laisse que la scène et refuse la plupart de ses écrits, musicaux ou lyriques. Osbourne se sent diminué. Comme à la petite école. Sous le joug de Tony Iommi.

1978 est pathétique, le groupe est de plus en plus sous influence toxique, leur dernière offrande ne trouve pas d'écho et la première partie en tournée est encore la star.

Ozzy est instable. Saoûl, drogué ou déprimé, en studio, il ne vaut plus rien pour les autres. Iommi choisit de le congédié, c'est Ward qui lui annoncera. (Ironiquement le seul membre original à quitter le band de plein gré sers Ward en février 2012)

Sharon Arden, soucieuse du band, leur proposera Ronnie James Dio pour la suite des choses. Une suite qui ne sera jamais tout à fait la même. Avec beaucoup de mouvement de personnel. Sauf Tony Iommi, créateur du band depuis son origine.

Sharon Arden, bienveillante, choisit de devenir l'agente d'Ozzy Osbourne. Elle deviendra aussi Miss Osbourne en 1982 et maman en 1983, 1984 et 1985.

Ozzy aura une carrière solo, moins scintillante que la télé réalité scrutant sa famille dans les années 2000 qui le montre largement immature mais plutôt humain, souffrant entre autre d'un important déficit d'attention.

Cette année marque le 45ème anniversaire de la naissance du groupe sur scène sous le nom de Black Sabbath.

Geezer Butler, Ozzy Osbourne et Tony Iommi seront sur scène à Québec samedi prochain, à Montréal le 7 et à Ottawa le 13.

Pas de première partie importante cette fois...

*Même si aucune de leurs chansons, sinon deux (paranoid & Iron Man, mais si peu et 20/25 ans trop tard) ne joueront à la radio...

Aucun commentaire: