mardi 2 décembre 2014

Aimer l'Imperfection, Haïr les Polos

J'ai récemment découvert SNL Québec.

Je croyais même que c'était tourné À Québec.
C'est plutôt tourné à Montréal. Bien que très très inégal, j'aime bien.
Les premiers surtout.
On dirait que plus ça avance (une émission, un samedi soir, par mois), moins c'est réussi. Les deux lecteurs de nouvelles, Guillaume Girard et Michaël Gouin*, n'ajoutent rien de mieux que ce que Mathieu Quesnel ne faisait pas déjà. Je dirais même qu'ils sont nettement moins bons. Une légère touche de suffisance qui ne vaut pas les regards inquiets et mieux appropriés de Quesnel (plutôt que les sourires satisfaits de Gouin). Même Katherine Levac, ma préférée dans le rôle de Paidge Beaulieu, semble moins inspirée à leurs côtés.

Reste une belle gang, Kat Levac, Virginie Fortin, Mathieu QuesnelPhil Roy, Pier-Luc Funk (19 ans!),  Léane Labrèche-D'Or. Cette dernière, avec le nom de son père et de sa mère, était prédestinée à la comédie. Que de gags sur l'appareil sexuel facile à faire sur un tel nom...
Son père, et grand-père sont fameux. Outre ces moments où il devient troublant de voir papa, dans le visage de cette jeune fille, (Tout comme il était troublant de voir Gaétan en Marc), elle se débrouille très bien dans la comédie. Virginie est aussi fille de personnalité Québécoise. Il s'agit de la fille de Bernard Fortin, dont elle a héritée du dérèglement de la voix. Elle se débrouille très bien aussi. Ils ont tous des défauts mais bien souvent, c'est en raison de l'écriture qui a des moments de faiblesse (et la livraison parfois).

Mais un show en direct se doit d'avoir des ratés. D'avoir ce côté brut. Imparfait. C'est si beau l'imperfection.

Les shows depuis février dernier (un en février, un en mars, un en septembre, octobre, novembre) , est de plus en plus faible comme je vous le disais, toutefois, dans l'édition de novembre dernier, la dernière mettant en vedette un très moyen Patrick Huard, celui-ci, dans son monologue d'ouverture a dit quelque chose qui m,a fait un bien énooooooooooooooooooooooooooooooooooooorme.
Et qui a détrônée la reine de ma maison qui n'a jamais été d'accord avec moi sur le sujet.

Attention, vérité de la palice, grassement prête à tomber ici:
Un gilet polo c'est laitte en ostie.

Laitte avec deux "t"-e. Et un mot d'église afin de donner une idée du violent dégoût éprouvé par l'auteur de ces lignes à la vue d'un polo sur ma propre personne.

C'est une opinion toute personnelle qui est mienne. J'ai TOUJOURS trouvé très très laid le gilet polo dit "de golf". Tout comme j'ai en horreur le golf. Mais ça vous le savez déjà. Si pour moi, le golf est un anti-sport qui se donne des airs de titre de société, le gilet polo est pour moi l'équivalent de la cravate dans les années 50.

Pas la cravate de nos jours. De nos jours, il est même plutôt joli de quelques fois de porter la cravate. C'est quand que vous étiez obligés de la porter que c'était le signe de l'esclavagisme social, du mariage ou de la laisse que la cravate était laide. Aujourd'hui, c'est même assez subversif de porter une cravate par-dessus un t-shirt. Ou encore de la porter le noeud a moitié défait comme je le fais souvent, me donnant l'air d'un mononcle ivrogne qui sorte d'une bataille pour une télé au black friday. Et il existe de très très jolies cravates.

Mais revenons au polo. Le polo, c'est le gilet du commis chez Canadian Tire ou de celui chez Costco. C'est ce qui fait croire que le caddy (au golf) est du même rang que le Président de compagnie en surpoids qui reste convaincu qu'il fait du sport avec son swing de golf.
Huard à SNL  mentionne dans son monologue d'ouverture ceci:
"Homme ordinaire...toi qui pense que s'habiller chic...c'est de mettre un polo de golf...pour autre chose qu'aller jouer au golf..."

Cette réplique a fait mouche dans mon salon alors que je me débobinais comme une patate auto-pelante tandis que l'amoureuse disait "ben non...pas rapport..."avec le même regard absent que celui de Paidge Beaulieu, ces yeux qui réalisent quelque chose en direct dans sa tête.

C'est que pour la première fois de ma vie, depuis un an maintenant, depuis que notre entrepôt verse dans le service à la clientèle et que j'y suis soumis, je suis forcé de porter l'abject polo. Règle de ceux qui me paie. "faut que tu portes un col" me dit James Dye le grand patron de Rye & Dye. Ce qui fait que très souvent, je porte des chemises, mais j'ai dû acheter mes trois premiers polos à vie. Trois polos que je ne porte que là-bas. 4 heures publiques maximum. Trois polos qui seront aussi mes derniers. Deux noirs et un gris. Je me change dès que j'arrive à la maison, tellement vite: woosh bedaine! L'amoureuse a, à plusieurs reprises, pensé que j'avais travaillé en bedaine en me voyant arriver dans la maison, les weekends. Je me suis même déjà changé au volant de ma voiture une fois que je ne me rendais pas directement chez moi, tellement j'avais honte de mon polo.
"ben non! t'es beau!" me dit l'amoureuse. Connerie! c'est d'une laideur surdimensionnée. J'appelais ça un gilet trois boutons. Mais semblerait que ça s'appelle officiellement un "polo". Ce sont mes trois premiers polos qui seront aussi mes trois derniers.

Papourmoilepolo. Je les porte dans le mépris comme certaines filles sont allergiques à la jupe.

Je ne comprend pas pourquoi on voudrait porter un polo. Nous avons l'air d'un commis informatique avec un polo. d'un "éclaté" employé de bureau qui, un vendredi de folie, a aussi décidé de faire une véritable folie tout à fait anarchique: porter un jean. Holàlàlà...diable ce qu'on peut être fou! Polo & jeans...débauche dites-vous? On a l'air du caissier chez RONA ou chez MacDonald. Pas que j'ai quoi que ce soit contre ses gens, ils sont forcés de porter ce qu'ils portent, tout comme moi chez Rye & Dye Boutique. Mais CHOISIR consciemment de porter le polo? Ailleurs qu'au golf?

Un polo c'est le degré zéro de l'ennui. Je vous promet que si vous allez assister à une conférence extraordinairement ennuyeuse un weekend, rattaché au travail, une conférence qui est jugée "casual" et supposément plus amusante que sérieuse, je vous JURE que le conférencier portera un polo. Et il aura l'impression d'être si cool...

Le polo est le contraire de cool.
C'est extrêmement 1984.
Donc régressif puisque nous sommes 30 ans plus tard.

Le port du polo est un crime visuel pour moi. Et quand on je porte moi-même, je déteste ce que je porte et je me déteste dans ce costume de prisonnier.

Le polo est la dernière laisse trouvée par des employeurs eunuques.

Le polo est pour moi le costume de la dégradation.
C'est le costume des drones.

Quand je quitterai Rye & Dye, je mettrai le feu dedans.

Avec bonheur.

J'entends déjà l'amoureuse dire "NON! pas le Calvin Klein!".

Bon...je les donnerai aux moins fortunés.

D'ici là, je m'appauvris à les porter.

*Un des auteurs/adaptateurs depuis le début.

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